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Par la grâce de D.ieu,
A l’issue du saint Chabbat Parchat Tissa,
« Tu élèveras la tête… et il n’y aura pas d’épidémie pour eux… », 19 Adar 5780,

Nous faisons référence à la question largement posée au sein de la communauté des ‘Hassidim, concernant les précautions qui sont nécessaires du fait du coronavirus.

Il est une évidence absolue, selon la Loi de notre sainte Torah, qu’il faut se conformer aux directives des médecins et des spécialistes, dans ce domaine, conformément à l’Injonction de notre sainte Torah, dans le verset Devarim 4, 15 : « Vous prendrez le plus grand soin de vos esprits » et aux enseignements du Rabbi, dans de multiples lettres, soulignant que le Saint béni soit-Il a autorisé le médecin à guérir. Le moyen d’intégrer la bénédiction pour un complet rétablissement est l’adoption de l’avis médical. On consultera , à ce propos, le traité Baba Kama 85 et le Choul’han Arou’h, Yoré Déa, au chapitre 336.

Il s’agit, malheureusement, d’une maladie contagieuse et, pour certaines personnes, cette contagion peut mettre la vie en danger, ce qu’à D.ieu ne plaise. Il est donc bien évident qu’il faut se conformer aux directives des spécialistes et des professionnels pour ce qui concerne le confinement. On doit en respecter les règles, sans le moindre artifice. Quiconque est doué du sens commun comprendra bien que celui qui ressent les symptômes annonçant une éventuelle contamination devra éviter les contacts avec d’autres personnes, y compris en cas de doute. Bien au contraire, il s’isolera et attendra une amélioration de son état, avec l’aide de D.ieu.

Même en l’absence d’instructions tranchées émanant du gouvernement, on est autorisé à transgresser le Chabbat, quand il y a un danger de mort ou même un simple doute, en la matière, selon notre sainte Torah. A fortiori est-ce le cas, en l’occurrence, d’autant qu’il est plus grave de mettre son prochain en danger que de le faire pour sa propre personne, selon les Tossafot sur le traité Baba Kama 23, au paragraphe Veli’hayev.

Il est sûrement inutile d’en dire plus à des Juifs respectant la Torah et les Mitsvot avec le plus grand scrupule, notamment à des ‘Hassidim. Comme l’indique l’Admour Hazaken, se basant sur le traité Nidda 17, « Un ‘Hassid brûle » ses ongles, n’hésitant pas, de cette façon, à renoncer à son propre bien pour privilégier l’intérêt de son prochain. Il faut donc adopter une attitude rigoriste, au-delà des directives officielles, car : « le danger est plus grave que l’interdit ». On se dira qu’en restant chez soi, on met en pratique les Injonctions : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », : « Vous prendrez le plus grand soin de vos esprits », « Tu ne tueras pas » et : « Tu ne resteras pas impassible devant le sang versé de ton prochain ».

Selon les propos très clairs du Gaon, Rabbi Akiva Eiger, à propos d’une période d’épidémie, dans Iguerot Sofrim : « j’ai souligné à maintes reprises, une fois après l’autre, la nécessité d’intégrer à son comportement les restrictions qui ont été déterminées et décidées par les médecins. Il faut être prudent et s’en éloigner au plus au point, comme on le ferait pour des aliments interdits. On ne se permettra pas le moindre écart par rapport à leurs propos. Ceci inclut toutes les formes de prudence… Celui qui ne se conforme pas aux directives des médecins, dans son comportement, commet une faute grave envers D.ieu, car : ‘le danger est plus grave que l’interdit’, surtout quand ce danger est pour soi-même et pour les autres, car il contribue à répandre la maladie dans la ville, ce qu’à D.ieu ne plaise. Une telle faute est trop lourde pour que l’on puisse la supporter. »

Quand on se trouve en confinement, on doit prier seul, ne pas se rendre au Mikwé ou tout ce qui en est équivalent, car on sait la contagion qui en découle. On transgresse ainsi l’Interdit : « Tu ne resteras pas impassible devant le sang versé de ton prochain ». De même, on doit se préserver de causer du tort aux autres ou à soi-même, comme l’indiquent les Tossafot sur le traité Baba Kama 23, au paragraphe Veli’hayev.

Celui qui n’est pas confiné devra se rendre à la synagogue, mais il respectera toujours les règles d’hygiène, de même que les instructions données sur le nombre de personnes autorisées à se rassembler. Le cas échéant, on priera en plusieurs groupes.

Il est absolument certain qu’il n’y pas lieu de discuter de tout cela et d’effrayer, ce qu’à D.ieu ne plaise. Certes, physiquement, on appliquera les directives des médecins. En revanche, par son esprit et par sa pensée, il est inutile d’y réfléchir. Bien au contraire, on se concentrera sur le service de D.ieu et, de fait, le traitement le plus efficace est l’oubli. Précisément dans une telle période, on méditera à la manière d’intensifier la Lumière dans le monde. Selon le dicton bien connu de notre maître, le Tséma’h Tsédek,
« si tu penses bien, tout ira bien ». Et, le Rabbi explique qu’il ne s’agit pas là d’une simple parole. En fait, la pensée a le pouvoir de révéler un bien effectif, un bien visible et tangible.

Bien plus, ce moment est propice à la méditation, à raffermir sa foi et sa confiance en D.ieu. Car, « c’est l’Eternel Qui prépare les pas de l’homme ». Chacun se voit assigner une mission par la Divine Providence et l’on doit se rappeler que tous les Juifs partagent une responsabilité collective, notamment son aspect positif, comme l’explique le Rabbi dans ses Iguerot Kodech, tome 16, à la page 185 : « Tous les Juifs partagent une responsabilité collective et l’action d’un individu a un impact sur tous les autres enfants d’Israël. De façon plaisante, mon beau-père et maître, le Rabbi a dit que l’éternuement d’une personne au pôle nord influence la planète entière ! ».

 

Voici les ajouts qui sont bons et judicieux en la présente période :

1/ Les enfants ne vont pas au ‘Héder et à l’école. Il faut donc faire en sorte qu’ils maintiennent leur étude de la Torah, dans la mesure du possible. On sait à quel point le Rabbi soulignait la puissance du souffle émanant de la bouche des enfants se consacrant à l’étude de la Torah.

2/ Selon une tradition de l’Admour Hazaken, citée dans le Méa Chéarim, à la page 20b et dans le Or Ha Torah, Maamareï Razal, à la page 240, on doit, en une telle période, étudier le passage de la Ketoret, le sacrifice des encens, soit les versets Chemot 30, 1- 10, avec le commentaire de Rachi, en répétant deux fois chaque verset et une fois le Targoum.

3/ Il faut multiplier les bonnes actions et l’étude de la Torah, en gardant, notamment, les études fixées, ‘Houmach, Tehilim, Tanya, Rambam. Conformément aux propos bien connus du Rambam que le Rabbi a mentionné à maintes reprises, « une seule action permet de faire pencher sa balance personnelle et celle du monde entier du côté favorable ».

4/ Il faut multiplier les prières pour que le Saint béni soit-Il fasse disparaître du monde, dans son ensemble et du peuple d’Israël, Ses enfants, en particulier, tout préjudice et toute maladie. La guérison du peuple d’Israël doit transcender la nature. C’est pour cela que nous disons, dans la bénédiction Acher Yatsar, « Il a créé l’homme avec sagesse », que : «Il guérit toute chair». Dans la bénédiction Refaénou, «Guéris-nous», nous disons : «Il guérit les malades de Son peuple, Israël». En effet, cette bénédiction est la huitième, chiffre qui évoque le surnaturel. On sollicite, de cette façon, une guérison transcendant la nature, ce qui est envisageable uniquement pour le peuple d’Israël, comme l’explique le Gaon, Rabbi Yonathan Eïbichitz, cité dans le Hali’hot Chlomo, tome 1, chapitre 8, au paragraphe 19.

5/ Il faut veiller tout particulièrement à la ferveur des bénédictions que l’on récite chaque jour. Comme l’explique le Tséma’h Tsédek, dans ses Iguerot Kodech, à la page 94, à propos d’une maladie, que D.ieu nous en garde : « Le chapitre 46 du Choul’han Arou’h explique que le roi David, puisse-t-il reposer en paix, instaura la récitation quotidienne de cent bénédictions, car cent personnes mourraient… A l’heure actuelle, nous récitons d’ores et déjà ces cent bénédictions. Malgré cela, il convient de se motiver, de comprendre le sens littéral des mots de ces bénédictions, comme l’indique le Tour Ora’h ‘Haïm, au chapitre 5. Que D.ieu, béni soit-Il, dans Sa grande miséricorde et Son immense bonté, bénisse vous-mêmes, nous et tout Son peuple, la maison d’Israël. Qu’Il supprime toute maladie ».

6/ Il faut s’efforcer de donner de la Tsedaka à plusieurs reprises, au cours de la journée. Comme l’indique le Tséma’h Tsédek dans ses Iguerot Kodech, à la page 15, à propos d’un cas mortel : « il y a lieu de multiplier la Tsedaka. Car, celle-ci sauve de la mort elle-même et il est expliqué, dans Iguéret Ha Kodech, que le don de la Tsedaka en de multiples fois a une valeur immense et inestimable… Et, tout dépend du nombre des actions. »

7/ Celui qui n’a pas fait vérifier ses Tefillin et ses Mezouzot au cours des douze derniers mois s’efforcera de le faire maintenant.

8/ Dans toute la mesure du possible, on se renforcera dans les saintes campagnes de diffusion des Mitsvot lancées par le Rabbi, notamment la campagne pour l’acquisition d’une lettre dans un Séfer Torah et la campagne pour la Matsa, « aliment de la guérison », renforçant la santé de celui qui s’y consacre et de celui qui la reçoit, comme l’indique le Rabbi, dans ses Iguerot Kodech, tome 10, à la page 346.

9/ On doit raffermir en soi la notion selon laquelle tous les Juifs partagent une responsabilité collective.

Puisse D.ieu faire qu’en ces jours propices, en ce mois d’Adar dont le Mazal est sain, à l’approche des jours de Nissan, du mois en lequel le Saint béni soit-Il adopte, envers les enfants d’Israël, un comportement miraculeux, s’accomplisse pour nous le verset :
« Toute cette maladie… Je ne la placerai pas sur toi, car Je suis l’Eternel Qui te guéris ». Et, nous observerons des merveilles, ainsi qu’il est dit : « Face à tout ton peuple, Je ferai des merveilles », les merveilles de la délivrance véritable et complète, par notre juste Machia’h, très prochainement.

Rav Yaacov Zerbib
Rav Levi Kahn
Rav Menahem Laloum
Rav Nathanël Loeb

Rabbinat Loubavitch de France : 110, Bd de Ménilmontant – 75020 Paris Tel : 01 40 33 88 52 – Fax : 01 43 15 07 90

 

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