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« ביקש יעקב לישב בשלוה » – Jacob voulait vivre en paix » :
la volonté et le plaisir de l’homme soient la volonté et le plaisir de D.ieu.
Vayéschev – Likoutei Si’hot volume 15, Si’ha 2
« ביקש יעקב לישב בשלוה » « Jacob voulait vivre en paix » – il désirait la paix et la sérénité qui viennent du plaisir intrinsèque des commandements. C’est pourquoi « קפץ עליו רוגזו של יוסף » « la tourmente de Joseph s’abattit sur lui » – car la révélation du plaisir intrinsèque se fait à travers le raffinement du niveau le plus bas.
« וישב יעקב בארץ מגורי אביו » « Jacob s’installa dans le pays où son père avait séjourné. » Rashi commente : « Jacob voulait vivre en paix, mais la tourmente de Joseph s’abattit sur lui. Les justes ne se contentent pas de ce qui leur est réservé dans le monde futur, ils veulent aussi vivre en paix dans ce monde. »
Du langage de Rashi, il apparaît que vivre en paix est une chose souhaitable, mais qui n’appartient généralement qu’au monde futur. Cependant, après « רוגזו של יוסף » « la tourmente de Joseph », Jacob atteignit la paix dans ce monde, en Égypte.
L’explication est la suivante : Concernant les commandements, leur récompense est secondaire, car « אין הקב »ה מקפח שכר כל בריה » « D.ieu ne prive aucune créature de sa récompense ». Néanmoins, la récompense est liée au commandement, car par sa récompense nous connaissons son essence. Les commandements sont une volonté qui transcende la raison, mais parfois cette volonté se revêt de raison.
Cela vient du fait que la volonté divine est que le bien des commandements soit ressenti à chaque niveau, c’est pourquoi le commandement vient avec une récompense et une raison. Mais l’essence du bien, le plaisir intrinsèque des commandements, ne se révélera que dans le futur. Il y a de grands justes qui méritent de « עולמך תראה בחייך » « voir ton monde de ton vivant », pour qui le plaisir intrinsèque des commandements se révèle dans ce monde.
Mais pour ressentir le plaisir intrinsèque, il faut
(a) être dans un état d’annulation totale
(b) et que la volonté et le plaisir de l’homme soient la Volonté et le Plaisir de D.ieu.
C’est le sens de « שלום רב לאוהבי תורתך » « Grande paix à ceux qui aiment Ta Torah » – à travers « אוהבי תורתך » « ceux qui aiment Ta Torah », où « Torah » représente l’annulation totale de « ma langue proclamera Ta parole », et l’amour de la Torah parce qu’elle est le plaisir divin – « Ta Torah », se produit une « grande paix », l’extension de la paix qui est le raffinement en tout lieu et même chez les érudits, révélant en eux la véritable paix de la Torah qui est enracinée dans l’essence divine et peut donc unir divinité et monde.
C’est pourquoi « ביקש יעקב לישב בשלוה » « Jacob voulait vivre en paix » – il désirait la paix et la sérénité qui se révèle dans le raffinement du niveau le plus bas (car c’est là que se révèle le plaisir intrinsèque qui peut se manifester partout). Mais il ne put y parvenir qu’après « רוגזו של יוסף » « la tourmente de Joseph », qui représente l’ultime descente par laquelle se fait précisément le raffinement du niveau le plus bas.
La France et la Marseillaise (Vayechev 5752)
La possibilité de transformer le profane en sacré s’illustre remarquablement dans l’histoire de la Marseillaise. Les hassidim prirent cet hymne révolutionnaire et le transformèrent en nigoun sacré, y intégrant les paroles « HaAderet VeHaEmunah » (La Majesté et la Foi). Cette métamorphose démontre comment la sainteté peut être révélée même dans les expressions culturelles apparemment les plus éloignées du divin.
La reconnaissance des miracles quotidiens joue un rôle essentiel dans ce processus de transformation spirituelle. Particulièrement durant Hanoucca, période dédiée à la publication du miracle, chaque juif est appelé à percevoir et proclamer les interventions divines dans sa vie. Cette gratitude et cette reconnaissance constituent des éléments essentiels pour hâter la rédemption finale.
La véritable paix, enseignent les maîtres hassidiques, ne réside pas dans l’absence de conflit mais dans la capacité à unifier les opposés, à révéler la présence divine dans chaque aspect de l’existence. L’accomplissement des Mitsvot avec une conscience profonde de leur source divine, la transformation du mondain en sacré, et la reconnaissance des miracles quotidiens constituent les étapes de cette élévation spirituelle menant à la rédemption messianique.