(Pour l’élévation de l’âme de Haïm Naftali ben Missa, et pour la guérison de Raphaël Chmouel ben Sima)
L’Admour Hazaken explique dans le livre du Tanya que « la Prière, l’étude de la Torah et les Mitsvoth sont des Couronnes » (« Chiourim bé Séfer ha Tanya, 3, 979’).
Aussi, par le fait d’accomplir les 248 préceptes positifs de la Torah, on attire un reflet de la lumière d’Or ein sof dans notre âme et dans les mondes supérieurs.
C’est à cela que se rapporte la déclaration du Zohar, selon laquelle les « 248 préceptes positifs » (« pikoudin’) sont appelés les « 248 membres du Roi ». De fait, les attributs divins du monde d’Atsilouth sont appelés « Malka » car, de même que les membres du corps sont des réceptacles (« kélim’) pour les forces de l’âme, les Mitsvoth que l’on accomplit sont des réceptacles de la lumière qui émane des attributs divins du monde d’Atsilouth.
Chaque Mitsvah possède un « corps » et une « âme ». Les attributs divins du monde d’Atsilouth représentent « l’âme » de la Mitsvah, et l’accomplissement de cette Mitsvah, au moyen de la matière, en constitue le « corps ».
Ainsi de même que les forces de l’âme humaine s’habillent dans les membres du corps (la force de vision dans l’oeil, la force d’audition dans l’oreille, la force de marcher dans les pieds…), les attributs du monde d’Atsilouth s’habillent dans les Mitsvoth, dans « les membres du Roi ».
Aussi, du fait que les Commandements divins sont appelés « les Membres du Roi », et que les attributs d’Atsilouth sont « l’âme du Roi », il est possible de parler de « l’Essence de l’âme du Roi » pour désigner l’Essence divine, qui transcende toute la Création.
Dans la Si’ha qu’il prononça le jour où il devint officiellement Rabbi de Loubavitch, le Rabbi s’exprima au sujet de la mission du ‘Hassid.
« Un ‘Hassid se doit de mener à bien l’instruction qu’il a reçue lors de son entretien privé avec le Rabbi, de s’installer dans une certaine ville, et de s’occuper d’un certain type de travail, que ce soit d’éducation juive, ou de renforcer le judaïsme en général, ou d’enseigner l’Aleph Beth aux enfants… ».
Le Rabbi souligne qu’il convient de réaliser qu’il ne s’agit là que de la mission extérieure du ‘Hassid. Le Rabbi insiste sur le fait que le ‘Hassid doit toujours se demander « quand le Rabbi l’a envoyé, cette instruction était-elle le but ultime de sa mission ou seulement l’écorce extérieure sous laquelle il y a un but plus profond qu’il doit mener à bien à son poste? ».
Au regard de ce précieux enseignement du Rabbi, nous devons comprendre que la Prière, l’Etude de la Torah et l’accomplissement des Commandements divins, n’ont pas pour seul but que l’Eternel vitalise ce monde et lui permette d’exister.
Un juif est constamment associé à D.ieu dans le processus créatif. La prière d’un juif attire une lumière nouvelle dans le monde d’Atsilouth. Grâce à son étude de la Torah et à ses bonnes actions, il parvient à faire descendre cette lumière dans tout l’ »Enchaînement des mondes », jusque dans son âme, jusque dans ce monde.
Ainsi, la possibilité est donnée à chaque Juif de révéler en ce monde le plus haut de tous les niveaux, l’Essence divine ou, comme il vient d’être dit, « l’Essence de l’âme du Roi ».
« Couronner le Machia’h », en faisant tout ce qui est en notre pouvoir pour provoquer sa venue, représente le but de la Création.
La Couronne du Machia’h, ce sont les couronnes de la Prière, de l’étude de la Torah et des Mitsvoth, lorsqu’elles sont accomplies de manière profonde.
Ainsi, l’étude de la partie révélée de la Torah et l’accomplissement des Commandements divins révèlent l’âme du Roi, laquelle vivifie les mondes et les maintient en vie à chaque instant. Plus encore, l’étude de la partie profonde de la Torah et l’accomplissement des Commandements divins qui en découle, révèlent l’Essence de l’âme du Roi.
Dans son ouvrage intitulé « Iniana chel Torat ha Hassidout » (Chapitre 6), le Rabbi définit le dévoilement de « l’Essence de l’âme du Roi » comme étant une « vitalité nouvelle ». C’est le point vital des jours messianiques, lorsque « toute les composantes du monde commenceront à vivre d’une intensité nouvelle, d’une force essentielle de vie« . Un flux de vie qui pénètrera toute la Création et par lequel toutes les innovations seront engendrées ».
Dans le Dvar Mal’hout sur notre Paracha, le Rabbi enseigne que l’expression « Bé’houkotaï » s’apparente au mot « Hakika », qui signifie « gravure ».
A l’exemple de ces lettres, que l’Eternel grava sur les Tables de l’Alliance, et qui se fondent dans la pierre en s’unissant à elle d’un lien véritable, pour n’être qu’un point essentiel et unique.
De fait, l’Essence de l’âme du Roi, l’Essence de l’âme d’Israël et l’Essence de la Torah ne font qu’Un. Et le Rabbi précise que le moyen de parvenir à ces niveaux, à ce « point unique », consiste à se soumettre aux « Houkim »: aux « Décrets divins », avec la plus grande et la plus totale soumission.
Lors de la prière de Min’ha du Chabbat « Bé’houkotaï », nous commencerons à lire la première Paracha du livre de Bamidbar. C’est à l’évidence l’occasion d’éveiller dans nos coeurs ce sentiment de soumission. En effet, d’après la « Hassidout, le « désert », « Midbar », qui désigne « un lieu que l’on piétine et qui ne se plaint jamais », évoque l’humilité et la soumission les plus profondes, indispensables à notre service divin.
Ainsi, conformément à la déclaration du livre du Zohar selon laquelle « le point doit illuminer le palais« , nous devons toujours agir de manière à ce que l’humilité, »le point », illumine sans cesse notre être tout entier, « le palais ».
Dès-lors, notre attachement au Rabbi et à tous ses enseignements deviendra véritable. Plus rien ne s’opposera à la venue du Machia’h, au dévoilement de l’Essence de l’Âme du Roi des rois, très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu.
Rav Yaakov Abergel