Après les fêtes de Tichri contrastées, le Rav Mendel Azimov, directeur du Beth Loubavitch Paris Ile-de-France, fait le point sur la situation et les projets du mouvement.
Le Beth Loubavitch de Paris lle-de-France a été fondé par votre père, le Rav Chmouel Azimov en 1969. Comment se porte le mouvement ?
L’incroyable développement de notre mouvement ne s’explique pas par la logique. En cinquante ans, nous avons multiplié de façon exponentielle nos structures cultuelles, culturelles, sociales, charitables mais surtout éducatives pour toutes les tranches d’âge. Nos Chlou’him effectuent un travail remarquable avec, sans cesse, de nouvelles initiatives qui exigent des efforts et parfois un lourd investissement financier, mais leur enthousiasme porte ses fruits.
Comment ces émissaires oeuvrent-ils ?
Chacun est indépendant pour diriger sa communauté et en créer de nouvelles. Nous tenons souvent des réunions, réelles ou virtuelles, pour agir en conformité avec les directives que nous a laissées le Rabbi. La coopération entre tous est entière car nous poursuivons le même but, offrir au maximum de juifs la possibilité de se reconnecter à leur héritage spirituel en mettant l’accent sur l’étude de la Torah. Le nombre croissant d’écoles de bon niveau et d’élèves heureux justifient nos efforts. Pour les élèves qui ne fréquentent pas les écoles juives, nous avons mis en place des cantines cachères qui remportent un succès incroyable. Cela exige une organisation impeccable avec l’accord, bien sûr, des parents et des directeurs des écoles publiques.
Le Beth Loubavitch a essuyé de lourdes pertes humaines lors de la crise sanitaire. Nous pensons notamment à André Touboul. Comment faites-vous face?
André Touboul, le directeur de l’école Beth Hanna, était un cadre important du mouvement et si cinq personnes ne peuvent en remplacer une, nous bénéficions des structures qu’il avait mises en place. Binyamin Mergui travaille aujourd’hui avec l’équipe pédagogique ; les effectifs de l’école sont stables et par ailleurs, je dois dire que les élèves n’ont pas trop souffert du confinement. Ils et elles ont fait la classe sur Zoom. D’une manière générale, le mouvement fait face à la situation sanitaire. Nous travaillons en symbiose avec le Consistoire qui a édicté des protocoles très stricts. Nos bonnes relations avec les préfectures et les mairies nous ont aussi permis d’organiser les fêtes de Tichri dans de bonnes conditions et le respect des règles sanitaires.
Quels sont vos projets aujourd’hui ?
Tout d’abord je tiens à remercier du fond du coeur tous ceux qui nous aident financièrement en respectant leurs engagements passés malgré leurs propres difficultés, mais aussi en participant à nos activités et en les émulant eux-mêmes. Cette année, nous allons célébrer les vingt ans de l’inauguration de l’école de la rue Petit. Ce sera un évènement. Et nous procéderons à la rénovation de nos synagogues et nos écoles, avec des travaux d’envergure bien nécessaires.
Propos recueillis par Feiga Lubecki