Le Rav Haim Mellul, lors du Farbrenguen de Youd Beth Tamouz au Beth Habad de Flandre,  nous a livré un enseignement profond sur l’importance des paroles du Rabbi de Loubavitch dans notre vie quotidienne. À travers le concept de « Hitvaadouiot Peiliot » (Farbrenguen actif), il nous a montre comment chaque rencontre, chaque étude, et chaque action peuvent être transformées en opportunités de croissance spirituelle et de préparation à la venue du Machia’h. 

L’expression « Hitvaadouiot Peiliot » un Farbrenguen dout toujours être suivi d’une incidence sur l’action concrète. C’est-à-dire que le Rabbi nous montre en un seul terme comment il faut savoir évaluer la situation dans laquelle on se trouve.

L’étude de la Torah a pour objectif d’intégrer en soi ses enseignements. Pour y parvenir, il est nécessaire de faire abstraction de sa propre personne et de ne pas se focaliser sur soi-même. L’attention doit être entièrement portée sur l’idée étudiée. Cette approche permet une compréhension plus profonde et une assimilation véritable des concepts de la Torah.

L’objectif principal d’un Farbrenguen est d’apporter un changement concret dans l’action. Il est crucial de comprendre dans quel contexte une situation doit être abordée. Cependant, il faut éviter de déterminer à l’avance le cadre précis dans lequel on doit agir. Une telle approche rigide pourrait nous faire passer à côté du véritable but.

Un jour, un Hassid tomba malade. Les médecins lui dirent : « Vous avez besoin d’être opéré. Il y a deux façons de procéder : la première et la seconde. » Le Hassid se dit alors : « Je vais demander au Rabbi quelle méthode choisir. » Il se rendit en Ye’hidout (il avait facilement accès au Rabbi) et exposa la situation : « Voilà, il y a deux façons de procéder. Dois-je choisir la première ou la seconde ? » Le Rabbi lui répondit par une question : « Mais pourquoi ne me demandez-vous pas s’il faut faire l’opération ou non ? » À cet instant, le Hassid réalisa son erreur. Il comprit qu’il avait mal évalué la situation et ce que le Rabbi attendait de lui. Confus, il s’excusa : « Je suis désolé, je recommence. Dois-je faire l’opération ou pas ? » Le Rabbi lui répondit alors : « C’est trop tard. Vous êtes entré dans mon bureau avec l’idée que l’opération était indispensable. Je ne peux plus rien faire pour vous. »

Une évaluation erronée d’une situation peut nous empêcher d’en tirer tous les bénéfices possibles. Le Farbrenguen a pour objectif principal d’engendrer un changement concret dans nos actions. Son efficacité dépend grandement de l’état d’esprit de chaque participant.

Lors d’un Farbrenguen, il est crucial de reconnaître que D.ieu nous offre une opportunité unique de réexaminer notre comportement et d’envisager des actions dont nous ne nous sentions pas capables auparavant. Cette prise de conscience transforme notre participation en une véritable responsabilité.

Assister à un Farbrenguen implique donc de se poser la question suivante : « Comment ce moment va-t-il me permettre de réévaluer et de transformer mon comportement ? » Cette réflexion nous incite à rester ouverts aux nouvelles perspectives, à remettre en question nos habitudes, et à saisir pleinement l’occasion de croissance spirituelle qui nous est offerte.

En adoptant cette attitude, nous maximisons le potentiel transformateur du Farbrenguen, permettant ainsi à ses enseignements de se traduire en changements tangibles dans notre vie quotidienne. Chaque Farbrenguen devient alors une opportunité précieuse de renouveau personnel et d’amélioration de nos actions concrètes.

La Guemara enseigne qu’à partir de Tou B’Av, on doit intensifier son étude de la Torah. La raison en est que, à partir de cette date, les nuits commencent à s’allonger. Comme le stipule la Guemara, la nuit a été créée spécifiquement pour l’étude de la Torah. Ainsi, l’allongement des nuits implique que nous devons consacrer plus de temps à l’étude.

La Guemara affirme que celui qui augmente son étude de la Torah à partir de Tou B’Av « ajoute de la vie à sa vie ». Cette déclaration soulève une question importante : comment interpréter ce conseil ?

En effet, deux situations se présentent : Si une personne a la possibilité d’étudier davantage la Torah avant Tou B’Av, elle n’a aucune raison d’attendre cette date pour le faire. Si quelqu’un a déjà consacré chaque instant disponible à l’étude de la Torah jusqu’à Tou B’Av, il semble avoir déjà maximisé son temps d’étude.

Dès lors, une question se pose : qu’est-ce que Tou B’Av peut apporter de plus à ces personnes ? Comment peut-on comprendre cette injonction d’augmenter l’étude de la Torah à partir de cette date spécifique, et quel est le sens profond de « ajouter de la vie à sa vie » dans ce contexte ?

Le Rabbi nous enseigne que l’arrivée de Tou B’Av marque l’émergence d’une nouvelle possibilité, inexistante auparavant. Cette date révèle au monde une opportunité inédite accordée par D.ieu.

À partir de Tou B’Av, même celui qui a déjà optimisé chaque instant disponible pour l’étude de la Torah se voit offrir la capacité de faire davantage. Cette révélation s’applique même à ceux qui ont pleinement consacré leur temps à l’étude jusqu’à présent.

Ainsi, Tou B’Av ne représente pas simplement un changement dans le calendrier, mais une transformation spirituelle profonde. Cette date ouvre de nouvelles dimensions dans notre capacité d’étude et de croissance spirituelle. Elle nous invite à repousser nos limites et à découvrir des ressources intérieures insoupçonnées.

Un Farbrenguen représente un jalon important dans la vie d’un Juif. Le Baal Shem Tov enseigne que même pour une feuille morte, le nombre exact de rotations qu’elle effectue dans l’air avant de toucher le sol a nécessité une pensée spécifique de D.ieu durant les six jours de la Création. À plus forte raison, imaginez la pensée divine précise qui détermine la participation de chaque Juif à un Farbrenguen particulier.

Cette perspective nous invite à reconnaître le Doigt de la Providence divine dans les événements de notre vie. Ainsi, notre présence à un Farbrenguen n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une intention divine spécifique remontant à la Création. Cette prise de conscience confère une dimension unique à notre expérience du Farbrenguen.

Cette compréhension engendre une responsabilité pour chaque participant. Elle nous incite à analyser en profondeur notre comportement et à réfléchir sur la manière dont nous pouvons le modifier grâce aux forces que le Rabbi nous transmet.

Lors d’un Farbrenguen, nous pouvons être certains de la présence spirituelle du Rabbi parmi nous. Même si nous ne le voyons pas physiquement, sa présence est indubitable.

En somme, participer à un Farbrenguen, c’est répondre à un appel divin spécifique. C’est saisir une opportunité unique de croissance spirituelle, guidée par les enseignements du Rabbi et soutenue par sa présence spirituelle. Cette perspective transforme le Farbrenguen en un moment de connexion profonde avec le divin et d’introspection personnelle significative.

Lors de l’arrivée du Rabbi aux États-Unis, le Rabbi précédent, qui éprouvait des difficultés d’élocution, l’a immédiatement chargé de diriger les Farbrenguens. Durant ces rassemblements, un microphone relié à un haut-parleur était installé dans le bureau du Rabbi précédent.

Après la Histalkout du Rabbi précédent, lors de son premier Farbrenguen, le Rabbi a fait une déclaration importante : « N’imaginez surtout pas que le microphone a été retiré. Il est toujours là ; seul le haut-parleur est monté un peu plus haut. Le microphone et le haut-parleur sont toujours à leur place. »

Cette déclaration symbolique souligne la continuité spirituelle et la présence constante du Rabbi parmi nous. Elle nous rappelle que le Rabbi est toujours avec nous, même si sa présence n’est plus physique.

Cette idée s’inscrit dans une perspective plus large : D.ieu, durant les six jours de la Création, a prévu que chaque Farbrenguen soit un moment propice à notre progression spirituelle. Si nous abordons le Farbrenguen avec cette conscience, en nous appuyant sur les forces que le Rabbi nous a transmises, nous pouvons être certains que chacun en sortira avec un élan renouvelé dans son service divin.

En résumé, chaque Farbrenguen est une opportunité unique, pensée par D.ieu et soutenue par la présence spirituelle du Rabbi. C’est un moment privilégié pour faire un pas en avant dans notre croissance personnelle et notre connexion au divin. En participant avec cette conscience, nous nous ouvrons à une transformation profonde et durable dans notre vie spirituelle.

On établit un lien profond entre l’action concrète et la pensée, particulièrement en ce qui concerne les âmes. J’ai récemment appris que la libération concerne même celui qu’Israël appelle « kinouil » (surnom). Un surnom ne décrit pas l’essence complète d’une personne ; ce n’est ni le nom donné lors de la circoncision, ni celui inscrit sur les documents officiels. Le Rabbi nous montre ainsi que même quelqu’un qui semble éloigné peut tirer bénéfice de Youd Beth Tamouz.

En réfléchissant ensemble à ce que Youd Beth Tamouz peut apporter à chacun, rappelons-nous l’histoire du Rabbi précédent. Après sa libération de prison, il quitta la Russie quelques mois plus tard. Le Rabbi précédent déclara alors que son départ de Russie entraînerait l’effondrement du communisme. Cette prédiction mit plus de 60 ans à se réaliser.

Ce long délai est remarquable, d’autant plus que pendant cette période, l’URSS est devenue ce que le Rabbi appelait une « super power », une superpuissance. Pour ceux qui ont vécu dans les années 60-70, quand l’URSS était comparable aux États-Unis en puissance, il était inimaginable que le communisme s’effondrerait.

Ainsi, Youd Beth Tamouz nous rappelle que chaque âme, même celle qui semble la plus éloignée, a le potentiel de se libérer et de s’élever. Il nous encourage à avoir une vision à long terme et à garder confiance dans les processus de transformation, même lorsqu’ils semblent impossibles à l’échelle humaine.

La prédiction du Rabbi précédent concernant l’effondrement du communisme s’est pleinement réalisée, malgré les apparences contraires du monde à l’époque. Cela nous enseigne que les paroles essentielles d’un Rabbi se concrétisent littéralement, même si la réalité immédiate semble les contredire.

Cette leçon nous invite à réfléchir sur la manière dont nous pouvons influencer notre comportement concret. Il s’agit de se renforcer dans les enseignements du Rabbi de telle façon que nos actions soient fondées sur ses directives. Le Rabbi nous a montré comment la fin du communisme était complètement miraculeuse, soulignant ainsi la puissance de la vision spirituelle face aux réalités apparentes du monde.

On voit qu’au moment où le monde entier disait que le communisme allait se durcir, il y avait le professeur Branover qui s’occupait des quelques Russes qui étaient en Israël à l’époque. Et lui, il est rentré en Ye’hidout, et le Rabbi lui a dit que les Juifs allaient sortir en masse de Russie et qu’il fallait préparer en Israël un endroit où ils pourraient habiter, où ils pourraient trouver du travail.

Le professeur Branover a raconté par la suite qu’il avait vraiment un dilemme quand il est sorti du bureau du Rabbi. Il s’est dit : « Le monde entier dit que le communisme va devenir beaucoup plus fort, le monde entier dit que le rideau de fer va se renforcer. Moi, je vais arriver en Israël et je vais dire maintenant que des millions de Juifs vont sortir de Russie, ils vont venir en Israël. Si je dis Cela, je vais être complètement ridicule. »

Après, on voit comment le communisme s’est effectivement effondré. Et après par la suite, Gorbatchev est venu en visite en Israël, quand il n’était déjà plus président. Le professeur Branover l’a accueilli et lui a dit : « Vous savez, au moment où le monde entier parlait d’un durcissement du communisme, le Rabbi savait déjà que vous alliez mettre fin au communisme. » Gorbatchev a répondu : « Je ne comprends pas, à l’époque je n’avais pas encore décidé de mettre fin au communisme. » C’est Cela, on voit comment le Rabbi précédent a dit quelque chose et Cela s’est réalisé pleinement.

Cela veut dire que le moment où le Rabbi dit que c’est la génération de la délivrance, même si tout semble indiquer le contraire, malgré tout il faut avoir la conviction profonde que ce que le Rabbi a dit va se réaliser pleinement. C’est Cela aussi Youd Beth Tamouz. Youd Beth Tamouz, c’est le moment où on a vu clairement comment ce que le Rabbi précédent a annoncé s’est réalisé dans le monde jusque dans le moindre détail.

Cela veut dire qu’on vit dans une période anxiogène, et cela veut dire que c’est sûr et certain que le Rabbi confie à chacun la mission de rassurer les Juifs. C’est important de rassurer un Juif, qu’un Juif se sente bien. Il faut expliquer à tout le monde que le monde n’est pas fini, que chaque détail de ce qui se passe dans le monde est voulu par D.ieu et que D.ieu n’abandonne pas Israël.

Ce n’est pas parce qu’on va enlever la Mezouza de la porte ou qu’on va changer le nom que Cela va changer quelque chose. Un Juif qui marche dans la rue a la protection de D.ieu. La protection de D.ieu est maintenant exactement identique à tout ce qu’elle était avant. Et cela, c’est important de l’expliquer aux gens.

La Mezouza est faite pour augmenter la protection, pas pour mettre un Juif en danger. Il faut expliquer à tout le monde qu’on a plus besoin qu’avant d’avoir une Mezouza à la porte. Il ne faut pas penser qu’en retirant la Mezouza, on protège qui que ce soit.

Je raconte souvent cette histoire parce que je pense que c’est une histoire importante. À la fin des années 60, quand on a commencé à faire ce qui ne s’appelait pas encore à l’époque « Mitzvah Tank », on rendait visite aux familles. À l’époque, il y avait dans chaque immeuble une concierge. Quand on allait voir la concierge, on lui disait : « Vous avez des Juifs dans l’immeuble ? » Et à chaque fois, elle disait : « 2ème gauche, 3ème droite ». Lorsque on allait voir les Juifs, à chaque fois ils disaient : « Mais ce n’est pas possible, personne ne sait que je suis Juif. Comment vous le savez ? » Cela veut dire que ce n’est pas en se cachant qu’on arrive à avoir une protection.

Il faut savoir que D.ieu protège chacun, que D.ieu est avec chacun, et qu’il se passe des choses dans le monde qu’on ne comprend pas parce que D.ieu ne donne pas de comptes, parce qu’il y a des choses qui dépassent la logique. Mais il faut savoir que ce que le Rabbi nous a dit, que le Machia’h arrive d’une seconde à l’autre, et que maintenant on a besoin de se préparer à l’arrivée du Machia’h, parce qu’une action concrète positive qu’on fait maintenant en plus permettra de percevoir le Machia’h beaucoup plus profondément. Cela, maintenant, c’est encore plus important de le dire dans un monde où on a l’impression que le monde est livré à lui-même.

La Hassidout nous enseigne que le moindre détail de ce qui se passe dans le monde est voulu par D.ieu. Cela veut dire qu’un homme ne peut pas faire du mal à un autre homme si ce n’est pas décidé par D.ieu. Cela semble remettre en cause la notion de récompense et de punition.

On dit que quelqu’un qui prend lui-même la décision de faire du bien à un autre, alors le fait que c’est lui qui a pris la décision justifie qu’on lui donne une récompense. Si quelqu’un prend lui-même la décision de faire du mal à quelqu’un d’autre, alors sa décision personnelle justifie qu’il soit puni.

Si nous affirmons que tout ce qui se passe dans le monde est voulu par D.ieu, alors rien ne peut se produire qui ne soit pas conforme à Sa volonté. Cela soulève la question : quel est le sens de la récompense et de la punition dans ce contexte ?

La Hassidout nous enseigne qu’un Juif devrait adopter l’attitude suivante : « S’il y a une bonne action à accomplir pour quelqu’un d’autre, je me porte volontaire pour la réaliser. En revanche, s’il s’agit de causer du tort à autrui, je refuse d’y participer. Si telle est vraiment la volonté de D.ieu, Il trouvera un autre moyen de l’accomplir. Mais je ne veux pas être l’instrument d’une action négative envers un autre Juif. »

Voici une version améliorée de votre texte, en préservant son essence et en clarifiant certains points :

Cette approche concilie effectivement la providence divine avec le libre arbitre et la responsabilité individuelle. Elle nous encourage à choisir activement le bien et à refuser d’être l’agent du mal, tout en reconnaissant la souveraineté ultime de D.ieu sur tous les événements.

Il est important de comprendre que la récompense d’un homme n’est pas basée sur l’action concrète qu’il a réalisée, car si ce n’était pas lui, quelqu’un d’autre l’aurait faite. Sa récompense vient plutôt de son désir que cette bonne action passe par lui. De même, la punition d’une personne qui fait du mal à une autre ne vient pas du mal lui-même, car celui-ci se serait produit de toute façon. La punition est liée à la pulsion négative, au désir que le mal passe par elle.

Rien dans ce monde ne se produit par hasard ou de manière autonome. Chaque événement, chaque détail de notre existence, est l’expression de la volonté divine. Cette compréhension fondamentale nous libère de toute crainte infondée.

Le concept de « Raz Maï », qui signifie « il me ressemble, il ressemble à mon père », nous rappelle notre nature divine. Nous sommes créés à l’image de D.ieu, porteurs d’une étincelle de Sa divinité. Cette ressemblance n’est pas seulement physique mais surtout spirituelle, nous conférant une dignité et une responsabilité uniques.

En ces temps troublés, ce message revêt une importance capitale. Il est crucial de rappeler à chacun la présence constante et bienveillante de D.ieu. Il accompagne chaque Juif dans tous les aspects de sa vie, guidant ses pas et veillant sur lui.

Cette conscience profonde de la providence divine, associée à la compréhension de notre rôle dans le plan divin, constitue une source inépuisable de réconfort et de force. Elle nous permet d’aborder les moments difficiles avec sérénité et confiance, en sachant que rien n’échappe au contrôle de D.ieu. Chaque épreuve, aussi difficile soit-elle, a un sens et un but précis dans notre croissance spirituelle.

En intériorisant ce message et en le partageant avec les autres, nous accomplissons une double mission :

Sur le plan personnel : Nous cultivons une paix intérieure qui nous soutient face aux défis de la vie. Cette paix n’est pas une simple absence de conflit, mais une confiance profonde en la bienveillance divine qui guide chacun de nos pas.

Sur le plan collectif : Nous devenons des phares de lumière et d’espoir pour notre entourage. En incarnant cette confiance et cette sérénité, nous inspirons les autres et les aidons à trouver leur propre force intérieure.

Ainsi, notre compréhension de la providence divine ne reste pas un concept abstrait, mais se transforme en une force active qui illumine notre vie et celle des autres. C’est en vivant pleinement cette vérité que nous contribuons à répandre la lumière divine dans le monde, préparant ainsi le terrain pour la rédemption finale.

Pour mieux comprendre cette idée, considérons la période où le Rabbi était malade et ne pouvait plus parler. Il répondait aux questions simplement en hochant la tête, par un signe oui ou non. Imaginons la situation suivante :

Une personne atteinte d’une maladie grave doit subir une opération risquée, dont l’issue est incertaine. Elle pose la question au Rabbi, qui répond par un simple hochement de tête affirmatif. Ce geste minimal, sans un mot prononcé, a un impact profond : la personne aborde l’opération avec sérénité, confiante d’avoir reçu la bénédiction du Rabbi.

Cette anecdote illustre la puissance de la confiance en le Rabbi. Si un simple geste du Rabbi peut transformer l’état d’esprit d’une personne face à une situation critique, à plus forte raison devrions-nous être capables de modifier notre comportement en réponse aux enseignements que le Rabbi a répétés maintes fois.

Le Rabbi nous a constamment rappelé que le Machia’h peut arriver à tout moment, d’une seconde à l’autre. Cette affirmation ne doit pas être perçue comme une éventualité lointaine ou hypothétique. Au contraire, nous devons intégrer cette imminence dans notre vie quotidienne.

Dans la Hassidout, on établit une distinction importante entre deux concepts : « Yira » et « Pa’had ».

« Yira » peut être compris comme une crainte respectueuse ou une révérence. C’est un sentiment qui résulte d’un processus intellectuel, d’une réflexion approfondie. La personne, après avoir médité sur la grandeur de D.ieu ou sur l’importance d’un commandement, arrive à la conclusion qu’elle doit éprouver un certain sentiment de respect ou de crainte. Ce sentiment, bien qu’il puisse affecter le cœur, trouve son origine dans l’intellect.

« Pa’had », en revanche, représente une peur ou une anxiété plus immédiate et viscérale. C’est un sentiment qui naît directement dans le cœur, souvent en réponse à un danger perçu comme immédiat et tangible. Il ne nécessite pas de réflexion préalable ; c’est une réaction émotionnelle instinctive.

Cette distinction nous enseigne que la façon dont nous vivons et ressentons les choses peut varier considérablement selon que l’expérience est principalement intellectuelle ou profondément émotionnelle. Une idée qui reste au niveau de l’intellect, même si elle est parfaitement comprise, n’aura pas le même impact sur nos actions et notre comportement qu’un sentiment ressenti profondément dans notre cœur.

Le Rabbi a cherché à transformer notre perception du Machia’h, passant d’une hypothèse théorique de la Torah à une réalité vécue quotidiennement. Vivre avec le Machia’h signifie reconnaître que chaque action positive – qu’il s’agisse d’étudier la Torah plus intensément, de prier avec plus de ferveur, d’aider un Juif à mettre les Tefilines, ou de poser une Mezouza – contribue à approfondir la révélation du Machia’h dans notre monde.

Le Rabbi nous a enseigné que l' »avodat Habirourim » (le travail de raffinage spirituel) est achevé. Selon la Hassidout, cet accomplissement devrait entraîner la venue immédiate du Machia’h. Pourtant, nous constatons que le Machia’h n’est pas encore révélé. Le Rabbi n’a pas fourni d’explication directe à cette apparente contradiction, mais ses enseignements nous offrent des indices pour comprendre cette situation.

Toutes les Mitsvot impliquent l’utilisation d’objets matériels, car leur but est de transformer la matière du monde. Cette idée s’applique également à l’être humain, comparé dans les textes à un « âne sauvage » qui doit apprendre à se maîtriser. Le moyen d’y parvenir est de s’imposer une discipline, guidée par la Torah.

La Torah fournit des instructions pour chaque instant de notre vie, nous montrant comment vivre en harmonie avec la volonté divine. Ce cadre constant nous permet de raffiner notre personnalité et d’élever notre être tout entier.

Dans ce contexte, on peut comprendre que même si l' »avodat Habirourim » global est achevé, notre travail personnel de raffinement continue. Chaque Mitsva que nous accomplissons, chaque moment où nous choisissons de vivre selon les enseignements de la Torah, contribue à préparer le monde pour la révélation finale du Machia’h.

Ainsi, bien que le Machia’h puisse venir à tout moment, notre rôle reste crucial : continuer à vivre avec la conscience du Machia’h, transformer notre environnement par nos actions positives, et nous raffiner personnellement. C’est peut-être dans cette tension entre l’imminence de la rédemption et notre travail continu que réside la réponse implicite du Rabbi à la question de l’attente prolongée du Machia’h.

Le Rabbi nous dit : on voit qu’un aveugle, c’est quelqu’un qui a une ouie très développée… A priori, on voit que la vision et l’audition sont deux sens qui sont totalement indépendants l’un de l’autre. Il n’y a pas une raison logique de penser qu’un aveugle va mieux entendre que les autres. Alors qu’est-ce qu’on voit ? On voit que la déficience d’un sens entraîne une suractivité de l’autre sens.

Lorsque les Mitsvot ont terminé de raffiner la matière du monde, parce que la matière du monde a été entièrement raffinée. Cela veut dire que la seconde utilité des Mitsvot, le raffinement de la personnalité, devient beaucoup plus important. Le Rabbi nous dit : finalement, le retard du Machia’h – le Rabbi ne dit pas qu’il faut abuser même des bonnes choses – mais le fait que le Machia’h ne soit pas encore là bien que l’avoda soit terminée, c’est une chance qui est donnée à chacun pour que chacun puisse intérioriser plus profondément en lui le « Machia’h ».

Ce texte présente une analogie puissante entre la compensation sensorielle chez les aveugles et le processus spirituel lié à l’attente du Machia’h. Il souligne que la période actuelle, bien que l’avodat habirourim soit terminée, offre une opportunité unique d’approfondir notre connexion personnelle avec le concept de Machia’h et de raffiner davantage notre personnalité à travers les Mitsvot.

On explique que Daat c’est le plus haut niveau de connaissance qu’un homme peut atteindre. Cela veut dire que viendra l’essence de D.ieu qui sera dévoilée dans le monde, et chacun pourra percevoir l’essence de D.ieu d’une façon de « daat ». Et après la fin du passouk, c’est « les katanim et les gdolim ». Là, on ne comprend plus. Ce n’est pas possible. Si l’essence de D.ieu est dévoilée dans le monde, que chacun a la possibilité de recevoir l’essence de D.ieu d’une façon de « daat », alors sur quelle base peut-on faire une différence entre les katanim et les gdolim ?

Le Rabbi nous dit : toute la différence, c’est maintenant. C’est le travail qu’on fait maintenant. Tout ce qu’on peut accomplir maintenant, c’est ce qui permet que la perception du Machia’h d’une façon de « katnut », on arrive à la transformer en une perception de « gadlut ». C’est Cela le point important pour soi-même et dans le message qu’on peut apporter aux autres.

Le Rabbi nous a donné des enseignements clairs sur chaque situation. Vous voyez, quand on regarde les Igrot Kodesh, on voit que c’est inimaginable. Il n’y a pas un sujet que le Rabbi n’a pas traité. Il y a une lettre, j’ai vu une lettre qui a été publiée il n’y a pas longtemps. Un Juif de New York écrit au Rabbi. Il dit : « J’ai deux perroquets chez moi à la maison. À votre avis, qu’est-ce que je dois faire avec ? » N’importe quel rabbin du monde qui reçoit une lettre comme Cela, il la met à la poubelle. Le Rabbi lui répond par une lettre de deux pages, et avec toute une Hassidout.

Le Rabbi lui dit : « Vous savez, les perroquets sont des animaux qui aiment bien la liberté, qui vivent beaucoup mieux en liberté. Et C’est dommage que vous les gardiez chez vous à la maison. Essayez de les mettre dans un zoo. Et ici à New York, il y a plusieurs zoos, et je suis sûr que vous arriverez à trouver un zoo qui voudra adopter vos perroquets. »

Imaginez-vous comment le Rabbi se met au niveau de chacun, comment même quelqu’un qui pose la question la plus improbable, le Rabbi arrive à lui donner une réponse. Une réponse du Rabbi, c’est une partie de la Torah. Cela veut dire que le Rabbi, de cette façon-là, il arrive à attacher ce Juif-là à la Torah.

On a vu comment le Rabbi a tellement encouragé la publication des Iguerot Kodech. On voit comment dans les Si’hot, dans les Maamarim, dans tout ce que le Rabbi nous a donné, on voit comment on a la possibilité de vivre au quotidien avec les enseignements du Rabbi. Et Si on prend ces enseignements et que chacun arrive à les intégrer pour que, quand on arrive devant une situation, la première question qu’on se pose est : « Dans cette situation, qu’est-ce que le Rabbi attend de moi ? »

Lors d’un Farbrenguen à New York, le Rav Yoel Kahn partagea une expérience marquante. Au cours d’un voyage en Israël, alors qu’il se trouvait au Kotel, il fit une rencontre inattendue. Un membre d’un kibboutz de l’Hachomer Hatsaïr, mouvement généralement éloigné des pratiques religieuses traditionnelles, s’approcha de lui et demanda : « Est-ce que je peux faire quelque chose pour aider le Rabbi ? »

Frappé par la sincérité de cette question venant d’une source si improbable, le Rav Kahn utilisa cette anecdote pour interpeller son auditoire lors du Farbrenguen. Il posa alors une question provocante à l’assemblée : « Quand est-ce la dernière fois que nous, qui sommes supposés être proches du Rabbi, nous sommes-nous posé cette même question : ‘Que puis-je faire pour aider le Rabbi ?' »

Cette réflexion nous invite à adopter une attitude proactive dans notre vie spirituelle. Nous devrions constamment nous poser ces questions essentielles : « Qu’est-ce que le Rabbi attend de moi ? Comment le Rabbi voudrait-il que je perçoive cet événement ? »

Lorsqu’un événement survient dans notre vie, il est crucial de comprendre qu’il ne s’agit pas d’un hasard, mais d’une manifestation de la volonté divine. Dans cette optique, les enseignements du Rabbi deviennent un outil précieux pour décrypter cette volonté. Ils nous aident à interpréter les événements de notre vie à travers le prisme de la sagesse hassidique.

Ainsi, face à chaque situation, nous devrions nous demander : « Comment dois-je comprendre cet événement à la lumière des enseignements du Rabbi ? Quelle leçon spirituelle puis-je en tirer ? » Cette approche transforme chaque expérience, qu’elle soit positive ou difficile, en une opportunité de croissance spirituelle et de connexion plus profonde avec la volonté divine.

Youd Beth Tamouz nous enseigne également cette capacité à décrypter les situations les plus improbables. L’exemple du Rabbi prédisant la chute du communisme alors que l’URSS était au sommet de sa puissance illustre parfaitement ce point. Avec le recul d’une génération, nous constatons comment les paroles du Rabbi se sont pleinement réalisées.

Cependant, le but de Youd Beth Tamouz va au-delà de la simple commémoration ou de l’écoute passive des enseignements. Il s’agit d’une invitation à l’introspection et à l’action personnelle. Chacun est appelé à : Examiner sa propre vie à la lumière des enseignements du Rabbi. Réfléchir sur la manière d’intégrer profondément ces enseignements dans notre quotidien. Chercher à vivre chaque instant en connexion avec le Rabbi et ses directives.

L’objectif ultime est de transformer notre perception du monde et notre comportement, de sorte que chaque moment de notre vie soit vécu en harmonie avec les enseignements du Rabbi. Cette approche nous permet non seulement de nous élever spirituellement, mais aussi de contribuer activement à la réalisation de la vision du Rabbi pour un monde meilleur et plus divin.

En adoptant cette perspective, nous faisons de Youd Beth Tamouz non pas simplement une date du calendrier, mais un catalyseur pour une transformation personnelle et collective continue, alignée sur les idéaux et les aspirations que le Rabbi nous a transmis.

Un jour, des Hassidim se rendirent en Russie et arrivèrent dans une petite ville nommée Samarkand. Là, ils firent une rencontre surprenante : un Hassid à la barbe complète, habillé selon la tradition hassidique. Cette vision était difficile à croire dans ce contexte.

Les visiteurs se demandaient : « Comment est-il possible de vivre pendant 70 ans dans une ville où il n’y a pas de minyan, en étant le seul Hassid de toute la communauté ? Comment peut-on survivre spirituellement dans de telles conditions ? »

Le Hassid, percevant leur étonnement, se dirigea vers un placard et en sortit un papier jauni par le temps. Il leur expliqua : « Voici le Maamar (discours hassidique) que j’ai entendu du Rabbi Rachab lors du dernier Chabbat que j’ai passé à Lubavitch. Cela fait 70 ans que je vis avec ce Maamar. »

Lorsque le monde semble donner une impression contraire à nos attentes ou à nos croyances, il faut comprendre que c’est une épreuve (nissayon). Le but d’une épreuve est de la surmonter. Dans la Hassidout, on parle souvent de « Emounah » (foi), et il est intéressant de noter que cette foi est souvent associée au concept de « nissayon » (épreuve).

La Hassidout nous offre une définition profonde de ce qu’est un nissayon : Une épreuve, c’est arriver à conserver un comportement normal dans une situation anormale.

Cette définition est particulièrement pertinente dans le contexte actuel. La situation du monde peut sembler folle, l’obscurité n’a jamais paru aussi profonde, et des événements terribles se produisent partout. C’est précisément dans ces conditions que nous sommes confrontés à l’épreuve telle que la Hassidout la définit.

Surmonter l’épreuve, c’est l’ignorer. La Hassidout illustre souvent ce concept avec l’exemple d’Abraham Avinou :

D.ieu dit à Abraham : « Va sacrifier ton fils sur telle montagne. » Abraham commence alors à avancer vers cette montagne. Sur son chemin, il rencontre un fleuve qui lui barre la route.

Une analyse rationnelle de la situation pourrait être : « D.ieu me demande d’aller vers cette montagne, mais ce n’est pas possible, il y a un fleuve… Je ne peux pas traverser le fleuve, donc je devrais abandonner et rentrer chez moi. »

Cependant, Abraham Avinou ne raisonne pas de cette façon. Puisque D.ieu lui a demandé d’aller vers cette montagne, il entre dans l’eau jusqu’au cou. À ce moment-là, le fleuve disparaît.

Cette histoire enseigne que le but de l’épreuve est de l’ignorer, de continuer à avancer malgré les obstacles apparents.

Dans le contexte actuel, on peut observer que le monde semble particulièrement obscur, avec de nombreux événements terribles qui se produisent. Cette situation peut être vue comme une épreuve similaire à celle d’Abraham, invitant à une réflexion sur la manière de réagir face à ces défis apparemment insurmontables.

Quelle est la différence entre l’Avodat Habirourim (le travail de raffinement) et l’Avodat Hanissionot (le travail des épreuves) ?

L’Avodat Habirourim concerne une réalité concrète. Par exemple, dans un aliment posé dans l’assiette, il existe un « nitzotz » (étincelle divine) qui ne peut s’élever par lui-même. Il faut mener un combat intérieur tout au long du repas pour s’assurer de consommer cet aliment dans le but de servir D.ieu. L’aliment, le plat et le « nitzotz » qu’il contient ont une existence tangible.

En revanche, le « Nissayon » (l’épreuve) n’a pas d’existence concrète. C’est un mirage, un moyen de tester notre solidité et de révéler les forces profondes que nous possédons pour surmonter l’épreuve. Le « nissayon » n’a pas de réalité substantielle dans le monde physique.

Une fois que chacun surmonte ses épreuves et constate que celles-ci n’ont pas eu d’impact réel sur sa foi ou son service divin, on réalise que le « nissayon » n’avait pas d’existence véritable. Il n’était qu’un outil pour stimuler notre croissance spirituelle et révéler notre potentiel caché.

Cette distinction nous aide à comprendre comment aborder différemment les défis matériels et spirituels dans notre service de D.ieu.

Le Rabbi écrit dans les Igrot Kodesh une déclaration qui demande une grande force morale :

« Beaucoup de gens disent qu’ils sont devenus non-pratiquants à cause de la Shoah. Je considère qu’il n’y a pas un seul Juif qui est devenu non-pratiquant à cause de la Shoah. Si quelqu’un était réellement pratiquant avant la Shoah, il est resté pratiquant après. Si quelqu’un prétend être devenu non-pratiquant à cause de la Shoah, cela signifie qu’avant la guerre, il cherchait déjà un prétexte pour abandonner sa pratique. S’il n’avait pas trouvé le prétexte de la Shoah, il en aurait trouvé un autre. »

Cette déclaration puissante souligne que la « emounah » (foi) profonde ne peut être ébranlée par des événements extérieurs, aussi traumatisants soient-ils. Une personne ayant une foi authentique et enracinée ne l’abandonnera pas, même face aux pires épreuves.

Le but d’un « nissayon » (épreuve) est de réveiller en soi des forces profondes qu’on n’aurait pas découvertes autrement. C’est à travers ces défis que nous révélons notre véritable potentiel spirituel.

Cette perspective nous offre une grille de lecture pour comprendre la période actuelle. Les difficultés que nous traversons ne sont pas destinées à ébranler notre foi, mais à nous permettre de découvrir et de mobiliser des ressources intérieures insoupçonnées, renforçant ainsi notre connexion avec D.ieu et notre engagement dans la pratique du judaïsme.

On peut regarder les choses superficiellement : c’est une période très dure et l’anxiété est terrible et les gens ne supportent plus. Et après, il y a une autre possibilité : c’est de dire que D.ieu veut que chacun puisse révéler les forces profondes qu’il a. Et c’est Cela la raison pour laquelle on est confronté à de si grandes difficultés. Et une fois que chacun aura pleinement utilisé ses forces, on verra que l’épreuve a servi à tout ce qu’elle pouvait servir. Elle a permis à chacun de révéler pleinement son potentiel. À ce moment-là, l’épreuve disparaît. Si on regarde de cette façon-là, avec la paire de lunettes que le Rabbi donne à chacun, on voit le monde d’une manière complètement différente.

Une fois, en 1957, lors de la vente des « aliyot » à la Torah avant les « hakafot » de Simhat Torah que l’on vendait aux enchères, un Israélien est rentré au 770. Il entend qu’on vend les « aliyot » aux enchères. Et alors il lance : « 1000 dollars! » Dans les années 50, 1000 dollars était une fortune. Après qu’il a dit cela, il se dit : « Je suis fou, qu’est-ce que je viens de dire ? D’où vais-je trouver tout cet argent? »

Puis, il s’est dit : « Bon, ce n’est pas tout de promettre quelque chose, mais quand on prend un engagement, il faut le tenir. » Il a commencé à chercher l’argent, il a emprunté à ses connaissances, jusqu’à ce que finalement il arrive aux 1000 dollars. Tout fier de lui, il va au secrétariat du Rabbi, il dépose l’argent. Et le lendemain, le Rav Groner l’appelle. il se dit : « Le Rabbi veut me féliciter. » Et le Rav Groner lui dit : « Voilà, le Rabbi a dit que l’année prochaine, tu reviens et tu offres 2000 dollars. »

Il a senti que le sol s’ouvrait et qu’il s’enfonçait dans la terre. Ce n’est pas possible, 1000 dollars j’ai eu un mal fou à les trouver, comment je vais trouver 2000 dollars ? Et puis après il s’est dit : « Bon, je relève le défi. » Il a mis de l’argent de côté pendant toute l’année. Après, l’année suivante, il retourne au 770 et au moment des « aliyot », quand ils vendent les « aliyot », il dit : « 2000 dollars !. » Il apporte l’argent et le lendemain, le Rav Groner l’appelle. Il commence à trembler parce qu’il se demande ce qu’il va lui demander le Rabbi cette fois-ci. Et Le Rav Groner lui dit : « Le Rabbi a dit que tu peux venir reprendre les 2000 dollars. Il voulais juste te montrer que tu en étais capable! »

Cela signifie que chacun possède un potentiel en lui et que le Rabbi souhaite que chacun puisse pleinement le révéler. Il est toujours difficile d’exposer ses enfants à des situations difficiles. Il est certain que le Rabbi n’approuve pas l’obscurité dans le monde. Vous pouvez être assuré que là-haut, le Rabbi fait tout ce qui est nécessaire pour que cela se termine le plus rapidement possible. En même temps, il est essentiel de ne pas perdre la capacité de développer le potentiel que chacun peut avoir en de telles périodes. Chacun peut découvrir des forces en lui qu’il n’aurait normalement pas eues.

Dans la Hassidout, l’exemple classique utilisé pour illustrer le dévoilement du potentiel intérieur de chacun est celui-ci : si quelqu’un est poursuivi par une bête sauvage, il est capable de courir très vite. Si, en revanche, il n’est pas réellement poursuivi par une bête sauvage mais essaie simplement de se convaincre intellectuellement qu’il l’est, il ne pourra jamais courir aussi vite que lorsqu’il est réellement en danger.

Cet exemple met en lumière la notion que les situations difficiles ou les défis réels révèlent souvent des capacités extraordinaires chez une personne. C’est un enseignement qui souligne que notre potentiel véritable se manifeste souvent lorsque nous sommes confrontés à des circonstances qui exigent une réponse immédiate et authentique de notre part.

Alors voilà, actuellement le Rabbi nous place dans une situation où nous pouvons atteindre une performance similaire à celle lorsqu’on est poursuivi par une bête sauvage, même sans être effectivement dans cette situation extrême. Le Rabbi nous met face à une opportunité exceptionnelle où chacun peut révéler un potentiel profond. Cela signifie que lorsque ce potentiel nous est accordé, il est primordial de l’utiliser pleinement.

Une fois, lors d’un Farbrenguen, le Rabbi a déclaré au milieu de la réunion : « Ceux qui veulent devenir riches, qu’ils retournent leur chapeau. » Mais ce qui est moins souvent raconté dans cette histoire, c’est qu’après cette déclaration du Rabbi, lorsque les gens ont pensé que c’était peut-être une plaisanterie, très peu l’ont pris au sérieux. Trois ou quatre personnes seulement ont agi en conséquence. Il y en avait même un qui, entre parenthèses, hésitait sur le sérieux de la remarque, retournant son chapeau, le remettant, le retournant à nouveau… On dit que cela reflétait les hauts et les bas de sa fortune, tout comme il retournait son chapeau.

Ce qui est souvent négligé mais particulièrement significatif, c’est que les hassidim étaient présents juste à côté du Rabbi lorsqu’il a fait cette déclaration au Farbrenguen. Juste après ses paroles, le Rabbi avait un visage marqué par une profonde déception. Il a alors dit : « Chacun attend un moment opportun, mais lorsqu’il se présente, on ne le saisit pas. » Ce sont les mots exacts du Rabbi.

Cela signifie que le Rabbi, à travers tous ses enseignements, nous montre les capacités extraordinaires que nous pouvons développer en période opportune. Oui, il faut saisir ces opportunités… Le Rabbi peut élever les gens au-delà de toutes les lois de la nature. C’est quelque chose que l’on ne peut même pas imaginer…

Mais je me rappelle une fois, lors d’un Farbrenguen de Sim’hat Torah, j’étais debout derrière le Rabbi. Il y avait un Juif qui était assis juste devant moi, et ce Juif-là venait de sortir de Russie. C’était un médecin. Et le Rabbi lui a demandé de faire une clinique. Le Rabbi lui parlait en hébreu. À un moment, le Rabbi prend une bouteille de vodka et il lui donne. Juste à côté, je raconte ce que j’ai vu. Le Rabbi lui donne la bouteille, il lui dit en hébreu : « Et avec cette bouteille, tu vas arriver à guérir les malades. »

Une fois, un homme de France est venu chez le Rabbi avec une maladie particulière. Lors de sa rencontre en privé (Yechidout), le Rabbi lui a dit : « Le docteur Seligson vous dira que ce que vous avez n’est pas grave. » Plus tard, il est allé consulter le Dr Seligson qui, après avoir examiné ses analyses, a dit : « Vous savez, ce que vous avez est sérieux. » L’homme a répondu : « Mais le Rabbi m’a dit que vous alliez me dire que ce n’est pas grave. » Le Dr Seligson, contrarié, a répondu : « Pourquoi ne pas me l’avoir dit tout de suite ? Nous allons recommencer la consultation. » Après un nouvel examen, il a confirmé : « Non, ce n’est pas grave, comme je vous l’avais dit… »

Une autre fois, lors d’un Farbrenguen, le Rabbi a parlé avec le Dr Seligson et lui a dit : « Il y a des médecins, et il y a de grands médecins. » Il lui a dit : « Pour devenir un grand médecin, chaque fois que je dis quelque chose, tu dois dire la même chose que moi. » Le Dr Seligson a pris cette directive au pied de la lettre et l’a suivie toute sa vie, exactement comme le Rabbi l’avait dit.

Ce que le Dr Seligson a accompli dans le domaine de la médecine, chacun peut le réaliser dans sa vie quotidienne. C’est-à-dire prendre les paroles du Rabbi au pied de la lettre, les intégrer pleinement dans sa vie. Par exemple, on peut étudier un Maamar ou écouter une Si’ha, trouver cela intéressant, puis le ranger dans la bibliothèque en pensant avoir terminé.

Cependant, le Rabbi a dit dans une Si’ha : « Si tu veux être sûr de ne jamais étudier ce Maamar à nouveau, il y a une bonne méthode : prends le livre et relie-le des deux côtés. Comme ça, tu es certain de ne plus jamais l’ouvrir. » Après avoir relié le livre des deux côtés, il reste une possibilité : se dire que quand le Rabbi a prononcé ce Maamar, il l’a fait pour moi personnellement.

Si on étudie un Maamar parce que le Rabbi a dit ce Maamar pour moi, c’est une étude qui est complètement différente. Ce n’est pas du tout la même étude. Une fois, il y avait une femme qui est venue me voir au Beth Habad. Elle m’a dit : « Je dois avoir une opération à cœur ouvert. J’ai très peur, je ne sais pas comment faire. » Alors je lui ai dit : « Allez chez le Rabbi. » C’était l’époque où il y avait les yéhidouts Klaliot, et le Rabbi recevait les gens en groupe. Revenue à Paris, elle me dit : « Écoutez, j’étais là-bas. Il a parlé en yiddish, je n’ai pas compris un mot de ce que le Rabbi a dit. Et j’ai aussi peur qu’avant. »

Je lui ai dit : « On va regarder ce que le Rabbi a dit lors de cette Yehidout. » On a étudié les derniers mots que le Rabbi a dit : « Servir D.ieu avec un cœur entier. » Il n’a pas répondu, il n’a pas donné la Bra’ha. Après Cela, j’étais vraiment impressionné. Je suis rentré chez moi, j’ai fait une recherche dans toutes les Yehidout Klaliot à l’époque. Le Rabbi a employé l’expression « servir D.ieu avec un cœur entier ». C’était la première fois qu’il utilisait cette expression précise. La première fois que cette expression est utilisée, c’est qu’il y avait dans la salle une femme qui était venue le voir pour lui demander une Braha pour une opération du cœur.

Il y avait des yéhidouts privées, on était reçu par le Rabbi, on voyait bien comment le Rabbi s’adressait à chacun. Alors que maintenant on est en groupe.. Le Rabbi a répondu à l’époque : ce qui se passe pendant la yéhidout clali, c’est beaucoup plus que ce qu’il y avait pendant la yéhidout pratit. » Peut-être on peut dire que la grandeur du Rabbi, c’est qu’il arrive à dire une Si’ha pour tout le monde. Et quand il arrive à dire une Si’ha pour tout le monde, alors il arrive à inclure chacun en particulier dans cette Si’ha. À tel point que chacun peut dire que les mots de la Si’ha, les mots du Maamar s’appliquent à lui en particulier.

Je me rappelle, il y avait une fois un Farbrenguen ici à Paris de Rav Bentsion Chemtov. Et lui, il a rencontré dans ce Farbrenguen… L’histoire est imprimée partout, mais on l’a entendue vraiment de sa bouche. Il a dit qu’en 1947, le Rabbi était à l’hôtel Place de l’Opéra. Et une fois, il y avait trois hassidim, lui et deux autres, qui sont allés le visiter parce que le Rabbi voulait leur parler. Et Ils sont allés le voir. Il les a reçus dans le lobby de l’hôtel en bas. Il y avait plusieurs petites salles. Ils sont entrés dans une petite salle. Et il a dit : lui est assis au milieu, il y avait les deux autres qui étaient de part et d’autre. Et il a dit qu’au début, le Rabbi a commencé à lui parler à lui. Et il a dit qu’au moment où le Rabbi lui parle à lui, les deux autres se sont endormis. Et lui, il s’est dit : « Ce n’est pas possible, on ne peut pas dormir devant le Rabbi. » Il a essayé d’envoyer des coups de coude, il a essayé de les réveiller, ils ne se sont pas réveillés. Le Rabbi lui a parlé, il lui a dit tout ce qu’il avait à lui dire.

Et après, quand il a fini de lui parler à lui, il s’est tourné vers celui qui était à gauche. Et à ce moment-là, il s’est réveillé en sursaut et le Rabbi a commencé à lui parler. Au moment où le Rabbi a commencé à parler à l’autre, Benoni a senti qu’il avait envie de dormir. Et Il nous a dit lui-même, il a dit : « Je me suis dit qu’il ne faut pas que je dorme. J’ai vu comment ce n’est pas bien de dormir devant le Rabbi, je ne peux pas faire cela. » Il a dit : « 10 secondes après, je dormais. »

Et Le Rabbi a parlé a donc parlé aux trois Hassidim. Il voulait dire ce qu’il avait à dire uniquement à cette personne-là. À chaque fois, il parlait à un des trois de telle façon que les deux autres dormaient.

Cela veut dire que le Rabbi dit une Si’ha pour tout le monde. On voit que le Rabbi n’était pas content quand il y avait des gens qui dormaient au Farbrenguen. C’est arrivé plusieurs fois. Cela veut dire que le Rabbi ne voulait pas qu’on dorme. Que le Rabbi lui-même dit comment la Si’ha concerne chacun.

Et cela veut dire qu’on peut étudier une Si’ha comme un exercice théorique de Hassidout. Et puis si on prend 30 secondes avant d’ouvrir le Maamar, et qu’on se dit : « Le Rabbi a dit ce Maamar pour moi, il s’est adressé à moi au moment où le Rabbi a dit ces mots ». On arrive à comprendre d’une façon complètement différente.

Cela, c’est la clé. C’est comment il faut vivre la période de maintenant. C’est le moyen de ressentir le Rabbi dans chaque chose qu’on fait. Et cela, c’est quelque chose qu’on ne peut pas garder uniquement pour soi. Il faut amener cette façon de vivre à d’autres Juifs. C’est une richesse pour soi-même, c’est une richesse pour les autres Juifs, c’est une richesse pour le monde entier.