Léa a gardé dans son cœur la raison du nom de Dina et n’a pas pensé à l’immortaliser publiquement dans le nom de sa fille. La discussion révèle et humilie Rachel, montrant qu’elle était destinée à n’avoir qu’un seul fils – si ce n’était le jugement que Léa a fait elle-même et le « transfert » du bébé à sa sœur.

Torat Menachem 66/255, Biourim sur Pirkei Avot 1/278

Quand la Torah explique le nom de chacune des tribus, elle est attentive à expliquer le nom de chacun. Ruben, « car l’Éternel a vu ma misère car maintenant mon mari m’aimera », Siméon « car l’Éternel a entendu que je suis détestée », et ainsi de suite pour tous les enfants de Léa.

À une exception près :

Dina. La Torah raconte sa naissance (30:21) : « Et après elle enfanta une fille et appela son nom Dina » sans explication pourquoi ‘Dina’ et non un autre nom.

L’étonnement est d’autant plus grand à la lumière des paroles de nos Sages qui révèlent la signification du nom ‘Dina’, et Rashi cite :

« Nos Sages ont expliqué que Léa a jugé elle-même : Si celui-ci est un garçon, ma sœur Rachel ne sera même pas comme l’une des servantes. Elle a prié pour lui et il fut transformé en fille. »

Le nom ‘Dina’ exprime une profonde compassion de Léa pour sa sœur. Quand Léa a commencé sa grossesse, elle a senti que c’était à nouveau un garçon, un septième fils qui viendrait nécessairement aux dépens de sa sœur Rachel qui serait contrainte de se contenter d’un seul enfant, moins même que les servantes. Elle a donc jugé et demandé à Dieu que le fils dans son ventre devienne une fille, et ainsi fut-il.

Pourquoi la Torah ne souligne-t-elle pas le renoncement et la fraternité merveilleuse contenus dans le nom de Dina ?

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Je vais traduire l’article « Le secret de Léa » en entier sans interruption :

Le secret de Léa nous a laissé un code

L’explication est que Léa a gardé dans son cœur la raison du nom de Dina et n’a pas pensé à l’immortaliser publiquement dans le nom de sa fille. En effet, la discussion révèle et humilie Rachel, montrant qu’elle était destinée à n’avoir qu’un seul fils – si ce n’était le jugement que Léa a fait elle-même et le « transfert » du bébé à sa sœur.

C’est pourquoi Rashi est précis en écrivant que « Léa a jugé elle-même », et non comme dit précédemment pour les autres enfants « car elle a dit ‘L’Éternel a vu ma misère' ». Léa n’a partagé avec personne la tempête émotionnelle qui a accompagné la naissance de Dina, elle n’y a réfléchi qu’entre elle et elle-même. Ce sont nos Sages qui nous ont révélé le secret des milliers d’années plus tard.

Nous apprenons ici le secret du véritable don : un don qui préserve la dignité du receveur. Il ne donne pas seulement du matériel physique, mais surtout de la dignité spirituelle. Il n’est pas seulement donneur de choses physiques mais surtout de dignité spirituelle.

Comme le dit la Mishna dans le traité Avot (5:10) : « Celui qui dit… le mien est à toi et le tien est à toi – est un hassid (pieux) ». Le hassid ouvre sa porte au pauvre et disperse tout ce qu’il a. C’est étonnant : c’est un hassid fou ! Quelqu’un qui distribue tous ses biens deviendra lui-même un pauvre qui devra mendier. Et nos Sages nous ont ordonné ailleurs : « Celui qui dépense ne doit pas dépenser plus d’un cinquième » !

L’explication nécessite une attention aux mots de la Mishna, « Celui qui dit… le mien est à toi… est un hassid ». L’intention n’est pas un don matériel mais un don spirituel. Le hassid ne donne pas tout son argent, mais tout son cœur. Il donne le sentiment que tout revient au pauvre de droit et avec joie. Il agit par partenariat et attention, et dit : tout va bien, je ne mérite aucun remerciement. J’ai fait la bonne chose, et demain tu recevras ton opportunité et tu feras la bonne chose toi aussi.

C’est un don plus important que l’argent : l’argent donne la subsistance mais la dignité donne la vie. L’argent maintient le pauvre pour les heures proches, mais la dignité le relève et lui donne de l’espoir.