La Souccah est illuminée par un niveau de sainteté extrêmement élevé, aussi, le Rabbi Dov-Ber, troisième Rabbi de Loubavitch, demanda un jour à ses Hassidim: ‘Comment vous est-il possible de dormir dans Makifim de Binah ?’ Le Rabbi exprimait son étonnement devant le fait que ses Hassidim puissent dormir dans la Souccah, faisant référence au verset (Béréchit, 28, 16) : ‘Voici, D.ieu se trouve dans ce lieu et je ne le savais pas’, et Rachi de commenter : ‘Si j’avais su, je n’aurais pas dormi dans un lieu si sacré’

Un ‘Hassid rapporta qu’il rencontra le Rabbi, il y a bien des années de cela lorsque le Rabbi habitait à Paris. Le Rabbi l’avait invité à manger avec lui dans sa Souccah, et le ‘Hassid bien qu’il fût très intimidé accepta son invitation. Le ‘Hassid raconta que lorsqu’il se trouva assis sous le toit de la Souccah du Rabbi et qu’il écoutait avec attention le Rabbi qui lui parlait, il eut l’impression que les parois de la Souccah s’agrandissaient. Plus le Rabbi racontait, plus le toit de la Souccah
s’élevait un peu plus haut vers le ciel, et plus la Souccah s’élargissait…

Ces deux histoires nous font prendre conscience, d’une part, de la grandeur des dévoilements divins pendant les fêtes de Souccot, et d’autre part, du fait que c’est par l’intermédiaire des Bergers d’Israël que nous pouvons intégrer de manière profonde tous ces dévoilements.

Le Rabbi Yossef-Itzhak nous a enseigné que sept invités ‘hassidiques se joignent aux sept invités que sont Avraham, Itzhak, Yaacov, Moché, Aaron, Yossef et le Roi David. Ces sept invités ‘hassidiques sont le Baal Chem Tov, le Maguid de Mèzeritch, l’Admour Hazaken, l’Admour Haemtsaeï, le Tséma’h-Tsédek, le Rabbi Maharach, le Rabbi Rachab.

Les Invités viennent ensemble dans la Souccah chaque jour de la fête, cependant l’influence de l’un d’entre-eux est particulièrement dominante l’un de ces jours et ses qualités particulières nous enseignent des leçons à appliquer dans notre service de D.ieu. Au début de son ouvrage intitulé Bé Chaa ché Hikdimou le Rabbi Rachab nous enseigne que de façon générale le niveau de Kéter correspond à la Volonté de D.ieu de créer les mondes.

Mis à part cette définition, le Rabbi rapporte ici que Rabbi Moshé Cordovéro définit le niveau de Kéter comme étant lié à l’Attente. Rabbi Moshé Cordovéro donne l’exemple d’une personne qui, pendant son étude de la Torah, ne parvient pas à saisir la profondeur d’un concept divin élevé. Dans un tel cas, les Sages de la Torah conseillent à cette personne d’interrompre son étude et d’attendre un certain temps. Le temps, qu’avec l’aide de D.ieu, le sens profond du concept se dévoile à son esprit.

Plus encore que cela, le Rabbi Rachab ajoute que dans de nombreux endroits les Sages de la Torah mentionnent le rapport qui existe entre le niveau de Kéter et celui du Silence. Dans le Traité Ména’hot (29b) par exemple, il est raconté que lorsque Moché vit la fin tragique de Rabbi Akiba, il s’exclama devant L’Eternel : Est-ce la Torah ? Et est-ce là son salaire ? Et D.ieu lui répondit : Silence ! Ce sont là mes desseins !

A ce sujet, dans le Likouteï Torah (Bé’houkotaï) l’Admour Hazaken nous enseigne que la meilleure attitude à adopter lorsque nous nous trouvons dans une situation qui dépasse notre entendement est de nous taire. Le Rabbi Rachab rapporte encore que Rachi souligne que le niveau de ‘Kéter’ est celui de l’Espoir, et à la lumière de toutes ces explications, le Rabbi Rachab nous enseigne que le niveau de Kéter, bien qu’il dépasse totalement notre entendement ne demeure pas pour autant totalement inaccessible à celui qui sait attendre et espérer. Or, ce principe est applicable à tous les Maîtres de ‘Habad.

Effectivement, Rabbi Yossef-Itz’hak dans le deuxième chapitre de son ouvrage intitulé Likouteï-Dibbourim écrit au sujet de son père le Rabbi Rachab que ‘l’intellect et les sentiments du Rabbi en leur Essence échappent à notre perception et à notre compréhension. Pour ce qui nous concerne, il est dit, à ce propos (‘Haguiga, 13a) : ‘ne recherche pas ce qui t’est inaccessible, n’examine pas ce qui t’est caché.

En revanche, ce que nous pouvons percevoir et comprendre, au moins jusqu’à un certain point, c’est son action. On peut donc observer le comportement du Rabbi avec ses disciples, avec ses Hassidim, avec les simples Juifs. En chaque attitude, en chaque mot d’Iguéret-Ha-Kodech, les lettres dans lesquelles il commente le sens de la prière, le service de D.ieu profond qu’elle implique, la sévère mise en garde de ne pas parler pendant la prière, en chaque directive permettant d’acquérir des traits de caractère favorables, est cachée une part de l’Essence, une part de Vie’.

Ainsi, d’une part ‘l’intellect et les sentiments du Rabbi en leur Essence échappent à notre compréhension’, mais d’autre part ‘nous pouvons percevoir et comprendre, au moins jusqu’à un certain point, son action’. Ce propos concorde avec la définition de Kéter du Rabbi Rachab d’après laquelle le niveau de Kéter ‘dépasse l’entendement de l’homme sans demeurer pour autant inaccessible à celui qui sait attendre et espérer’. De fait, nos espoirs et nos attentes doivent avoir pour but de percevoir et de comprendre les actions du Rabbi, car bien que ‘l’intellect et sentiments du Rabbi en leur Essence échappent à notre perception, son action demeure accessible à notre compréhension’.

Le fait que ‘l’intellect et les sentiments du Rabbi en leur Essence échappent à notre compréhension’ exprime l’attribut de Royauté du Rabbi. La distance qui sépare le Roi de son peuple provient du fait que le Rabbi est lui-même l’intermédiaire entre le Saint béni-soit-Il et l’Assemblée d’Israël. Aussi, le Rabbi nous fait remarquer, comme il a été dit précédemment, que la date d’anniversaire du Rabbi Rachab évoque justement le niveau de Kéter. De même que Kéter est définie comme la Couronne qui surplombe l’enchaînement des mondes, le Rabbi Rachab coiffe l’Assemblée d’Israël.

Généralement, la ‘Hassidout définit Kéter en disant qu’elle établit le lien entre l’Essence divine et les mondes. En d’autres termes, Kéter permet le passage entre l’Essence, qui est au-delà de tous les dévoilements, et notre monde limité par l’espace et par le temps. Cependant dans son livre ‘Bé chaa che hikdimou’ le Rabbi Rachab nous enseigne que plus précisément c’est l’attribut de ‘Ho’hma- stima de Kéter (‘la Sagesse cachée’) qui établit cette liaison.

D’après cet enseignement, il est plus audacieux de parler d’une similitude entre le Rabbi et le niveau de la ‘Sagesse cachée’. Par exemple, dans le Likouteï-Dibbourim, Rabbi Yossef-Itz’hak déclare que ‘le Rabbi procède de l’Essence’. Cette déclaration souligne que le Rabbi a la capacite de dévoiler l’Essence de la Torah et l’Essence de l’âme d’Israël. Dans son ouvrage intitulé ‘Iniana chel Torat-ha-Hassidout’, le Rabbi nous enseigne que la ‘Hassidout a le pouvoir d’insuffler à chacun une vitalité nouvelle.

Le Rabbi attire toujours notre attention sur le fait que l’Essence divine Se dévoile précisément dans ce monde inférieur qui est matériel et limité. D’une certaine façon, le dévoilement des ‘Makifim de Binah’ dans la Soucca s’accorde à ce principe. Le toit de la Soucca (le ‘S’har’) est telle une Couronne qui coiffe les quatre simples parois qui délimitent l’espace de la Soucca, à l’exemple de la Kéter, la Couronne qui surplombe l’enchaînement des mondes. Le dévoilement de ces très hautes lumières a pour effet que ‘le ‘Hassid raconta que lorsqu’il se trouva assis sous le toit de la Souccah du Rabbi et qu’il écoutait avec attention le Rabbi qui lui parlait, il eut l’impression que les parois de la Souccah s’agrandissaient’.

Ce Chabbat, pendant la prière de Min’ha nous lirons avec l’aide de D.ieu le début de la Bénédiction de Moché aux enfants d’Israël : ‘Vé Zot ha Brérakha’, ‘Et voici la Bénédiction par laquelle a béni Moché, l’homme de D.ieu, les enfants d’Israël’.

Chaque tribu a reçu une Bénédiction particulière. Réuven fut béni afin qu’il vive dans ce monde et qu’il ne meure pas dans le monde futur. Yéhoudah fut béni pour qu’il retrouve son peuple en paix au retour de la guerre. Lévi fut béni pour enseigner les Lois de l’Eternel. La Bénédiction de Benjamin fut dans la construction du Temple, celle de Yossef dans la terre (‘Avec les délices des récoltes du soleil’), celle de Zévouloun pour le commerce, celle d »Issa’har pour l’étude de la Torah. Chacune des 12 tribus d’Israël reçut de Moché une Bénédiction particulière.

Par ailleurs, à l’occasion de la nouvelle année, le 4 Tichri 5750 (le 3 octobre 1989), le Rabbi bénit les enfants d’Israël en ces termes :

‘Ce que nous avons dit au début de la réunion incluait tous les juifs, en particulier que ce soit une année bonne et douce et que nous soyons tous signés et scellés pour le bien, que ce soit une année de lumière, une année de Bénédiction, une année de grandeur, une année d’abondance, une année de majesté, une année de splendeur, une année de bonne réunion, une année de grands mérites de bonne et longue vie avec un bien clair et tangible, une année de connaissance profonde en particulier dans le sens profond de la Torah, une année de subsistance, une année d’étude avec un grand succès, une année élevée en toutes choses, une année de miracles ouverts, une année d’aide divine et de bons signes, une année de force et de splendeur, une année de délivrance, une année de charité, une année où on est redressé, quand D.ieu nous conduira la tête haute sur notre terre immédiatement, une année de bonne volonté dans la pratique des Mitsvot et l’étude de la Torah, accomplissant la parole de la Michnah: ‘Fais de la Volonté de D.ieu ta volonté’, une année de grande joie, une année de salut, une année de prière, une année de louange et une année de repentance avec le plus haut degré de retour, et alors comme la Torah le promet: ‘Les juifs retourneront à D.ieu et ils seront immédiatement délivrés’ avec la délivrance véritable et complète par Machia’h immédiatement’ .

La Bénédiction de Moché et celle du Rabbi sont toutes les deux adressées aux enfants d’Israël, cependant une chose les différencie tout particulièrement. La Bénédiction de Moché, bien qu’elle soit appelée par la Torah : ‘La Bénédiction’, est elle-même composée par 12 Bénédictions. A l’opposé, la Bénédiction du Rabbi est la même pour tous les enfants d’Israël. Le Rabbi ne fait donc aucune différence, et il bénit chaque juif de la même Bénédiction. Or, c’est précisément cela la qualité de ‘l’Essence’. ‘L’Essence’ induit l’idée d’absolu et d’unité non-composite : ‘L’Essence elle-même est au-delà de tout nom’. Aussi, nous pouvons dire que la Bra’ha du Rabbi représente l’Essence même de toutes les Bra’hot. Elle transcende et vivifie toutes les Bénédictions. La Bénédiction du Rabbi ne revêt aucun aspect particulier, elle est illimitée.

Puisse chaque Juif recevoir la Bra’ha du Rabbi de manière profonde afin de faire tout ce qui est en son pouvoir pour provoquer le dévoilement de notre Juste Machia’h dès-à-présent, avec l’aide de D.ieu.