Le procès du Premier ministre Benjamin Netanyahu a été reporté dimanche au 24 mai après que le ministre de la Justice, Amir Ohana, a ordonné au milieu de la nuit de déplacer toutes les activités judiciaires vers un « état d’urgence extraordinaire ».

L’ordre d’urgence d’Ohana sera en vigueur pendant 24 heures et devrait être prolongé. Toutes les audiences non urgentes à l’exception des audiences de mise en liberté sous caution et des audiences de la Haute Cour de justice sont reportées en vertu de l’ordonnance.

Les tribunaux de district – le procès de Netanyahu devait s’ouvrir mardi devant le tribunal de district de Jérusalem – ont été inclus dans l’ordonnance et ont conduit le tribunal à prononcer le report.
Le bureau d’Ohana a indiqué que d’autres mesures seraient examinées et prises.

Selon le ministère de la Justice, les sessions judiciaires qui seront autorisées pendant l’exécution de l’ordonnance seront notamment des demandes urgentes de reporter l’évacuation ou la démolition, les expulsions et les arrestations.

Le mouvement des ONG pour un gouvernement de qualité a déposé dimanche matin une pétition pour bloquer le report ainsi qu’une demande pour que le procureur général Avichai Mandelblit gèle l’ordre d’Ohana.
Selon l’ONG, « le ministre Ohana est un ministre intérimaire dans un gouvernement intérimaire qui n’a jamais obtenu la confiance du public ».
Le mouvement a ajouté que « les règlements entrent en conflit avec la loi fondamentale: dignité humaine et liberté, pouvant constituer une violation grave et inconstitutionnelle des droits de l’homme, et n’ont jamais été approuvés par la Knesset ».

Samedi soir, Netanyahu a annoncé que des mesures de lutte contre le terrorisme seraient utilisées pour identifier et suivre les patients potentiels atteints de coronavirus. Ces mesures, permettant aux services de sécurité de l’État de suivre les téléphones des citoyens, ont été condamnées par les politiciens de tous les horizons politiques.

Le bureau de Mandelblit a approuvé le règlement de Netanyahu autorisant le service de sécurité israélien (Shin Bet) à surveiller les citoyens israéliens, « sous réserve de limitations, en particulier concernant la période pendant laquelle ils seraient en vigueur ».

L’ancien ministre de la Défense, le député Moshe « Bogie » Ya’alon (bleu et blanc) a répondu au nouveau règlement de Netanyahu, affirmant sur Twitter que « tous ceux qui nous ont critiqués lorsque nous avons mis en garde contre le fait de devenir [le président turc Tayyip] la Turquie d’Erdogan devraient reconnaître et comprendre l’exploitation cynique de la crise des coronavirus dans l’intérêt personnel d’un prévenu avant le procès.  »

L’ancien ministre de la Justice, le député Ayelet Shaked (Yamina), a tweeté que « la surveillance technologique après les patients atteints de coronavirus est un geste radical et une grave violation de la vie privée, mais elle peut sauver des vies et de l’argent à l’Etat ».