(pour la guérison de Raphaël Chmouel ben Sima)

 

Dans le Dvar Mal’hout sur la Paracha Tetsaveh, le Rabbi s’attache inlassablement à réveiller l’amour de D.ieu qui se cache au plus profond de nous-mêmes.

 

Le point essentiel de ce Dvar Mal’hout est que la Paracha Tetsaveh est l’unique endroit de la Torah, depuis la naissance du berger d’Israël, où le nom de Moché n’est pas mentionné.

 

La raison à cela est que la Paracha Tetsaveh exprime un dévoilement de Moché infiniment plus élevé que celui de son nom. De fait, dans cette Paracha D.ieu dévoile l’essence de l’âme de Moché, laquelle est illimitée, et ne peut s’habiller dans les lettres de son nom. En effet, le nom n’est qu’un reflet de l’essence.

 

Ainsi, dans notre Paracha, D.ieu s’adresse à Moché, non pas en lui disant ‘Moché !’, mais simplement en lui disant ‘Atah !’, ‘Vé Atah tetsaveh !’ (‘Et Tu ordonneras !’). ‘Atah’ désigne l’essence de l’âme de Moché, laquelle ne fait qu’Un avec D.ieu, et ne se limite pas à un nom.

 

Exactement comme dans la Méguila d’Esther où il n’est pas fait mention une seule fois du Nom divin. Dans l’histoire de Pourim, l’Eternel n’a pas agi au moyen d’un intermédiaire, d’un ‘Nom’, c’est Lui-même qui est intervenu pour sauver le peuple d’Israël. De fait, il n’est pas écrit une seule fois le Nom divin dans la Méguilah d’Esther, car celle-ci représente le dévoilement de l’Essence divine.

 

A ce sujet, le Rabbi mentionne le verset de la Paracha Ki-Tissa (32, 32): ‘Et maintenant si Tu supportes leur faute….Et sinon efface-moi de Ton livre que Tu as écrit’.

 

Moché s’adresse ici à l’Eternel en lui disant que s’Il n’est pas prêt à pardonner la faute du veau d’or commise par les enfants d’Israël, alors il préfère que son nom soit effacé de la Torah. Du fait que la parole d’un Tsaddik n’est jamais vaine, L’Eternel écouta la parole de Moché en effaçant son nom dans la Paracha Tetsaveh.

 

Cependant, l’absence du nom de Moché dans la Paracha exprime beaucoup plus que s’il y était présent, et bien que le Rabbi ne le dise pas, il nous est permis de penser que lorsque l’Eternel ‘effaça’ le nom de Moché dans la Paracha, Il exprima Son admiration pour Moché, pour qui le bien des enfants d’Israël surpassait le fait que son nom apparaisse dans la Torah.

 

C’est cela que représente la révélation de l’essence de l’âme de Moché. Lorsque celle-ci se révèle, Moché exprime son amour pour les enfants d’Israël, au point que cet amour dépasse tous les désirs liés à sa propre existence.

 

A la lumière de cet enseignement du Rabbi, il devient possible d’ajouter une autre raison pour laquelle il n’est pas écrit le nom de Moché dans cette Paracha.

 

Le successeur du Baal Chem Tov, le Maguid de Mèzeritch a expliqué qu’il existe un état de néant qui précède la création d’une chose. L’exemple donné est celui d’une graine que l’on a semé dans la terre et qui se putréfie dans le sol avant de donner naissance à la fleur qui va naître d’elle.

 

A l’exemple de cette graine qui disparaît dans la terre pour donner naissance à une fleur, le nom de Moché disparaît dans la Paracha Tetsaveh, pour dévoiler l’essence de l’âme de Moché.

 

Dans ce cas, il est possible d’établir un lien entre les trois Parachiot, Teroumah, Tetsaveh et Ki-Tissa.

 

Dans la Paracha Teroumah, qui précède la Paracha Tetsaveh, il est question de ‘l’Offrande de tout homme que son coeur rendra généreux’ (Teroumah, 25, 2). De manière profonde, ‘l’Offrande’ représente le ‘don de soi’, c’est-à-dire l’action d’accomplir notre service divin au moyen de toutes les forces de notre âme.

 

 

C’est en agissant ainsi que l’on parvient à éveiller la force de l’essence de notre âme, laquelle est allusionnée dans la Paracha Tetsaveh que nous lisons toujours à une date proche de celle de la naissance de Moché, le 7 Adar richon.

 

Par le lien qui unit Moché à son peuple, le Rabbi déclare que le dévoilement de l’essence de l’âme de Moché est aussi celui de l’essence de l’âme de tous les enfants d’Israël. Ce lien n’est donc pas sans exprimer la soumission la plus totale d’un Juif vis-à-vis de l’Eternel, à l’exemple de Moché qui est capable de renoncer à sa propre vie pour le bien des enfants d’Israël.

 

Enfin, après la Paracha Tetsaveh vient la Paracha Ki-Tissa, dans laquelle Moché s’adresse à l’Eternel en disant: ‘Et maintenant si Tu supportes leur faute….Et sinon efface-moi de Ton livre que Tu as écrit’.

 

Dans ce verset, le lien qui unit Moché et les enfants d’Israël s’exprime avec une force redoutable. Mais plus encore que cela, ce lien sous-entend que Moché est celui qui a le pouvoir de révéler l’essence de l’âme de chaque Juif.

 

Il est intéressant de remarquer que les deux chiffres de référence de ce verset sont: 32, 32, lesquels sont écrits en hébreu dans le livre du ‘Houmach de la manière suivante: לב לב

 

Or, ce chiffre 32, לב, ‘Lev’, signifie aussi ‘coeur’, et du fait qu’il est ici écrit deux fois, il est possible d’expliquer qu’il y a une allusion au ‘coeur du coeur’, c’est-à-dire à ‘la profondeur du coeur’, ‘Oumka dé Liba’, qui n’est autre que l’endroit où se révèle l’essence de l’âme Juive.

 

‘Le coeur du coeur’ peut être imagée par l’huile d’une olive, ‘le coeur’, que l’on a brisé(e). Cette huile ‘qui ne contient aucun résidu, aucun déchet’ (Rachi), qui est l’huile la plus pure qui soit, se trouve au ‘coeur du coeur’ de chaque Juif, et elle représente la lumière de l’essence de l’âme Juive.

 

Aussi, à la lumière de ce qu’il vient d’être dit, nul n’est besoin d’expliquer que c’est par l’attachement au Rabbi, au Moché de notre génération, que l’on parvient au dévoilement de la venue du Machia’h, au dévoilement du ‘cœur du cœur’, de L’Essence divine, de l‘essence de l’âme d’Israël et de l’essence de la Torah, très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu.

 

Rav Yaakov Abergel