La prise de risque et l’action sont au cœur de la réussite, nous enseigne ce texte inspiré de la sagesse juive. À travers l’histoire biblique de la traversée de la mer Rouge et les enseignements du Rabbi de Loubavitch, nous découvrons que le succès, qu’il soit personnel ou professionnel, nécessite un acte de foi et d’initiative. Au-delà de la simple attente passive d’un miracle, c’est dans la combinaison de l’effort humain et de la providence divine que réside la clé de l’accomplissement.

La vie nous oblige à prendre des risques et à saisir les opportunités qui nous attendent. Si nous voulions tout savoir à l’avance, que resterait-il pour la foi ?

Nos sages ont dit que trois choses sont difficiles pour D.ieu : « Faire des unions est aussi difficile que la séparation de la mer Rouge » et « Assurer la subsistance de l’homme est aussi difficile que la séparation de la mer Rouge ».

Il était difficile pour D.ieu de séparer les eaux de la mer, et il continue d’être difficile, pour ainsi dire, d’unir un homme à sa femme et de diriger une personne vers son gagne-pain.

La question se pose : comment peut-on attribuer une difficulté à D.ieu ? N’a-t-il pas créé l’univers entier en six jours courts, de l’homme aux oiseaux du ciel, des créatures terrestres au soleil et à la lune ?

Et si quelque chose Lui est difficile, pourquoi précisément ces trois tâches – la séparation de la mer, trouver un conjoint et la subsistance – et non des créations plus complexes comme la création des étoiles ou la formation de poux plus petits qu’un grain d’orge lors de la troisième plaie en Égypte ?

Le secret de l’effort

Le Rabbi de Loubavitch écrit une explication précise et pleine de sagesse (Igrot Kodesh 8/276). La difficulté réside dans le fait d’amener les gens à sauter à l’eau, par foi dans les opportunités qui se présentent à eux.

Tout un peuple se tenait devant la mer et entendit l’ordre clair : « Parle aux enfants d’Israël pour qu’ils avancent ». Avancez vers le Mont Sinaï et ne perdez pas de temps en chemin. Mais tous restèrent figés sur place. Ils reculèrent devant les eaux puissantes qui déferlaient devant leurs yeux et choisirent l’évitement, un comportement passif.

Jusqu’à ce qu’un homme courageux sorte de la foule et saute. Nahshon ben Aminadav, prince de la tribu de Juda, courut en avant, et alors l’impensable se produisit : la mer se fendit et s’ouvrit devant Israël.

Il en va de même pour trouver un conjoint et sa subsistance. D.ieu agit pour nous apporter ce dont nous avons besoin. Il envoie notre moitié pour nous rencontrer, Il envoie des offres d’emploi dans notre boîte mail, mais nous restons figés et choisissons l’évitement. Nous craignons l’inconnu et préférons attendre qu’un miracle nous arrive.

Mais dans la vie, il faut prendre des risques et sauter à l’eau. Car la vie est un partenariat entre l’homme et D.ieu : l’homme fait tout ce qui dépend de lui, et alors D.ieu accorde de Son infinie bonté, plusieurs fois plus que les efforts limités de l’homme.

Les anciens écrivent des choses profondes : « L’effort est nécessaire – mais pas suffisant ». L’homme a l’obligation halakhique de faire tout ce qui dépend de lui pour réussir, mais l’effort n’apporte pas le succès. Il ne cause pas le résultat, il n’est qu’un récipient pour la bénédiction qui descend d’en haut.

C’est pourquoi il n’y a pas de lien entre la mesure de l’effort et la mesure du succès. Le fait que l’information disponible à l’homme soit limitée ne limite pas l’aide divine. Dans la mesure où l’homme fait tout ce qui dépend de lui pour réussir – il a créé le récipient nécessaire pour la pluie qui tombe d’en haut, qui sera sans commune mesure avec la taille limitée du récipient en bas.

Le doigt de D.ieu

Le Rabbi en a donné un exemple avec l’histoire de Rabbi Hanina ben Dossa :

À l’époque du Second Temple, tous les habitants de la ville se rassemblèrent avec enthousiasme, portant des offrandes votives pour monter à Jérusalem. Rabbi Hanina, qui était très pauvre, désirait apporter quelque chose au Temple et ne pas monter les mains vides, mais il n’avait pas un sou. Il trouva une pierre qui ne coûtait rien, la nettoya, la tailla et la polit en l’honneur du Temple.

Mais comment monterait-il cette lourde pierre à Jérusalem ? Les porteurs demandaient beaucoup d’argent et il était à nouveau bloqué. Soudain apparurent cinq hommes, qui étaient des anges envoyés d’en haut, et proposèrent de monter la pierre contre un petit paiement qu’il avait sur lui. Mais ils posèrent une condition : Rabbi Hanina devait mettre son doigt sous la pierre et les aider à porter le fardeau. Rabbi Hanina mit son doigt et en un instant se retrouva à Jérusalem, et les porteurs disparurent comme s’ils n’avaient jamais existé.

À quoi servait de mettre le doigt qui ne pouvait pas porter le fardeau ? Le Rabbi écrit (Igrot Kodesh 6/356) : « De là nous apprenons que l’homme doit commencer le travail, même si selon la logique humaine il ne voit pas comment la chose pourra se réaliser, et s’il le fait sincèrement – il réussit ». L’homme doit tendre son petit doigt, et après qu’il a fait sa part, D.ieu complète le reste pour le bien et la bénédiction.