Le concept de « jalousie sainte » ou « jalousie bienveillante », tel qu’expliqué dans la lettre du Rabbi de Loubavitch, nous offre une perspective profonde sur la transformation d’un sentiment souvent perçu comme négatif en une force motrice pour la croissance spirituelle et intellectuelle.
Le Zohar (volume 2, p. 126b) nous éclaire sur le verset « Rachel fut jalouse de sa sœur », révélant une dimension spirituelle de la jalousie. Cette jalousie de Rachel n’était pas une simple envie matérielle, mais une aspiration profonde envers les qualités spirituelles de sa sœur Léa. C’était une « jalousie intellectuelle », tournée vers les bonnes actions et les vertus.
L’Enseignement des Sages
Les Sages du Talmud ont reconnu la valeur de cette forme particulière de jalousie en déclarant que « la jalousie des sages accroît la sagesse » (Baba Batra 22a). Cette maxime nous enseigne que l’émulation positive peut servir de catalyseur pour notre propre développement intellectuel et spirituel.
La Sagesse de Salomon
Le roi Salomon lui-même, dans sa grande sagesse, a orienté cette notion de jalousie vers un objectif noble : « Que ton cœur ne jalouse pas les pécheurs, mais plutôt ceux qui craignent Dieu en tout temps » (Proverbes 23:17). Cette directive nous encourage à rediriger nos sentiments d’envie vers des modèles vertueux.
Application Pratique
Dans sa lettre, le Rabbi transforme ce qui pourrait être perçu comme une faiblesse – la jalousie envers les camarades plus assidus dans l’étude – en une opportunité de croissance spirituelle. Cette approche nous enseigne à :
1. Reconnaître la jalousie comme un potentiel moteur de croissance
2. Canaliser ce sentiment vers des objectifs spirituels positifs
3. S’inspirer des qualités admirables chez les autres pour progresser
4. Transformer l’envie en émulation constructive
La Vision du Or’hot Tzadikim
Le Or’hot Tzadikim, dans son chapitre 14, approfondit cette notion en montrant comment la jalousie, lorsqu’elle est correctement orientée, peut devenir un outil puissant d’élévation spirituelle.
L’Héritage du Tsema’h Tsedek
Dans son ouvrage « Or HaTorah » sur la paracha Vayetse, le Tsema’h Tsedek élabore sur cette conception de la jalousie sainte, soulignant son rôle dans l’ascension spirituelle et l’accomplissement des mitsvot.
Conclusion
La lettre du Rabbi nous enseigne ainsi que la « jalousie intellectuelle » ou « sainte jalousie » n’est pas un défaut à corriger mais une qualité à cultiver lorsqu’elle est dirigée vers des objectifs spirituels et intellectuels nobles. Elle devient alors un puissant moteur d’élévation spirituelle, nous permettant de nous inspirer des vertus d’autrui pour progresser sur notre propre chemin.
Cette compréhension transforme notre perception de la jalousie, nous invitant à l’utiliser comme un outil constructif dans notre quête de développement spirituel, suivant ainsi l’exemple de notre matriarche Rachel.
Source : Lettre 6658
En réponse à votre lettre où vous écrivez souffrir de la “jalousie intellectuelle” – ressentant une certaine jalousie envers vos camarades plus assidus dans l’étude que vous, bien que vous aspiriez vous aussi à étudier la Torah avec constance et application.
Il est étonnant que vous exprimiez cela de cette manière, car en réalité, nos Sages ont enseigné que « la jalousie des sages accroît la sagesse » (Baba Batra 22a). Il est donc évident que vous devriez cultiver cette qualité pour accroître votre assiduité dans l’étude, et, ainsi, réussir davantage dans votre apprentissage.
Il est bien connu que cette qualité de jalousie est fondée sur le verset « Rachel fut jalouse de sa sœur » – une “jalousie intellectuelle” envers ses bonnes actions (Zohar, volume 2, p. 126b ; cf. également “Or’hot Tzadikim”, chapitre 14, et l’ouvrage “Or HaTorah” du Tséma’h Tsédek sur la paracha Vayetse). Le plus sage de tous les hommes, le roi Salomon, a également déclaré : « Que ton cœur ne jalouse pas les pécheurs, mais plutôt ceux qui craignent Dieu en tout temps » (Proverbes 23:17).