(Pour l’élévation de l‘âme de Chimon ben Chlomo et de Julie bat Aviva)

 

Les huit lettres qui composent l’expression ‘Dvar Mal’hout’ ne sont pas sans nous rappeler l’attitude que nous devons adopter pour provoquer la venue de notre Juste Machia’h.

En effet, le chiffre huit symbolise la lumière divine qui ne s’habille pas dans le monde, et le Rabbi revient inlassablement dans tous ses enseignements du Dvar-Mal’hout sur l’importance de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour attirer cette lumière infinie dans notre monde.

Il nous enseigne constamment les moyens de briser nos propres limites, afin de faire de ce monde inférieur une demeure pour Lui, pour Son Essence bénie.

Dans les Parachiot du Dvar Mal’hout qui couvrent la période du compte de l’Omer, le Rabbi insiste sur le fait que le désir de D.ieu est de ‘résider dans ce monde inférieur’. Le point essentiel de son discours est que nous devonsmener notre combat dans ce monde et avec ce monde.

‘D.ieu désire résider dans ce monde inférieur’, implique que nous devons nous ‘frotter’ à ce monde matériel. L’exemple de l’âme divine qui s’habille dans une âme animale, qui se ‘frotte’ à elle, et qui fait tout ce qu’elle peut pour lui imposer sa volonté, convient à notre propos.

C’est précisément par cette confrontation que l’âme divine peut connaître finalement une élévation considérable. L’âme animale représente, elle aussi, le ‘monde inférieur dans lequel L’Eternel désire résider’.

‘Mener notre combat dans ce monde’ signifie donc que l’âme divine doit agir dans ce monde’dans une âme animale’ qu’elle se doit de raffiner, de purifier ; et ‘agir avec ce monde’ signifie que notre réussite dépend du fait d’employer toute la force et tout le potentiel de l’âme animale dans le côté de la Sainteté. De la détourner des plaisirs grossiers, vers des plaisirs saints et raffinés.

Le plaisir divin consiste donc dans le fait de rendre supérieurs, les niveaux inférieurs. Aussi, nous pouvons expliquer que ‘ce monde inférieur’ désigne également nous-mêmes, car nous devons raffiner notre animale au point de devenir un réceptacle capable de recevoir le dévoilement de l’Essence de notre âme, laquelle est enracinée dans l’Essence divine.

C’est la raison pour laquelle la période du compte de l’Omer, durant laquelle nous nous attachons à raffiner notre âme animale, précède le dévoilement de la fête de Chavouoth.

Sans ce ‘frottement’ avec la matière de ce monde, sans cette confrontation face à l’âme animale, à ses plaisirs matériels et grossiers, nous ne pourrions pas devenir de purs réceptacles, aptes à recevoir le dévoilement de l’Essence divine lors du don de la Torah, le jour de Chavouoth.

A ce sujet, dans le Dvar Mal’hout (A’hareï-Kedochim), le Rabbi reprend les mots de la prière du compte de l’Omer : ‘Et puissent notre néfèch, notre roua’h et notre néchamah être amendés de toute tare et de tout défaut’.

‘Néfèch Rouah et Néchama’ sont les trois niveaux de l’âme qui s’habillent dans le corps, ainsi nous voyons ici que le dévoilement de la lumière divine qui ne s’habille pas dans le monde, le jour de Chavouoth, implique nécessairement de travailler sur notre corps, sur les trois niveaux de l’âme qui s’habillent dans le corps.

Ce travail sur la partie ‘inférieure’ de notre âme met en évidence notre mission de ‘faire de ce monde inférieur une demeure pour l’Essence divine’.

Le Rabbi souligne aussi que les Commandements divins sont accomplis, pour la majorité, au moyen d’objets matériels. A nouveau, il nous est donné de voir que l’on parvient à dévoiler l’Essence divine au moyen de la matière de ce monde.

La ‘Hassidouth met l’accent sur le fait que l’Essence divine est l’origine même de la matière. Bien qu’elle soit inanimée, et bien qu’elle nous semble inerte et dénuée de toute vie, nous ne devons jamais oublier ce lien qui existe entre la matière et l’Essence divine.

Dès-lors, nous pouvons appliquer cette idée au sujet de l’homme lui-même, car chaque Juif, même celui qui nous semble inférieur et vil, possède une âme qui est enracinée dans l’Essence divine. Dans ce cas ‘D.ieu désire résider dans ce monde inférieur’ signifie aussi que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour dévoiler le lien qui unit cet homme avec D.ieu, pour faire résider D.ieu dans son esprit.

Le Rabbi explique dans ‘Iniana chel Torat Ha Hassidout’ que c’est en s’attachant à raffiner les niveaux les plus bas, les plus vils et les plus grossiers, que l’on dévoile la force infinie de l’Essence divine, sa qualité d’imprégner les niveaux les plus bas. A l’exemple de l’huile qui a la capacité d’imprégner profondément la matière la plus dure, un ‘Hassid se doit de trouver les pensées, les paroles et les actes qui toucheront la personne la plus rétissante à accomplir les Commandements divins.

C’est bien là l’un des fondements de la ‘Hassidout. De ne ‘dédaigner aucun homme, et de ne rejeter aucune chose, car il n’y a point d’homme qui n’ait son heure, et il n’y a pas de chose qui ne trouve pas sa place’ (Pirkeï Avoth, 4, 3).

Aussi, il convient de mentionner ici la déclaration du Rabbi dans le Dvar Mal’hout (‘A’hareï-Kedochim’) selon laquelle ‘l’endroit véritable de chaque Juif est le Saint des Saints’, et plus encore, que dans les temps messianiques ‘A tout moment, quand il le voudra, chaque Juif pourra entrer dans le Saint des Saints’.

Cette déclaration du Rabbi s’inscrit parfaitement dans l’enseignement qu’il délivre dans le Dvar Mal’hout. En effet, comme nous l’avons dit précédemment, le chiffre 8 (des huit lettres de l’expression Dvar Mal’hout) évoque la partie de l’âme qui ne s’habille pas dans le corps, l’Essence de l’âme, laquelle est comparable au ‘Kodèch Ha Kodachim’ (le Saint des Saints), car elle demeure constamment liée à l’Essence divine.

Ainsi, lorsque le Rabbi déclare que chaque Juif pourra entrer à tout moment dans le Saint des Saints, il évoque aussi le fait que lors de la Délivrance finale L’Eternel dévoilera l’Essence de notre âme, afin que nous devenions des réceptacles capables de recevoir la Torah du Machia’h.

En ces jours, L’Eternel résidera dans ce monde, et chaque Juif résidera dans Sa demeure, lors de la Délivrance finale et de la venue du Machia’h, très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu.