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Roch ‘Hodèch Chevat – La Torah en soixante-dix langues
Likouté Si’hot volume 36, Si’ha sur Roch ‘Hodèch Chevat

 

Quand Moïse traduisit la Torah en 70 langues

Le 1er Chevat de l’an 2488 du calendrier hébraïque, un événement mémorable se produisit : Moïse, sur le point d’achever sa mission, entreprit d’expliquer la Torah au peuple juif en 70 langues différentes (Devarim 1,3 et Rachi).

Pourquoi une telle démarche ? Certains commentateurs suggèrent que Moïse voulait ainsi s’assurer que tous, y compris ceux qui ne maîtrisaient pas l’hébreu, puissent comprendre les enseignements de la Torah. D’autres y voient une anticipation de l’exil à venir parmi les nations, afin que les juifs puissent continuer à étudier la Torah où qu’ils soient (Levouch et Imrei Shefer).

Cependant, cela soulève une question : la Torah, parole divine, n’est-elle pas intrinsèquement liée à la langue sacrée ? Étudier et transmettre la Torah dans une autre langue ne risque-t-il pas d’en altérer le caractère divin ?

C’est tout le contraire, enseigne le Rabbi de Loubavitch. En traduisant lui-même la Torah dans les langues des nations, Moïse leur conféra un statut sacré. Ainsi, celui qui étudie ou transmet des paroles de Torah dans une autre langue énonce bel et bien des paroles saintes !

De plus, en inscrivant la Torah sur les pierres du mont Ebal dans toutes les langues (Devarim 27,8), Moïse montra que même couchées par écrit dans un autre alphabet, les paroles de Torah conservent leur sainteté.

Cette démarche prend tout son sens à la lumière du livre de Devarim, qui n’est autre que le « Michné Torah » (Deutéronome), la répétition de la Torah par Moïse. Bien qu’inspiré par D.ieu, il fut énoncé par Moïse « de lui-même ». Pourtant, il fait partie intégrante de la Torah ! De même, les livres des Prophètes et les Hagiographes, fruits d’une inspiration divine, sont eux aussi « Torah ».

Là est le fondement de la Torah orale : sa révélation se fait par l’homme, mais son contenu reste parole divine. C’est le sens profond de l’entreprise de Moïse : même énoncée en 70 langues, passant par le prisme de l’intellect humain, la Torah demeure sacrée.

Le Rabbi précédent, rappelé à D.ieu le 10 Chevat, fit de la traduction des enseignements de la ‘Hassidout un axe majeur de son action, afin que la partie la plus profonde de la Torah touche chaque juif dans sa langue et révèle la partie divine de son âme, hâtant ainsi la venue de Machia’h.

En ce jour anniversaire, puissions-nous nous aussi diffuser la lumière de la Torah au plus grand nombre, en l’adaptant à chacun, afin d’éclairer le monde et préparer la Délivrance prochaine !