La communauté juive des Émirats arabes unis est en état d’alerte. Le Rav Zvi Kogan, émissaire du mouvement Habad à Abu Dhabi, s’est volatilisé depuis jeudi dernier. Les services de sécurité israéliens et émiratis évoquent désormais ouvertement la piste d’un acte terroriste.

 

Les dernières traces du Rav Kogan remontent à jeudi midi. Assistant du Grand Rav de la communauté juive d’Abu Dhabi, il n’a plus donné signe de vie à sa famille depuis mercredi. Selon des sources proches de l’enquête, des éléments suggèrent qu’il aurait été suivi par des « éléments hostiles » avant sa disparition.

Une Enquête à Haut Niveau

Le Mossad, dans un communiqué rare diffusé via le bureau du Premier ministre israélien, confirme qu’une « enquête intensive » est en cours. « Sur la base d’informations suggérant un acte terroriste, les autorités émiraties ont déclenché une investigation approfondie », précise le communiqué.

Un Pays Pourtant Ultra-Sécurisé

L’affaire est d’autant plus troublante qu’elle se déroule dans l’un des pays les plus surveillés au monde. Les Émirats arabes unis disposent d’un réseau de caméras de surveillance couvrant l’ensemble de leur territoire urbain, rendant toute disparition particulièrement mystérieuse.

Un Contexte Régional Tendu

Cette disparition intervient dans un climat régional déjà tendu. Elle rappelle notamment l’enlèvement en 2020 de Jamshid Sharmahd, un opposant iranien kidnappé à Dubaï, dont l’exécution récente par l’Iran a provoqué une crise diplomatique avec l’Allemagne.

Des Mesures de Précaution Renforcées

Les autorités israéliennes maintiennent une alerte de niveau 3 (menace moyenne) pour les Émirats arabes unis. Elles recommandent à leurs ressortissants d’éviter les voyages non essentiels et d’observer une vigilance accrue sur place.

Le Rav Kogan, connu pour son engagement communautaire, avait notamment marqué les esprits en participant à la première cérémonie de commémoration de la Shoah aux Émirats en 2021. Sa disparition met à l’épreuve les relations israélo-émiraties, pourtant renforcées depuis les Accords d’Abraham signés il y a quatre ans.