L’enseignement commence par expliquer comment le statut de « serviteur de D.ieu » diffère de celui de « fils de D.ieu », et pourquoi il représente un niveau plus élevé de connexion avec le Divin. Il analyse ensuite en détail la signification de l’acceptation de la Torah par le peuple juif, en particulier l’idée que D.ieu a « suspendu la montagne au-dessus d’eux comme un tonneau », les forçant apparemment à accepter la Torah. Le texte aborde des questions profondes sur la nature du libre arbitre, de la soumission à D.ieu, et de la joie dans le service divin. Il cherche à résoudre le paradoxe apparent entre la coercition divine et la joie sincère dans l’accomplissement des Mitsvot.
D’après le Maamar « רוני ושמחי, בת-ציון – Chante et réjouis-toi, fille de Sion ! » 5727
L’une des innovations introduites lors de la révélation du mont Sinaï est que les enfants d’Israël ont reçu un nouveau titre : ‘Avadim’, ‘serviteurs’ de D.ieu, une expression qui traduit et souligne une soumission et un effacement total envers D.ieu.
Le titre de ‘fils’, qui exprime l’affection et la proximité, apparaît auparavant, comme D.ieu l’a dit à Moïse : « Tu diras à Pharaon : Ainsi parle l’Éternel : Israël est mon fils premier-né » (Exode 4:22), tandis que le titre de ‘serviteurs’ est une innovation du don de la Torah.
Ainsi, Rachi interprète le verset « Je suis l’Éternel, ton D.ieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte » (Yitro 20:2) – « La sortie [d’Égypte] mérite que vous soyez asservis à moi ». De même, en lien avec le commandement dans la paracha suivante, (Mishpatim), si un esclave hébreu ne veut pas être libéré, alors « son maître lui percera l’oreille avec un poinçon » (Mishpatim 21:6). Les Sages ont dit à ce sujet : « D.ieu a dit : L’oreille qui a entendu ma voix sur le mont Sinaï quand j’ai dit ‘Car les enfants d’Israël sont mes serviteurs’, et non des serviteurs de serviteurs, et celui-ci est allé s’acheter un maître pour lui-même – qu’elle soit percée ! » (Kiddoushin 22b, cité par Rachi). Il est donc clair que la notion de servitude, « car les enfants d’Israël sont mes serviteurs », a été introduite « sur le mont Sinaï », lors du don de la Torah.
L’essence d’un ‘serviteur’ est un effacement total envers son maître. Il est obligé de lui obéir et de le servir, qu’il le veuille ou non. En revanche, le lien d’un fils à son père, d’un élève à son maître, ou d’une personne à son ami, découle de la volonté et du plaisir de la personne. Le fils aime son père et désire de tout son cœur lui être dévoué et accomplir sa volonté. De même, l’élève admire son maître et l’aime. Il en va de même pour les liens d’amitié entre les hommes. En revanche, le lien entre le serviteur et son maître est basé sur une relation d’asservissement. Le serviteur est soumis au maître et lui obéit indépendamment de sa volonté et de son plaisir dans le travail.
Quelle est la valeur du lien maître-serviteur ? Superficiellement, on pourrait penser qu’un lien avec D.ieu impliquant volonté et plaisir est préférable à un lien basé sur l’asservissement et l’effacement. Mais la vérité est que la notion de servitude exprime un lien infiniment plus élevé.
L’explication est la suivante :
Dans toute relation entre deux personnes, lorsqu’une personne de statut inférieur se lie à quelqu’un qui lui est supérieur, cela peut prendre deux formes : a) L’accent principal est mis sur l’existence de l’inférieur, qui se lie au supérieur ; b) L’accent principal est mis sur le supérieur, qui choisit d’être lié à l’inférieur.
Dans tous les types de liens des Juifs avec D.ieu impliquant volonté et plaisir, que ce soit en tant que fils, élèves, « et tous tes enfants seront disciples de l’Éternel », ou en tant qu’amis de D.ieu – l’accent principal est mis sur l’inférieur, sur l’existence d’Israël, qui, de par leur propre existence, leur volonté, leur plaisir et leur amour, veulent se lier à D.ieu et faire Sa volonté. En revanche, le lien de ‘serviteurs’ est totalement différent, et l’accent principal y est mis sur le supérieur – D.ieu, qui est le maître et le roi, et Israël s’efface et se soumet totalement à Lui, indépendamment de leur volonté.
Ce type de lien entre Israël et D.ieu a été introduit lors du don de la Torah – les enfants d’Israël sont devenus serviteurs de D.ieu. Un nouveau lien s’est établi entre le Juif et D.ieu, où il Lui est asservi et obligé de Le servir et d’accomplir Sa volonté et Ses commandements sans tenir compte de son existence personnelle, qu’il comprenne ou non, qu’il ressente du plaisir ou non. D.ieu est le maître et le roi, et le Juif Lui est asservi et doit obéir à Ses paroles.
Pourquoi « Il a suspendu la montagne au-dessus d’eux comme un tonneau » ?
La notion d’asservissement qui a commencé lors du don de la Torah s’exprime dans un autre verset de notre paracha : Sur « Ils se tinrent au pied de la montagne » (Yitro 19:17), les Sages disent : « Cela enseigne que D.ieu a suspendu la montagne au-dessus d’eux comme un tonneau, et leur a dit : Si vous acceptez la Torah, c’est bien, etc. » (Chabbat 88a) – D.ieu a forcé les enfants d’Israël à accepter la Torah. Apparemment, c’est le même contenu que la notion de servitude, où un Juif s’efface devant D.ieu et on ne tient pas compte de son existence et de sa volonté.
Mais cela soulève une grande question (comme le demandent les Tossafot et d’autres commentateurs) : Quelle était la nécessité pour D.ieu de suspendre la montagne au-dessus d’eux comme un tonneau ? On sait qu’avant le don de la Torah, les enfants d’Israël avaient déjà accepté le joug de la royauté de D.ieu et s’étaient effacés et soumis à Lui : « Ils dirent : Tout ce que l’Éternel a dit, nous le ferons et nous l’écouterons » (Mishpatim 24:7), « Israël a fait précéder ‘nous ferons’ à ‘nous écouterons' » (Chabbat ibid.). Cela signifie qu’avant même de savoir ce qui leur serait ordonné, ils avaient accepté de faire et d’accomplir tout ce que D.ieu leur dirait, ce qui est une question d’effacement.
S’ils avaient fait précéder ‘nous écouterons’ à ‘nous ferons’, c’est-à-dire s’ils avaient d’abord voulu entendre et examiner les choses, et s’ils les avaient comprises dans leur intellect et les avaient trouvées bonnes et appropriées, alors seulement ils les auraient accomplies – ce serait une acceptation liée à l’existence et sans effacement. Mais lorsque l’acceptation est ‘nous ferons et nous écouterons’, cela signifie qu’ils acceptent d’accomplir les commandements de D.ieu en toute circonstance. C’est « l’acceptation du joug du royaume des cieux » ; un ‘joug’ qui sera placé sur eux indépendamment de leur compréhension et de leur volonté. Si c’est le cas, n’avons-nous pas déjà apparemment le plus grand effacement possible !
Mais du fait que D.ieu ne s’est pas contenté de cela et « a suspendu la montagne au-dessus d’eux comme un tonneau », on comprend que l’acceptation du joug du royaume des cieux par Israël n’est pas suffisante. Une coercition de la part de D.ieu était nécessaire, et c’est précisément cela qui a produit en eux un effacement plus élevé. Il faut comprendre : Qu’est-ce qui manquait dans l’acceptation du joug par Israël, qui nécessitait « Il a suspendu au-dessus d’eux » ?
Acceptation des commandements et acceptation de la royauté
Pour renforcer la question, expliquons plus en détail la notion d' »acceptation du joug du royaume des cieux ». La Guemara (Berakhot 13a) dit : « Pourquoi la section ‘Écoute’ précède-t-elle ‘Et il adviendra si vous écoutez’ ? Pour qu’on accepte d’abord le joug du royaume des cieux, et ensuite qu’on accepte le joug des commandements ». De cette déclaration, on comprend que dans l’acceptation du joug (du côté d’Israël lui-même), il y a deux aspects : « l’acceptation du joug des commandements », et au-dessus de cela – « l’acceptation du joug du royaume des cieux ».
La différence entre eux :
« L’acceptation du joug des commandements » – signifie l’acceptation du joug d’accomplir tous les commandements de D.ieu. C’est certainement une soumission à D.ieu, mais cela ne fait pas encore ressentir l’asservissement de la personne elle-même. Il est possible que dans son essence même, la personne reste une existence indépendante, mais qu’elle asservisse sa force d’action, ses mains, pour faire ce qui lui sera ordonné.
« L’acceptation du joug du royaume des cieux » – c’est un asservissement beaucoup plus profond. Ici, il ne s’agit pas d’action, mais d’acceptation de la royauté. La personne accepte que D.ieu soit son maître et son roi, et lui, l’homme, son serviteur. C’est une acceptation qui ne se réfère pas à l’action mais à la définition de l’essence même de la personne, qu’elle n’est pas une existence pour elle-même mais que son essence est ‘serviteur’ de D.ieu.
La signification de la définition d’une certaine personne comme ‘serviteur’ n’est pas seulement qu’elle est asservie à faire la volonté du maître, mais c’est un changement dans son essence même. Elle n’est pas une personne indépendante, mais son essence est asservie au maître. Selon la définition de la halakha (concernant un esclave cananéen), un esclave est « l’acquisition de son argent » du maître (Lévitique 22:11. Et même un esclave hébreu « son corps est acquis » – Kiddoushin 16a). C’est-à-dire qu’il perd son existence propre et devient pour ainsi dire l’un des objets et une partie de la propriété du maître ! L’asservissement à faire la volonté du maître est une conséquence de l’asservissement de son existence même.
C’est pourquoi les Sages ont dit : « Qu’on accepte d’abord le joug du royaume des cieux et ensuite qu’on accepte le joug des commandements ». D’abord, le Juif doit asservir son existence même à D.ieu, accepter le joug de Sa royauté et devenir ‘serviteur’ de D.ieu, et ensuite, et en conséquence, il accepte le joug des commandements pour accomplir concrètement les commandements de D.ieu. C’est exactement le sens de la précédence de « nous ferons » à « nous écouterons » qu’Israël a acceptée lors du don de la Torah, « ‘nous ferons’ – c’est l’aspect de l’acceptation du joug du royaume des cieux en général, et ensuite l’aspect de ‘nous écouterons’ – c’est l’aspect des détails des commandements » (Sefer HaMaamarim 5629 p. 184).
À la lumière de cela, la question mentionnée ci-dessus se renforce : Pourquoi était-il nécessaire de « suspendre la montagne au-dessus d’eux comme un tonneau » ? Israël avait déjà fait précéder « nous ferons » à « nous écouterons », et « ils ont accepté Sa royauté volontairement », pas seulement le « joug des commandements » mais le « joug du royaume des cieux », et ils ont asservi et effacé leur existence même à D.ieu, pour être ‘serviteurs’ de Lui, béni soit-Il ; quelle était la nécessité de les ‘forcer’ encore à accepter la Torah ?
La supériorité de ‘vendu par le tribunal’
C’est que lorsque l’homme accepte de s’annuler et de s’asservir lui-même, même s’il s’agit d’un asservissement de son existence même, mais comme c’est une acceptation de sa part qu’il prend volontairement – il ne peut pas s’agir d’un effacement total. Un effacement qui commence de l’homme laisse place à une certaine existence, bien que cachée, de l’homme. La perfection ultime de l’effacement ne peut se produire que dans un asservissement qui est imposé à l’homme.
Le Rabbi apporte un exemple de cela dans la halakha. Il est expliqué dans la Guemara qu’il y a deux types d’esclaves hébreux : un esclave qui s’est vendu lui-même (pour subvenir à ses besoins), et un esclave vendu par le tribunal (s’il a volé et n’a pas de quoi payer). La Guemara explique les différences halakhiques entre ces deux types. L’une d’elles est : « Celui qui se vend lui-même – son maître ne peut pas lui donner une servante cananéenne (et elle lui est interdite), celui qui est vendu par le tribunal – son maître peut lui donner une servante cananéenne (pour qu’il ait des enfants d’elle) » (Kiddoushin 14b. Et Rashi).
À la lumière de ce qui a été dit, on peut comprendre la logique derrière cette halakha :
En général, une servante cananéenne est interdite à un Israélite, mais un esclave, en raison de son asservissement total à son maître, au point qu’il n’est plus une existence pour lui-même, « son maître peut lui donner une servante cananéenne » pour engendrer des enfants. Même une telle action, il est obligé de la faire pour son maître.
Mais pour un esclave qui s’est vendu lui-même, cette loi ne s’applique pas et la servante cananéenne lui est interdite. Car comme c’est lui qui s’est vendu et asservi au maître, il n’y a pas ici d’effacement total, et nécessairement, dans les profondeurs cachées de son cœur, il reste une personne pour lui-même. C’est seulement un esclave vendu par le tribunal, qui a été vendu contre son gré et sans tenir compte de sa volonté, dont l’asservissement est parfait. En devenant esclave, il perd complètement son existence personnelle, au point que « son maître peut lui donner une servante cananéenne ».
De là, on comprendra l’explication dans notre sujet : Certes, Israël a accepté le joug du royaume des cieux, ce qui est un asservissement total comme expliqué ci-dessus, mais comme ils l’ont accepté eux-mêmes – il manque la perfection de l’effacement, et nécessairement leur existence est restée cachée. D.ieu a voulu que Son lien avec les enfants d’Israël soit d’une manière où ils s’effacent totalement devant Lui, un effacement absolu, et c’est pourquoi « D.ieu a suspendu la montagne au-dessus d’eux comme un tonneau ». Par cela, Il a forcé les enfants d’Israël à accepter le joug de Sa royauté, qu’ils le veuillent ou non, permettant ainsi que leur effacement devant D.ieu soit dans la perfection absolue.
Cela explique le verset (mentionné ci-dessus) : « Car les enfants d’Israël sont Mes serviteurs, ce sont Mes serviteurs » (Behar 25:55). Les commentateurs demandent : Quelle est la raison de cette répétition dans le verset ? Il est déjà dit « Car les enfants d’Israël sont Mes serviteurs », qu’ils sont Ses serviteurs, alors pourquoi répéter « ce sont Mes serviteurs » ?
Mais l’explication est la suivante (et c’est ainsi que c’est expliqué dans l’Or HaHaïm) : D’abord le verset dit « Car les enfants d’Israël sont Mes serviteurs », qu’au don de la Torah les enfants d’Israël sont devenus serviteurs de D.ieu, et ensuite le verset ajoute le type de serviteurs : « ce sont Mes serviteurs » – Je les ai faits serviteurs, en suspendant la montagne au-dessus d’eux comme un tonneau. Ce n’est pas dans la catégorie d' »un esclave qui s’est vendu lui-même », par leur seule acceptation, mais dans la catégorie d' »un esclave vendu par le tribunal ». C’est un type de servitude beaucoup plus élevé, profond et absolu.
Même quand il n’y a pas d’envie
Cette notion s’exprime concrètement dans le service divin d’un Juif : Parfois, un Juif se trouve dans une situation où il n’a pas d’envie ni de vitalité dans la Torah et les Mitsvot. Même s’il est possible qu’il ait de la vitalité dans l’acceptation du joug, dans le sens de « et ils ont accepté Sa royauté volontairement ». Mais parfois, il ne ressent aucune vitalité dans la Torah et les Mitsvot, même pas dans la voie de l’acceptation du joug du royaume des cieux, et de son côté, il voudrait s’éloigner, D.ieu nous en préserve, de la Torah et des Mitsvot. Et pourtant, il sent qu’il n’est pas capable de rejeter le joug du royaume des cieux et le joug des Mitsvot !
Ce sentiment provient du fait qu’au don de la Torah, « D.ieu a suspendu la montagne au-dessus d’eux comme un tonneau ». Par cela, D.ieu a imprimé en eux l’asservissement à Lui à un niveau si profond qu’ils ne sont pas capables de rejeter le joug, et ils ressentent l’aspect de « Si ce n’est d’une main forte… Je régnerai sur vous » (Ézéchiel 20:33). Un Juif sent que quelque chose le force pour ainsi dire à être asservi à D.ieu, et il n’est pas capable d’être autrement.
Cela a été introduit au don de la Torah, quand il y a eu le choix de D.ieu en Israël, « Tu nous as choisis parmi tous les peuples », « pour que vous soyez asservis à Moi », et depuis lors, les enfants d’Israël sont devenus ‘serviteurs’ de D.ieu, et de la manière de « ce sont Mes serviteurs » – « Il a suspendu la montagne au-dessus d’eux comme un tonneau ».
Servitude dans la joie
Quelqu’un pourrait penser que dans une telle situation, le Juif sent qu’il accomplit la Torah et les Mitsvot ‘faute de mieux’, de manière forcée, sans envie et sans vitalité. Le pauvre, il n’est pas capable autrement…
Mais ce n’est pas le cas. Quand un Juif dit dans la prière « Tu nous as choisis parmi tous les peuples », et quand il étudie la déclaration de la Guemara « D.ieu a suspendu la montagne au-dessus d’eux comme un tonneau » – il ne ressent aucune pitié pour lui-même, à D.ieu ne plaise. Au contraire, il dit « Tu nous as choisis » avec la plus grande joie !
Précisément parce que le choix est de la manière d’une coercition, contre notre volonté, et jusqu’à ce que nous soyons obligés d’accomplir la Torah et les Mitsvot même sans notre volonté – cela augmente et amplifie la joie. Et la joie en cela est double :
a) Dans un asservissement forcé, il y a un rapprochement éternel à D.ieu, qui ne peut pas changer. Un lien dépendant de la volonté de l’homme est sujet au changement. S’il ne veut pas, le lien risque d’être annulé, à D.ieu ne plaise. Mais un lien qui ne dépend pas de notre volonté, mais qui a été fait par D.ieu de manière « Il a suspendu au-dessus d’eux » – ne peut jamais changer.
b) Plus profondément, ce n’est pas seulement un lien éternel (dans le temps, en quantité), mais un lien plus profond et plus absolu. Un effacement devant D.ieu qui commence par notre acceptation, que nous acceptons Son joug – n’est pas un effacement total ; l’existence de l’homme reste cachée. En revanche, un effacement qui se fait par « Il a suspendu au-dessus d’eux », d’en haut – c’est un effacement total, dans le sens d' »un esclave vendu par le tribunal », qui ne laisse aucune place à l’existence personnelle de l’homme.
Et c’est l’innovation du don de la Torah, et la force qu’il donne à chaque Juif. D’un côté, « Il a suspendu la montagne au-dessus d’eux comme un tonneau ». Un Juif sent qu’il n’a pour ainsi dire pas le choix de servir D.ieu. Mais cette chose elle-même lui procure une joie immense, quand il réfléchit à la grandeur de notre mérite, que D.ieu nous a rapprochés de Lui, et a imprimé en nous un lien si profond et solide avec Lui, béni soit-Il, qui ne laisse pas de place à la séparation et à la rupture, et que même sans notre volonté nous y sommes obligés !
C’est pourquoi les Juifs se réjouissent de cela et disent avec joie « Tu nous as choisis parmi tous les peuples » – nous avons mérité que D.ieu « suspende la montagne au-dessus d’eux comme un tonneau », qu’Il ait produit en nous un tel effacement envers Lui, que toute notre existence Lui est asservie. C’est en soi le plus grand mérite et la plus grande joie.