Dans la Parachat Tétsavé, il est mentionné que de l’huile d’olive pure est apportée à Moïse avant que le Chandelier ne soit allumé, et qu’ensuite, Aaron et ses fils disposeront la lumière du soir au matin. Cette procédure suscite des interrogations quant au rôle de Moïse et d’Aaron et à la signification de la « lumière perpétuelle » et de « du soir au matin ».

Le prophète Zacharie compare le peuple d’Israël à un chandelier, chaque Juif étant une lumière, car « la lumière de D.ieu est l’âme de l’homme ». Ainsi, le peuple juif prend la forme d’un chandelier, que l’on allume en éveillant les âmes des Juifs et en révélant leur désir de se rapprocher de Dieu. Cette tâche incombe à Aaron, le Cohen.

Mais comment allumer le feu de l’âme ? Le service de Dieu a deux formes : l’étude de la Torah et la prière fervente, qui inclut la pratique des Mitsvot. Les deux expressions utilisées pour décrire l’allumage du chandelier dans la Torah correspondent à ces deux formes.

La « lumière perpétuelle » évoque l’étude de la Torah, qui reste la Parole de Dieu même après être descendue dans le monde matériel. L’obligation d’étudier la Torah s’applique en permanence, et on doit s’y consacrer jour et nuit, à chaque instant libre.

Quant à la « lumière du soir au matin », elle évoque la prière fervente et la pratique des Mitsvot, qui ont un temps fixe et précis. C’est la raison pour laquelle l’expression est utilisée pour décrire Aaron, qui offrait des sacrifices remplacés par la prière.

Ainsi, il était nécessaire d’apporter l’huile à Moïse, car cela lui conférait la force de la Torah, qui transcende le temps. Grâce à cela, Aaron pouvait allumer les lumières du chandelier et révéler la sainteté de la Torah, dépassant les limites, au sein de la matière du monde et des Mitsvot.

En fin de compte, toutes les lumières du chandelier, c’est-à-dire toutes les âmes d’Israël, éclaireront d’une clarté fixe et éternelle, celle de la « lumière perpétuelle ».

Discours du Rabbi, Séfer Ha Si’hot 5749-1989, tome 1, page 268