Pour l’élévation de l’âme d’Israël-Elyahou ben Moshé et Hava Souissa

 

Dans le Dvar Mal’hout (Paracha ‘Ki Tetsé’), le Rabbi a rapporté le Midrache selon lequel, D.ieu s’adressa aux âmes des Justes d’Israël, et leur demanda s’il fallait créer le monde.
A travers ce Midrache, le Rabbi nous enseigne que l’âme d’Israël est ‘une parcelle véritable de divinité d’En-haut’, laquelle est bien au-delà de ce monde.

De fait, notre âme est une arme redoutable dans le combat de D.ieu que nous menons, car elle précède toute la Création. Dans ce cas et sans aucun doute, tout au long de notre mission dans ce monde, c’est la Création elle-même qui doit être impressionnée par nous-mêmes, mais jamais le contraire.

Aussi, lorsque ‘nous sortons en guerre contre notre ennemi’, c’est-à-dire lorsque nous devons affronter toutes sortes de difficultés dans notre mission de faire de ce monde matériel une demeure pour L’Essence divine, nous devons avoir conscience du fait que nous possédons les moyens de soumettre ce monde à notre volonté qui se fond en celle de D.ieu.

En effet, il est dit (Tanya) : ‘D.ieu se trouve à la droite du pauvre’, c’est-à-dire qu’Il a donné à notre âme divine (‘le pauvre’), tous les pouvoirs pour vaincre le mal qui se trouve de ‘l’autre côté de la Sainteté’ dans ce monde et en nous-mêmes.
En fait, le Rabbi nous enseigne ici qu’un Juif détient le moyen de dominer ce monde, et de dominer sa nature qui le pousse vers le mal, en éveillant la force de l’Essence divine afin que celle-ci se révèle dans les forces de son âme, et en particulier dans ses actes.

Comme le Rabbi l’a enseigné, à de nombreuses reprises, ‘l’Essence de l’âme d’un Juif est enracinée dans l’Essence divine’, et dans ce cas, si ce Juif parvient à dévoiler ce niveau supérieur, rien ne pourra alors s’opposer à lui, de la même façon que rien ne peut s’opposer à D.ieu.

L’Essence de l’âme Juive est au centre des discours du Rabbi car c’est en la dévoilant dans nos actes que l’on parvient à susciter le désir divin de provoquer la venue de notre Juste Machia’h. Il est donc essentiel de s’attacher à tous les enseignements que le Rabbi délivre à son sujet.

Avec l’aide d’Hachem nous lirons ce Chabbat la Paracha Vayakhel et la Paracha Chékalim.
Dans le Dvar Mal’hout sur notre Paracha le Rabbi nous explique deux points importants sur la Mitsvah du demi-chékel.
Le premier point est que chaque Juif doit savoir et ressentir ‘qu’à lui seul il n’est qu’une moitié et que pour atteindre l’entièreté, la totalité, il doit s’unir avec l’autre, ainsi qu’il est dit : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même’. C’est par cette union qu’il atteint le niveau de ‘Chékel-ha-Kodech’, ‘Chékel- chalem’.

Le deuxième point est que ‘chaque Juif fait Un avec Hachem’, et sur ce point le Rabbi rapporte l’enseignement du Maguid de Mèzeritch basé sur le verset (Beaaloteha, 10, 2) : ‘Fais pour toi deux trompettes en argent massif’. Le Maguid de Mèzeritch décompose le mot ‘Hatsotséroth (trompettes) de la manière suivante : ‘Hètsi-tsoura qui signifie : la moitié d’une forme. Comme les deux moitiés d’une seule et même forme, Hachem et l’Assemblée d’Israël sont comme deux moitiés qui une fois réunies ne font qu’Un (à l’exemple donné par le Zohar ‘Hadach d’un homme et d’une femme).

Le Rabbi établit le lien entre ces deux explications :

Quand un Juif ressent qu’Israël et Hachem ne font qu’Un, comme les deux moitiés d’une forme qui une fois assemblées deviennent une forme entière, il ressentira alors qu’un Juif fait Un avec un autre Juif car tous les enfants d’Israël sont des frères par le fait que leurs âmes ont toutes les deux la même racine, un même Père, ainsi que l’explique l’Admour Hazaken au chapitre 32 du Livre du Tanya.

Dans ce cas chaque Juif atteint la perfection de la Mitsvah d’Ahavat Israël et de l’Unité d’Israël. De fait, comme le Rabbi le souligne de nombreuses fois, ‘l’Essence de l’âme de chaque Juif est enracinée dans l’Essence divine’. C’est à cela que se rapporte l’enseignement de l’Admour Hazaken au début du Livre du Tanya selon lequel ‘L’âme de chaque Juif est véritablement une parcelle de Divinité d’En-haut’. Le Rabbi écrit donc à ce sujet dans le Dvar Mal’hout sur notre Paracha que ‘L’âme Juive est une ‘partie’ de l’Essence divine grâce â laquelle on peut ‘saisir’ toute l’Essence’.

Le contenu profond de la Mitsvah du demi-Chékel consiste à ressentir que cette ‘parcelle de Divinité’ représente notre véritable existence et que nous-mêmes et Hachem sont comme les deux moitiés qui composent une forme entière, deux moitiés qui s’unissent et ‘ne font qu’Un ». Le Rabbi met ici l’accent sur le fait que le mot ‘Un’ de l’expression ‘ne font qu’Un’ est ici écrit sans la lettre Aleph. En effet, il est écrit ‘Had et non pas ‘E’had’. De fait, la lettre Aleph est une allusion au ‘Maître du monde’ : ‘Aloupho chel Olam’, alors que ‘Had (E’had sans la lettre Aleph) est une allusion à l’Essence divine dont le niveau supérieur à celui de la lettre Aleph. Ainsi, ‘Hachem et Israël ne font qu’Un’ fait allusion au fait que ‘l’Essence de l’âme Juive est enracinée dans l’Essence divine’. En d’autres termes, ‘Had représente le niveau du Chékel-ha-Kodèch ou Chékel-ha-Chalem.

Le Rabbi nous enseigne par ailleurs que de manière profonde ce niveau supérieur désigne l’Union des 10 forces de l’âme juive qui s’habillent dans le corps avec les 10 Sefirot du monde d’Atsilout, et le total des deux est égal à 20, chiffre qui représente le niveau de l’Essence : le niveau de Kéter, ‘la Couronne qui surplombe l’enchaînement des mondes’. Il s’agit donc de l’Union de l’Essence d’Israël qui est au-delà des forces de l’âme avec l’Essence divine qui est au-delà des 10 Séfiroth.

Le Rabbi explique que notre Union avec Hachem s’exprime par le fait que notre première action dès notre réveil est de dire la Prière de Modé-ani.

Le Rabbi explique en effet que la prière de Modé ani, que nous récitons dès notre réveil, exprime notre reconnaissance à D.ieu de nous avoir restitué notre âme juive. Plus encore, le Rabbi enseigne que Modé-ani signifie que ‘l’Essence de notre âme reconnaît l’Essence divine’. Notre reconnaissance est, et doit être, surtout liée au fait que l’âme qu’Il nous rend ‘est véritablement une parcelle de Divinité d’en-haut’. En d’autres termes, nous remercions l’Eternel, non pas seulement parce qu’Il nous donne à nouveau la vie en nous rendant notre âme, nous Le remercions essentiellement surtout par le fait de nous avoir fait Juif. Il ne s’agit pas de ‘n’importe quelle âme’, ni de ‘n’importe quelle vie’. L’accent est mis ici sur l’importance de rendre grâce à L’Eternel de nous avoir donné une âme Juive qui fait Un avec Hachem et grâce à laquelle nous pouvons percevoir et dévoiler le Divin caché en nous-même et dans ce monde.

Dans le même ordre d’idée, Le Rabbi a rapporté la Michnah, à la fin du Traité Kidouchin, dans laquelle il est écrit : ‘J’ai été créé pour servir mon Créateur’, et dans une autre Guirsa du Talmud Babli, il est écrit : ‘Je n’ai été créé que pour servir mon Créateur’.

Le Rabbi explique la différence de sens de ces deux versets de la manière suivante : lorsqu’il est dit ‘J’ai été créé pour servir mon Créateur’ l’accent est mis sur notre propre existence (J’ai : Ani), et quand il est écrit ‘Je n’ai été créé que pour servir mon Créateur’ l’accent est d’abord mis sur l’Existence d’Hachem avant même qu’il ne soit question de notre propre existence et de notre devoir de construire un Michkan.

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Le fait que nous lirons ce Chabbat avec l’aide d’Hachem la Paracha Vayakhel et la Paracha Chékalim met en évidence l’importance d’ajouter lorsque nous donnons la Tsédaka. La Mitsvah du demi-chékel est liée aux Korbanot (sacrifices) de toute l’Assemblée d’Israël, et le Rabbi souligne que lorsqu’un Juif apporte un Sacrifice ‘il doit donner tout son être’. De la même façon, lorsqu’il donne la Tsédaka il doit le faire ‘avec toutes les forces de son âme’ et il doit aussi les impliquer dans toutes ses pensées, ses paroles et toutes ses actions.

Par ailleurs, le Rabbi nous enseigne que donner la Tsédaka de nous-mêmes, c’est à dire sans en avoir reçu l’ordre de D.ieu, a pour effet de nous purifier. Cet enseignement relève de l’importance d’agir avec le cœur plus que par devoir. Le ‘réveil d’en-bas’ est beaucoup plus fort que le ‘réveil d’en-haut’, et à l’évidence, c’est en agissant en ce sens que ‘nous accélèrerons le processus de la Guéoulah, et dans ce cas, Hachem Lui-même nous donnera Sa Tsédaka en réunissant tous les enfants d’Israël’ et en dévoilant le Machia’h, très bientôt et de nos jours, avec l’aide d’Hachem.

Il est publié dans les Ma’hzorim de la prière de Roch-Ha-Chana et de Yom Kippour un discours ‘hassidique de l’Admour Hazaken intitulé ‘Ha Kol Kol Yaakov’ (La voix est la voix de Yaakov). Dans ce discours, l’Admour Hazaken nous enseigne que la Tsédaka est le moyen d’attirer et de ‘révéler ‘la Lumière de la Face du Roi’ dans ce monde matériel, et de redonner ainsi la vie à tous les esprits abattus’.

A présent, pendant ce dernier exil, le monde reçoit sa vitalité de ‘Klipat Noga’, et de ce fait sa matérialité nous empêche de voir ‘la Lumière de la Face du Roi’. Or, le fait de donner la Tsédaka consiste à ‘planter une graine’ qui aura le pouvoir de ‘faire pousser’, c’est-à-dire de faire naître dans l’obscurité de ce monde inférieur, ‘la Lumière de la Face du Roi’.

‘La voix est la voix de Yaakov’, ‘Ha Kol Kol Yaakov’, et le nom de ‘Yaakov’ se décompose en ‘Youd-Ekev’. Aussi, l’Admour Hazaken nous enseigne ici que la lettre ‘Youde’ de ‘Yaakov’ représente ‘La lumière de la Face du Roi’ que l’on dévoile à partir de la matière de ce monde inférieur : ‘Ekev’, dans laquelle elle se cache. C’est au moyen de l’attribut de la miséricorde, qui est l’attribut de Yaakov, et par l’accomplissement de La Mitsvah de la Tsédaka que l’on parviendra à dévoiler cette lumière qui n’a pas de fin, ‘la Lumière de la Face du Roi’. L’Admour Hazaken dit dans son discours que cette lumière jaillira de l’obscurité ‘comme un éclair qui sort des nuages épais et obscurs dans lesquels il était caché, pour jaillir et éclairer le monde entier.

Cette image n’est pas sans nous rappeler que la Délivrance finale elle-même surgira de l’exil ‘en un clignement d’œil’, à l’exemple de l’éclair qui jaillit dans le ciel en un instant furtif. Dans ce cas ‘la lumière de la Face du Roi’ illuminera notre âme et ce monde pour un Chabbat éternel, dès-à-présent avec l’aide de D.ieu. En un clignement d’œil.

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Une Histoire…
Un roi avait trois fils à qui il voulut un jour offrir trois précieux présents. Il les réunit un jour dans l’une des pièces de son palais, et il demanda à l’aîné de ses fils de regarder par la fenêtre, et de lui dire ce qu’il voyait. L’aîné s’approcha de la fenêtre et lui dit qu’il y avait dans la cour une calèche attelée de puissants chevaux. Le roi lui fit alors cadeau de cette calèche avec ces beaux chevaux, en lui disant qu’elle possédait une très grande valeur.
Cette calèche avec ces chevaux te conduira dans n’importe quel endroit où tu désires aller, en un rien de temps ! Même si cet endroit se trouve à l’autre bout du monde, tu l’atteindras a une vitesse qui défie les lois de la nature !
Puis, le roi fit cadeau d’un miroir a son fils cadet, en lui disant que celui qui regarde dans ce miroir peut découvrir tout ce qui se passe d’un bout à l’autre du monde. Enfin, le roi donna une pomme à son plus jeune fils. Il lui dit alors que cette pomme avait le pouvoir de guérir n’importe quelle maladie.
Les trois fils quittèrent alors leur père en le remerciant de ces merveilleuses attentions qu’il avait eu à leur égard.

Quelque temps plus tard, le fils cadet vit dans le miroir que la fille du roi d’un pays voisin était gravement malade, et qu’aucun des médecins du palais de parvenait à la guérir. Il s’empressa de convoquer ses deux frères, et une fois réunis, il leur fit voir dans le miroir. Quand ils virent la situation désespérée de la princesse, l’accablement de ses parents, du roi et de la reine et celui des gens du palais, ils n’hésitèrent pas un seul instant, et les trois frères prirent place dans la calèche pour se rendre au palais de la princesse malade. Dans le temps d’un clignement d’œil ils arrivèrent devant le palais, et coururent vers les gardes du palais en leur demandant de les conduire immédiatement dans la chambre de la princesse afin de lui donner le médicament qui pouvait la guérir.

Les gardes s’exécutèrent, escortèrent les trois hommes et prévinrent le roi. Ils trouvèrent la princesse dans un état alarmant et se dépêchèrent de lui administrer le médicament. Tous les gens du palais attendaient en regardant plein d’espoir la princesse macher lentement la pomme. Aussitôt, le miracle s’accomplit, en un rien de temps la douleur s’évanouit et le visage de la princesse s’éclaira. Le roi et la reine pleuraient de joie et un soulagement indescriptible envahit la chambre de la princesse. Le roi se tourna alors vers les trois fils et sans cacher son émotion leur exprima sa plus grande reconnaissance.

Vous avez tous les trois un très grand mérite, et je me dois de vous remercier comme il convient de la faire, leur dit-il. Cependant, je tiens à faire cadeau au plus méritant d’entre vous un cadeau exceptionnel. Dites-moi, selon vous, qui d’entre vous a le plus de mérite, et je lui offrirai la plus belle terre de mon royaume !

L’un des fils s’avança vers le roi et lui dit :
Je suis le plus méritant ! Sans moi, nous n’aurions jamais su que votre fille la princesse était très malade ! C’est grâce au miroir que j’ai reçu de mon père, il possède le pouvoir de voir d’un bout à l’autre du monde, et grâce à ce miroir j’ai pu voir que votre fille avait besoin de notre aide !

Le fils cadet prit à son tour la parole et dit au roi :
C’est grâce à moi, grâce à la calèche que mon père m’a offert que nous avons pu arriver à temps pour sauver votre fille ! Cette calèche avec son attelage a le pouvoir de traverser des pays entiers en un rien de temps, sans cela nous ne serions pas arrivés à temps !

Enfin le troisième fils déclara :
C’est évidemment grâce à la pomme que m’a donné mon père que votre fille est saine et sauve aujourd’hui, car cette pomme a le pouvoir de guérir toutes les maladies !

Le roi après avoir entendu les trois fils resta pensif un long moment. Il regardait le sol, en caressant sa barbe de sa main, puis il leva les yeux et en regardant les trois hommes leur dit la chose suivante :

Vous avez tous les trois un très grand mérite, je n’en ai aucun doute ! En disant cela, le roi se tourna ensuite vers celui qui avait don de sa pomme et lui dit :

C’est toi qui as le plus de mérite ! Tes frères n’ont pas hésité à faire tout ce qui était en leur pouvoir pour sauver ma fille, mais ils possèdent encore à présent le miroir et la calèche qui ont permis sa guérison, mais toi c’est différent ! La pomme n’est plus en ta possession ! Tu en a as fait don pour sauver la princesse, et contrairement à tes frères, il ne te reste rien ! C’est donc toi qui as le plus grand mérite, car tu as fait don de tout ce que tu possédais !

Cette histoire est un exemple de ce que représente l’Essence de l’âme Juive. Lorsqu’un Juif réveille la force de l’Essence de son âme il donne tout ce qu’il a pour Hachem, même ‘s’il ne lui reste plus rien’ !