Émirats arabes unis : « Nous avons capturé les trois terroristes qui ont assassiné le Rav Zvi Kogan »

 

Le ministère de l’Intérieur local a annoncé les arrestations « en un temps record », qualifiant à nouveau le Rav Kogan de « citoyen moldave » et ajoutant que les détails de l’affaire seront publiés une fois l’enquête terminée. L’assassinat choquant du Rav Kogan aux Émirats arabes unis représente également le scénario cauchemar des diplomates israéliens à l’étranger, face à la menace iranienne.

 

Les Émirats arabes unis ont annoncé ce soir (dimanche) l’arrestation « en un temps record » des suspects dans l’assassinat de l’émissaire Habad dans le pays, Zvi Kogan, dont le corps a été retrouvé hier dans la ville d’Al-Ain – trois jours après son enlèvement. Hier, il a été révélé que selon les soupçons, le Rav Kogan aurait été enlevé et assassiné par une cellule de mercenaires ouzbeks – qui se sont enfuis immédiatement après le meurtre vers la Turquie – contre une importante somme d’argent et sur ordre des Gardiens de la Révolution iraniens. Cependant, Dubaï affirme maintenant avoir capturé les suspects – sans préciser où.

Selon le ministère de l’Intérieur des Émirats arabes unis, qui a souligné que Zvi Kogan était un « citoyen moldave », la rapidité avec laquelle ses meurtriers ont été capturés « confirme notre capacité à faire face fermement à quiconque tente de perturber la sécurité et la stabilité de la société ». Selon le communiqué, dès que la disparition de Kogan a été signalée, une équipe d’enquête a été constituée, conduisant à l’identification des criminels, et toutes les circonstances de l’affaire seront publiées une fois l’enquête terminée.

Le ministère a ajouté que « les Émirats arabes unis et toutes leurs institutions n’épargneront aucun effort pour empêcher toute attaque contre leurs citoyens, résidents et visiteurs. Tous les services de sécurité fonctionnent 24h/24. Nous utiliserons tous les pouvoirs juridiques disponibles pour faire face aux attaques – sans pitié envers quiconque oserait mener des actions menaçant la sécurité de la société. Nous prendrons des mesures pour la dissuasion et pour garantir la coexistence et la paix. »

Le mode opératoire de l’Iran

Il a été révélé hier que les membres de la cellule, appartenant à une milice ouzbèke chiite, ont surveillé Kogan et étudié ses habitudes de vie. Jeudi, lorsque sa disparition a été signalée, les membres de la cellule l’ont enlevé et conduit à la ville d’Al-Ain, à une heure et demie de Dubaï. Ils ont utilisé sa voiture, dans laquelle des traces de violence et de sang ont été découvertes après l’enlèvement, l’ont tué et ont abandonné son corps. Peu après, il a été rapporté qu’ils s’étaient envolés vers la Turquie.

L’enquête est sous embargo total, et on ne sait pas si la Turquie coopère. Les services de sécurité des Émirats arabes unis la mènent en collaboration avec des agents du Mossad arrivés à Abu Dhabi. Les personnes impliquées dans l’affaire s’inquiètent que Ankara puisse devenir un refuge pour les cellules terroristes, ce qui fait écho aux informations sur le transfert de hauts responsables du Hamas du Qatar vers la Turquie.

Cette méthode d’action des Iraniens, où ils utilisent des cellules de mercenaires, a également été employée lorsqu’ils ont tenté de promouvoir des attaques terroristes contre des Israéliens en Thaïlande et au Sri Lanka. Récemment, ils ont même activé les citoyens roumains qui ont poignardé en Grande-Bretagne le journaliste iranien Pourya Zeraati, un opposant au régime des ayatollahs travaillant comme présentateur sur la chaîne d’opposition « Iran International » à Londres.

Les Iraniens ont l’habitude d’utiliser des mercenaires liés à des cartels criminels, comme ils l’ont fait lorsqu’ils ont dirigé une cellule terroriste pour tirer sur l’ambassade d’Israël en Suède, peu après la tenue de l’Eurovision à Malmö. L’utilisation de cellules rémunérées leur permet de maintenir une « distance de déni », et selon les estimations, ils sont prêts à payer beaucoup d’argent pour cela.

Lors de la réunion du gouvernement aujourd’hui, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que l’assassinat de Kogan est « un acte terroriste antisémite criminel. L’État d’Israël utilisera tous les moyens et traduira en justice les meurtriers et leurs commanditaires. Aucun d’entre eux n’échappera. J’apprécie grandement la coopération avec les Émirats arabes unis dans l’enquête sur le meurtre. Nous renforcerons nos liens face aux tentatives de l’axe du mal de nuire à nos relations de paix. Nous les renforcerons et travaillerons également à élargir la stabilité dans la région. »

Le ministre de la Défense Its’hak Katz a ajouté que « l’assassinat de l’émissaire Habad Zvi Kogan aux Émirats est un acte terroriste antisémite lâche et abominable. L’État d’Israël ne se reposera pas tant que les responsables de cet acte odieux n’auront pas payé pour leurs actes. » Le vice-ministre Uri Maklev (Judaïsme unifié de la Torah) a déclaré : « Ce n’est pas juste un autre incident antisémite – c’est un acte terroriste à part entière. »

Le président Isaac Herzog a déclaré que « cet acte terroriste antisémite est un rappel de la malveillance des ennemis du peuple juif. Il ne nous dissuadera pas de continuer à développer des communautés prospères aux Émirats arabes unis et partout ailleurs – une noble mission que les émissaires Habad accomplissent avec engagement et dévouement à travers le monde. Je remercie les autorités émiraties pour leur action rapide et suis confiant qu’elles agiront pour traduire en justice ces terroristes méprisables. »

Le ministre de la Diaspora Amichai Chikli a écrit aux émissaires Habad dans le monde : « Je m’engage par la présente : l’État d’Israël fera tout ce qui est en son pouvoir pour vous protéger et soutenir votre sainte entreprise. Pour nous, vous êtes les ambassadeurs ultimes du peuple juif. Des milliers de maisons Chabad servent de merveilleux réseau de lumière et d’espoir pour tous les Juifs et Israéliens sur terre. »

Le président des Jeunes Habad en Israël, le Rav Yossef Its’hak Aharonov, a réagi à l’annonce émiratie sur l’arrestation des suspects, déclarant que « en ces heures, la douleur est insupportable. Il n’y a pas de mots pour exprimer le choc de tous les émissaires Habad, y compris plus de mille émissaires opérant en Israël, qui pleurent l’assassinat de l’émissaire dévoué qui travaillait 24h/24 pour les Juifs des Émirats et les nombreux touristes. Chaque instant de la vie du Rav Kogan était consacré au peuple d’Israël. Les meurtriers ont brutalement mis fin à sa vie, mais ils ne réussiront jamais à mettre fin à cette mission éternelle, que nous poursuivrons tous, pour tout le peuple d’Israël. »

La cible préférée de l’Iran ? Les ambassadeurs d’Israël

Le niveau d’alerte des missions israéliennes dans le monde est passé au niveau le plus élevé depuis le 7 octobre dernier. La principale menace qui inquiète Israël est une tentative de nuire aux émissaires officiels, en particulier les ambassadeurs qui représentent un symbole du gouvernement. Pour les Iraniens et leurs agents, les ambassadeurs sont une cible très vulnérable, et Téhéran a réussi par le passé à attaquer des émissaires officiels.

Dans certains cas, les ambassadeurs ne sont pas autorisés à résider dans leur logement permanent et doivent se déplacer entre des appartements secrets. De plus, toute activité des ambassadeurs en dehors de la mission nécessite l’approbation des services de sécurité, qui examinent toutes les menaces et dangers, de l’assassinat à la possibilité d’enlèvement. En conséquence, les mouvements des ambassadeurs dans le monde sont limités, et il leur est souvent interdit d’effectuer des tâches quotidiennes. Cela s’applique non seulement aux chefs de mission ou aux employés de l’ambassade eux-mêmes, mais aussi à leurs familles.

La division de sécurité du ministère des Affaires étrangères travaille 24h/24 depuis l’attaque surprise du Hamas, qui a également conduit à une augmentation des cas d’antisémitisme dans le monde. À de nombreuses reprises, il a été décidé de renforcer la sécurité autour des émissaires israéliens, et il leur a été demandé de déménager dans d’autres villes ou pays en raison de craintes d’attaques.