La guerre du Golfe est un conflit qui oppose, du 2 août 1990 au 28 février 1991, l’Irak à une coalition de 35 États, dirigée par les États-Unis à la suite de l’invasion et l’annexion du Koweït par l’Irak. La guerre est divisée en deux phases : l’opération Bouclier du désert (en anglais Desert Shield), du 2 août 1990 au 17 janvier 1991, au cours de laquelle les troupes se renforcent et défendent l’Arabie saoudite, et l’opération Tempête du désert (en anglais Desert Storm), du 17 janvier au 28 février 1991, phase de combat, qui commence avec un bombardement aérien et naval, suivi d’un assaut terrestre et qui se termine avec une victoire des forces de la coalition qui parviennent à repousser l’armée irakienne hors du Koweït et à avancer en Irak. La coalition cesse sa progression et déclare un cessez-le-feu 98 heures après le début de la campagne terrestre. Au cours de la guerre, les combats sont limités à l’Irak, le Koweït et des zones le long de la frontière avec l’Arabie saoudite ; l’Irak lance des missiles Scud contre des cibles militaires de la coalition en Arabie saoudite et contre Israël.
La nouvelle, largement diffusée par les médias, se répandit très vite : “L’armée irakienne a envahi, ce matin, un pays voisin, le Koweït. Le dictateur Sadam Hussein a déployé ses soldats autour des puits de pétrole. Quelques heures leur ont suffi pour les conquérir”.
Rav Haim Mellul – « Le Rabbi de Loubavitch : Des miracles en notre génération »
C’est de cette façon que commencèrent les événements qui allaient conduire à la guerre du Golfe. Le monde entier retenait sa respiration, alors que le dictateur de Bagdad multipliait les menaces. La situation apparaissait extrêmement grave et le risque de guerre chimique semblait imminent. Alors que les experts et les politiciens ne savaient que faire, que la panique se répandait, c’est la voix du Rabbi qui retentit, afin de guider ceux qui étaient désemparés.
L’annexion rapide des puits de pétrole du Koweït devint l’objet de toutes les discussions. Les dirigeants du monde se réunirent, mais ils furent incapables de formuler la moindre proposition. La folie de Sadam Hussein n’avait aucune limite. Rien ne l’arrêtait. Les Nations Unies se réunirent également, mais aucune action ne fut décidée. L’avenir s’annonçait très mal, les bourses chutaient et le prix du pétrole grimpait. Le président irakien annonça qu’il préparait une nouvelle attaque, en direction de l’Arabie saoudite. Il précisa, en outre, qu’à terme, il avait bien l’intention de faire également une incursion en Israël.
Bien entendu, le peuple d’Israël, à cette annonce, fut saisi par la crainte, que les médias entretenaient. Des spécialistes de la guerre chimique donnèrent alors des directives au grand public. Les dirigeant d’Israël protestèrent auprès des Etats-Unis, en soulignant que la paix du monde ne pouvait pas être laissée entre les mains du tyran irakien. Et, la peur fut ressentie également dans le monde orthodoxe, dans les Yechivot et dans les maisons d’étude. L’atmosphère générale était celle d’une veille de guerre.
Comme c’est bien souvent le cas, les Juifs, cherchant à interpréter les événements qui surviennent, bons ou mauvais, recherchent une allusion dans le Midrash. En l’occurrence, on trouva effectivement un passage du Yalkout Chimeoni décrivant la situation dans laquelle le monde se trouvait alors et le définissant comme une phase préalable à la venue du Machia’h. L’un des ‘Hassidim accrocha cet extrait sur l’un des murs de la maison d’étude, au 770 Eastern Parkway, afin de réconforter ceux qui en prendraient connaissance.
Après la prière d’Arvit, le Rabbi distribua quelques dollars pour la Tsédaka aux présents, puis, quittant la synagogue, il s’arrêta, pendant quelques instants, devant ce passage du Yalkout Chimeoni accroché au mur et il en prit connaissance. Toutefois, ses dernières lignes, mentionnant la révélation du Machia’h, n’y figuraient pas et, peu après, le secrétaire du Rabbi téléphonait au jeune homme qui était à l’origine de cette diffusion pour l’interroger sur cette omission. C’est à cette occasion que le Rabbi se référait, pour la première fois, à ce Midrash et tous en déduisirent qu’il s’appliquait effectivement à la présente situation. La joie fut grande, mais la surprise véritable devait se produire le Chabbat suivant.
Ce fut le Chabbat Parchat Réeh, 27 Mena’hem Av. Il était alors très clair que le président irakien était parfaitement capable de mettre ses menaces en application. Le président des Etats-Unis, en collaboration avec l’OTAN, avertit Sadam Hussein que l’invasion du Koweït constituait une violation de la loi internationale, que les grandes puissances ne pouvaient pas passer sous silence de tels agissements et qu’à défaut d’un retrait immédiat de ses troupes, une action militaire devrait nécessairement être envisagée. Aux yeux du monde, la guerre devenait inévitable et, peu après, d’autres pays annoncèrent leur volonté de rejoindre les Etats-Unis dans ce combat, en proposant leurs soldats pour constituer une force internationale d’intervention. Dès lors, le spectre de la guerre se précisa encore plus clairement.
Lors de la réunion ‘hassidique de ce Chabbat, le Rabbi, faisant allusion à la situation dans le monde, dit : “Le passage suivant du Yalkout Chimeoni a d’ores et déjà été largement diffusé : le roi de Perse et celui d’Aram se lancent un défi et les enfants d’Israël en sont effrayés. C’est alors que le Saint béni soit-Il dit à Israël : Mes enfants, ne soyez pas soucieux, car tout ceci est uniquement pour vous !
C’est de cette façon que le monde s’apprête à la venue du Machia’h, à la délivrance véritable et complète. Alors, le roi Machia’h se tiendra sur le toit du Temple et, aux yeux de tous, il proclamera solennellement : « Le temps de votre délivrance est arrivé !”.
Puis, à la fin de cette réunion, le Rabbi réitéra encore une fois ces propos : “Les Juifs n’ont aucune raison d’être soucieux, car le roi Machia’h viendra très vite. Il se tiendra sur le toit du Temple et il annoncera : Le temps de votre délivrance est arrivé !”.
Bien entendu, ces mots suscitèrent la joie des ‘Hassidim. En outre, le Rabbi transmit également le même message à Ely Koulas, un député de la Knesset qui était venu le voir, lors de la distribution des dollars pour la Tsédaka du dimanche 14 Mena’hem Av. Monsieur Koulas sollicita la bénédiction du Rabbi pour les Juifs se trouvant en Terre Sainte et il lui fit part des appréhensions que la situation leur inspirait. Mais, le Rabbi lui affirma qu’il n’y avait rien à craindre et que chacun devait uniquement raffermir sa confiance en D.ieu, Qui, de la sorte, accorderait largement Ses bénédictions.
Les propos du Rabbi furent très vite diffusés dans le monde entier et, de fait, ce n’était pas la première fois que le Rabbi s’employait à calmer les esprits, alors que l’angoisse s’installait. Tous se rappelaient de ses annonces répétées, à la veille de la guerre des six jours, puis de la guerre de Kippour. Ses interventions avaient alors apporté le réconfort à de nombreuses personnes. Déjà à l’époque, le Rabbi avait affirmé qu’il n’y aurait pas d’attaque au gaz. Tous ces récits contribuèrent largement à calmer les esprits et à remonter le moral des Juifs se trouvant en Terre Sainte.
Néanmoins, les spéculations des médias entretenaient aussi le doute et, dans la panique, les magasins d’alimentation, en Erets Israël, se vidèrent très rapidement de leurs stocks. Chaque foyer consacra alors un immense budget à constituer des provisions, au point que les circuits de distribution en soient perturbés. Le Rav Yehossef Ralbag, de Jérusalem, fut interrogé par des milliers d’habitants de la ville sainte : la Hala’ha demandait-elle de se munir de masques à gaz et fallait-il accumuler les provisions, dans la perspective du malheur qui allait s’abattre ? Le Rav Ralbag décida d’interroger le Rabbi.
La réponse du Rabbi, qui fit l’objet d’une large diffusion par les médias, contribua à calmer les esprits, d’une manière significative. Le Rabbi écrivit :
“1. Interrogez un enfant de cinq ans, qui commence tout juste à étudier de la Torah. Il vous indiquera le sens simple du verset : ‘les yeux de D.ieu sont toujours tournés vers’ la Terre Sainte.
2. Pour ce qui est du stockage d’aliments, cela aura pour seul effet de provoquer l’inflation en Terre Sainte.
3. Je ferai mention de tout cela au près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi”.
Par ailleurs, le Rabbi s’exprima publiquement sur la situation, à l’occasion de la visite du ministre de la police, monsieur Roni Milo, le dimanche 28 Mena’hem Av, lors de la distribution des dollars pour la Tsédaka. Le ministre dit alors au Rabbi : “Ce sont des jours bien tristes pour le peuple d’Israël, qui a désespérément besoin des bénédictions du Rabbi”.
Le Rabbi lui répondit : “Il n’y a pas lieu de s’affecter de ce que disent les nations. Ne dites donc pas que ces jours sont tristes. En tout cas, je n’en ai moi-même pas connaissance. Bien au contraire, nous approchons du mois d’Elloul et D.ieu est alors proche de chaque Juif, bien plus qu’en tout autre mois de l’année. A fortiori est-ce le cas pour ceux qui résident en Terre Sainte”.
Ces propos rassurants firent l’objet d’une large diffusion. En Erets Israël, nombreux étaient ceux qui voulaient connaître avec précision l’avis du Rabbi. La radio diffusa donc, à de multiples reprises, l’enregistrement des propos du Rabbi au ministre Milo, accompagnés d’une interview du Rav Yehouda Leïb Groner, le secrétaire du Rabbi, dans laquelle il expliquait, notamment :
“Dernièrement, le Rabbi répète souvent que la délivrance viendra plus vite qu’on le pense. S’agissant de la sécurité en Terre Sainte, le Rabbi a demandé de transmettre, hier, au cours de la réunion ‘hassidique, qu’il n’y avait pas lieu d’avoir peur, ni même d’être soucieux, face aux récents événements. Il a dit aussi qu’il n’était pas nécessaire de se procurer au plus vite un masque à gaz. De fait, il pense que son usage sera inutile”.
Le Rav Groner répéta encore une fois, au cours de cette interview, les termes du Yalkout Chimeoni, précédemment cité.
Ces paroles rassurèrent de nombreuses personnes qui avaient, au préalable, perdu tout espoir. Entretemps, il devint clair que le président des EtatsUnis, G. Bush, avait réellement l’intention d’attaquer. De jour en jour, d’autres pays annonçaient leur intention de se joindre à lui, d’une manière ou d’une autre, afin de constituer une force internationale de paix.
Le ministère israélien de la sécurité désigna un comité, constitué d’officiers de Tsahal, qui, après quelques jours de travail, rendit ses conclusions et préconisa, notamment, que tous les masques à gaz stockés dans les locaux de l’armée, depuis des années, soient distribués à la population. Cette décision sema la panique et le porte-parole de Tsahal eut beaucoup de difficultés à ramener le calme en expliquant qu’il s’agissait uniquement d’une précaution. Le grand public ne voulait pas admettre cette explication et la peur devint une réalité quotidienne.
Les ‘Hassidim ‘Habad, en revanche, surent garder leur calme, en particulier après l’intervention du Rabbi, au cours de la réunion ‘hassidique du Chabbat Parchat Choftim. Dans la seconde causerie de cette réunion, le Rabbi affirma, notamment :
“ Toutes les dates limites de la délivrance sont dépassées et celle-ci doit donc être immédiate, sans même attendre le temps d’un clin d’œil. La Guemara affirme même qu’à son époque, ces dates limites étaient d’ores et déjà passées, que tout ne dépend désormais que de la Techouva. Or, mon beau-père, le Rabbi chef de notre génération, porte témoignage que cette Techouva a effectivement été réalisée, en notre génération. »
« Tous sont désormais prêts pour la délivrance et il suffit, pour l’obtenir, de bâtir Erets Israël à l’endroit où l’on se trouve et d’introduire le Aleph, initiale du Maître du monde, Aloufo Chel Olam, dans l’exil, Gola, afin de le transformer en délivrance, Gueoula. Dès lors, la consolation émanera du Saint béni soit-Il Luimême, conformément à la promesse faite par la Haftara de ce Chabbat : ‘C’est Moi, Moi Qui vous consolerez’. En outre, le passage du Yalkout Chimeoni qui a été largement diffusé, ces derniers temps, rappelle que le Machia’h se tiendra bientôt sur le toit du Temple et annoncera que la délivrance est une réalité ”.
Le lendemain, dimanche, le Rabbi distribua, comme à l’accoutumée, des dollars pour la Tsédaka et, à tous ceux qui l’interrogeaient sur la situation, il affirma qu’il n’y avait rien à craindre et que le peuple d’Israël était en sécurité. Il répéta, à maintes reprises :
“Erets Israël est l’endroit le plus sûr du monde !” Le Rav Deutsch demanda au Rabbi une bénédiction pour que la paix règne en Terre Sainte et le Rabbi lui répondit :
“ Cet endroit est plus sûr que tout le reste du monde.Il est dit, en effet, que : ‘les yeux de D.ieu son tournés’ vers lui ”.
Une femme indiqua au Rabbi que sa famille se trouvait en Erets Israël et qu’elle était très soucieuse de la situation. Le Rabbi lui répondit: “ Les yeux de D.ieu sont tournés vers la Terre Sainte, du début de l’année à la fin de l’année. Il n’y a donc pas lieu d’avoir peur, surtout quand on réside en Erets Israël ”.
Peu après, l’administration de Tsahal annonça de quelle manière seraient distribués les masques à gaz. Des instructions furent données, d’abord aux habitants des grandes villes, puis au reste de la population.
Les enfants, notamment, furent formés dans les écoles à la manipulation de ces masques. Les radios diffusaient en permanence des consignes de sécurité et expliquaient de quelle manière on pouvait assurer l’étanchéité d’au moins une pièce de la maison. Aux yeux de tous, la distribution des masques faisait la preuve que le danger était imminent.
Le président des Etats-Unis décida, tout d’abord, des sanctions économiques particulièrement sévères contre l’Irak, mais Sadam Hussein ne s’en affecta nullement, y compris quand toutes les nations se liguèrent contre lui. C’est alors que les Etats-Unis décidèrent d’avoir recours à la force. Le président irakien n’en fut nullement effrayé et il conforta ses positions au Koweït en y détruisant brutalement des villes et des villages.
Face au risque de guerre, de nombreuses familles, en Erets Israël, firent alors le choix d’envoyer leurs enfants à l’étranger. Certaines personnes décidèrent d’interroger le Rabbi, à ce sujet. Ainsi, à une femme qui lui faisait part de son projet d’envoyer son fils à New York, le Rabbi répondit simplement : “Mais, pourquoi cela? Que se passe-t-il?”
Le Rabbi rendit l’espoir à de nombreuses personnes et celles-ci commencèrent à envisager qu’il n’y aurait peut-être pas de guerre en Terre Sainte. Les ‘Hassidim ‘Habad, fidèles à l’enseignement du Rabbi, ne se hâtèrent pas de se procurer un masque à gaz. Ils s’employèrent, bien au contraire, à diffuser les propos rassurants du Rabbi auprès de l’ensemble du peuple. Néanmoins, le Rabbi leur fit dire, par l’intermédiaire de son secrétaire, le Rav Yehouda Leïb Groner :
“Il n’y a pas lieu de se singulariser. Si tous reçoivent ces masques, il faut le faire aussi”.
A la même époque, de nombreuses personnes qui avaient l’intention de visiter Erets Israël pendant la période renoncèrent à leur voyage, se disant que ce moment troublé n’était pas propice pour cela. Le Rabbi reçut également de nombreuses questions, à ce sujet et sa réponse fut invariablement la suivante : “Erets Israël est l’endroit le plus sûr du monde. Il n’y a pas de crainte à avoir”.
Les Etats-Unis posèrent un ultimatum à l’Irak, par l’intermédiaire des Nations Unis. Le Koweït devrait être évacué avant le 15 janvier 1991, dernier délai. Simultanément, ils massèrent leurs troupes, des avions et une flotte en Arabie Saoudite. Des missiles et les équipements militaires les plus modernes furent installés dans le désert. En Israël, tous s’interrogeaient : que pense le Rabbi de tout cela ? N’at-il pas changé d’avis ? Y a-t-il maintenant un risque ?
Le peuple d’Israël apprit alors que le tyran irakien avait pointé des missiles de type Scud en direction de la Terre Sainte. On ne savait pas encore quelle était sa précision de tir, mais, en tout état de cause, les dégâts pouvaient être considérables. Puis, par la suite, tout se passa très vite. Sadam Hussein annonça qu’il ne cédera pas aux conditions américaines et qu’il ne quitterait pas le Koweït. Dès lors, la réaction des alliés ne faisait plus de doute.
C’est à ce moment que la fédération des associations juives américaines organisa un voyage de solidarité en Israël. Une délégation partit solliciter la bénédiction du Rabbi pour ce projet, lors de la distribution des dollars pour la Tsédaka du dimanche. Le Rabbi encouragea cette initiative et il indiqua à l’un des dirigeants :
“Votre voyage en Terre Sainte doit faire l’objet d’une large diffusion. C’est une bonne idée et c’est précisément la réaction qu’un Juif doit avoir, dans les conditions actuelles. Erets Israël est l’endroit le plus sûr du monde, car c’est là-bas que se trouve le Temple. Il n’y a donc pas lieu d’avoir peur. En conséquence, vous ferez savoir à tous que vous partez. Vous ne serez pas de ceux qui ont peur euxmêmes et qui effrayent les autres”.
Le Rabbi encouragea tous les voyages de solidarité qui étaient alors organisés.
Par la suite, lors de la réunion ‘hassidique du Chabbat Parchat Vaéra, le Rabbi indiqua encore : “ Il est dit de la Terre Sainte que : ‘les yeux de D.ieu sont toujours tournés vers elle, du début de l’année à la fin de l’année’. Le Saint béni soit-Il protège les Juifs, dans le monde entier, y compris quand ils dorment. A fortiori est-ce le cas pour ceux qui résident en Erets Israël. Il n’y a donc aucune crainte à avoir et il faut être certain que tout se passera bien ”.
Le 15 janvier, Tsahal décréta l’état d’urgence. Dans chaque foyer, une pièce au moins devait avoir l’étanchéité requise pour se protéger contre les attaques chimiques. Selon les instructions diffusées par les services de sécurité, c’est là que devaient être déposés les masques à gaz, de l’eau, des provisions, des jouets pour les enfants. En cette période, l’un des ‘Hassidim demanda au Rabbi s’il pouvait se rendre en Erets Israël à ce moment-là, bien que l’ultimatum soit écoulé. Le Rabbi lui répondit : “Vous effectuerez ce voyage et vous connaîtrez une considérable réussite”.
Le grand rabbin d’Eilat, le Rav Yossef Hecht, transmit au Rabbi une question, émanant des habitants de cette ville, sur la situation particulière d’Eilat et le Rabbi lui répondit :
“Il n’y a pas la moindre crainte à avoir”.
Nombreux furent alors les ‘Hassidim ‘Habad qui profitèrent de cette période pour visiter Erets Israël, alors que d’autres la quittaient, afin d’établir clairement, aux yeux de tous, qu’il n’y avait pas la moindre crainte à avoir, de même que pour apporter leur soutien aux habitants de Terre Sainte et pour diffuser auprès d’eux le message du Rabbi.
C’est ainsi qu’un habitant d’une ville du nord d’Erets Israël adressa à l’un de ces ‘Hassidim la lettre suivante : “Il m’a été très agréable de vous rencontrer, à la veille de la guerre, alors que je me trouvais sous l’emprise d’une terrible angoisse, devant l’incertitude de ce qui allait se passer. Vos propos agréables et rassurants m’ont tranquillisé et je tiens à vous exprimer, par la présente, ma reconnaissance, à vousmême et à celui qui vous a envoyé, ”.
La date fatidique du 15 janvier arriva. Rien ne se passa pendant cette nuit-là, ni au cours de la journée suivante. La tension était à son comble. La vie s’organisait autour des postes de radio, qui diffusaient des informations en permanence. Puis, tout à coup, la nouvelle tomba. Des avions américains bombardaient Bagdad ! Dès le lendemain, la situation paraissait beaucoup plus claire.
Vers minuit, les avions de chasse américains décolèrent de leur base, en Arabie Saoudite et ils détruisirent tous les points stratégiques de la région de Bagdad. L’aviation irakienne ne tenta même pas de réagir. L’armée de terre n’eut elle-même qu’une intervention symbolique. Il sembla que le premier coup avait été décisif.
Mais, l’avenir allait montrer qu’il n’y avait là qu’un début et que toute euphorie aurait encore été déplacée. En fait, les Irakiens n’avaient pas riposté parce que, pour eux, la guerre n’était pas encore commencée, à proprement parler et ce manque de réaction éveilla la suspicion des Américains. Cependant, peu après, tout devint très clair et l’on sut qui était l’ennemi véritable de l’Irak.
Ce fut le jeudi 2 Chevat, vers deux heures du matin, qu’un sifflement strident traversa le ciel d’Erets Israël. Les sirènes retentirent aussitôt et tous se réveillèrent en sursaut, dans la panique la plus totale. Les anciens se rappelèrent de la guerre d’indépendance et les plus vieux pensèrent même au siège du ghetto de Varsovie. Personne ne savait exactement ce qui s’était passé. Il y eut un bruit assourdissant et toutes les vitres tremblèrent, puis s’installa un silence lancinant. La radio annonça : “Israël est attaqué par des missiles. Chacun est invité à rester dans la chambre étanche et à mettre son masque à gaz”.
Le porte-parole de Tsahal précisa que l’on n’avait pas encore été en mesure de déterminer si le missile qui venait de s’abattre était muni d’une tête chimique ou non.
Quelques heures plus tard, le porte-parole indiqua que l’on pouvait désormais ôter les masques à gaz, mais que, pour l’heure, il fallait encore rester dans les chambres étanches. Une heure plus tard, il confirma que le danger était passé et il annonça qu’un miracle s’était produit, inexplicable selon la rationalité des hommes. En effet, les missiles étaient tombés dans des endroits publics sans faire la moindre victime ! Le monde entier assistait à la réalisation de la promesse formulée par le Rabbi. Mais, il n’y avait là qu’un premier miracle, le début d’une merveilleuse succession en chaîne. Peu après, le jour se leva, celui du vendredi, veille du Chabbat.
Des instructions nouvelles furent ensuite données. Chacun devait porter son masque à gaz à la ceinture et, dès que la sirène retentissait, se mettre à l’abri dans la chambre étanche la plus proche, puis être à l’écoute des nouvelles. Ces missiles parvinrent à compromettre la vie quotidienne. Les écoles fermèrent leurs portes, de même que de nombreux lieux de travail. Les rues étaient totalement désertes.
Les missiles étaient lancés à partir de l’ouest de l’Irak, une région qui, pendant la journée, était couverte par la flotte aérienne des alliées, mais, dès la tombée de la nuit, des lances missiles sortaient de leur cachette, tous pointés vers la Terre Sainte.
Peu avant le Chabbat, un télégramme émanant du secrétariat du Rabbi fut envoyé en Terre Sainte. Il portait le texte suivant :
“ Le Rabbi a demandé de diffuser ceci en Erets Israël, en particulier et dans le monde entier, en général :
Ayez un Chabbat de paix et de bénédiction. Notre sainte Torah, Torah de vérité, tranche que : ‘le jour de votre joie : c’est le Chabbat’. Or, une Hala’ha est toujours énoncée en termes clairs et sans ambiguïté. En l’occurrence, la joie doit donc être visible et tangible ”.
La réaction de ceux qui eurent connaissance de ce message fut unanime : aucun dirigeant du peuple juif n’est comparable au Rabbi de Loubavitch !
Au cours des semaines qui suivirent, pas moins de trente-neuf missiles Scud s’abattirent sur Erets Israël. Aucun d’entre eux n’avait une tête chimique. Les miracles qui se produisirent, pendant cette période, émerveillèrent les plus sceptiques.
Des immeubles furent coupés en deux par les missiles, mais ceux-ci furent toujours des locaux professionnels, vides pendant la nuit ou encore des chantiers, qui n’étaient pas encore achevés.
Un vendredi soir, un missile s’abattit sur un quartier très populeux de Tel Aviv, où il aurait pu faire de terribles ravages. Or, ce fut le seul qui n’explosa pas ! Les services de sécurité parvinrent à l’évacuer alors qu’il était encore intact.
Par la suite, lors d’une distribution de dollars pour la Tsédaka, un dimanche, le Rav Goldstein, aumônier de l’armée américaine, vint solliciter la bénédiction du Rabbi, à l’occasion de son départ pour le front, afin de soutenir le moral des soldats juifs. Le Rabbi le bénit et lui souhaita de connaître le succès, puis, juste avant de prendre congé, le Rav Goldstein demanda encore :
“La fête de Pourim approche. Dois-je emporter une Meguila avec moi afin d’en organiser la lecture pour les soldats juifs ?”.
Le Rabbi lui répondit :
“Cela ne sera pas nécessaire. A Pourim, la guerre sera achevée”.
Comme on le sait, la guerre du Golfe parvint à son terme, le jour même de Pourim !
Cette période de miracles fut l’occasion, pour le peuple juif, de prendre conscience de la grandeur du Rabbi, dont l’inspiration divine apparaissait ainsi comme une évidence pour tous. Elle contribua également à faire connaître l’imminence de la délivrance, période en laquelle le Machia’h se tiendra sur le toit du Temple et proclamera : “Vous qui êtes humbles, le temps de votre délivrance est arrivé”.
De nouveau, s’accomplissaient, aux yeux de tous, les termes du verset : “Ils eurent foi en l’Eternel et en Moché Son serviteur”.