Par le Rav Haïm Mellul

 

Comment les mettre

Voici les directives qui s’appliquent à tous. On commence à mettre les Tefilines deux mois avant la Bar Mitsva, tout d’abord sans bénédiction, puis, quelques semaines plus tard, avec une bénédiction. Certains ont l’usage de s’asseoir pour mettre les Tefilines du bras, pour une raison qui est expliquée dans le Zohar. En pareil cas, on récite la bénédiction également en étant assis.

Après avoir posé les Tefilines du bras sur le biceps, avant de serrer la lanière, on récite, tout d’abord, la bénédiction, en pensant que celle-ci porte également sur les Tefilines de la tête, que l’on mettra par la suite. Puis, l’on serre la lanière dans le nœud, en vérifiant que le Youd formé par cette lanière ne s’écarte pas du boîtier. Certains font deux tours autour de la base de ce boîtier, afin de former la lettre Chin, quand la lanière est resserrée.

Concernant les tours effectués avec la lanière des Tefilines du bras, mon grand-père et maître, le Rabbi Maharach, dont la mémoire est une bénédiction, dit qu’il doit y en avoir sept, y compris les deux demi-tours, soit le demi-tour supérieur, puis deux tours entiers, proches l’un de l’autre. On laisse ensuite un espace vide, puis l’on fait encore quatre tours entiers et un demi-tour en diagonal. On ajoute ensuite un tour sur la paume de la main, ce qui forme un Dalet inversé. Enfin, on fait trois tours autour du doigt.

Comment effectuer ces tours autour du doigt ? Je ne m’en rappelle pas avec précision, mais, en tout état de cause, il me semble avoir vu clairement que le Rabbi faisait le premier tour sur la première phalange, à proximité de la paume de la main, puis un autre tour sur la seconde phalange et un troisième tour de nouveau

sur la première phalange. Enfin, ce qui reste de la lanière estentouré autour de la paume de la main, de la manière qui est indiquée ci- dessus, à la différence de ceux qui forment un Chin autour de la main.

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Concernant les tours de lanière autour de la main, ceux du doigt sont définis dans le Siddour, dans les notes du Rabbi Rachab, dont l’âme en Eden. Ils sont au nombre de trois, l’un sur la phalange inférieur, à proximité de la paume de la main, la seconde sur la phalange intermédiaire et le troisième encore une fois sur la phalange inférieure.

J’ai observé, à plusieurs reprises, que le Rabbi procédait de la sorte, puis, à plusieurs reprises, pendant la prière, il observait et il vérifiait, notamment, que le troisième tour était toujours à sa place, non pas posé sur le premier mais bien à côté de lui, sur la même phalange, près de la phalange intermédiaire, touchant le premier tour.

Les Tefilines de la tête doivent être placées, très exactement, au milieu de la tête. Il est nécessaire de faire très attention à cela. Les lanières de la tête descendent, de part et d’autres, jusqu’aux jambes.

(Séfer Ha Minhaguim, pages 4 et 5)

Interruption entre les Tefilines du bras et de la tête

Si l’on a parlé entre la mise des Tefilines du bras et de celles de la
tête, on récite, sur ces dernières, la bénédiction Al Mitsva Tefilines,
« la Mitsva des Tefilines ».

(Séfer Ha Minhaguim, page 5)

Le cache des Tefilines du bras

Vous évoquez le fait de placer un cache sur les Tefilines du bras, pendant le temps de la prière, afin d’en protéger les coins. C’est ce que je fais moi-même. Bien entendu, celui-ci est disposé de telle façon que le Youd de la lanière ne soit pas séparé du boîtier des Tefilines, conformément aux propos du saint Zohar.

En revanche, dans les Tefilines de mon beau-père et maître, le Rabbi, le cache, à l’endroit du Youd, était entier, ce qui veut dire qu’il ne le portait pas pendant la prière. Il est clair que son père, le Rabbi Rachab, dont l’âme est en Eden, en faisait de même.

(Lettre du Rabbi, Iguerot Kodech, tome 12, page 433)

La place des Tefilines sur la tête

Je fais réponse à votre lettre, dans laquelle vous m’écrivez que, lorsque vous mettez les Tefilines de la tête, vous ne parvenez pas à déterminer s’ils sont bien à leur place.

On sait l’usage qu’il convient d’adopter, en la matière. Il faut demander à quelqu’un qui se tient près de soi de vérifier qu’ils sont bien à leur place. Et, il est bien évident que, selon la loi de notre sainte Torah, on s’en remet totalement à cela, comme c’est le cas également dans beaucoup d’autres domaines.

(Lettre du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 39, page 244)

La taille du nœud des Tefilines

Vous m’interrogez sur l’emprunt des Tefilines d’un ami pour prier. Il est indiqué ceci, à ce sujet, dans les responsa Avneï Nezer, partie Ora’h ‘Haïm, à la fin du chapitre 183 :

« Celui qui porte les Tefilines de la tête de quelqu’un d’autre n’agit pas bien, car leur propriétaire modifiera, par la suite, la taille du nœud, à la mesure de sa tête, ce qui veut dire que le nœud qu’il a fait lui-même n’aura pas été définitif et qu’il ne s’est donc pas acquitté de son obligation. Il est une Mitsva de diffuser ces propos ».

Tel n’est cependant pas l’usage qui a été adopté, de façon courante et l’on peut trouver un appui solide à cette manière de faire dans l’affirmation, qui est formulée comme une évidence par le Ora’h ‘Haïm, chapitre 14, au paragraphe 4 et qui est également reproduite dans le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, au paragraphe 12, selon laquelle il est effectivement permis de porter les Tefilines de son ami.

Plusieurs textes des derniers Sages mentionnent ces propos, mais aucun ne précise qu’il en est ainsi uniquement quand la taille de la tête est la même, pour l’un et pour l’autre, ce qui, de fait, est très rare. D’ailleurs, une objection a déjà été soulevée contre cette affirmation du Avneï Nezer et celle-ci est rapportée dans les chapitres 184 et 185.

Le Kéli ‘Hemda, dans son commentaire de la Torah, à la Parchat Le’h Le’ha défend l’usage couramment adopté :
parce que les Tefilines ne requièrent pas un nœud définitif, comme
le souligne, notamment, le Ramban,
parce que ce qui permet de les maintenir pendant le temps d’accomplissement de la Mitsva s’appelle, d’ores et déjà, un nœud définitif.

(Lettre du Rabbi, Iguerot Kodech, tome 10, page 378)

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On a déjà adopté couramment l’usage de se servir des Tefilines d’un ami, y compris lorsque celui-ci en modifiera le nœud par la suite, en fonction de la taille de sa tête. Cela ne remet pas en cause le caractère définitif du nœud.

(Séfer Ha Minhaguim, page 5)

Embrasser les Tefilines

Question : Est-il permis d’embrasser les Tefilines?

Réponse : Il est effectivement permis de le faire. Ceux qui s’en abstiennent craignent d’ingérer de l’encre, de cette façon, puis de la rejeter par la suite.

(Hé’hal Mena’hem, tome 1, page 209)

Comment plier les lanières

Question : J’aimerais savoir comment plier les lanières des
Tefilines, d’un seul côté du boîtier ou bien de part et d’autre ?

Réponse : On le fait des deux côtés, comme les ailes d’une colombe. C’est ce qu’explique mon beau-père et maître, le Rabbi, qui pliait lui-même ses Tefilines de cette façon.

Question : S’il en est ainsi, est-il permis de plier les lanières sur les nœuds ?

Réponse : Pour les Tefilines de la tête, cela est interdit. C’est pour cela que l’on place le nœud au milieu. Pour celles du bras, en revanche, peu importe. Concrètement, je n’ai pas vu comment mon beau-père et maître, le Rabbi pliait ses Tefilines. J’étais présent uniquement dans la période en laquelle il ne le faisait plus lui- même.

On sait que, tout comme il est dit, pour le Cohen Gadol, le grand Prêtre, que « le pectoral ne quittera pas l’éphod », le Youd ne doit pas non plus quitter les Tefilines. De ce fait, il est d’usage de couper le coin du cache qui est placé sur les Tefilines du bras, là où se trouve le nœud du Youd. Il en est ainsi dans mes propres Tefilines. En revanche, je n’en ai pas vu l’équivalent en celles de mon beau-père et maître, le Rabbi.

(Hé’hal Mena’hem, tome 1, page 209)

Regarder le « Chin »

Lorsque l’on ôte les Tefilines de la tête, on observe les Chin se
trouvant sur le boîtier et on doit les fixer.

(Hé’hal Mena’hem, tome 1, page 209)