L’individu qui avait provoqué l’indignation en arborant un t-shirt à message antisémite dans le métro parisien s’est rendu aux autorités. Cette affaire intervient dans un contexte de forte hausse des actes antisémites en France.
C’est l’épilogue d’une affaire qui a secoué la capitale cette semaine. L’homme de 28 ans, photographié lundi dans le métro parisien vêtu d’un t-shirt portant l’inscription « anti-juif », s’est présenté de lui-même dans un commissariat parisien. Placé en garde à vue, il a fait l’objet d’une expertise psychiatrique qui n’a révélé aucune anomalie, selon les sources policières.
« La procédure suit son cours », indique une source proche du dossier. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour incitation à la haine raciale, un délit passible d’une peine d’un an d’emprisonnement.
Une traque éclair
L’affaire a débuté lundi après-midi, quand une journaliste de RCJ a photographié l’individu dans la ligne 13, à la station Saint-François-Xavier. Le cliché, rapidement relayé sur les réseaux sociaux, a déclenché une vague d’indignation et une mobilisation immédiate des forces de l’ordre.
« Dès que j’ai été informé de ces soupçons antisémites, j’ai immédiatement saisi le parquet de Paris », a déclaré Laurent Nuñez, préfet de police de Paris. Le responsable policier s’est félicité du travail de ses équipes, soulignant que « la pression policière a contraint l’individu à se présenter aux enquêteurs ».
La RATP se constitue partie civile
L’entreprise de transport parisien n’a pas tardé à réagir. « La RATP condamne avec la plus grande fermeté toute forme de racisme et d’antisémitisme », a déclaré un porte-parole. L’opérateur de transport a annoncé avoir déposé plainte et se tenir « à la disposition des forces de l’ordre ».
Un contexte alarmant
Cette affaire s’inscrit dans une tendance préoccupante. Selon les derniers chiffres officiels, les actes antisémites ont bondi de 400% en France sur un an. Le premier semestre 2024 a enregistré 887 incidents, contre 304 sur la même période en 2023.
« Ces chiffres sont alarmants », analyse Sarah Cohen, sociologue spécialiste des discriminations à l’Université Paris-Sorbonne. « Ils témoignent d’une libération inquiétante de la parole antisémite, particulièrement dans les espaces publics. »
Les associations vigilantes
Les associations de lutte contre l’antisémitisme saluent la réactivité des autorités tout en appelant à la vigilance. « Cette interpellation rapide envoie un signal fort », estime Robert Levy, président du Collectif contre l’antisémitisme. « Mais il faut maintenir la pression judiciaire pour que ces actes ne se banalisent pas. »
L’affaire devrait connaître ses suites judiciaires dans les prochaines semaines. En attendant, elle ravive le débat sur la nécessité de renforcer l’arsenal juridique contre les expressions de haine dans l’espace public.