Tout dépend du Machia’h

Dans la fin du mois de Tichri, qui est le premier mois de l’année et contient presque dans sa totalité des jours de fêtes et de demies fêtes, vient le Chabat Béréchit, et après lui, le Chabat Noa’h.

Sur le Chabat Béréchit, il y a un proverbe bien connu qui nous enseigne que « le comportement adopté lors du Chabat Béréchit se poursuit ensuite pendant toute l’année », ceci parce que l’élévation du travail spirituel des fêtes de Tichri est désormais terminé et que débute le service de D.ieu au jour le jour, celui de chaque jour de l’année ; un travail spirituel accomplit dans le cadre du monde matériel (contrairement au mois de Tichri où le service de D.ieu est exécuté dans une élévation aux confins des limites du monde).

Puisque depuis le jour du Chabat nous bénissons les jours de la semaine qui le suivent, ainsi, ce Chabat spécifiquement, nous bénissons la première semaine d’un travail qui s’exécute dans la structure du monde, ce qui inclus tous les jours de semaine de l’année à venir, d’autant plus que ces sept jours de semaine de l’année sont les même sept jours qui reviennent et se répètent toutes les semaines.

Conformément à cela, le Chabat Noa’h vient terminer la première semaine de travail dans cette nouvelle réalité de l’année, et entraîner le premier Chabat qui achève le commencement du travail dans le monde.

Si Chabat Béréchit inclut l’accomplissement des jours de la semaine avant le stade de la réalisation concrète, lorsque tout reste encore en potentiel, Chabat Noa’h, conclut le début du travail dans l’action concrète.

De la sorte le nom de la Paracha « Noa’h » correspond à son contenu, comme il a été dit précédemment ; la première semaine de travail dans le monde entraîne une préparation et inclus en lui les jours de la semaine de toute l’année, ainsi, la Parachat Noa’h met l’accent sur le sujet du Chabat (qui contient en lui les jours de la semaine, « de manière effective »).

C’est toutefois le sens du nom Noa’h « repos » qui exprime la nature profonde du Chabat, tel qu’il est écrit : « et il se reposera le septième jour », « Vayichebot, il se reposera », a été traduit par le mot «véNa’h, et il se repose ».

Le lien et la différence entre le Chabat Béréchit et le Chabat Noa’h (l’un en potentiel et l’autre de manière effective), est établi également dans le contenu de la Paracha :
La Parachat Béréchit relate la création du monde, et la Parachat Noa’h, avance la promesse de la perpétuité du monde de manière éternelle après l’avènement du déluge ; « D’une manière renouvelée, tous les jours de la terre… ne subiront plus d’interruption »

La Parachat Béréchit nous parle de la perfection de l’existence du monde tel qu’il apparaît dans l’intention supérieure de D.ieu. Non pas une perfection innée (dans la situation du service de D.ieu dans les limites du monde) mais d’une perfection inhérente à l’acte de création par le Créateur lui même, « en potentiel » (à la manière du service de D.ieu dans l’élévation du mois de Tichri, ce service n’ayant pas de rapport avec les limites de la création). Sous entendu, justement lorsque le monde est dirigé dans l’effectivité de son niveau en compatibilité avec la volonté de D.ieu, il mérite d’exister. Par contre, lorsqu’il perd de nouveau ce degré, il n’a pas le mérite d’exister.

À l’inverse de cela, dans la Parachat Noa’h, le texte nous parle de la perfection du monde de part ses limites « concrètement » ; la possibilité de s’élever à nouveau, même depuis une situation totalement indésirable, et ceci par le travail de la Techouva (le retour de la créature vers le Créateur). Bien plus : justement dans la situation où le monde se tient tel qu’il est de part lui même, dans une position de grande chute spirituelle, « tellement bas qu’il n’y a pas (d’être et de situation) plus bas que lui », se créé une nouvelle circonstance d’élévation et de purification, et comme disent nos sages, au sujet de Noa’h après qu’il soit sorti de l’arche, « il a vu un nouveau monde ».

Le dévoilement du nom Avayé par le biais du nom Élokim

La différence entre les deux Parachiot s’exprime par un sujet supplémentaire :
Nous savons que le nom Élokim possède la même valeur numérique que le mot «haTéva, la nature », ce nom exprime en effet un niveau de divinité en relation avec le monde. « Béréchit Bara Élokim èt haChamaim Véèt Haaretz », puisque le nom Avayé est un niveau de D.ieu qui dépasse les sujets du monde.

Néanmoins, la création du monde matériel n’est possible que grâce à la force du nom Avayé – de l’étymologie de « Méhavé ; qui donne naissance à l’existence » (c’est justement par l’axiome de ce niveau d’expression du divin là que le monde peut être créé matériellement), même si cette naissance de l’existence intervient par la pénétration du nom Avayé dans le nom Élokim, étant donné qu’il limite et masque le nom Avayé, puisque pour les créatures n’apparaît uniquement que le nom Élokim et non Avayé.

Dans la Parachat Béréchit, le sujet tourne, comme nous l’avons dit, autour de la perfection du monde tel que D.ieu l’a créé, sans prendre en compte le cheminement de la perfection du monde de par lui même, dans la conscience du travail qui y est effectué.

Pourtant, de manière concrète, le travail dans le monde provoque une élévation encore plus grande : justement par le travail effectué dans les limites du monde, au sein du voile qui confond les sens, nous parvenons à dévoiler le nom Avayé dans le monde.

Ceci, contrairement à la situation du monde de par sa création originelle, puisque nous l’avons dit, seule parait l’expression du nom Élokim (qui à pour fonction de voiler et cacher par la réduction de l’apparition du divin) et non le nom Avayé.

En conclusion, le monde tel qu’il a été créé est lié seulement a un infime dévoilement divin, une relation avec la divinité uniquement en rapport avec la création ; par contre, par un travail soutenu d’élévation et de purification de la matière, le monde deviendra un réceptacle pour une révélation de la divinité qui est au delà de la relation avec les limites du monde créé.
Ainsi, dans la Parachat Béréchit, où l’on parle encore de la perfection du monde avant que n’y soit effectué un travail, le nom Élokim est mis en avant : « Béréchit Bara Élokim Et Hachamaim Véèt Haaretz, au commencement, Élokim à créé le ciel et la terre ». De même, dans la suite de la Paracha, lorsqu’est mentionné le nom Avayé : « Au jour où Avayé Élokim fit la terre et le ciel », car nous ne parlons ici uniquement que du nom Avayé tel qu’il est revêtu dans le nom Élokim, lorsque le dévoilement dans les créatures se fait exclusivement par le nom Élokim.

Par contre, dans la Parachat Noa’h, est soulignée la perfection du monde de par son propre niveau, et c’est en lui que se dévoile également le nom Avayé, jusqu’à ce que l’on sache comment l’existence du monde lui même venu du nom Élokim qui limite et diminue toute expression, est en réalité une conséquence de l’omniprésence du nom Avayé, où dans la précision du texte de la Torah : « Avayé est Élokim ».

On va de l’avant !

Ce sujet est évoqué à travers deux points dans la Parachat Noa’h :
1- La promesse de D.ieu sur l’existence du monde dans un état qui «ne s’interrompra plus » : comme il est expliqué dans la ‘Hassidout, l’essence de la marche permanente de l’armée du ciel (le système solaire) est sans interruption ni changement. Ceci est l’expression de la force de l’infini du Saint béni soit-il. Car si les limites de la création et du monde obligent les changements, ils ne peuvent empêcher l’invariabilité des créatures qui ne changent pas et ne s’arrêtent pas, grâce au dévoilement de la force de l’infini du Créateur au sein de la création. C’est donc de cette manière que s’exprime le dévoilement du nom Avayé dans le monde.
2- Le sujet de l’arc en ciel, qui est un signe de la perpétuité du monde, se créé par le miroitement des rayons du soleil dans la nuée. Cette réaction harmonieuse d’un élément évanescent de la vie naturelle symbolise la purification de la matière et le dévoilement du nom Avayé dans le monde ; lorsque la nuée s’élève depuis la terre (« et la rosée s’élèvera de la terre »), il en résulte une purification, jusqu’au miroitement de la lumière du soleil, en allusion au nom Avayé, tel qu’il est dit : « soleil Avayé ».

En conséquence, le signe de la perpétuité du monde est précisément l’arc en ciel qui exprime par allusion, comment par l’existence du monde matériel se dévoile le nom Avayé, par lequel vient à l’existence le « Yech » : l’existence matérielle. [ces deux sujets dépendent l’un de l’autre, car c’est ainsi que la pérennité éternelle du monde est appuyée par la manifestation de l’arc en ciel].

Dans la continuité du travail de la Parachat Noa’h nous parvenons à la Paracha Le’h Le’ha : dont le sujet est la marche et l’élévation depuis un niveau vers un autre plus élevé encore, jusqu’à atteindre par le travail concret dans ce monde matériel, le sujet de la Paracha Noa’h, qui dévoile au sein de la matière, l’expression de la réelle élévation du monde dont les racines proviennent du nom Avayé.

Et par ceci, nous provoquons le degré de Le’h Le’ha « va pour toi » – jusqu’à l’avancée et l’élévation dans le niveau de la divinité elle même, si l’on peut dire, ainsi se dévoile comment l’état de fait du nom Elokim qui est lié au monde, possède sa véritable existence dans la réalité du nom Avayé qui dépasse le monde.

Un juste bilan

De plus, un sujet qui est également lié au Chabbat Parachat Noa’h, par lequel il nous est donné de voir un peu de la mesure du dévoilement du nom Avayé à travers le nom Elokim, le sujet du « juste bilan », qui est compatible particulièrement avec notre Chabbat dans lequel nous découvrons une conclusion de la première semaine de travail dans les sujets du monde.

Précisément, dans le service de D.ieu lié à la Tchouva, il existe deux sortes de Tchouva :
1- L’un des sujets essentiel de la Tchouva est de réparer les actions non désirables, de façon concrète, en particulier en ce qui concerne le lien entre un homme et son prochain, quand le pardon est conditionné par celui qui accepte de pardonner, c’est à dire, lorsqu’il s’agit d’une réparation sur des sujets détaillés, précis et limités.
Lorsque l’homme fait Tchouva, il revient à D.ieu par la voix normale de la réparation de sujets précis, et se trouve dans une situation de limite par rapport à ce qu’il répare.

À l’inverse :
2- Il y a une Tchouva qui élève l’homme – par le fait qu’il s’investisse totalement dans l’étude de la Torah et la prière, dans un degrés plus élevé encore, et par cela, les sujets non désirables s’annulent automatiquement, sans qu’il y ait besoin de s’en occuper.
Bien que de façon générale, ce second comportement soit plus élevée, il possède néanmoins un inconvénient. Lorsque on ne se penche pas sur les détails, il se créé un manque dans la perfection de la réparation. C’est pourquoi il doit y avoir un travail sur les deux points évoqués précédemment, un bilan juste dans un mouvement d’élévation vers le niveau supérieur, dans une « continuité » de ce monde élevé à travers les détails des sujets qu’il doit réparer. Ceci est à l’exemple de l’influence du nom de Avayé au delà du monde mais dans le monde matériel et limité.

Le fait est évoqué dans la Parachat Noa’h.

Et lorsque la Tchouva se fait de cette façon, elle est alors effectuée dans la joie et le plaisir, et non pas dans l’amertume de l’âme, l’homme ressent ainsi son élévation vers le niveau supérieur, sans se préoccuper de la réparation des sujets négatifs.

Ce concept est particulièrement lié au jour du Chabat :
1 – Le sujet du Chabat est le dévoilement du nom Avayé à travers le nom Elokim. Comme il est expliqué dans la ‘Hassidout : « Elokim termina (la création du monde) le Septième jour », c’est le jour de Chabbat que fut terminée la configuration du voilement du nom Elokim qui domine pendant les six jours de la création, dès lors s’épanche l’expression du nom Avayé.
2 – Le Chabbat est un moment de « Tchouva Ilaa, de Tchouva supérieure » (Chabbat ayant les même lettres que le mot « Techev, revient »). Cette Tchouva est celle dont nous avons parlé précédemment, celle qui se fait dans la joie, dans une élévation vers le niveau supérieur, lorsque les réparations viennent automatiquement, par l’étude de la Torah quand toute son existence est « recouverte » de Torah.

Cette Tchouva ressemble un peu à la situation des temps futurs, lorsque la connaissance sera « comme l’eau qui recouvre la mer », et le Chabbat aussi est à l’image des temps futurs « un jour tout entier Chabbat et repos ».

En particulier, ce Chabbat Parachat Noa’h, où, comme il est dit plus haut, ce niveau de Tchouva est vécu dans la joie. Dans la Parachat Noa’h est mis en évidence le sujet de la joie, puisque nous venons du mois de Tichri qui est remplie de jours de fête. Mois durant lequel nous ne disons pas Ta’hanoun, à tel point qu’au début du mois de ‘Hechvan l’on reconnaît et ressent encore l’influence de ces jours de fêtes.

Conclusion du Bilan : Machia’h doit venir !

Cette année 5752, l’essentiel du juste bilan concerne le sujet de la délivrance future ; dès l ‘époque du Rabbi Rayats, selon son expression, tous les sujets de travail ont été achevés, y compris « le polissage des boutons », la délivrance doit donc apparaître immédiatement !

Le fait que l’homme ressente de lui même, qu’il n’est pas encore parfait, concerne seulement les sujets qui lui sont personnels, puisqu’il est certain que ces choses là doivent accéder à leur réparation, toutefois, elles n’empiètent pas sur la perfection générale du travail de tout le peuple juif, comme une seule entité, ils se tiennent prêt à la délivrance (ainsi, la réparation de ces sujets se fera plus facilement et avec joie, étant donné que nous sommes conscients que nous nous tenons un court instant avant la délivrance).

Qui plus est, lorsque de nombreuses années sont passées depuis l’annonce du Rabbi précédent, et que l’on se trouve déjà en 5752 – « Elle sera une année de merveille dans tout ! », après le commencement de l’année – le mois de Tichri, dans la Chabbat qui est le symbole de la perfection du travail dans le monde, dans lequel est mis en évidence la généralité du sujet du jour du Chabbat qui est lié à la délivrance, d’autant plus que nous lisons à Min’ha : « va pour toi…vers la terre que Je te montrerais » – la marche de l’exil vers la délivrance : Sous entendu que «dorénavant tout dépend de notre juste Machia’h lui même ! »

« L’action est l’essentiel » – l’embellissement de la sanctification de la lune

Un point précis pour une action concrète est a retenir de ce qui a été dit précédemment, concernant la conclusion d’un juste bilan ; la délivrance doit venir tout de suite et immédiatement, concrètement, et la chose dépend seulement du Machia’h, elle est un rajout de précaution un embellissement dans (la prière de) la sanctification de la lune.

Les sages nous disent : « celui qui bénit le mois en son temps, est comme s’il recevait la face de la Ch’hina, la présence Divine ». Et l’explication à cela est que durant le temps de l’exil, Israël ne mérite pas de voir la face de la présence Divine, cependant, le renouvellement de la lune, après qu’elle se soit cachée, la lune étant le signe d’Israël – puisque le peuple juif est comparé à la lune, eux même « sont destinés à se renouveler comme elle (la lune) », et mériteront également de recevoir la face de la présence divine et de fusionner avec le Saint bénit soit-Il.

Ainsi pendant la prière de la sanctification de la lune est rappelé « David roi d’Israël vivant et existant ! », sa royauté est comparée à la lune et comme elle, se renouvellera.
Selon l’explication de la Kabbalah et de la ‘Hassidout, le lien entre le renouvellement de la lune et la délivrance est celui ci :

La Sephira de la royauté est à l’image de la lune. De la même façon que la lune ne possède pas de lumière qui lui soit propre mais reçoit l’éclat de celle du soleil, ainsi, la Sphira de la royauté « ne possède rien d’elle même » et reçoit l’influence des six Sepirot de Zeer Anpin qui la précède .

C’est ce qui est dit « car (comme) le soleil (qui possède une protection), le bouclier de Avayé est Elokim », à l’exemple du soleil qui influence la lune, Avayé influence Elokim.
En rapport avec ce qui a été dit, il se trouve que la mesure de la lumière de la lune, selon les changements qu’elle subit, nous indique le degrés d’influence de dévoilement du nom Avayé sur le nom Elokim , car plus la lumière de la lune se réduit, plus nous constatons une absence de réception de la lumière du soleil. Spirituellement : une non influence du nom Avayé sur le nom Elokim, et de ce fait, si sa lumière augmente, c’est la réception de l’influence du soleil qui augmente.

Dans les temps futurs, la situation de diminution de la lune s’annulera et sa lumière sera comme celle du soleil, alors nous percevrons que l’union entre les nom Avayé et Elokim sera complète et que le stade du dévoilement « Avayé est Elokim » sera enfin concret.

Le temps de l’exil est à l’exemple de la diminution de la lune, et par l’ensemble du travail du peuple juif nous parvenons à établir son renouvellement ; délivrance véritable et complète, puisque le but est : bien que ce monde inférieur fut créé par la diminution de la lumière de D.ieu, c’est par son intermédiaire que s’épanche le dévoilement du nom Avayé : le nom essentiel de D.ieu !
Enfin, pour un enseignement concret :

La demande qui est faite de porter de beaux vêtements lors de la sanctification de la lune, lorsque dans la rue, « un public nombreux est la magnificence du roi » ; l’intention qui doit être portée sur le temps (selon les différentes coutumes – dans chaque endroit selon son contexte), et essentiellement – avec l’intention particulière de rapprocher la délivrance, par le rajout dans la demande et l’exigence, tel qu’il est dit dans la conclusion de la bénédiction de la lune ; « et ils ont demandé l’Eternel leur D.ieu et David, leur roi, Amen ! »

le Livre DVAR MALHOUT tome 2 est sorti !!!