Moché répète les Dix Commandements afin que le peuple d’Israël soit capable d’intégrer de manière profonde la Parole Divine :
Il est dit dans notre Paracha (Yitro, 20, 15-16) que lors du Don de la Torah tous les Juifs’ tremblèrent et se tinrent debout, de loin. Ils dirent à Moché : parle, toi avec nous, et nous t’écouterons, et que D.ieu ne parle pas avec nous de peur que nous mourrions’.
De fait, les enfants d’Israël ne purent supporter d’entendre les deux premiers Commandements de la Bouche de l’Eternel. Lorsque l’Eternel parlait, l’âme des enfants d’Israël quittait leurs corps, ainsi qu’il est écrit (Chabbat, 88b) : ‘A chaque expression divine, leurs âmes s’envolaient… Mais L’Eternel la leur restituait avec la rosée dont Il fera revivre les morts’.

Par ailleurs, dans le Dvar Mal’hout sur notre Paracha le Rabbi souligne que les Dix Commandements sont mentionnés deux fois dans la Torah. La première fois, Paracha Yitro, L’Eternel dit Lui-même les Dix Commandements et la seconde fois, Paracha Vaèt’hanan, Moché répète les Dix Commandements aux enfants d’Israël durant la quarantième année de leur séjour dans le désert. Le Rabbi nous donne la raison de cette répétition. Le rôle de Moche est d’unir les enfants d’Israël avec D.ieu et du fait que lorsque L’Eternel parlait l’âme des enfants d’Israël ‘s’envolait’ Moché dut leur répéter les Commandements afin de Les mettre à leur portée. Pour qu’eux-mêmes soient capables d’intégrer de manière profonde la Parole Divine.

De manière profonde, Moché établit le lien entre l’Essence divine et les forces de l’intellect des enfants d’Israël car lorsque Moché leur enseigna les Dix Commandements, les enfants d’Israël furent touchés au plus profond d’eux-mêmes. L’enseignement de Moché atteignait leurs pensées, leurs sentiments et leurs actions, conformément à l’explication de Rachi du verset : ‘Et voici les Lois que tu placeras devant eux’ (Michpatim, 21, 1), selon laquelle le rôle de Moché fut de présenter les Lois de D.ieu comme des aliments, ‘dressées sur une table, prêts à être consommés’.

Cependant, bien que la parole de Moché possède l’avantage d’être assimilée par chacun, elle n’est ‘que’ la parole d’un homme, c’est à dire que contrairement à la Parole de D.ieu, la parole de Moché ne dévoile pas la dimension la plus profonde de la Torah, son Essence. De fait, c’est avec le dévoilement du Machia’h et le dévoilement de la Torah ‘Hadacha que l’Essence de la Torah sera dévoilée et intégrée de manière profonde par le peuple d’Israël.

Lorsque Machia’h parlera aux enfants d’Israël en leur dévoilant l’Essence de la Torah, leurs âmes ne ‘s’envoleront’ pas comme ce fut le cas au Mont-Sinaï. Le dévoilement de la Torah ‘Hadacha sera perçu de manière profonde sans que l’âme ne quitte le corps. En d’autres termes, le Machia’h unira l’Essence divine avec les forces de la partie de l’âme qui s’habillent dans le corps (l’intellect, les sentiments et l’action).

La signification profonde des dates du 10, du 11 et du 22 Chevat :
Dans une autre Si’ha du Dvar Mal’hout sur cette même Paracha Yitro, le Rabbi explique la signification profonde des dates du 10 Chevat, du 11 Chevat et du 22 Chevat :

*Le ’10 Chevat’, jour de la Hilloula du Rabbi Rayats représente le niveau du chiffre ’10’. ’10’ représente les ’10 Commandements’ lesquels sont liés avec ce monde matériel qui a été lui-même créé par ’10 Paroles’.

*Le 11 Chevat est lié à la prise de fonction du Rabbi un an exactement après le jour de la disparition de son beau-père le Rabbi Rayats. ’11’ représente le niveau de L’Essence divine, le niveau du Divin qui est au-dessus du monde : Ano’hi, le premier mot des Dix Commandements.

*Le 22 Chevat qui est la date du décès de la Rabbanite incarne la perfection du chiffre 11 : 2×11=22.

Le dévoilement divin qui eut lieu lors du don de la Torah ne fut que provisoire. Après Matan-Torah le Mont-Sinaï redevint ce qu’il était. Les âmes des enfants d’Israël quittèrent leurs corps quand ils entendirent la Parole de D.ieu. Comme il a été dit précédemment, ce monde inférieur et limité, symbolisé par le chiffre 10, ne put contenir le dévoilement de l’Essence divine. Le Les âmes des enfants d’Israël quittèrent leurs corps quand ils entendirent la Parole de D.ieu. Aussi, le but recherché après le Don de la Torah fut que l’homme avec ses propres forces agisse dans le but de faire de lui-même et de ce monde matériel une demeure pour l’Essence divine. Purifier son être et purifier ce monde matériel afin que le dévoilement de l’Essence divine ne soit pas provisoire comme ce fut le cas au moment du Don de la Torah, mais que ce dévoilement soit permanent. Attirer l’Essence divine, symbolisée par le chiffre 11, dans ce monde, symbolisé par le chiffre 10… et dans tout ce qu’il contient.

Le Rabbi nous enseigne que la date du 10 Chevat correspond à la fin du travail qui consistait à nous préparer au dévoilement de l’Essence divine.

La date du 11 Chevat correspond au début du dévoilement de l’Essence divine mais sans que ce dévoilement n’ait véritablement fait de ce monde ‘une demeure qui fait Un avec D.ieu’.

Enfin la perfection du niveau du chiffre 11 correspond à la date du 22 Chevat car selon l’enseignement du Rabbi c’est par le mérite des femmes Tsidkaniot, et par le mérite de la Rabbanite ‘Haya-Mouchka (l’épouse du Rabbi) que notre mission de faire de ce monde une demeure pour D.ieu atteindra la perfection du fait que cette ‘demeure’ : nous-mêmes, le monde, et tout ce qu’il contient, feront Un avec D.ieu.

Dans son discours intitulé ‘Et tu ordonneras aux enfants d’Israël’, le Rabbi explique qu’il y a plusieurs niveaux de l’Essence de l’âme :

le niveau de ‘Haya est le niveau inférieur de l’Essence de l’âme car il a pour effet de s’unir aux forces de l’âme, ‘de faire Un’ avec ces forces, mais de façon provisoire. Ce dévoilement est donc ‘comme une chose ajoutée à nous-même’ car il peut y avoir une situation où un Juif fera don de lui-même pendant des années car il brillera en lui-même ce niveau de ‘Haya, mais lorsque ce dévoilement s’arrêtera les forces de son âme (l’intellect, les sentiments, l’action) ne changeront pas.

Le niveau supérieur de l’Essence de l’âme est celui de l’âme telle qu’elle est enracinée dans l’Essence divine. Lorsque ce niveau se dévoile dans l’âme il pénètre au plus profond des forces de l’âme au point de les transformer véritablement et de faire ‘Un’ avec elles.
Pour l’intellect par exemple, lorsque le niveau de ‘Haya se révèle dans l’intellect, un Juif agit au-delà de l’intellect mais quand ce niveau ne brille plus l’intellect redevient ce qu’il était, A l’opposé, lorsque l’Essence de l’âme brille dans l’intellect, l’intellect agit tel qu’il est mais il dévoile aussi l’Essence de l’âme. La lumière de l’Essence de l’âme se révèle dans l’intellect dans les sentiments et dans tous les vêtements de l’âme : la pensée la parole et l’action.

Le 22 Chevat représente ce niveau de l’Essence. Il correspond au niveau décrit par le Rabbi dans le Dvar Mal’hout comme étant ‘la perfection du niveau du chiffre 11′ car ce niveau désigne le pouvoir d’unir le Divin qui est au-delà du monde (’11’) avec le monde (’10’) : de faire de ce monde (’10’) une demeure pour l’Essence divine (’11’).

En résumé,

*le 10 Chevat représente le travail de purification qui nous prépare au dévoilement de l’Essence divine.
* Le 11 Chevat représente le niveau ‘inférieur’ de l’Essence car ce dévoilement élève le monde mais ne le transforme pas (à l’exemple du niveau de ‘Haya).
* Le 22 Chevat représente le plus haut niveau de l’Essence, lequel a le pouvoir de transformer ce monde au point qu’il ne fait plus qu’Un’ avec l’Essence divine, comme le Rabbi dit souvent : le dévoilement de l’Essence de l’âme signifie que l’on ne fait plus qu’Un avec Hachem.

Il est écrit dans le Traité Bra’hot (57b) que ‘Trois choses apaisent l’esprit de l’homme : une voix mélodieuse, une belle vue et une bonne odeur. Trois choses le mettent à l’aise et lui donne un sentiment de bien-être : une belle maison, une belle épouse et de beaux ustensiles’.

A la lumière de cet enseignement le Rabbi exprime le fait qu’il ne s’agit pas seulement de faire de ce monde une demeure pour Hachem, mais il s’agit que cette demeure soit belle. Dans ce cas les enfants d’Israël procurent un grand plaisir au Saint béni soit-Il qui est Lui-même le propriétaire de cette demeure. Notre mission est de transformer ce monde au point qu’il devienne une demeure pour l’Essence divine qui est au-delà du monde. Or, comme l’écrit le Rabbi : ‘La beauté de cette demeure (la force de la rendre belle), qu’il s’agisse de sa beauté spirituelle ou de sa beauté matérielle, dépend du mérite des femmes.

Le Rabbi écrit aussi que ‘la beauté matérielle découle de la beauté spirituelle’, et nous enseigne que la valeur numérique du mot ‘Ner’ (bougie) est égale à 250. Les 248 injonctions positives plus le chiffre 2 (qui est une allusion aux deux mains avec lesquelles on accomplit les Commandements divins, et aussi une allusion à l’amour et à la crainte de D.ieu) font un total de 250. Ainsi les bougies que les femmes et les filles d’Israël allument le soir du Chabbat et les jours de fêtes illuminent les maisons Juives de la lumière, de la beauté de la Kédoucha et de la beauté matérielle de la lumière.

La beauté de cette demeure vient de la vitalité que les femmes d’Israël lui insufflent. C’est la raison pour laquelle le Rabbi souligne que cette demeure doit être emplie d’une bonne odeur parfumée. Cette odeur (spirituelle et matérielle) ajoute à la beauté de la lumière des bougies.

Le prénom de la Rabbanite est une allusion à tout cela. ‘Haya qui désigne la ‘vitalité’ (‘Hayout) est une allusion aux forces de l’âme qui s’habillent dans le corps : la vitalité ‘Pnimi’, et Mouchka désigne les forces de l’âme qui ne s’habillent pas dans le corps et l’Essence de l’âme elle-même : Ko’hot ha makifim).

Ainsi, le 22 Chevat désigne bien la perfection du niveau du chiffre 11, car l’union de ‘Haya avec Mouchka exprime le lien entre le Divin qui s’habille dans le corps et dans ce monde avec le Divin qui est au-delà de ce monde : l’Essence divine.

Il apparait donc à nos yeux que c’est par le mérite de la Rabbanite et de toutes les femmes et les filles d’Israël qui suivent son exemple et sa conduite que nous aurons le mérite d’atteindre la perfection de notre mission de faire de ce monde une demeure pour l’Essence divine, et la perfection de cette mission consiste à faire de ce monde inférieur une belle demeure pour D.ieu du fait que la beauté dans ce cas représente l’union entre l’Essence de lame et les forces de lame qui s’habillent dans le corps, entre lEssence divine et les limites de ce monde inferieur. La beauté représente la Guéoula, lorsqu’il apparaîtra à nos yeux de chair qu’Hachem Israël et la Torah ne sont qu’Un, avec le dévoilement de notre Juste Machia’h, très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu.

Résumé :
D’une certaine manière, les Dix Commandements, lorsqu’ils sont dits par l’Eternel, représentent l’Essence divine laquelle est au-delà de toutes les limites de tous les mondes de la Création. Ce niveau est celui de la partie de l’âme qui ne s’habille pas dans le corps : l’Essence de l’âme divine qui est enracinée dans l’Essence divine et dont la force dépasse donc totalement, infiniment, la partie de l’âme qui s’habille dans le corps et qui est limitée. Ainsi, les 10 Commandements tels qu’ils seront enseignés par le Machia’h, avec l’aide de D.ieu, représentent donc la perfection de la beauté de la Torah : la beauté de la Torah du Machia’h, la beauté de la Torah ‘Hadacha : le dévoilement de l’Essence de la Torah qui détient le pouvoir d’unir l’Essence divine avec l’âme telle qu’elle s’habille dans le corps.

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L’enseignement du Rabbi selon lequel ‘Yitro’ est une allusion au corps et à l’âme animale :
Dans le Likoutey Si’hot (‘Hélek 4, page 1271), le Rabbi pose une question : la Paracha que nous lisons ce Chabbat porte le nom de Yitro (le beau-père de Moché), pourtant il n’est pas seulement question de Yitro dans cette Paracha. Bien au contraire, cette Paracha parle essentiellement du don de la Torah, et du fait que le Don de la Torah est bien plus important que l’histoire de Yitro, pourquoi dans ce cas cette Paracha ne porte-t-elle pas plutôt le nom de ‘Matan Torah’ ?

Le livre du Zohar (début de la Paracha Yitro) nous répond : c’est par le fait qu’il était un idolâtre et qu’il se convertit, disant à Moché (Yitro, 18, 11) : « Maintenant je sais que l’Eternel est plus grand que toutes les divinités », que le Don de la Torah fut désormais possible.

A la lumière de cet enseignement du Zohar le Rabbi explique que ‘Yitro’ est une allusion au corps et à l’âme animale qui ne désirent assouvir que des plaisirs matériels et grossiers. Dans chaque Juif se trouve cet ‘Yitro’ qui le tire vers le bas à l’exemple d’un animal dont les yeux sont continuellement tournés vers la terre et jamais vers le ciel.

Notre travail consiste donc à combattre cet ‘Yitro’ en nous détournant des plaisirs matériels et dénués de divin pour enfin ‘regarder vers le ciel’ à l’exemple de Yitro qui fut un idolâtre et qui finit par reconnaître que « l’Eternel est plus grand que toutes les divinités ».

Lorsqu’un Juif parvient à utiliser toute la force de son âme animale, c’est à dire lorsqu’il emploie à ne désirer seulement que le dévoilement de D.ieu. Lorsque ce juif emploie toute la vitalité de son corps pour accomplir la Volonté du Saint béni soit-Il et qu’il consacre toutes les forces de son âme à l’étude de la Torah alors il parvient à aimer D.ieu au moyen de ses deux penchants.

Son âme ‘animale’, à l’image de Yitro qui au départ était un idolâtre, porte désormais le nom d’âme ‘vitale’, à l’exemple de Yitro qui déclara à Moché lorsqu’il se convertit : « Maintenant je sais que l’Eternel est plus grand que toutes les divinités ».
En effet, chaque juif possède la force de transformer l’obscurité en lumière, de transformer ‘l’âme animale’ en une ‘âme vitale’, et quand il y parvient, il peut désormais servir et aimer D.ieu avec une force dédoublée : la force de son âme ‘animale’ et celle de son âme Divine.