En l’honneur du mois de Tichri 5730-1969, les Hassidim avaient organisé un avion charter d’Eretz Israel à New York (comme ils l’avaient fait les années précédentes). Après les Fêtes de Tichri, l’avion a décollé pour Eretz Israel avec une escale à Paris. Peu après, le Rabbi a demandé aux secrétaires : « Vos tut zich mit dem charter? Que se passe-t-il avec le charter ? »

Les secrétaires n’ont pas compris ce que le Rabbi demandait – l’avion venait juste de décoller ! Cependant, quelques minutes plus tard, la nouvelle est arrivée à 770 qu’un des réacteurs de l’avion avait pris feu en plein vol, et qu’ils avaient miraculeusement réussi à retourner à l’aéroport de New York en toute sécurité.

Le Rabbi leur a ensuite donné plusieurs directives (y compris d’étudier un Maamar de Hassidout à l’aéroport), et ils ont fini par partir le lendemain matin.

Mais ce qui est moins connu, c’est le contexte de cette histoire. Mes parents, Rav Chmouel et Bassie Azimov, faisaient partie du charter (il y avait une escale à Paris). Ce jour-là, avant le départ, mes parents étaient allés rendre visite à la Rebbetzin Haya Mouchka avec mon frère Mendel, qui était bébé à l’époque, et mon grand-père, Reb Bentzion Shemtov. Alors qu’ils parlaient, la Rebbetzin a demandé :

« Quand repartez-vous ? »

Mon père a répondu :  « Ce soir. »

La conversation a continué, et quelques minutes plus tard, la Rebbetzin a de nouveau demandé :

« Quand repartez-vous ? »

« Ce soir, » a répondu mon père.

Quelques minutes plus tard, elle a demandé une troisième fois :

« Quand repartez-vous ? »

« Ce soir. »

Quand ils sont partis, mon père a discuté avec son beau-père, Reb Bentzion Shemtov de cet étrange événement, et ils ont tous deux compris que quelque chose n’allait pas avec le voyage. Peut-être ne devraient-ils même pas voyager… Finalement, ils ont décidé de prendre le vol, et c’est là que l’un des réacteurs est tombé en panne.

On peut tirer différents messages de cette histoire. L’un d’eux est le Rouah hakodesh clairement évident de la Rebbetzin. Mais à un niveau différent, et peut-être plus profond, c’est une leçon sur la façon d’être un Hassid. Beaucoup de gens qui seraient présents dans une telle situation pourraient hausser les épaules – qui sait pourquoi la Rebbetzin a demandé trois fois ? Qui dit que cela a une quelconque importance ? Mais les Hassidim qui étaient plus impliqués savaient qu’il y avait évidemment un sens plus profond ici. Comme il s’est avéré, le Rouah Hakodesh s’est révélé peu après. C’est ainsi que mon père nous racontait toujours cette histoire – pour illustrer comment on doit considérer une parole de la Rebbetzin.