Pour l’élévation de l’âme de Na’hman ben Yéhoudah et Ela Vasana

 

L’Essence de l’âme (‘Vayakel’) et les aspects particuliers de l’âme (‘Pékoudeï’) :

La Paracha ‘Vayakel’ commence par le fait que Moché rassemble tous les enfants d’Israël, afin de souligner l’importance du respect du Chabbat et de leur intimer l’ordre divin relatif à la construction du ‘Michkan’.

De manière profonde il est possible de dire que l’unité des enfants d’Israël réside aussi dans le fait que l’âme de chaque Juif de cette grande Assemblée, qu’il soit un ‘Tsaddik’ ou qu’il soit un simple Juif, est enracinée dans l’Essence divine. Cela signifie que chaque Juif, quel que soit son niveau, peut parvenir à dévoiler dans son âme une lumière divine qui n’a pas de limite. Chacun peut atteindre un niveau supérieur dans son service divin, et ce faisant il atteint la perfection dans sa mission de faire de ce monde une demeure pour D.ieu.

La ‘Hassidout met ici l’accent sur le fait qu’il s’agit de dévoiler un niveau supérieur du Divin, car la Délivrance finale représente le dévoilement de l’Essence divine dans ce monde matériel.

Rachi décrit le peuple d’Israël comme ‘un seul homme avec un seul cœur’. Cette unité est aussi une caractéristique de l’âme Juive. Le Rabbi écrit ‘qu’au cœur de l’idée du Machia’h se trouve le concept de Ye’hida’ (voir ‘Iniana chel Torat-ha-‘Hassidout’, chapitre 5). Le Rabbi nous enseigne que chaque niveau de l’âme, qu’il s’agisse de l’intellect (‘Néchama’), des sentiments (‘Roua’h’) ou de l’action (‘Néfech’), ‘constitue un degré particulier de l’âme, alors que Yé’hida en est l’Essence même, laquelle transcende tous les aspects particuliers, ainsi que le nom ‘Yéhida’ : ‘Seule’, ‘Unique’, le suggère’.

La Paracha ‘Vayakel’, avec le rassemblement des enfants d’Israël autour de Moché, à l’image des ‘Hassidim autour du Rabbi, n’est pas sans évoquer le fait que toutes les âmes d’Israël se rassemblent au même ‘endroit’, car elles ont toute la même origine, du fait que ‘l’Essence de l’âme de chaque Juif est enracinée dans l’Essence divine’.

Par ailleurs, dans la Paracha ‘Pékoudeï’ il est question de tous les éléments matériels qui composent le ‘Michkan’. Or, tous ces éléments matériels du ‘Michkan’ existent aussi spirituellement, et c’est pour cela que la ‘Hassidout compare l’âme Juive à un ‘Michkan’. Comme le ‘Michkan’ qui est un réceptacle dans lequel se révèle la Présence divine, nous devons faire de nous-mêmes un réceptacle, une demeure, pour l’Essence divine. Ainsi, contrairement à la Paracha ‘Vayakel’ qui ‘évoque l’Essence de l’âme Juive, la Paracha ‘Pékoudeï’ évoque les aspects particuliers de l’âme : les niveaux de l’intellect, des sentiments, et de l’action, dans lesquels chaque Juif se doit d’attirer le Divin.

Le fait que nous lirons ce Chabbat, avec l’aide d’Hachem, la Paracha ‘Pékoudeï’ séparément de la Paracha ‘Vayakel’ (que nous avons lu le Chabbat précédent) met en évidence le service divin que l’on accomplit avec nos propres forces (‘Pékoudei’), cependant, le jour du Chabbat chaque Juif reçoit une âme supplémentaire, et celle-ci représente la force de l’Essence de l’âme Juive. Ainsi, ce Chabbat de la Paracha ‘Pekoudeï’, qui conclut le Livre de Chemot, représente le dévoilement de l’Essence de l’âme dans les forces particulières de notre âme.

Le dévoilement de L’Essence de l’âme (‘Vayakel’) dans les forces particulières de l’âme (Pékoudeï) :
Le Rabbi souligne de nombreuses fois dans ses enseignements que ‘l’âme Juive ne fait qu’Un avec D.ieu’. De la même façon que ‘l’inspiration’ illumine et vivifie l’œuvre d’un Artiste, l’inspiration d’un Juif provient du fait que ‘son âme ne fait qu’Un avec D.ieu’ et illumine ses pensées, ses paroles et ses actes. Plus encore que cela, le Rabbi Rachab nous a enseigné que le plaisir qu’un homme ressent quand il imagine la maison de ses rêves, est à l’origine des idées qui lui viennent au moment où il dessine le plan de cette maison.

A l’évidence, ce principe s’applique également aux enfants d’Israël. Désirer faire du plus profond de son cœur une demeure pour D.ieu, ‘la maison de ses rêves’, c’est vouloir réaliser un chef d’œuvre, et le plaisir qu’un Juif ressent quand il imagine cette sublime demeure est à l’origine des idées qui lui viennent au moment où il accomplit les Commandements divins.

Dans le Livre du Tanya l’Admour Hazaken compare le lien qui unit l’âme Juive à D.ieu au lien qui unit un père à son fils : ‘De même que le fils provient du cerveau de son père, l’âme provient de la pensée de D.ieu’. Le Rabbi mentionne souvent que ‘l’Essence de l’âme Juive est enracinée dans l’Essence divine’ et à la lumière de cet enseignement nous pouvons imaginer que le plaisir que l’âme ressent du fait qu’elle ‘ne fait qu’Un avec D.ieu’ est comparable au plaisir que ressent le fils quand il est dans les bras de son père.

Le Rabbi nous enseigne que dévoiler l’Essence de l’âme (qui ne réside pas dans le corps mais dans les 4 coudées qui entourent le corps) dans l’âme qui s’habille dans le corps, c’est atteindre la perfection dans notre service divin, et c’est précisément en agissant de la sorte que l’on fait de ce monde une belle demeure pour D.ieu.

Dans son discours intitulé ‘Vé Ata Tetsaveh’ le Rabbi nous enseigne que dévoiler l’Essence de l’âme consiste à dévoiler le plus profond désir qui se trouve au plus profond du cœur de chaque Juif, et qui n’est autre que ‘le désir du dévoilement de D.ieu’. A travers cet enseignement, il apparaît que dévoiler l’Essence de l’âme revient à dévoiler le lien de l’âme avec D.ieu. Dans le même ordre d’idée nous pouvons dire que dévoiler l’Essence de l’âme c’est dévoiler le plaisir que l’âme ressent du fait qu’elle ‘ne fait qu’Un avec D.ieu’.

Dévoiler l’Essence de l’âme, c’est atteindre cet ‘endroit’, ce niveau supérieur, où notre âme reconnait son Père, comme un fils qui reconnait son père, et se délecte de Sa présence et de tout l’amour qu’elle reçoit de Lui. Or, c’est précisément ce plaisir qui servira d’inspiration aux enfants d’Israël lorsqu’ils réaliseront l’œuvre de construire une demeure pour D.ieu. Dévoiler l’Essence de l’âme dans l’âme qui s’habille dans le corps, c’est accomplir les Commandements divins en ressentant ce plaisir supérieur.

De la même façon que l’inspiration de l’Artiste doit pénétrer son œuvre, un Juif doit faire pénétrer le divin dans tous les sujets de sa vie et de ce monde. ‘Faire une demeure pour l’Essence divine’ tout le temps que l’on construit Sa demeure, au fil des instants et au fil des jours. En effet, d’après l’enseignement du Rabbi, il ne s’agit pas de considérer que des moments de notre existence soient plus importants que d’autres. Chaque moment possède un contenu particulier que nous devons nous efforcer de saisir, et de vivre avec la même intensité que ceux dont l’importance s’impose de manière évidente à nos yeux.

Le Rabbi souligne l’importance de dévoiler la force de l’Essence de l’âme, au point qu’elle nous imprègne de manière profonde, et rapporte sur ce sujet l’explication du Rabbi Rayats sur la déclaration de l’Admour Hazaken dans le Livre du Tanya selon laquelle ‘l’âme divine est une parcelle véritable de divinité d’En-haut’ : ‘Hélek Eloka mimaal mamach’.

Le mot ‘mamach’ signifie ici : ‘véritable’ mais le Rabbi Rayats rapporte que le mot ‘mamach’ signifie aussi ‘réalité’ : ‘mamachout’. Ainsi, Hélek Eloka mimaal mamach’ est une allusion au fait de faire pénétrer le divin,’Hélek Eloka mimaal’, de manière profonde dans les niveaux les plus bas et les plus matériels de notre réalité : ‘mamachout’.

C’est par l’accomplissement des Mitsvoth, qui sont appelées dans le Zohar : ‘les membres du Roi’, que l’Essence divine : ‘le Roi’, peut être attirée ici-bas, dans ce monde matériel. C’est par l’étude de la partie profonde de la Torah, : la ‘Hassidout, que l’on parviendra à dévoiler le Roi dans nos pensées nos paroles et dans nos actes. Le Rabbi nous donne les moyens de réaliser cela, de faire de nous-mêmes un Michkan, une demeure pour le Roi des rois, avec le devoilement du Machiah, dès-à-présent avec l’aide de D.ieu.