La Torah relate de nombreux passages où les émotions et les réactions sont mises en avant, parfois car tout est bon, parfois c’est le contraire ou mitigé.

Nous voyons par exemple comment certains mots et maux ont conduit les frères de Yossef à le condamner.

Léa a tellement pleuré pour changer sa destinée. Rah’el a pris sur elle pour ne pas blesser sa sœur. Moché a jugé favorable le peuple.

Il y a de nombreux exemples divers et variés si l’on se penche sur la vie de nos tsadikim, et pourtant nous savons que la Torah n’est pas un livre d’histoires, mais le livre de la Vie, de notre vie.

Moché a respecté le Nil sur lequel il a été sauvé et la terre qui lui a permis de cacher l’égyptien qu’il avait tué.

Si Moché a tant respecté les éléments de la nature, c’est qu’il est primordial de respecter chacun des êtres humains que Le Tout Puissant a créé !

La Torah nous demande d’être sensibles à l’égard des sentiments de nos prochains, par exemple voici une réponse du Rav Avraham GARCIA : « Nos Sages ont interdit de donner un diminutif lorsque ce diminutif fait honte à la personne (Baba Metsia 58b, Rachi et Choul’han Aroukh ‘Hochen Michpat 228, 5, ainsi que le Rambam Hilkhot Dé’ot chap. 6, Halakha 8).  Cet interdit reste en vigueur même si la personne en question s’est habituée à ce nom qu’on lui a collé. »

De là nous comprenons comment un simple mot peut faire très mal à la personne qui le reçoit même si notre intention était parfaitement louable.

Combien d’enfants ont été marqués à vie par les remarques acerbes de leurs professeurs ou par les plaisanteries douteuses de leurs camarades ? Imaginons qu’une personne vienne vingt après révéler à quelqu’un que ses mots l’ont profondément blessée, il y a de fortes chances pour que ce dernier soit très surpris et qu’il ne s’en souvienne même pas ; mais elle : oui ! C’est une blessure qu’elle peut porter longtemps.

Les maux dans la Torah sont gravés pour toujours : tout le monde peut lire la souffrance de Léa, les conséquences des préférences d’un fils plus qu’un autre.

Et tout ceci n’est pas anodin : cela signifie qu’il y a une mitsva de respecter l’honneur de son prochain ; d’ailleurs de faire honte à son prochain en public est comparé au fait de verser son sang.

Bien que de ne blesser absolument personne au cours de décennies entières relève du défi, essayons au moins de faire des efforts dans ce sens pour honorer le commandement d’aimer son prochain comme soi-même et pour prendre en compte que chacun a une sensibilité qui lui est propre. Hachem l’a créé ainsi pour qu’il Le serve avec cette dose précise de sensibilité !

À méditer !

Ruth BENITAH