Le Tsémach Tsédèk rapporte dans le Or ha Torah sur la Paracha Ki Tavo un enseignement de la Guémara Sotah (46) dans lequel les Sages de la Torah comparent les Mitsvoth à des fruits.
Autour de cette idée, le Tsémach Tsédek explique que de même que la terre possède en elle-même la force de faire pousser des arbres et des fruits à l’infini, chaque Juif est capable de faire don de lui-même au-delà de toutes les limites pour sanctifier le Nom de D.ieu.
Dans le Hayom-Yom du 18 Elloul, qui est le jour de l’anniversaire du Baal Chem Tov et de l’Admour Hazaken, le Rabbi rapporte à son tour une explication du Baal Chem Tov sur le premier verset de la Paracha Ki Tavo (26, 1), qui s’accorde parfaitement à cet enseignement du Tsémach Tsédek:
‘Et ce sera quand tu arriveras sur la Terre (le Pays) que l’Eternel ton D.ieu te donne en héritage, que tu en prendras possession et que tu t’y installeras’
En effet, le Baal Chem Tov explique que la ‘Terre’(Erets) est de la même étymologie que ‘Méroutsa’ (Empressement) et ‘Ratson’ (Volonté). Dans ce cas,‘arriver sur la Terre que l’Eternel ton D.ieu te donne en héritage’, signifie qu’un Juif parvient, grâce à ses efforts et à son travail, à recevoir comme don de D.ieu, la Volonté.
De fait, la Volonté est un don d’en-haut, et celui qui ressent en lui-même le profond désir de s’attacher à D.ieu et d’accomplir Ses Commandements, dans la plus grande soumission et le plus grand amour, peut estimer que cette Volonté qui l’anime n’est autre qu‘un don qu’il a reçu de l’Eternel.
Ainsi, le Rabbi explique dans le Hayom-Yom au nom du Baal Chem Tov, que lorsque l’on a mérité d’être animé par une telle Volonté, on doit alors ‘prendre possession et s’installer sur cette Terre que l’on a reçu en héritage’, c’est-à-dire ‘que l’on doit intérioriser ce que l’on a obtenu, en le faisant descendre ici-bas de façon définitive.
Cette explication mérite toute notre attention. Le Rabbi souligne ici l’importance ‘d’intérioriser ce que l’on a obtenu’, c’est-à-dire que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire de nous même des réceptacles capables de recevoir des dévoilements divins supérieurs.
’Intérioriser la Volonté’ signifie dans ce cas que nous devons nous préparer pour recevoir cette force, afin que celle-ci ne soit plus comme ‘ajoutée’ à nous-même, mais qu’elle fusionne véritablement avec notre personnalité, notre intellect et nos sentiments.
Cette idée qui revient sans cesse, tout au long de l’année dans le Dvar Mal’hout et les discours ‘hassidiques du Rabbi, consiste à recevoir et à intégrer dans les limites que nous impose le corps une lumière qui dépasse totalement les limites.
Ainsi, la ‘Terre’ que nous devons atteindre, n’est autre que la Volonté de servir D.ieu et de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour provoquer la venue de notre Juste Machia’h.
A ce sujet, il ressort de l’enseignement du Tsémach Tsédèk qui est rapporté dans le Or ha Torah sur la Paracha Ki Tavo qu’il y a deux sortes de ‘Volonté’, deux niveaux de la ‘Terre’.
Le Tsémach Tsédek explique qu’un Juif doit tout d’abord ‘arriver sur la Terre’, c’est-à-dire qu’il doit avant tout dévoiler la Volonté que l’on acquiert par ses propres efforts. C’est le premier niveau de la Volonté, la Volonté ‘inférieure’ qui naît de notre propre réflexion et au moyen des forces de notre intellect et de nos sentiments. Cette Volonté se dévoile au moment de la récitation de la prière du Chéma, après avoir médité à la grandeur du Saint béni soit-Il, en récitant les louanges de ‘Psoukeï de Zimra’.
Or, c’est précisément cette ’Volonté inférieure’ qui constitue le réceptacle et l’étape nécessaire pour entrer sur la ‘Terre supérieure’, c’est-à-dire pour accéder au niveau de la ‘Volonté supérieure’ que l’on reçoit de D.ieu, ainsi qu’il est dit: ‘La Terre que l’Eternel ton D.ieu te donne en héritage’.
C’est ici le point essentiel qui est au centre de cet enseignement. ‘La Terre supérieure’ est un don de l’Eternel aux enfants d’Israël, et elle représente ‘la Volonté simple (Ratson ha pachout) que possède chaque Juif. Cette Volonté qui est au-delà de l’intellect, consiste à faire don de soi-même aux moments où l’on dit ‘E’had’, et ‘Tu aimeras l’Eternel ton D.ieu de tout ton pouvoir’ (prière du Chéma).
De fait, cette ‘Terre’ qui est l’objet de notre désir le plus profond, est l’expression de notre amour pour D.ieu de ‘tout notre pouvoir’. La ‘Terre supérieure’ est l’expression du lien le plus profond qui unit l’Essence de l’âme d’un Juif à l’Essence divine.
Dès-lors, à la lumière de ce qu’il vient d’être dit, nous comprenons à présent l’enseignement du Rabbi selon lequel ‘faire tout ce qui est notre pouvoir pour provoquer la venue de notre Juste Machia’h’, signifie que l’on doit tout d’abord aimer l’Eternel au moyen de nos propres forces et en repoussant continuellement nos propres limites. Nous mériterons alors que l’Eternel nous élèvera et nous permettra de devenir un réceptacle capable de recevoir en cadeau l’amour de D.ieu ‘de tout notre pouvoir’, le niveau de la Terre et de la Volonté supérieures, qui n’est autre que le dévoilement de l’Essence divine dans nos pensées, nos paroles et nos actes.
A l’évidence c’est par notre attachement au Rabbi que nous parvenons à ce dévoilement. C’est par notre attachement à ses enseignements que nous aurons le mérite de recevoir en cadeau la ‘Terre supérieure’, dans notre coeur, et de manière concrète, avec la révélation du Machia’h, et du troisième Temple à Jérusalem, très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu.
les bénédictions divines:
« barouh ata bé boeha , bénit seras tu à ta venue, barouh ata bé tsétéha , bénit seras tu à ta sortie. »
Bénédictions à l’arrivée de la naissance d’une vie, au commencement d’une semaine, au commencement d’une journée.
Bénédictions à ton départ, à la fin d’une semaine , à la fin d’une journée.
Je regrette d’avoir fait dissertation sur l’envers des bénédictions, mais il n’empêche que pour moi, le bien était caché dans tout cela. J’ai fait une sorte de dévoilement . Que les bonnes choses continuent pour moi.
KI TAVO : l’antériorité matricielle, diluvienne, de la mal heur à l’intériorisation de la volonté de Dieu: Dans l’énumération des klalot , il y a exprimé sur deux versets différents et éloignés ,le déni du temps et de l’espace. Soudain, qu’ est-ce qui se passe? la terre n’est plus terre, le ciel n’est plus ciel, le matin n’est plus vraiment matin, le soir n’est plus vraiment soir: c’est la disparition de repères humains ; c’est la porte ouverte à la démence, qui est plusieurs fois citée dans notre paracha comme une infortune, à D ne plaise. Mais chacun sait que le déni est une volonté humaine inconsciente de faire » disparaître quelque chose ». C’est un langage avec un message diluvien . Dénier les mistvot, c’est « enlever de sa place » la volonté de D, et on en arrive à la disparition de l’espace et du temps:
« ton ciel qui est sur ta tête sera de cuivre et la terre qui est sous toi sera de fer – barzel « . Rachi dit : elle ne produira pas de fruits et le ciel ne déversera pas de pluie. C’est la fin de la mission préagricole dans le verger du gan eden. En effet, Adam a été créer pour garder le jardin. De fait Dieu menace d’enlever le jardin agricole ici bas et le rôle ontologique d’Adam-qui veut dire terre.
« Le matin du diras « mi iten erev- qui ferait venir le soir » et le soir tu diras » mi iten la boker -qui ferait venir le matin ». La distinction entre le soir et le matin n’existe plus, ni entre le lever du jour et son coucher. La sanctification de Dieu et le seder, l’ordre de la journée n’existe plus à D ne plaise.
C’est la destruction du repère humain temps/espace. Les bénédictions divines et leurs contraires ne sont pas décrets générationnels , elles correspondent parfois à des étapes de la vie d’un juif. Avant d’intérioriser la volonté de Dieu, il peut y avoir cette grande souffrance , un peu « prénatale », « pré judaïque » , où il y a confusion ciel/terre, matin/soir ,que Dieu préserve. Après être devenu réceptacle de la volonté de Dieu, il y a capacité extraordinaire de produire des fruits ,cultiver les actions bonnes ; à un tel point que la malheur précitée est oubliée, n’existe plus, si ce n’était la lecture de la paracha ki tavo. En effet la terre sainte est de la même étymologie que « volonté « : c’est « eretz » et « ratzon ».Et le tsémah tsédek a dit que « comme la terre a la faculté de faire produire des fruits à l’infini, un juif est capable de faire à l’infini don de lui-même et bonnes actions pour le nom de D. »