Le Hamas a choisi d’attaquer des Juifs innocents le matin de Simhat Torah, le moment le plus joyeux de l’année juive. Leurs intentions étaient claires : ils savaient que les Juifs étaient en pleine célébration, distraits et donc plus vulnérables. Ce n’est pas un hasard si cette attaque coïncidait avec le 50e anniversaire de la guerre de Yom Kippour, qui était également une attaque surprise lors du jour le plus saint du calendrier juif.
Dans leur calcul, ils pensaient avoir choisi le moment idéal. Ce qu’ils ignoraient, c’est que c’est précisément en ces instants que le peuple juif puise sa plus grande force.
Il est frappant de constater le parallèle avec l’histoire d’Haman, dont le nom ressemble étrangement à celui du Hamas. Il y a des milliers d’années, Haman avait commis la même erreur. Il avait tiré au sort (d’où le nom de Pourim) pour déterminer le jour le plus propice à l’anéantissement du peuple juif. Le sort tomba sur le mois d’Adar, celui où Moïse, qui avait reçu la Torah au Sinaï et libéré les Juifs de l’esclavage égyptien, était décédé. « Parfait ! », s’était-il exclamé, « quel meilleur présage pour détruire les Juifs. »
Ce qu’Haman ignorait, comme le rappelle le Talmud, c’est que ce mois marquait également la naissance de Moïse.
Que représentent vraiment Yom Kippour et Simhat Torah ? Je doute que le Hamas en comprenne la signification profonde, sinon ils n’auraient jamais choisi ce jour.
Yom Kippour est le jour le plus sacré de l’année. Pourquoi ? Parce qu’il incarne la naissance de l’espoir, du pardon et de l’éternité. Les êtres humains sont imparfaits, et le peuple juif n’a pas fait exception lorsqu’il a érigé le veau d’or, un acte grave de trahison envers Dieu. On pourrait penser que cet acte a brisé irrémédiablement leur relation, mais ce ne fut pas le cas. Moïse est monté sur la montagne et a prié pendant 80 jours, obtenant finalement le pardon divin. L’amour était si profond qu’il a permis de transcender la trahison, et Moïse est revenu avec les secondes Tables le jour de Yom Kippour. Dieu avait dit : « Je les ai pardonnés comme tu l’as demandé » – l’unique fois dans l’histoire où un homme a plaidé contre la volonté divine et a atteint une profondeur spirituelle encore plus grande.
Yom Kippour est devenu le jour le plus saint parce qu’il nous enseigne une vérité fondamentale : même après la trahison et la souffrance, rien ne peut nous anéantir. Il est toujours possible de reconstruire, le pardon et la rédemption restent accessibles.
Pourquoi célébrons-nous Simhat Torah ? Précisément pour cette raison : pour honorer ce don éternel qu’est l’espoir, cette certitude que quelles que soient les épreuves, la reconstruction est toujours possible. Si Yom Kippour est un moment d’humilité, de calme et de révérence, Simhat Torah est l’explosion de joie, de chants et de danses sans retenue qui célèbre notre indestructibilité.
Indestructibles – l’histoire en témoigne. Malgré toutes les tentatives d’anéantissement, des Égyptiens au Hamas, en passant par les nazis, les pogroms, l’Inquisition, les expulsions et les génocides du Moyen Âge, les Croisades, la destruction des deux Temples par les Babyloniens puis par les Romains, nous sommes toujours là, 14 à 15 millions, alors que tous ces empires ont disparu. Ils étaient des millions de plus, nous étions une petite nation, et pourtant nous avons survécu : « Netsa’h Israël » – éternité.
Quand cette éternité se manifeste-t-elle avec le plus d’éclat ? À Simhat Torah. Et c’est précisément ce jour qu’ils ont choisi pour frapper.
Alors oui, nous avons reçu un coup terrible et nous pleurons, mais comme toujours, nous transformons nos larmes en eau nourricière qui, telle la pluie, fertilise notre croissance. Nous canalisons notre douleur et notre perte en une passion encore plus ardente pour la vie, l’amour et la lumière. Nous menons les guerres nécessaires, mais surtout celle où la divinité et la bonté triompheront du mal. C’est le message de Yom Kippour et, plus expressément encore, de Simhat Torah.
Le Hamas avait-il conscience de tout cela ? J’en doute fort.
Personne n’a souhaité cette tragédie, mais désormais l’indestructibilité du peuple juif sera démontrée aux yeux du monde entier. Il ne s’agit pas simplement de vengeance ou de représailles pour le sang innocent versé, mais de construire le monde tel que Dieu l’a voulu.
Quand la nouvelle de l’attaque est parvenue le matin de Simhat Torah dans les synagogues du monde entier, que pensez-vous que les fidèles ont fait ? Ils ont dansé et célébré, non par déni, mais parce qu’ils ont transformé leurs larmes en une danse affirmant leur indestructibilité.
Je conclurai par une belle histoire du Baal Shem Tov. Ce matin de Simhat Torah, après une nuit entière de danses (rappelons qu’en Israël, Chemini Atzeret et Simhat Torah sont célébrés le même jour, contrairement à la diaspora), les anges se préparaient à entonner leurs louanges habituelles. Mais ils attendaient que le peuple juif commence les siennes. Or, épuisés par leur nuit de célébration, les fidèles dormaient encore.
Les anges, ne recevant aucune louange terrestre, décidèrent alors de nettoyer le Gan Eden, le paradis. En balayant, ils découvrirent des objets étranges qu’ils n’avaient jamais vus : des semelles de chaussures usées. Intrigués, ils coururent consulter l’ange Michaël, protecteur du peuple juif. « Que sont ces étranges objets ? » demandèrent-ils. « Ce sont les âmes des semelles de Vitebsk, de Dobromysl et de toutes les villes où les Juifs ont dansé toute la nuit, » répondit-il. « Ces semelles ont atteint le paradis car elles étaient imprégnées de la joie et de la célébration de l’indestructibilité. »
Ainsi, ce matin-là, alors même que l’attaque se déroulait, les louanges tardaient peut-être à s’élever, mais les âmes des victimes – « soles » (semelles) et « souls » (âmes) – sont montées bien au-delà du paradis. Que leurs cris, leurs prières et leurs appels traversent toutes les dimensions célestes et déversent des bénédictions sur nos frères et sœurs, protégeant tous les innocents en Terre Sainte et dans le monde entier.
Pour Pourim, l’époque d’Haman s’est transformée en la plus grande célébration parce qu’il avait mal calculé, choisi le mauvais mois, le mauvais jour. Le Hamas a commis la même erreur – ils ont choisi le jour de l’indestructibilité.
« Am Israël Chai » – Unissons-nous en solidarité dans cette bataille du bien, de la lumière, de la vérité et de Dieu. Puissions-nous prévaloir comme nous l’avons toujours fait et avancer vers l’ultime victoire de la rédemption personnelle et mondiale qui approche rapidement.