Par le Rav Haïm Mellul

 

Le Mikwé

Vous m’interrogez sur la raison de l’immersion dans un Mikwé, avant la prière. Vous consulterez ce que dit le Siddour de l’Admour Hazaken, avec les commentaires de la ‘Hassidout, à ce sujet.

On peut l’expliquer également selon la partie révélée de la Torah, d’après les propos du Rachba, qui sont cités par le Maguen Avraham, au début du chapitre 4. L’homme qui se réveille, au matin, est, en effet, comparable au Cohen, au prêtre qui s’apprête à commencer son service, dans le Temple et qui doit lui-même se tremper, tout d’abord, dans un Mikwé, comme l’indique la Michna, dans le traité Yoma 30a.

Certes, les Sages, dont la mémoire est une bénédiction, n’en ont pas fait une obligation, comme ils ne l’ont pas fait non plus pour l’immersion instaurée par Ezra, qui est pourtant plus importante. En effet, le plus grand nombre n’aurait pas été en mesure de s’astreindre à cette pratique, comme l’indique le Rambam, au chapitre 4 de ses lois de la prière.

On consultera également, sur ce sujet, le Likouteï Torah, de l’Admour Hazaken, dans la Parchat Tavo, à la page 43a.

(Lettre du Rabbi, Iguerot Kodech, tome 11, page 401)

L’importance de l’immersion rituelle

L’importance de l’immersion rituelle et de la purification spirituelle du corps, réceptacle de la sainteté et propriété du Saint béni soit-Il, est basée sur les propos des premiers et des derniers Sages, desquels nous recevons la vie.
guide des usages ‘hassidiques

L’immersion rituelle permet le passage non seulement de l’impureté à la pureté, mais aussi de la pureté vers une pureté plus haute, puisqu’il existe, en la matière, plusieurs niveaux, plusieurs formes d’élévation. De façon générale, les Sages, dont la mémoire est une bénédiction, en recensent cinq, ainsi qu’il est dit : « celui qui se trempe dans un Mikwé pour la récolte profane reste impur pour la dîme ».

Comme le précise mon beau-père et maître, le Rabbi, dont la mémoire est une bénédiction et dont le mérite nous protègera, les jours de purification rituelle ne sont pas tous identiques. Ainsi, il y a les simples jours de semaine, les jours de lecture de la Torah, soit le lundi et le jeudi, les jours de jeûne, les veilles de Chabbat et de fêtes, la veille de Roch Hachana et de Yom Kippour, le jour du Chabbat et des fêtes.

Le Rambam permet également d’établir l’existence de quelques- uns de ces niveaux. Et, l’on sait que ses propos sont particulièrement précis. C’est à la fin, à la conclusion de son dixième livre, traitant de la pureté, Tahara, qu’il définit l’immersion, l’entrée dans l’eau comme faisant allusion à l’introduction de l’âme dans les eaux de la connaissance.

Et, comme l’indique la Michna, à la fin du chapitre Yom Ha Kippourim, « tout comme le Mikwé purifie ceux qui sont impurs, le Saint béni soit-Il purifie Israël ».

Vous consulterez également, à ce sujet, les discours ‘hassidiques de l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h, traitant du Mikwé et de sa Kavana. Vous étudierez ces textes avec précision.

(Lettre du Rabbi, Iguerot Kodech, tome 20, page 93)

Problème de santé

Pour ce qui est de l’immersion instaurée par Ezra, quand il y a un problème de santé, on connaît la remarque de nos maîtres, affirmant qu’ils prennent la responsabilité qu’une immersion unique ne fera aucun mal. Selon certains, cet enseignement a été délivré au nom du Baal Chem Tov lui-même.

(Lettre du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 17, page 481)

Manger avant la prière

J’ai bon espoir qu’à réception de la présente, vous cesserez de vous affamer, plusieurs heures par jour. Vous prendrez une boisson qui renforce le corps et vous mangerez des gâteaux, le matin, y compris avant la prière.

On connaît le dicton de nos saints maîtres et leur enseignement selon lequel : « il faut manger pour prier, non pas prier pour manger ». Au sens le plus littéral, ils voulaient dire ceci. Quand il s’agit de personnes comme nous, il est impossible que quelqu’un qui a faim, quand il prie, n’ait pas des difficultés à méditer, pendant sa prière et à la prolonger.

Il n’en est pas de même, en revanche, quand on mange avant la prière. Cette difficulté est alors totalement écartée et l’on peut, dès lors qu’on le veut, servir D.ieu d’une façon meilleure et plus haute.

(Lettre du Rabbi, Iguerot Kodech, tome 10, page 326)

Etude et méditation avant la prière

Le moment propice pour l’étude de la ‘Hassidout est le matin, avant la prière. Car, c’est alors que brille, d’en haut, la Blancheur immaculée, qui se met en éveil, précisément, en le « matin d’Avraham ».
guide des usages ‘hassidiques

La réflexion aux notions de la ‘Hassidout, quand on porte le Talith et les Tefillin, avant la prière, a un effet décisif sur cette prière, puis sur le comportement de tout le reste de la journée. La pensée est alors différente de ce qu’elle est à un autre moment, plus proche de soi-même et plus efficace. De fait, ces deux sentiments sont liés.

(Séfer Ha Minhaguim, page 7)

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Et, puisque l’on évoque ce sujet, je dois vous faire part de ma surprise, depuis plusieurs années déjà. En effet, tout ce qui figure dans le Choul’han Arou’h est une Hala’ha tranchée, concrètement applicable. Même si cet ouvrage rapporte une controverse, il y a des principes hala’hiques permettant de déterminer ce qu’il y a lieu de faire et la conclusion qu’on doit adopter.

Mais, il y a une exception, dans certains milieux des enfants d’Israël, y compris parmi ceux qui appliquent scrupuleusement les Mitsvot. En effet, il existe une Loi tranchée, que nul ne remet en cause, selon laquelle chacun est tenu de : « méditer, avant la prière à la grandeur de D.ieu, béni soit-Il et à la petitesse de l’homme, afin d’ôter de son cœur les plaisirs terrestres », selon les termes du Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, chapitre 98, à la fin du paragraphe 1, d’après une Michna qui est citée, à cette référence.

Or, l’obligation de prier s’applique deux fois par jour et, à notre époque, on a rendu obligatoire également la troisième, celle d’Arvit. Cette Hala’ha devrait donc s’appliquer, au minimum, trois fois par jour, au quotidien, car chaque Juif est tenu de prier.

Jusqu’à quand les Rabbanim, enseignant la Hala’ha, les professeurs et les recteurs de Yechiva resteront-ils silencieux, en ne diffusant pas cette Hala’ha ? Et, pourquoi adoptent-Ils cette
préparation de la prière

attitude ? Comment se fait-il que ceux qui la mettent en pratique,
ou même ceux qui en ont connaissance soient si peu nombreux ?

(Lettre du Rabbi, Iguerot Kodech, tome 11, page 230)

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Vous sollicitez un conseil pour la prière, car vous ne ressentez pas son contenu, en vos pensées, en vos paroles et en vos actions, de sorte que celle-ci n’exerce aucune influence sur vous. Cela n’est pourtant pas surprenant, puisque la Michna tranche que :
« l’on ne commence à prier qu’en ayant la tête lourde » et Rachi explique : « avec humilité et contrition ». Cette Michna est à la fois un impératif et une précision donnée. Il est impossible de prier comme il convient si l’on n’a pas cette humilité.

Il est bien clair que l’humilité ne peut pas se présenter d’elle- même, car chaque homme possède un ego. En outre, son mauvais penchant est le premier à avancer son argumentation. Cependant, il est dit : « J’ai créé un mauvais penchant et J’ai créé la Torah, qui est son antidote ». Cela veut dire que la Torah guérit également la fierté et la forte conscience de sa propre personne, qui engendre l’orgueil.

L’étude de la Torah doit donc suggérer l’humilité, mais aussi permettre de servir D.ieu, par sa prière, avec joie. Et, nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, soulignent que : « l’on ne peut commencer à prier que dans la joie ». Cette étude est celle de la ‘Hassidout, des « propos du D.ieu de vie », suscitant l’amour de D.ieu, qui est à l’origine de la joie et la crainte de D.ieu, de laquelle découlent l’humilité et la modestie.

Bien entendu, il est inutile de préciser que la prière doit être faite dans la pureté. Si vous adoptez une telle étude avec sincérité, notamment avant la prière, le matin, vous prierez de la manière qui convient.
guide des usages ‘hassidiques

La première requêteformulée dans la prière porte sur les attributs de l’intellect, ‘Ho’hma, la sagesse, Bina, l’entendement et Daat, la connaissance. C’est la première des bénédictions intermédiaires de la Amida, dans lesquelles chacun formule ses besoins personnels. Il est donc certain qu’après la prière, pendant la journée, vous vous fixerez également une étude de la ‘Hassidout.

L’Admour Hazaken précise, en outre, que cette fixation est essentiellement dans l’esprit. Et, ce qui est fixé ne peut pas être annulé. Bien entendu, ceci s’applique à la fois à vous-même et aux personnes sur lesquelles vous pouvez exercer votre influence, comme le devoir en incombe à celui qui a le moyen de le faire.

(Lettre du Rabbi, Iguerot Kodech, tome 10, page 234)

Je m’engage

Il est judicieux de dire, avant la prière, Hareïni Mekabel, « Je m’engage à mettre en pratique la Mitsva : ‘tu aimeras ton prochain comme toi-même’. »

(Séfer Ha Minhaguim, page 5)

Etude d’un chapitre de Tanya

Il existe plusieurs coutumes juives qui sont liées à l’étude de la Torah. Il y a, notamment, l’usage positif, qui a été adopté par les ‘Hassidim, dans les générations précédentes et qui l’est également dans la nôtre, l’étude quotidienne d’un chapitre du Tanya, avant la prière du matin.

Il est bon de diffuser cette coutume et de la renforcer. En l’adoptant, on accomplit une Mitsva de la Torah, l’étude de la Loi Orale.

(Discours du Rabbi, Séfer Itvaadouyot 5749-1989, tome 3, page 68)

Tsedaka avant la prière

Pour supprimer tous les obstacles pouvant se dresser pendant la prière, il est nécessaire de donner de la Tsedaka. En effet, « Rabbi Eléazar donnait une pièce à un pauvre et il priait ensuite, ainsi qu’il est dit : ‘J’observerai Ta Face dans la droiture, Tsédek’ ».

Car, des accusations peuvent être soulevées contre l’homme et il est alors soumis à un jugement, afin de déterminer s’il est apte à pénétrer dans le Sanctuaire du Roi suprême, le Saint béni soit- Il, pendant la prière. C’est à ce propos qu’il est dit : « la Tsedaka sauve… » et : « la Tsedaka élève une nation… ».

Les moments de la journée qui sont propices pour le don de la Tsedaka sont le matin, avant la prière de Cha’harit et, l’après-midi, avant la prière de Min’ha. En donnant de la Tsedaka à un pauvre avant de prier et en lui insufflant la vie, on peut ajouter beaucoup de vitalité à sa propre prière.

(Séfer Ha Minhaguim, pages 7 et 8)

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Vous m’indiquez que votre père a adopté l’usage favorable, consistant à donner de la Tsedaka pendant la prière Vayevare’h David, « et, David bénit ». Cette pratique favorable est basée, notamment, sur les écrits du Ari Zal et sans doute la maintient-il, encore à l’heure actuelle.

Adopter cet usage s’appelle également donner de la Tsedaka avant la prière, car celle-ci est essentiellement le Chemoné Essré, comme l’indique l’introduction du Siddour de l’Admour Hazaken, avec les commentaires de la ‘Hassidout. Néanmoins, il est bon de faire un ajout à tout cela en donnant de la Tsedaka également avant le tout début de la prière. C’est bien évident.

(Lettre du Rabbi, Iguerot Kodech, tome 19, page 71)