Dans cette lettre, le Rabbi répond aux interrogations d’un ‘Hassid concernant la pratique demander des bénédictions et de mentionner des noms au tombeau des Justes. Avec patience et clarté, le Rabbi explique la signification profonde de cette coutume, abordant les questions de l’âme après la mort, de la relation entre le ‘Hassid et son Rabbi, et de l’intercession des Justes. 

 

Vous m’avez demandé de mentionner votre nom près du tombeau de mon beau-père, le Rabbi et c’est ce que je ferais. Mais, vous dites que vous ne comprenez pas cette pratique. Néanmoins, lorsque vous mangez, buvez ou dormez, je suppose que vous ne réfléchissez pas, au préalable, à l’effet que ceci peut avoir sur votre corps et sur votre âme. Or, vous faites ces actions, bien que vous ne les compreniez pas. Il peut donc en être de même, dans ce domaine.

Vous dites que cette manière d’agir s’apparente à une conversation avec les morts, ce qu’à D.ieu ne plaise, que l’on s’adresse alors à quelqu’un d’autre (que D.ieu ndt), que D.ieu nous en garde. Vous comprenez sans doute que ce n’est nullement le cas. Vous savez que Kalev, fils d’Ifouné, des Sages de la Michna et de la Guemara, des Justes de différentes époques ont agi de la sorte.

Je répondrai brièvement à votre question. Lorsque l’on venait demander une bénédiction au Rabbi (de son vivant ndt), on ne s’adressait pas à lui du fait de la supériorité de son corps, mais bien à cause de l’élévation de son âme. Or, la mort atteint uniquement le corps, car l’âme est éternelle. Celle du Juste, en particulier, ne peut connaître le Guehinom (le purgatoire des âmes) ou la fronde. Pour elle, la mort ne peut donc être qu’une élévation, qu’une ascension vers un stade plus élevé. Mais, ce Juste n’est pas un « mort », ce qu’à D.ieu ne plaise. C’est ce qu’explique le Zohar, tome 3, page 71.

Vous prétendez également que l’on s’adresse à quelqu’un d’autre (que D.ieu ndt). Je vous expliquerai brièvement que ce n’est nullement le cas. En effet,

A) On demande, au Juste, dans sa grande perfection, d’intercéder en faveur de celui qui le sollicite auprès du Roi, Roi des rois, le Saint béni soit-Il.

B) Il fait aussi introduire un autre point. Chaque ‘Hassid, attaché au Rabbi, possède une âme qui est une parcelle de celle du Juste, laquelle possède un caractère collectif, est comparée à la tête par rapport à toutes ces âmes individuelles, comme le dit le second chapitre du Tanya. Chaque membre du corps reçoit sa vitalité de l’âme. Mais, celle-ci se révèle tout d’abord dans le cerveau et dans la tête. C’est ensuite seulement qu’elle véhicule à chaque membre la vitalité dont il a besoin.

Or, il en est de même pour la relation entre un ‘Hassid et son Rabbi. La tête, qui est saine et forte, possède la vitalité qui convient à chaque membre du corps. Pour que ce dernier soit également sain, il doit s’attacher pleinement à la tête, c’est-à-dire avoir des nerfs qui fonctionnent bien. C’est alors qu’il peut recevoir la vitalité.

De façon générale, c’est en ces termes que l’on peut définir l’attachement d’un ‘Hassid à son Rabbi et c’est de cette manière que celui-ci obtient la satisfaction de tous ses besoins, matériels et spirituels.

Le temps ne me permet pas de développer cette analyse, mais j’ai bon espoir que ce qui a été dit sera suffisant. Si vous vous posez des questions sur ce qui vient d’être dit, vous me les communiquerez et, lorsque je disposerai de temps libre, je m’efforcerai d’y répondre.

Extrait d’une lettre du Rabbi du 17 Elloul 5710

 


Ecrire au Rabbi – Demande de bénédictions