Pour l’élévation de l »âme de Elie ben Peïrel

‘Rien ne peut arrêter La Parole de D.ieu’ :

‘Lorsque l’Eternel parla aux enfants d’Israël sur le Mont Sinaï, il n’y eut pas d’échos car rien ne peut arrêter la Parole de D.ieu’.
Cet enseignement des Sages rapporté par le Rabbi dans une Si’ha exprime le fait que la Parole de D.ieu n’est pas comme la parole de l’homme.

De fait, Elle est l’origine de toute la Création. L’Eternel crée les mondes et tout ce qu’ils contiennent au moyen de Sa Parole, et dans ce cas comment la simple paroi d’une montagne pourrait-elle constituer un obstacle capable de renvoyer le son qui émane de Sa Bouche ! Ainsi, la Voix de l’Eternel pénétra non seulement dans la matière de toutes les montagnes du Sinaï, mais aussi dans l’âme de tous les enfants d’Israël.

D’une certaine manière, cet enseignement s’accorde avec la déclaration du Rabbi selon laquelle ‘les paroles dîtes avec douceur pénètrent dans le cœur de celui qui les reçoit et y font leur effet’, car c’est par la force de l’amour de D.ieu pour Israël, que Sa Parole bénie pénétra dans le cœur et dans l’âme des enfants d’Israël.

Les mots du Rabbi pénètrent dans le cœur comme la Parole de D.ieu pénétra dans la paroi des montagnes du Sinaï. En regardant le Rabbi, en l’écoutant, nous ressentons que ‘rien ne peut arrêter La Parole de D.ieu’, que rien ne peut arrêter la révélation de Son Essence bénie, de la venue du Machia’h et de la Délivrance finale.

‘Et Moché pénétra à l’intérieur de la nuée’ :

Les sujets de la Torah doivent être notre vie et l’Admour Hazaken nous enseigne que la Paracha de la semaine que nous lisons chaque Chabbat a forcément un lien avec notre propre existence.

Au sujet de cet enseignement de l’Admour Hazaken, le Rabbi de Loubavitch nous révèle que ce lien s’exprime plus particulièrement quand vient dans l’année le moment de lire la Paracha Michpatim.

En effet, cette Paracha est elle-même une allusion au fait que nous devons véritablement vivre avec la Torah, car la Paracha Michpatim est la dix-huitième Paracha de la Torah et le mot ‘Haï (vivant) a pour valeur numérique le nombre 18.

Le Rabbi a longuement insisté sur le fait que l’existence d’un juif ne devient véritable que lorsque ce Juif ‘voit et entend le Divin’ (voir ‘Iniana chel Torat ha Hassidout’).

A l’évidence, parvenir à percevoir au moyen de notre intellect et de nos sentiments le divin qui se cache dans ce monde exige un travail de notre part. Cependant, l’aide du Rabbi nous est indispensable pour y parvenir.

Dans le discours ‘hassidique intitulé : ‘Et Moché pénétra à l’intérieur de la nuée’ (Adar richon, 5717), le Rabbi explique la signification profonde de la ‘nuée’ :

Le Don de la Torah est lui-même le dévoilement de l’Essence divine. Or, ce dévoilement supérieur n’est possible qu’au moyen du ‘vêtement’ grâce auquel nous devenons véritablement capables de recevoir la révélation de l’Essence de la Torah.

Le Rabbi nous enseigne alors que ce vêtement, capable d’attirer et de recevoir l’Essence divine n’est autre que la ‘nuée’.

Aussi, ‘Et Moché pénétra à l’intérieur de la nuée et s’éleva sur la montagne’ exprime que Moche s’éleva vers le Saint béni soit-Il, mais l’intention profonde du verset est que Moché attire ‘En-bas’ l’Essence divine. C’est pourquoi il est dit que l’Eternel ‘fit à Moché un chemin à l’intérieur de la nuée’ (Rachi, 24, 18) car ce ‘chemin’ permet à l’Essence divine d’être attirée vers le bas, en-bas.

Il en fut de même au moment de la traversée de la mer des Joncs, car le chemin que l’Eternel fit aux enfants d’Israël à l’intérieur de la mer, représente, à l’image du chemin que l’Eternel fit à Moché dans la nuée, le chemin par lequel passe la lumière divine du monde caché pour illuminer ce monde, ainsi qu’il est écrit (Vayéra, 18,19) : ‘Pour qu’ils gardent la voie de l’Eternel pour faire le droit et la justice’ ; ce qui signifie que la justice et le droit sont la voie et le chemin pour attirer le Nom de D.ieu dans ce monde, par l’étude de la Torah et par l’accomplissement des Mitsvoth, car ils permettent le dévoilement de l’Essence divine dans ce monde, ainsi qu’il est dit : ‘La gloire de l’Eternel se révèlera et tous verront que c’est la bouche de l’Eternel qui a parlé’.

Le Rabbi nous ouvre le chemin qui mène à la Délivrance :

Du fait que le Rabbi est l’extension de Moché dans notre génération, il est celui à qui l’Eternel ‘a fait un chemin à l’intérieur de la nuée’. Ce chemin par lequel la lumière de l’Essence divine descend pour illuminer ce monde matériel.

Aussi, le Rabbi est celui qui révèle l’Essence de l’âme de chaque Juif. Son enseignement est lui-même comme la ‘nuée’ car il est un ‘vêtement’ dans lequel s’habille la lumière de l’Essence divine du fait que la ‘Hassidout est l’Essence de la Torah.

D’une certaine manière s’attacher au Rabbi est comme se vêtir de ce vêtement grâce auquel nous devenons capables de recevoir la ‘Torah nouvelle’ que l’Eternel révèlera au moment de la Délivrance finale ainsi qu’il est écrit ‘Une Torah nouvelle sortira de Moi’.

Dans le même ordre d’idée le Rav Yoël Kahn écrit que l’Essence de l’âme d’un Juif se révèle quand celui-ci se trouve dans les 4 coudées du Rabbi (voir ‘Séfer Ara’him’).

Aussi, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous tenir dans les ‘4 coudées du Rabbi’, sous une colonne de lumière et dans ‘le chemin que l’Eternel fait au Rabbi à l’intérieur de la nuée’ ; ce même chemin qui nous mène directement au troisième Temple, à la Délivrance finale et à la venue de notre Juste Machia’h, très bientôt et de nos jours, ainsi qu’il est écrit dans la Paracha (Michpatim, 23, 20) :
‘Voici, Moi (Ano’hi : L’Essence divine), J’envoie un ange devant toi (Moché : le Rabbi) pour te protéger (il s’agit de la nuée qui est comme un vêtement qui protège) dans le chemin (que l’Eternel fait au Rabbi à l’intérieur de la nuée, et par lequel est attirée l’Essence divine dans ce monde) et ‘pour t’amener vers l’endroit que J’ai préparé’ : L’endroit du troisième Temple, à Jérusalem.

La Torah ‘Hadacha du Rabbi :

Dans le Dvar Mal’hout sur la Paracha du Chabbat précédent (Yitro) le Rabbi soulignait que les 10 Commandements sont mentionnés 2 fois dans la Torah. La première fois représente la Parole d’Hachem et la deuxième fois représente la Parole de Moché. De fait, les enfants d’Israël ne purent supporter d’entendre les deux premiers Commandements de la Bouche de l’Eternel. Lorsque l’Eternel parlait, l’âme des enfants d’Israël quittait leurs corps, ainsi qu’il est écrit (Chabbat, 88b) : ‘A chaque expression divine, leur âme s’envolait…Mais L’Eternel la leur restituait avec la rosée dont Il fera revivre les morts’.

‘Leur âme s’envolait’ car ce fut un dévoilement trop élevé pour le peuple Juif, et c’est précisément pour cela que Moché dût répéter à son tour les Commandements divins, afin de mettre la Parole divine à la portée des enfants d’Israël. En d’autres termes, Moché réalise l’union entre la Parole divine avec l’intellect de l’homme. Lorsque Moché enseigne les 10 Paroles divines elles touchent l’âme et le cœur des enfants d’Israël de manière profonde. Elles sont comprises au moyen de l’intellect, ressenties dans le cœur, et surtout, elles inspirent concrètement l’action. C’est le sens de l’explication de Rachi sur le verset (Michpatim, 21, 1) : ‘Et voici les Lois que tu placeras devant eux’. Les Lois de D.ieu sont, comme des aliments, ‘dressées sur une table, prêts à être consommés’.

Par ailleurs, le Rabbi souligne que d’un autre côté, bien que la parole de Moché possède l’avantage d’être assimilée par l’homme, elle ne dévoile pas la dimension profonde de la Torah, son Essence (comme ce fut le cas quand l’Eternel s’adressa Lui-même aux enfants d’Israël). En fait, c’est le Machia’h qui termine la mission de Moché car lorsqu’il parlera aux enfants d’Israël, il dévoilera l’Essence de la Torah et dans ce cas la dimension profonde de la Torah sera reçue de manière profonde, intégrée, par les Juifs sans que leurs âmes ne quittent leurs corps. Le Machia’h unira l’Essence divine avec les forces de la partie de l’âme qui s’habillent dans le corps (les forces de notre intellect, nos sentiments et nos actions concrètes dans ce monde matériel).

*Dans l’un de ses discours hassidiques intitulé ‘Et tu ordonneras aux enfants d’Israël’, le Rabbi définit avec précision la différence qui existe entre les 2 niveaux de l’âme : le niveau de ‘Haya’ (ou ‘Mazal’) et le plus haut niveau : l’Essence de l’âme.

L’Essence de l’âme ne possède pas de nom car un nom la limiterait. L’Essence de l’âme désigne l’âme telle qu’elle est enracinée dans l’Essence divine et elle est donc (comme l’Essence divine) au-delà de tout nom, de toute définition, de toutes les limites que constituent les lettres et les noms qu’elles composent.

Le Rabbi nous donne alors deux raisons pour lesquelles Israël croit en Hachem. La première est que l’âme qui ne s’habille pas dans le corps (‘Haya) voit le Divin. Cette vision est donc au-delà de l’intellect (puisque cette vision vient du niveau de l’âme qui est supérieur au niveau de l’âme qui s’habille dans le corps et donc supérieur aux forces de l’intellect qui s’habillent dans le cerveau). Ainsi, comme ‘l’âme qui est en-haut’ voit le Divin elle influence l’âme qui est dans le corps en lui donnant la Emounah, Cependant, cette Emounah n’est pas profonde car elle ne vient pas de nous-mêmes mais d’une vision, et toute chose que nous voyons (même quand il s’agit d’une vision de l’esprit) demeure extérieure à nous-mêmes. D’un côté il y a nous-même et de l’autre la chose que nous voyons. A l’opposé, quand il s’agit du dévoilement de l’Essence de l’âme et de la Emounah qui naît de ce dévoilement, il ne s’agit plus d’une vision qui est extérieure à nous-mêmes mais du dévoilement du Divin qui fait ‘Un’ avec nous-même (car l’Essence de l’âme est enracinée dans l’Essence divine) et dans ce cas notre Emounah est profonde.

Le Rabbi définit l’Essence de l’âme comme étant l’Essence de toutes les forces de l’âme qui s’habillent dans le corps. L’influence de l’Essence de l’âme n’est donc pas ‘Makif’ (superficielle) et la possibilité nous est donnée de dévoiler et d’unir ce niveau supérieur de l’Essence divine avec les forces de notre intellect, de nos sentiments et de nos actes.

Résumé :
Moché réalise l’union entre la Parole divine avec l’intellect de l’homme et c’est au sujet du verset : ‘Et voici les Lois que tu placeras devant eux’ que Rachi explique que ‘les Lois de D.ieu sont, comme des aliments, ‘dressées sur une table, prêts à être consommés’.
De la même façon, le Rabbi est le Moché de notre génération, il est celui qui dévoile l’Essence de notre âme afin que notre Emounah soit profonde. Il unit les enfants d’Israël avec Or ein-sof. Aussi, l’expression employée par Rachi selon laquelle ‘les Lois de D.ieu sont, comme des aliments, ‘dressées sur une table, prêts à être consommés’ peut tout aussi bien s’appliquer aux concepts de la ‘Hassidout ‘Habad. Les enseignements du Rabbi sont comme des aliments car celui qui s’attache à les étudier avec toutes les forces de son âme finit par les intégrer de manière profonde. A l’exemple de l’Admour Haemtsaeï dont il est dit que ‘si l’on ouvrait ses veines on verrait couler des paroles de ‘Hassidout’, lorsque l’on s’applique à étudier la Torah du Rabbi alors on parvient à ce que ces enseignements qui sont au-delà de ce monde matériel car ils sont liés à l’Essence divine deviennent ‘prêts à être consommés’, c’est à dire qu’ils nous insufflent une nouvelle vitalité, aussi bien matérielle que spirituelle.
Le Rabbi ‘place devant nous’ l’Essence de la Torah ‘comme des aliments dressés sur une table’ signifie dans ce cas que le Rabbi met à notre portée l’Essence divine.
Peut-être que ces paroles de Rachi font aussi allusion à la table qu’Hachem dressera pour les Tsaddikim lors du dévoilement du Machia’h. Pendant ce festin chacun mangera de la chair du poisson, le Léviathan, de la viande du taureau sauvage, le Chor-ha-Bar, et boira du vin que L’Eternel garde en secret, le vin ‘Méchoumar’.
A l’évidence ce vin et ces aliments sont tous des allusions aux enseignements du Rabbi et à tous les secrets qu’ils renferment et qui seront alors dévoilés lors de la Délivrance finale très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu.