Pour l’élévation de l’âme de René Ma’hlouf Klein ben David et Esther Sellem

Au commencement de la Paracha Ki Tavo (26, 1, 2), il est écrit que ‘les enfants d’Israël, après qu’ils aient conquis la terre, avaient l’obligation de prendre, de leurs champs, des prémices des sept fruits de la terre (le blé, l’orge, le raisin, la figue, la grenade, l’olive et la datte), de les placer dans un panier, et de les apporter au Cohen dans le Beït-ha-Mikdache’.

Le Rabbi de Loubavitch nous enseigne que cette Mitsva des prémices est à la base de notre service divin et de l’ensemble de tous les autres commandements.

Chaque juif dès son réveil récite la prière du ‘Modé ani’. La ‘Hassidout met l’accent sur le fait qu’en récitant cette prière il remercie l’Eternel, non pas seulement parce qu’Il lui donne à nouveau la vie, mais il Le remercie de l’avoir fait juif. Aussi, nous pouvons nous interroger sur la particularité de la Mitsva des prémices. En effet, nous remercions l’Eternel, et reconnaissons Ses bienfaits tout au long de notre vie, que ce soit dans nos prières, ou que ce soit dans les Bénédictions, que nous disons tout au long du jour. Pour quelle raison la Mitsva des prémices, qui exprime aussi notre reconnaissance pour D.ieu, précède-t-elle dans notre Paracha tous les autres commandements divins ?

Le Rabbi répond que l’âme possède trois vêtements, la pensée la parole et l’action, et que la Mitsva des prémices a ceci de particulier, que lorsqu’il accomplit cette Mitsva, un juif exprime sa reconnaissance vis à vis de l’Eternel, non pas seulement par la pensée, ou par la parole, mais il l’exprime par un acte, et ‘l’acte est essentiel’. En d’autres termes, la Mitsva des prémices exprime par un acte la prière de ‘Modé ani’ que l’on dit chaque matin, en ouvrant les yeux.

Par ailleurs, le Rabbi donne le sens profond de ‘Ki Tavo’ : ‘Quand tu entreras’. En quoi notre entrée sur la Terre d’Israël est-elle si importante, et cela à tel point que la Paracha elle-même est nommée sur ce nom : ‘Ki Tavo’, ‘Quand tu entreras ‘ ?

Le Rabbi nous explique alors que toute préparation à un évènement important (en l’occurrence ici notre entrée sur la Terre d’Israël) est essentielle. En réalité, tout ce qui nous paraît comme un détail de notre existence mérite toute notre attention. Aucun détail ne peut être négligé, et chaque évènement doit être vécu de manière intense. Aussi le Rabbi souligne l’importance de nous investir totalement à chaque moment de notre existence, dans tous les évènements et dans toutes les situations de notre vie, même pour tout ce qui nous paraît de moindre importance.

Au commencement de la Paracha ‘Ki Tavo’ (26, 1, 2), il est écrit que les enfants d’Israël, après qu’ils aient conquis la Terre, avaient l’obligation de prendre des prémices des sept fruits de la terre, le blé, l’orge, le raisin, la figue, la grenade, l’olive et la datte, de les placer dans un panier, et de les apporter au Cohen dans le Beït-ha-Mikdache.

De manière profonde, le mot ‘Bikourim’ s’apparente au mot ‘Békhor’ qui signifie ‘Premier-né’. Les ‘Prémices’ représentent donc les enfants d’Israël car ils sont les ‘Premiers-nés’ de l’Eternel, ainsi qu’il est dit au début du second chapitre du Tanya de l’Admour Hazaken, dans lequel il est question de l’âme divine : ‘Les âmes Juives apparurent dans la Pensée divine, ainsi qu’il est écrit : ‘Mon fils aîné Israël’ et : ‘Vous êtes des fils pour L’Eternel votre D.ieu’.

Ainsi, d’une part, le Rabbi nous donne à comprendre que l’entrée en Terre d’Israël est essentielle car toute préparation à un évènement important est en soi un évènement important, et d’autre part, le Rabbi introduit l’enseignement selon lequel ‘l’Essence de l’âme Juive est enracinée dans l’Essence divine.

La Torah désigne les enfants d’Israël comme étant les premiers-nés de l’Eternel, car l’âme des enfants d’Israël a précédé la Création du monde. Dans le Dvar Mal’hout de la Paracha Ki Tétsé, le Rabbi nous enseigne que l’âme juive, du fait ‘qu’elle est véritablement une parcelle de divinité d’En-haut’, existait déjà avant la Création du monde et de tout ce qu’il contient. C’est à cela que se rapporte l’enseignement de Rabbi Shimon Bar Yo’haï selon lequel ‘Le Saint béni soit-Il Israël et la Torah ne font qu’Un’, et Rabbi Shimon enseigne que trois liens les unissent, l’un avec l’autre.

Il existe un lien entre le Saint béni soit-Il et la Torah, un lien entre la Torah et Israël, et un lien direct entre le Saint béni soit-Il et Israël.
Le Rabbi souligne ici que l’âme d’Israël précède la Torah, et que l’existence de la Torah ne dépend que d’Israël, car les juifs sont la raison d’être de la Torah. Ainsi, dans une situation où un juif est en danger, l’Eternel nous ordonne de transgresser la Torah, s’il doit en être ainsi pour sauver la vie de ce juif (pikoua’h néfèch).

A l’opposé, l’existence de la Torah ne dépend que des juifs, que de leur accomplissement des commandements divins, lesquels représentent la Volonté du Saint béni soit-Il. C’est ce lien, ce lien essentiel qui unit l’Eternel à chaque juif, qui représente le contenu profond de la Mitsva des prémices.

Chaque juif est le premier-né de l’Eternel, et demeure lié à Lui d’un lien éternel, et lorsqu’un Juif apporte au Temple les prémices des fruits de son champ, il remercie L’Eternel, non seulement pour les bienfaits matériels qu’Il lui dispense, et de manière plus profonde il Le remercie pour avoir fait de lui Son premier-né, pour lui avoir donné une ‘parcelle véritable’ de Lui-même par laquelle il demeure constamment lié à Lui et accomplit Sa Volonté.

Le Tsémach Tsédèk rapporte dans le ‘Or ha Torah’ sur la Paracha ‘Ki Tavo’ un enseignement de la Guémara Sotah (page 46) dans lequel les Sages de la Torah comparent les Mitsvoth à des fruits. Autour de cette idée, le Tsémach Tsédek explique que de même que la terre possède en elle-même la force de faire pousser des arbres et des fruits à l’infini, chaque Juif est capable de faire don de lui-même au-delà de toutes les limites pour sanctifier le Nom de D.ieu.

Dans le Hayom-Yom du 18 Elloul, qui est le jour de l’anniversaire du Baal Chem Tov et de l’Admour Hazaken, le Rabbi rapporte à son tour une explication du Baal Chem Tov sur le premier verset de la Paracha Ki Tavo (26, 1), qui s’accorde parfaitement à cet enseignement du Tsémach Tsédek :
‘Et ce sera quand tu arriveras sur la Terre (le Pays) que l’Eternel ton D.ieu te donne en héritage, que tu en prendras possession et que tu t’y installeras’
En effet, le Baal Chem Tov explique que la ‘Terre’ (‘Erets’) est de la même étymologie que ‘Méroutsa’ (Empressement) et ‘Ratson’ (Volonté). Dans ce cas, ‘Arriver sur la Terre que l’Eternel ton D.ieu te donne en héritage’ signifie qu’un Juif parvient, grâce à ses efforts et à son travail, à recevoir comme don de D.ieu, la Volonté.

De fait, la Volonté est un don d’en-haut, et celui qui ressent en lui-même le profond désir de s’attacher à D.ieu et d’accomplir Ses Commandements, dans la plus grande soumission et le plus grand amour, peut estimer que cette Volonté qui l’anime n’est autre qu’un don qu’il a reçu de l’Eternel.

Ainsi, le Rabbi explique dans le Hayom-Yom au nom du Baal Chem Tov, que lorsque l’on a mérité d’être animé par une telle Volonté, on doit alors ‘prendre possession et s’installer sur cette Terre que l’on a reçue en héritage’, c’est-à-dire ‘que l’on doit intérioriser ce que l’on a obtenu, en le faisant descendre ici-bas de façon définitive’.
Cette explication mérite toute notre attention. Le Rabbi souligne ici l’importance ‘d’intérioriser ce que l’on a obtenu’, c’est-à-dire que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire de nous-mêmes des réceptacles capables de recevoir des dévoilements divins supérieurs. ‘Intérioriser la Volonté’ signifie dans ce cas que nous devons nous préparer pour recevoir cette force, afin que celle-ci ne soit plus comme ‘ajoutée’ à nous-même, mais qu’elle fusionne véritablement avec notre personnalité, notre intellect et nos sentiments.
Cette idée qui revient sans cesse, tout au long de l’année dans le Dvar Mal’hout et les discours ‘hassidiques du Rabbi, consiste à recevoir et à intégrer dans les limites que nous impose le corps une lumière qui dépasse totalement les limites, afin de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour provoquer la venue de notre Juste Machia’h, très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu.