En quoi consiste l’obligation d’aimer son prochain comme soi-même ?

 En quoi consiste l’obligation d’aimer son prochain comme soi-même ?

L’obligation d’aimer son prochain s’applique à chaque Juif, même celui qu’on n’a jamais vu. On doit mettre en avant les points positifs de chacun, veiller à ses biens et son honneur comme aux siens propres. « Ce qu’il désire, je dois le désirer pour lui et tout ce que je désire pour moi, je le désire pour lui ».

 

Cette Mitsva (commandement divin) est la base de nombreuses autres Mitsvot comme l’interdiction de voler, de nuire, de se moquer… et elle est la seule garantie d’une vie sociale harmonieuse. Ainsi, on rendra visite aux malades, on ira consoler les endeuillés, on veillera à ce que les jeunes mariés ne manquent de rien, on accueillera des invités…

Cette façon d’aimer son prochain est la marque distinctive du peuple juif qui est capable d’aider l’autre sans motif ultérieur.

Quiconque déteste un autre Juif transgresse une interdiction de la Torah, quels que soient les torts dont celui-ci ait pu se rendre coupable. Il est aussi interdit de se venger et de garder une rancune pour ses actions. Il vaut mieux choisir le moment opportun pour arranger la situation qui est souvent due à un malentendu. Bien évidemment, on évitera à tout prix d’adresser des reproches en public.

Il est recommandé d’aimer particulièrement les érudits et leurs disciples ainsi que les convertis qu’on aidera à s’adapter à leur nouveau style de vie et qu’on accueillera dans la communauté.

Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi (auteur du Tanya et du Choul’hane Arou’h Harav) recommandait de déclarer chaque matin avant la prière : « Je prends sur moi l’obligation de respecter le commandement : Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Ce préalable permet de dévoiler le grand amour de D.ieu pour chaque Juif au point qu’Il désirera envoyer la délivrance finale et complète avec la venue de notre juste Machia’h.

(d’après Hamitsvaïm Kehala’ha)

Beth Habad de Katmandou : la magnifique histoire d’Amir, un israélien à la recherche de la vérité

Beth Habad de Katmandou : la magnifique histoire d’Amir, un israélien à la recherche de la vérité

 

Amir avait plus de trente ans, mais il avait un visage d’enfant. Il avait des tonnes de questions, des doutes par-dessus la tête mais, contrairement à la colombe du déluge, il n’avait pas encore trouvé de branche d’olivier, il n’avait pas encore trouvé le repos et la sérénité pour son âme tourmentée.

Il y a sept ans, il a perdu ses parents après de longues et pénibles maladies. Sur un coup de tête, il avait quitté son Kibboutz natal etait est parti «à la recherche de la vérité» en extrême Orient.

Durant des années, il s’initia aux diverses formes de spiritualité, d’une secte à l’autre ; il apprit les différentes formes de bouddhisme et d’hindouisme dans tous les détails. Grâce à ses connaissances, il devint même l’aide de camp attitré d’un des gourous, un médecin doué de pouvoirs magiques ainsi qu’il le définit. C’est alors qu’il a fini par arriver chez nous, dans notre Beth ‘Habad de Katmandou, au pied de l’Himalaya.
 Au début, il semblait déstabilisé. Complètement perdu. Il ne nous connaissait pas et craignait notre réaction quand il parlerait de son gourou.

Bien vite, il comprit que, en ce qui nous concerne et comme tous les émissaires du Rabbi, nous l’accueillons comme un fils, sans conditions. Nos enfants l’entouraient et le considéraient comme un grand frère.

Amir a fêté, dans notre Beth ‘Habad, sa Bar Mitsva en grande pompe. Dans le Kibboutz où il avait passé son enfance, on n’avait même pas pris la peine de lui expliquer que les jeunes garçons juifs célèbrent leur Bar Mitsva à l’âge de treize ans. Nous avions tout préparé et nous étions aussi émus que des parents biologiques. Amir avait mis les Téfiline avec une ferveur qui nous réchauffa le cœur.

Au fur et à mesure, Amir se joignait à la vie du Beth ‘Habad : aux prières, aux cours de Torah aide à l’organisation des repas et surtout il aimait réciter le «Kaddich» à la mémoire de ses parents. Il assistait avec joie et intérêt aux réunions ‘hassidiques, nous demandait souvent des conseils. Il me considérait presque comme sa mère…

Il visitait de temps en temps son gourou et se sentait encore attiré par son charisme. Amir avait du mal à se libérer des liens qui l’enchaînaient à ces sectes idolâtres.


 »Vous comprenez ? » tente-t-il de nous expliquer après le Kiddouch un vendredi soir, « demain, Chabbat, ce sera le septième anniversaire du décès de ma mère. D’après le gourou, ce septième anniversaire marque la mort définitive de l’âme du défunt. C’est pourquoi cette cérémonie est si importante pour moi : je dois envoyer l’âme qui va mourir vers le Gange, le fleuve sacré selon la tradition hindoue. Je dois me concentrer sur les meilleurs souvenirs de ma maman chérie, les enfermer dans un sac et les jeter dans le fleuve. Demain, je m’habillerai donc en blanc en l’honneur de la cérémonie. Donc je ne pourrai pas passer la journée de Chabbat avec vous »

Mon mari, Rav Chezky Lifshitz, lui jetta un regard pénétrant. Il ne lui répondit pas et se mit à lui raconter, en présence des autres convives qui partageaient notre repas de Chabbat, le récit des derniers instants de Yaacov Avinou dans ce monde.

«Yaakov, notre père, est étendu sur son lit. Les douleurs sont intenses, il sait que l’heure approche mais il savoure encore la voix de ses petits enfants qui étudient la Torah à son chevet. Toutes les souffrances qu’il a subies dans sa vie ne sont rien comparées au bonheur de voir ses petits. Il reconnaît les pas de Yossef, son fils dont il a été privé si longtemps. Yossef qui était devenu vice roi d’Egypte, l’homme le plus puissant de la terre mais qui, pour rien au monde, ne laisserait à d’autres le privilège de servir son père, de le nourrir, de l’aider…

Osnat, l’épouse de Yossef, observe la scène de loin, admire le lien si étroit entre Yaacov et son fils. Combien elle aurait voulu, elle aussi, entretenir d’aussi bonnes relations avec ses parents!
 Yaakov se souvient encore de son angoisse quand il a dû quitter la terre d’Israël pour se rendre en Egypte, ce pays idolâtre. Mais il a envoyé son fils Yehouda, qui s’est chargé d’établir des Yechivot pour l’accueillir. Oui, ses enfants et leurs enfants continuent la tradition de son grand-père Avraham.


Yaakov fait appeler tous ses enfants : «Non, ne pleurez pas ! L’âme ne meurt jamais ! Vous avez la capacité, vous, vos enfants et vos descendants tout au long des générations, de continuer la tradition. Ainsi ma vie sera éternelle. Toutes vos actions positives dans ce monde permettront à mon âme de monter de niveau en niveau, dans le monde à venir !


Et Yaakov se redresse malgré la douleur : «L’heure est arrivée de vous parler de ce qui me préoccupe depuis que je suis arrivé en Egypte. Yossef mon fils ! Avant que je ne rende l’âme à mon Créateur, jure-moi de faire monter mes ossements en Erets Israël. Ne laissez personne faire de mon corps ou du souvenir de mon âme un objet de culte idolâtre ! Ne laissez pas les sorciers et les magiciens s’emparer de moi ! ».


Chabbat matin, alors que la prière de Cha’harit venait tout juste de commencer, Amir entra dans la synagogue du Beth ‘Habad avec un grand sourire. Habillé d’un pantalon bleu et d’une belle chemise blanche, il prit un Talit, le posa sur ses épaules. Ses yeux brillaient d’un éclat pur tandis qu’il récitait le Kaddich avec une voix sanglotante  :
 «Yitgadal Veyitkadach… Que Son Grand Nom soit loué et sanctifié…»

 



‘Hannie Lifshitz – Katmandou (Népal)

‘Hadachot ‘Habad n°1219

traduite par Feiga Lubecki

Un Rabbi est attaché à ses disciples, par tous les 613 membres de leur âme et par ceux de leur corps

Un Rabbi est attaché à ses disciples, par tous les 613 membres de leur âme et par ceux de leur corps

 

Lettre 635

Par la grâce de D.ieu,
3 Tamouz 5710,
Brooklyn, New York,

Nombreux sont ceux (1) qui cherchent à définir les qualités, dans différents domaines, des maîtres de ‘Habad, en général et du chef de notre génération, mon beau-père, le Rabbi, en particulier, un homme plein d’abnégation, érudit de la Torah, parvenu à la perfection morale, un Juste, possédant l’inspiration divine, réalisant des miracles et beaucoup d’autres choses encore (2).

Ces éloges sont d’autant plus considérables, si l’on considère la définition du don de soi et de l’érudition que donne la ‘Hassidout.

Néanmoins, l’essentiel a été omis, dans cette liste. Car, un point fondamental est plus important parce qu’il est plus décisif, en particulier pour nous, ses ‘Hassidim, qui sommes attachés à lui. Ce point est le suivant, il est le chef et un chef de ‘Habad.

De façon générale, le chef est défini comme la tête (3) des enfants d’Israël, par rapport auxquels il est effectivement la tête et le cerveau, leur accordant l’existence et la vitalité. C’est en se liant à lui que l’on peut s’identifier à sa source céleste, en son stade le plus élevé.

Il est différentes catégories de chefs (4). Certains exercent une influence profonde, d’autres se maintiennent à un niveau plus global. De même, leur influence peut s’exercer dans la partie révélée de la Torah, ou dans sa dimension ésotérique, ou encore dans les deux à la fois. Ils peuvent enseigner les voies de la ‘Hassidout ou accorder des bénédictions matérielles.

Certains ont cumulé plusieurs de ces aspects ou même tous à la fois(5).

Tel a toujours été le comportement des chefs de ‘Habad, depuis l’Admour Hazaken, jusqu’à mon beau-père, le Rabbi. Ils ont possédé l’ensemble de ces qualités, ont influencé à la fois de manière profonde et globale, guidé dans la Torah, la prière et les bonnes actions, spirituellement et matériellement.

Ils étaient donc attachés à leurs disciples, par tous les 613 membres de leur âme et par ceux de leur corps.

Chacun et chacune d’entre nous doit savoir, méditer et garder présent à l’esprit qu’il est le chef, la tête, accordant toutes les bénédictions matérielles et spirituelles. Dans ses lettres, il nous a montré comment et de quelle manière s’attacher à lui (6). En le faisant, on s’unifie à son origine première, jusqu’en sa source la plus haute.

Mena’hem Schneerson,

 

Notes

(1) Le Rabbi écrivit cette lettre comme introduction au Sefer Hamaamarim 5710, du précédent Rabbi, où elle figure à la page 254.
(2) Voir, à ce propos, la lettre n°637.
(3) Le Rabbi note, en bas de page: « Voir, à ce propos, le second chapitre du Tanya ».
(4) Le Rabbi note, en bas de page: « Ce sujet est développé dans le Torah Or, à la Parchat Mikets, discours intitulé « Nos Sages enseignent la Mitsva de ‘Hanouka », dans le Séfer Hamitsvot du Tséma’h Tsédek, au troisième chapitre de la Mitsva des lumières de ‘Hanouka, dans le discours « afin de savoir » de 5669″, soit 1909, du Rabbi Rachab.
(5) Le Rabbi note, en bas de page: « Voir le Torah Or, à la même référence, fin du chapitre 7, selon lequel le Machia’h est à la fois un berger et un prince. Le Talmud, au traité Soukka 52b, le cite parmi les princes. On peut en conclure que c’est l’aspect dominant de sa personnalité ».
(6) Voir, à ce propos, la lettre n°561.

Le Rabbi de Loubavitch au sénateur Bob Kennedy : « J’ai deux cent mille enfants… »

Le Rabbi de Loubavitch au sénateur Bob Kennedy : « J’ai deux cent mille enfants… »

 

Robert F. (Bob) Kennedy est le frère du président John Kennedy, assassiné en novembre 1963, est notamment procureur général des États-Unis de 1961 à 1964, puis sénateur de l’État de New York de 1964. En 1968, il se lance dans la course à la Maison-Blanche. Alors favori pour être investi par le Parti démocrate, il est assassiné le soir de sa victoire à la primaire de Californie, le 5 juin 1968, il y a 50 ans. Son meurtrier est considéré comme étant Sirhan Sirhan. Des incohérences dans les résultats de l’enquête rendent la version officielle de sa mort, comme celle de son frère John F. Kennedy, sujette à caution.

Le 3 septembre 1964, peu de temps après avoir annoncé son intention de briguer un siège au Sénat américain de New York, Robert. F. Kennedy a démissionné en tant que procureur général des États-Unis. Plus tard ce mois-là, Robert Kennedy se rendit au 770 Eastern Parkway dans le quartier de Crown Heights à Brooklyn, NY, pour rencontrer le Rabbi de Loubavitch. La délégation qui accompagnait Robert Kennedy comprenait, entre autres, des notables du parti démocrate, l’ancien représentant américain Franklin D. Roosevelt Jr. et l’ancien gouverneur de New York, Averell Harriman.

Loin d’être une simple séance photo pour la campagne de Kennedy, une conversation de fond a eu lieu, le Rabbi plaidant pour les besoins éducatifs de la communauté juive et de la jeunesse du pays en général. Le Rabbi a souligné une récente augmentation de la criminalité urbaine et de la délinquance alarmante de la jeunesse américaine, en particulier la flambée de la toxicomanie, et a parlé de la nécessité d’une éducation plus profonde fondée sur les valeurs morales pour endiguer la marée.

Notant le fardeau financier imposé aux juifs et non-juifs qui ont choisi de scolariser leurs enfants dans des écoles religieuses, le Rabbi a insisté auprès de Kennedy sur le fait que le gouvernement fournisse une aide financière pour alléger le fardeau des familles envoyant leurs enfants dans les écoles privées.
« Vous savez que je suis catholique », dit Bob Kennedy au Rabbi, « J’ai huit enfants … »
« Oui, » répondit le Rabbi, « j’en ai 200 000 … »

Lorsque le Rav Boroukh Ber Leibowitz proposa au Rabbi de devenir « le leader du monde des Yéchivot lituaniennes »

Lorsque le Rav Boroukh Ber Leibowitz proposa au Rabbi de devenir « le leader du monde des Yéchivot lituaniennes »

 

Rav Yossef Krupnik, fr.chabad.org

En 1966, j’étudiais dans le Lower East Side de Manhattan à la « Rabbi Jacob Joseph School », célèbre dans le monde entier sous les initiales « RJJ ». À l’époque j’avais un partenaire d’étude du nom d’Alexander Stern qui était attaché à ‘Habad et qui ne cessait de m’inviter à venir voir ce qu’était un Farbrenguen avec le Rabbi. J’ai fini par accepter son invitation pour Youd Chevat.

Le dixième jour du mois hébraïque de Chevat est l’une des dates les plus importantes du calendrier ‘Habad. C’est l’anniversaire du décès du sixième Rabbi de Loubavitch, Rabbi Yossef Its’hak, également connu sous l’acronyme Rabbi Rayats, ainsi que le jour où, un an plus tard, son gendre, Rabbi Mena’hem Mendel Schneerson, prit officiellement la direction de ‘Habad-Loubavitch.

Je suis allé au Farbrenguen et j’ai beaucoup apprécié. Il en résulta que je suis rentré chez moi vraiment très tard et le lendemain matin je suis arrivé en retard à la yéchiva. Notre professeur, Reb Shaya Shimonowitz, qui était l’un des véritables géants qui restaient de l’ancienne Yéchiva de Mir en Europe, a réalisé tout de suite pourquoi nous étions tous deux en retard ce matin. Quand nous sommes entrés dans la classe, il nous a réprimandés : « Vous ne comprenez pas l’importance de la Torah ? Vous avez perdu du temps d’étude de la Torah… Vous avez raté un cours ! »

Il nous a réprimandés très très sévèrement et, pour être honnête, j’en ai été profondément blessé. Jusqu’à ce moment, j’étais persuadé d’avoir une très bonne relation avec lui. C’était la première fois qu’il me tombait dessus de cette manière.

Quand il eut fini de donner le cours et qu’il était l’heure pour les élèves d’aller le réviser dans la salle d’étude, il nous a demandé à Alex et à moi de rester avec lui. J’étais certain que nous allions nous prendre un deuxième round de réprimande, mais ce n’est pas ce qui se passa.

Quand tout le monde fut sorti et que nous nous sommes retrouvés seuls avec Reb Shaya, celui-ci nous raconta une histoire stupéfiante. Il semble qu’il comprenait combien sa réprimande nous avait fait mal et il avait décidé de se réconcilier avec nous en nous faisant savoir, implicitement, que le temps que nous avions passé à ‘Habad avec le Rabbi de Loubavitch n’avait pas vraiment été du temps perdu.

Il semble qu’en 1937, lorsque le Rabbi n’était pas encore Rabbi et qu’il étudiait à Paris, il fut chargé de différentes missions par le Rabbi précédent. Dans ce cadre, il dut une fois se rendre à Vilna, en Lituanie – un important centre d’étude des Yéchivas à cette époque – pour inviter le Rav ‘Haïm Ozer Grodzenski à cosigner une lettre que le Rabbi précédent avait écrite. le Rav ‘Haïm Ozer Grodzenski était une des plus grandes autorités décisionnaires (Posseq) de la loi juive (Halakha) dans le judaïsme orthodoxe de la fin du xixe siècle et de la première moitié du xxe siècle. Il est connu comme Reb Chaim Ozer1. Son titre officiel est Av Beis Din de Vilnius.

Quand le Rabbi arriva, il se trouvait que Reb ‘Haïm Ozer Grodzenski recevait dans son bureau un visiteur éminent, un autre luminaire de la Torah de l’époque, Reb Boroukh Ber Leibowitz qui était le Roch Yéchiva de Kaminetz et le principal disciple de Reb ‘Haïm de Brisk. Il fut dit au Rabbi qu’il devrait attendre qu’ils aient terminé leur réunion avant qu’il puisse entrer.

Alors qu’il attendait, certaines personnes dans la salle d’étude se rendirent compte qu’il était un ‘Hassid et décidèrent alors de le harceler. Ils commencèrent à le mitrailler de questions précises sur des sujets talmudiques : Connaissait-il tel sujet ? Qu’avait-il à dire de tel autre sujet ? et ainsi de suite.

Mais le Rabbi ne répondit pas. Notre professeur, Reb Shaya, fut témoin de toute la scène parce qu’il était l’accompagnateur de Reb Boroukh Ber. Il nous a dit que certains de ces étudiants l’ont vraiment harcelé sans pitié. Pourtant le Rabbi ne dit rien. Il demeura silencieux.

Au bout d’un moment, Reb ‘Haïm Ozer ouvrit la porte. Il resta à écouter quelques instants ce qui se passait autour du Rabbi puis il fit signe au Rabbi d’entrer. Le Rabbi pénétra dans le bureau et, une fois à l’intérieur, il se mit à répondre aux questions qui lui avaient été posées à l’extérieur. Reb Shaya dit qu’il y répondit avec une grande clarté et une grande profondeur, citant aussi bien les premiers commentateurs de la Torah (« richonim ») que les commentateurs ultérieurs (« a’haronim »).

Reb ‘Haïm Ozer demanda au Rabbi : «Pourquoi n’avez-vous pas répondu à ces questions dehors, quand ils vous ont harcelé?»

Le Rabbi répondit : « Je ne suis pas venu pour tenir des débats avec qui que ce soit. J’ai cependant remarqué que lorsque vous êtes sorti de votre bureau, vous avez observé leurs questions et j’ai eu peur que mon absence de réponse puisse avoir un impact négatif sur la mission qui m’a été confiée par mon beau-père. » Il craignait que Reb ‘Haïm Ozer puisse ne pas consentir à cosigner la lettre du Rabbi Précédent, c’est pourquoi il avait décidé de clarifier la situation.

Après cet échange, Reb ‘Haïm Ozer prit la lettre et se mit à la lire. Pendant ce temps, son illustre visiteur, Reb Boroukh Ber Leibowitz, impressionné, continua de discuter de divers sujets avec le Rabbi.

Au bout de quelques minutes, Reb Boroukh Ber Leibowitz dit au Rabbi : « Si vous venez étudier dans ma Yéchiva, je vous garantis que vous deviendrez le leader du monde des yéchivas lituaniennes. »

Le Rabbi refusa poliment. Il dit qu’il avait son chemin, qu’il savait ce qu’il devait faire et à qui il devait rendre des comptes, entendant par là le Rabbi précédent. Lorsqu’il dit cela, Reb Boroukh Ber Leibowitz se mit à pleurer.

Reb Shaya, qui avait assisté à toute cette rencontre, nous dit qu’il n’avait jamais raconté cette histoire à personne auparavant. Et je pense qu’il était difficile pour lui d’admettre que le Rabbi, un ‘Hassid, aurait potentiellement pu devenir le chef d’un segment différent du monde juif s’il en avait décidé ainsi.

Rav Yossef Krupnik

Le Rabbi de Loubavitch, à un peintre iranien qui lui présentait une toile de son portrait : « Mieux que l’original! »

Le Rabbi de Loubavitch, à un peintre iranien qui lui présentait une toile de son portrait : « Mieux que l’original! »

 

M. Raphael Nouril, artiste classique, vit actuellement à Londres, en Angleterre. Il a produit de nombreuses peintures représentant des personnalités religieuses et politiques, ainsi que tous les aspects de la vie familiale juive.

Je suis née en 1940 à Tabriz, en Iran, où j’ai été éduquée en tant qu’artiste dans le style classique par Reza Samimi, le portraitiste royal de Perse en 1954. A une époque où l’art moderne dominait l’Europe et l’Amérique, en Iran, l’enseignement était classique.

J’ai voyagé en France pendant un certain temps et j’ai visité l’École des Beaux-Arts de Paris pour leur montrer mon travail. Ils ont répondu très positivement et m’ont suggéré de visiter les musées d’Art Classique pour me familiariser dans les œuvres des anciens maîtres.

J’ai immigré à Londres, où j’ai continué à pratiquer mon art. Je me considérais comme laïque jusqu’en 1983, quand tout a changé pour moi.

A cette époque, ma femme et moi vivions à Londres, à côté d’une famille Loubavitch, les Rutman. Lors de l’une de mes visites chez eux, j’ai vu un portait du Rabbi accroché au mur, et j’ai été inspiré pour peindre son portrait. C’était une décision difficile parce que j’avais besoin de m’identifier à lui. Quand je peins quelqu’un, je ne reproduis pas simplement ses traits, j’ai besoin de transmettre son caractère et ses sentiments.

Bien que j’avais déjà peint de nombreuses personnalités connues, y compris le Shah d’Iran, je n’avais jamais peint de saint homme auparavant. Je m’approchais toujours de mes sujets en essayant de les connaître, mais comment pouvais-je connaître un saint homme?

Je me sentais distant sur plusieurs niveaux. En plus d’être physiquement à plusieurs milliers de kilomètres du Rabbi, étant laïque, je ne me sentais pas non plus capable de m’identifier à lui. Je devais y remédier en devenant plus proche, à la fois physiquement et spirituellement.

Pour commencer, puisque le Rabbi était à New York et que j’étais à Londres, j’ai commencé à regarder des vidéos de lui, et j’ai emprunté quelques photos à Mr Guedalya Rutman, mon voisin Loubavitch . Mais cela ne suffisait pas. Dans ma quête pour me rapprocher de lui, je commençais à prier, à mettre les Tefilines et même à garder le Chabbat et les jours de Fêtes.

Après deux mois de pratique du Judaïsme, je me sentais prêt à commencer à peindre le Rabbi. Quand je peignais dans le passé, je dessinais souvent et effaçais le contour plusieurs fois avant d’être satisfait; Je frottais ce que j’avais fait et recommençais, parfois deux ou trois fois. Mais dans ce cas, je n’ai jamais rien effacé – même pas une seule fois! Je sentais comme si une force conduisait ma main à la destination de chaque ligne. J’ai commencé avec les yeux du Rabbi, les peignant sur une toile vierge puis, les yeux me regardant, j’ai continué à peindre le visage.

Quand j’ai presque terminé le portrait, j’ai voyagé avec Guedalya Rutman chez le Rabbi pour compléter les dernières touches du tableau. Cependant, en 1984, le Rabbi n’accordait plus d’audience privée et, quand je suis arrivé au quartier général de Loubavitch, on m’a dit de laisser la peinture à son secrétaire et qu’elle serait montrée au Rabbi plus tard. Ce que je ne pouvais pas faire parce que j’étais venu pour rencontrer le Rabbi en personne. Au lieu de cela, j’ai attendu dehors, le portrait recouvert d’un tissu, espérant le dévoiler lorsque le Rabbi arriverait le matin. Lorsque le Rabbi est sorti de sa voiture, ma femme a retiré le tissu du portrait et et le montra au Rabbi.

J’avais prévu de lui demander son avis mais, le Rabbi sourit et dit : «Les mains comme ça sont interdites … elles devraient être comme ça.», en posant sa main droite sur sa main gauche. J’avais peint le Rabbi avec ses doigts entrelacés, quelque chose qui, je l’ai appris plus tard, est problématique. J’ai demandé au Rabbi de commenter le visage. Le Rabbi fixa le visage et répéta trois fois « Très bien ». Puis il ajouta, avec un large sourire, « Mieux que l’original! »

Quand je suis rentré à la maison, j’ai effacé la partie des mains en utilisant un acide spécial, et j’ai recommencé à peindre les mains. Quand j’ai terminé, j’ai envoyé une photo au bureau du Rabbi. Ensuite jai fait imprimer 358 lithographies en édition limitée de l’original, valeur numérique du mot Machia’h , un sujet dont le Rabbi était si passionné. J’ai numéroté et signé chacune d’elles et envoyé la dernière au Rabbi.

Toute cette expérience m’a rapproché de la communauté Loubavitch à Londres. Dans le processus, j’ai appris plus sur le Rabbi, surtout qu’il était très étroitement lié à son beau-père, le précédent Rabbi. Donc, j’ai décidé de les peindre ensemble.

Après une longue recherche, j’ai trouvé une très petite photo des deux ensemble. Cette photographie a été prise peu de temps après le mariage du Rabbi avec la fille du précédent Rabbi. Il était très jeune sur cette photo et le Rabbi précédent tenait sa main d’une manière touchante. J’ai décidé de reproduire cette photo sur une toile grandeur nature.

Il m’a fallu un an pour l’achever, et je l’ai apporté à New York pour le montrer au Rabbi en 1988, l’année où sa femme est décédée. Quand je l’ai dévoilé pour lui, il était clairement très heureux.  » Spasiba « , a-t-il dit, « Merci » en russe, puis, il est passé à l’anglais, en disant, « Merci beaucoup de me l’avoir montré. Ce tableau est un bon début pour que vous doubliez vos efforts et que vous répandiez le judaïsme à travers vos œuvres d’art avec votre épouse.  »

Puis il m’a donné, à moi et à ma famille, de nombreuses bénédictions pour le succès et plusieurs dollars pour la Tsedaka. Alors que je m’éloignais, il m’a rappelé et a levé les mains en disant: « N’oubliez pas de grandir … en haut! »

À partir de ce moment, des choses inhabituelles ont commencé à se produire avec mes peintures. Elles sont devenus des moyens pour de nombreuses personnes de revenir au judaïsme. cela montre à quel point la bénédiction d’un homme saint peut influencer le monde.

Parmi de nombreux exemples, voiciune histoire que je voudrais raconter:

Un jour, j’étais en Floride et je me suis arrêté dans une galerie de Bal Harbour. J’ai commencé à parler avec le propriétaire, un vieil homme. Il était juif mais il était éloigné du judaïsme, depuis de terribles tragédies dans sa famille. Puis, j’ai sorti mon portfolio, et il a été immédiatement frappé par le portrait du Rabbi et l’a acheté.

J’ai eu l’occasion de le visiter quelque temps après et j’ai appris qu’il avait dépensé cinq cents dollars pour encadrer le portrait et qu’il avait refusé de le vendre. Quelque temps plus tard, des jeunes Habad ayant remarqué le portrait ont commencé à lui parler et l’ont aidé à mettre les Tefilines . Il était devenu pratiquant à soixante-quinze ans!

Quand j’ai entendu cela, je me suis souvenu de ce que le Rabbi m’a dit: « Répands le Judaïsme avec tes œuvres d’art » et, grâce à sa bénédiction, c’est arrivé!

 

Etudes pendant les trois semaines – Cours No 8 : Le troisième Temple – Ye’hezkel chap. 40 – Rav M. Altabe

Etudes pendant les trois semaines – Cours No 8 : Le troisième Temple – Ye’hezkel chap. 40 – Rav M. Altabe

Le saint des saints

Ye’hezkel chap. 40

 

 

יחזקאל פרק מ

א בְּעֶשְׂרִים וְחָמֵשׁ שָׁנָה לְגָלוּתֵנוּ בְּרֹאשׁ הַשָּׁנָה בֶּעָשׂוֹר לַחֹדֶשׁ, בְּאַרְבַּע עֶשְׂרֵה שָׁנָה, אַחַר, אֲשֶׁר הֻכְּתָה הָעִיר–בְּעֶצֶם הַיּוֹם הַזֶּה, הָיְתָה עָלַי יַד-יְהוָה, וַיָּבֵא אֹתִי, שָׁמָּה.
ב בְּמַרְאוֹת אֱלֹהִים, הֱבִיאַנִי אֶל-אֶרֶץ יִשְׂרָאֵל; וַיְנִיחֵנִי, אֶל-הַר גָּבֹהַּ מְאֹד, וְעָלָיו כְּמִבְנֵה-עִיר, מִנֶּגֶב.
ג וַיָּבֵיא אוֹתִי שָׁמָּה, וְהִנֵּה-אִישׁ מַרְאֵהוּ כְּמַרְאֵה נְחֹשֶׁת, וּפְתִיל-פִּשְׁתִּים בְּיָדוֹ, וּקְנֵה הַמִּדָּה; וְהוּא עֹמֵד, בַּשָּׁעַר.
  ד וַיְדַבֵּר אֵלַי הָאִישׁ, בֶּן-אָדָם רְאֵה בְעֵינֶיךָ וּבְאָזְנֶיךָ שְּׁמָע וְשִׂים לִבְּךָ לְכֹל אֲשֶׁר-אֲנִי מַרְאֶה אוֹתָךְ–כִּי לְמַעַן הַרְאוֹתְכָה, הֻבָאתָה הֵנָּה; הַגֵּד אֶת-כָּל-אֲשֶׁר-אַתָּה רֹאֶה, לְבֵית יִשְׂרָאֵל.
 ה וְהִנֵּה חוֹמָה מִחוּץ לַבַּיִת, סָבִיב סָבִיב; וּבְיַד הָאִישׁ קְנֵה הַמִּדָּה, שֵׁשׁ-אַמּוֹת בָּאַמָּה וָטֹפַח, וַיָּמָד אֶת-רֹחַב הַבִּנְיָן קָנֶה אֶחָד, וְקוֹמָה קָנֶה אֶחָד.
 ו וַיָּבוֹא, אֶל-שַׁעַר אֲשֶׁר פָּנָיו דֶּרֶךְ הַקָּדִימָה, וַיַּעַל, בְּמַעֲלוֹתָו; וַיָּמָד אֶת-סַף הַשַּׁעַר, קָנֶה אֶחָד רֹחַב, וְאֵת סַף אֶחָד, קָנֶה אֶחָד רֹחַב.
 ז וְהַתָּא, קָנֶה אֶחָד אֹרֶךְ וְקָנֶה אֶחָד רֹחַב, וּבֵין הַתָּאִים, חָמֵשׁ אַמּוֹת; וְסַף הַשַּׁעַר מֵאֵצֶל אֻלָם הַשַּׁעַר, מֵהַבַּיִת–קָנֶה אֶחָד.
 ח וַיָּמָד אֶת-אֻלָם הַשַּׁעַר, מֵהַבַּיִת–קָנֶה אֶחָד.
  ט וַיָּמָד אֶת-אֻלָם הַשַּׁעַר, שְׁמֹנֶה אַמּוֹת, וְאֵילָו, שְׁתַּיִם אַמּוֹת; וְאֻלָם הַשַּׁעַר, מֵהַבָּיִת.
 י וְתָאֵי הַשַּׁעַר דֶּרֶךְ הַקָּדִים, שְׁלֹשָׁה מִפֹּה וּשְׁלֹשָׁה מִפֹּה–מִדָּה אַחַת, לִשְׁלָשְׁתָּם; וּמִדָּה אַחַת לָאֵילִם, מִפֹּה וּמִפּוֹ.
 יא וַיָּמָד אֶת-רֹחַב פֶּתַח-הַשַּׁעַר, עֶשֶׂר אַמּוֹת; אֹרֶךְ הַשַּׁעַר, שְׁלוֹשׁ עֶשְׂרֵה אַמּוֹת.
 יב וּגְבוּל לִפְנֵי הַתָּאוֹת, אַמָּה אֶחָת, וְאַמָּה-אַחַת גְּבוּל, מִפֹּה; וְהַתָּא–שֵׁשׁ-אַמּוֹת מִפּוֹ, וְשֵׁשׁ אַמּוֹת מִפּוֹ.
 יג וַיָּמָד אֶת-הַשַּׁעַר, מִגַּג הַתָּא לְגַגּוֹ–רֹחַב, עֶשְׂרִים וְחָמֵשׁ אַמּוֹת:  פֶּתַח, נֶגֶד פָּתַח.
 יד וַיַּעַשׂ אֶת-אֵילִים, שִׁשִּׁים אַמָּה; וְאֶל-אֵיל, הֶחָצֵר, הַשַּׁעַר, סָבִיב סָבִיב.
 טו וְעַל, פְּנֵי הַשַּׁעַר היאתון (הָאִיתוֹן), עַל-לִפְנֵי, אֻלָם הַשַּׁעַר הַפְּנִימִי–חֲמִשִּׁים, אַמָּה.
טז וְחַלּוֹנוֹת אֲטֻמוֹת אֶל-הַתָּאִים וְאֶל אֵלֵיהֵמָה לִפְנִימָה לַשַּׁעַר, סָבִיב סָבִיב, וְכֵן, לָאֵלַמּוֹת; וְחַלּוֹנוֹת סָבִיב סָבִיב, לִפְנִימָה, וְאֶל-אַיִל, תִּמֹרִים.
 יז וַיְבִיאֵנִי, אֶל-הֶחָצֵר הַחִיצוֹנָה, וְהִנֵּה לְשָׁכוֹת וְרִצְפָה, עָשׂוּי לֶחָצֵר סָבִיב סָבִיב:  שְׁלֹשִׁים לְשָׁכוֹת, אֶל-הָרִצְפָה.
יח וְהָרִצְפָה אֶל-כֶּתֶף הַשְּׁעָרִים, לְעֻמַּת אֹרֶךְ הַשְּׁעָרִים–הָרִצְפָה, הַתַּחְתּוֹנָה.
 יט וַיָּמָד רֹחַב מִלִּפְנֵי הַשַּׁעַר הַתַּחְתּוֹנָה לִפְנֵי הֶחָצֵר הַפְּנִימִי, מִחוּץ–מֵאָה אַמָּה:  הַקָּדִים, וְהַצָּפוֹן.
 כ וְהַשַּׁעַר, אֲשֶׁר פָּנָיו דֶּרֶךְ הַצָּפוֹן, לֶחָצֵר, הַחִיצוֹנָה–מָדַד אָרְכּוֹ, וְרָחְבּוֹ.
כא וְתָאָו, שְׁלוֹשָׁה מִפּוֹ וּשְׁלֹשָׁה מִפּוֹ, וְאֵילָו וְאֵלַמָּו הָיָה, כְּמִדַּת הַשַּׁעַר הָרִאשׁוֹן:  חֲמִשִּׁים אַמָּה, אָרְכּוֹ, וְרֹחַב, חָמֵשׁ וְעֶשְׂרִים בָּאַמָּה.
 כב וְחַלּוֹנָו וְאֵילַמָּו, וְתִימֹרָו, כְּמִדַּת הַשַּׁעַר, אֲשֶׁר פָּנָיו דֶּרֶךְ הַקָּדִים; וּבְמַעֲלוֹת שֶׁבַע יַעֲלוּ-בוֹ, וְאֵילַמָּו לִפְנֵיהֶם.
 כג וְשַׁעַר, לֶחָצֵר הַפְּנִימִי, נֶגֶד הַשַּׁעַר, לַצָּפוֹן וְלַקָּדִים; וַיָּמָד מִשַּׁעַר אֶל-שַׁעַר, מֵאָה אַמָּה.
 כד וַיּוֹלִכֵנִי דֶּרֶךְ הַדָּרוֹם, וְהִנֵּה-שַׁעַר דֶּרֶךְ הַדָּרוֹם; וּמָדַד אֵילָו וְאֵילַמָּו, כַּמִּדּוֹת הָאֵלֶּה.
 כה וְחַלּוֹנִים לוֹ וּלְאֵילַמָּו סָבִיב סָבִיב, כְּהַחַלֹּנוֹת הָאֵלֶּה:  חֲמִשִּׁים אַמָּה, אֹרֶךְ, וְרֹחַב, חָמֵשׁ וְעֶשְׂרִים אַמָּה.
 כו וּמַעֲלוֹת שִׁבְעָה עֹלוֹתָו, וְאֵלַמָּו לִפְנֵיהֶם; וְתִמֹרִים לוֹ, אֶחָד מִפּוֹ וְאֶחָד מִפּוֹ–אֶל-אֵילָו.
 כז וְשַׁעַר לֶחָצֵר הַפְּנִימִי, דֶּרֶךְ הַדָּרוֹם; וַיָּמָד מִשַּׁעַר אֶל-הַשַּׁעַר דֶּרֶךְ הַדָּרוֹם, מֵאָה אַמּוֹת.
כח וַיְבִיאֵנִי אֶל-חָצֵר הַפְּנִימִי, בְּשַׁעַר הַדָּרוֹם; וַיָּמָד אֶת-הַשַּׁעַר הַדָּרוֹם, כַּמִּדּוֹת הָאֵלֶּה.
  כט וְתָאָו וְאֵילָו וְאֵלַמָּו, כַּמִּדּוֹת הָאֵלֶּה, וְחַלּוֹנוֹת לוֹ וּלְאֵלַמָּו, סָבִיב סָבִיב–חֲמִשִּׁים אַמָּה, אֹרֶךְ, וְרֹחַב, עֶשְׂרִים וְחָמֵשׁ אַמּוֹת.
ל וְאֵלַמּוֹת, סָבִיב סָבִיב–אֹרֶךְ, חָמֵשׁ וְעֶשְׂרִים אַמָּה, וְרֹחַב, חָמֵשׁ אַמּוֹת.
לא וְאֵלַמָּו, אֶל-חָצֵר הַחִצוֹנָה, וְתִמֹרִים, אֶל-אֵילָו; וּמַעֲלוֹת שְׁמוֹנֶה, מַעֲלָו.
 לב וַיְבִיאֵנִי אֶל-הֶחָצֵר הַפְּנִימִי, דֶּרֶךְ הַקָּדִים; וַיָּמָד אֶת-הַשַּׁעַר, כַּמִּדּוֹת הָאֵלֶּה.
  לג וְתָאָו וְאֵלָו וְאֵלַמָּו, כַּמִּדּוֹת הָאֵלֶּה, וְחַלּוֹנוֹת לוֹ וּלְאֵלַמָּו, סָבִיב סָבִיב:  אֹרֶךְ, חֲמִשִּׁים אַמָּה, וְרֹחַב, חָמֵשׁ וְעֶשְׂרִים אַמָּה.
לד וְאֵלַמָּו, לֶחָצֵר הַחִיצוֹנָה, וְתִמֹרִים אֶל-אֵלָו, מִפּוֹ וּמִפּוֹ; וּשְׁמֹנֶה מַעֲלוֹת, מַעֲלָו.
לה וַיְבִיאֵנִי, אֶל-שַׁעַר הַצָּפוֹן; וּמָדַד, כַּמִּדּוֹת הָאֵלֶּה.
 לו תָּאָו אֵלָו וְאֵלַמָּו, וְחַלּוֹנוֹת לוֹ סָבִיב סָבִיב:  אֹרֶךְ, חֲמִשִּׁים אַמָּה, וְרֹחַב, חָמֵשׁ וְעֶשְׂרִים אַמָּה.
 לז וְאֵילָו, לֶחָצֵר הַחִיצוֹנָה, וְתִמֹרִים אֶל-אֵילָו, מִפּוֹ וּמִפּוֹ; וּשְׁמֹנֶה מַעֲלוֹת, מַעֲלָו.
 לח וְלִשְׁכָּה וּפִתְחָהּ, בְּאֵילִים הַשְּׁעָרִים; שָׁם, יָדִיחוּ אֶת-הָעֹלָה.
 לט וּבְאֻלָם הַשַּׁעַר, שְׁנַיִם שֻׁלְחָנוֹת מִפּוֹ, וּשְׁנַיִם שֻׁלְחָנוֹת, מִפֹּה–לִשְׁחוֹט אֲלֵיהֶם הָעוֹלָה, וְהַחַטָּאת וְהָאָשָׁם.
  מ וְאֶל-הַכָּתֵף מִחוּצָה, לָעוֹלֶה לְפֶתַח הַשַּׁעַר הַצָּפוֹנָה, שְׁנַיִם, שֻׁלְחָנוֹת; וְאֶל-הַכָּתֵף הָאַחֶרֶת, אֲשֶׁר לְאֻלָם הַשַּׁעַר, שְׁנַיִם, שֻׁלְחָנוֹת.
מא אַרְבָּעָה שֻׁלְחָנוֹת מִפֹּה, וְאַרְבָּעָה שֻׁלְחָנוֹת מִפֹּה–לְכֶתֶף הַשָּׁעַר:  שְׁמוֹנָה שֻׁלְחָנוֹת, אֲלֵיהֶם יִשְׁחָטוּ.
  מב וְאַרְבָּעָה שֻׁלְחָנוֹת לָעוֹלָה אַבְנֵי גָזִית, אֹרֶךְ אַמָּה אַחַת וָחֵצִי וְרֹחַב אַמָּה אַחַת וָחֵצִי, וְגֹבַהּ, אַמָּה אֶחָת; אֲלֵיהֶם, וְיַנִּיחוּ אֶת-הַכֵּלִים אֲשֶׁר יִשְׁחֲטוּ אֶת-הָעוֹלָה בָּם–וְהַזָּבַח.
 מג וְהַשְׁפַתַּיִם, טֹפַח אֶחָד מוּכָנִים בַּבַּיִת–סָבִיב סָבִיב; וְאֶל-הַשֻּׁלְחָנוֹת, בְּשַׂר הַקָּרְבָן.
  מד וּמִחוּצָה לַשַּׁעַר הַפְּנִימִי לִשְׁכוֹת שָׁרִים, בֶּחָצֵר הַפְּנִימִי אֲשֶׁר אֶל-כֶּתֶף שַׁעַר הַצָּפוֹן, וּפְנֵיהֶם, דֶּרֶךְ הַדָּרוֹם; אֶחָד, אֶל-כֶּתֶף שַׁעַר הַקָּדִים, פְּנֵי, דֶּרֶךְ הַצָּפֹן.
 מה וַיְדַבֵּר, אֵלָי:  זֹה הַלִּשְׁכָּה, אֲשֶׁר פָּנֶיהָ דֶּרֶךְ הַדָּרוֹם, לַכֹּהֲנִים, שֹׁמְרֵי מִשְׁמֶרֶת הַבָּיִת.
  מו וְהַלִּשְׁכָּה, אֲשֶׁר פָּנֶיהָ דֶּרֶךְ הַצָּפוֹן, לַכֹּהֲנִים, שֹׁמְרֵי מִשְׁמֶרֶת הַמִּזְבֵּחַ:  הֵמָּה בְנֵי-צָדוֹק, הַקְּרֵבִים מִבְּנֵי-לֵוִי אֶל-יְהוָה–לְשָׁרְתוֹ.
  מז וַיָּמָד אֶת-הֶחָצֵר אֹרֶךְ מֵאָה אַמָּה, וְרֹחַב מֵאָה אַמָּה–מְרֻבָּעַת; וְהַמִּזְבֵּחַ, לִפְנֵי הַבָּיִת.
מח וַיְבִאֵנִי, אֶל-אֻלָם הַבַּיִת, וַיָּמָד אֵל אֻלָם, חָמֵשׁ אַמּוֹת מִפֹּה וְחָמֵשׁ אַמּוֹת מִפֹּה; וְרֹחַב הַשַּׁעַר–שָׁלֹשׁ אַמּוֹת מִפּוֹ, וְשָׁלֹשׁ אַמּוֹת מִפּוֹ.
 מט אֹרֶךְ הָאֻלָם עֶשְׂרִים אַמָּה, וְרֹחַב עַשְׁתֵּי עֶשְׂרֵה אַמָּה, וּבַמַּעֲלוֹת, אֲשֶׁר יַעֲלוּ אֵלָיו; וְעַמֻּדִים, אֶל-הָאֵילִים, אֶחָד מִפֹּה, וְאֶחָד מִפֹּה.

 

Le rôle de la Rabbanit Haya Mouchka durant l’emprisonnement de son père, le Rabbi précédent

Le rôle de la Rabbanit Haya Mouchka durant l’emprisonnement de son père, le Rabbi précédent

 

 

Pour marquer les 91 années de la libération du Rabbi précédent, de la prison en Russie soviétique, un nouveau livre fournit des détails inconnus sur le rôle joué par la Rabbanit Haya Mouchka pendant sa détention.

« Early Years », le livre de Rav Barouh Oberlander et de Rav Elkana Shmotkin, présente une foule de documents relatifs aux événements entourant cet événement historique. Ces manuscrits et documents récemment publiés comprennent :

– Une procuration de 1924 signée par le Rabbi précédent, attribuant à la Rabbanit Haya Mouchka l’autorité de le représenter et de « recevoir des sommes à mon poste de la banque nationale, y compris ses branches et divisions, des particuliers et des organisations et du télégraphe Stations. Les lettres concernant les finances, les assurances et le courrier, à la fois fondamentales et précieuses, ainsi que les transferts en espèces arrivant à mon nom (devraient être renvoyés à elle) » (p. 171, 221).

Cette autorisation, qui s’étend sur trois ans, est particulièrement remarquable car, malgré le fait que le Rabbi précédent avait une fille plus âgée à l’époque, qui était déjà mariée, et malgré la menace d’incarcération qui pesait sur lui, il a choisi de confier ses affaires à sa seconde fille célibataire, la Rabbanit Haya Mouchka.

Le Rabbi précédent a finalement été emprisonné et, après une série d’événements, condamné à l’exil dans la ville lointaine de Kostroma au nord-est de Moscou. Il a de nouveau choisi sa seconde fille pour un rôle central, celui de l’accompagner en exil.

Le livre présente également une lettre du Rav Zalman Duchman, qui était présent dans la maison du Rabbi précédent, à Leningrad à l’époque. Cette lettre fascinante indique l’explication du Rabbi précédent pour le choix de la Rabbanit Haya Mouchka pour ce rôle (p. 204): « la sœur aînée était trop vive, la plus jeune trop calme, mais la seconde convenait parfaitement à cette tâche ».
 
Couvrant les événements entourant l’histoire de la libération du Rabbi précédent le 12 Tamouz (pp. 185 à 206), le livre présente de nombreux documents détaillant les actions du futur mari de la Rabbanit Haya Mouchka, le Rabbi, pendant l’emprisonnement du Rabbi précédent, ses efforts considérables pour libérer son futur beau-père.