Nous sommes actuellement dans les Neuf Jours, une période où nous nous concentrons sur la venue du Machia’h.

 

1) Question :
Nous avons déjà eu tant de déceptions dans le passé, en attendant le Machia’h. N’est-ce pas une erreur de soulever des espoirs qui pourraient à nouveau être déçus ?

Réponse : Certaines personnes pensent que la meilleure façon de se prémunir contre tout revers ou déception possible est de ne jamais se faire d’espoirs au départ. Pour eux, croire à l’imminence de la venue du Machia’h n’est qu’une source de frustration.

Cependant, le peuple juif n’a pas survécu pendant des milliers d’années en étant pessimiste. Au contraire, le secret de notre survie est que nous avons toujours anticipé l’avenir avec une perspective optimiste et pleine de foi.

Selon le Rambam, l’un des 13 principes de foi est de « croire avec une foi parfaite en la venue du Machia’h, et même s’il tarde, j’attends son arrivée chaque jour. »

2) Après la Résurrection des morts, tous les Sages et Prophètes de toutes les générations seront vivants. Quelle sera leur relation avec le Machia’h ?

Réponse : La question est intéressante car lorsque le Machia’h viendra, tous les Prophètes et dirigeants du Peuple Juif, passés et présents, entendront la Torah directement du Machia’h. Tous les Juifs, jeunes et vieux, érudits et simples, apprendront la Torah de la même manière, tout comme les Juifs ont appris la Torah de Moïse dans le désert. Si tel est le cas, quel sera le statut des autres érudits de la Torah par rapport au Machia’h ?

Le Rebbe explique que le Machia’h n’enseignera que la dimension mystique de la Torah à l’ensemble du Peuple Juif. En ce qui concerne les aspects révélés de la Torah, comme la halakha pratique, les érudits n’auront pas besoin de l’apprendre du Machia’h, car ils sont eux-mêmes experts en la matière. Comme l’écrit l’Alter Rebbe : « Moïse, Josué et les Anciens de toutes les générations, qui connaissent déjà la partie révélée de la Torah, ne recevront pas de nouvelles halakhot du Machia’h ».

Ils apprendront l’essence intérieure de la Torah du Machia’h, une révélation si élevée qu’elle semblera entièrement différente et nouvelle : « Une nouvelle Torah sortira de moi ».

(Likutei Torah Parshat Tzav, 17:1 ; Toras Menachem 5746, Vol. 3 p. 138.)

3) Question :
Aurons-nous encore le libre arbitre quand le Machia’h viendra ? D’après ce que j’ai lu, il semble que nous ferons automatiquement la bonne chose. Et sans aucune décision à prendre, la vie ne sera-t-elle pas assez ennuyeuse ?

Réponse : J’aime cette question. Quand le Machia’h viendra, il n’y aura plus les nombreuses couches de confusion qui rendent la vie si difficile. Les priorités changeront. Nous percevrons l’importance et la beauté de la Torah et des Mitzvot. Être généreux envers les autres sera naturel. La sagesse divine brillera à travers chaque aspect du monde. Selon les mots du prophète, « Le monde entier sera rempli de la connaissance d’Elokus comme les eaux couvrent l’océan. »

Et avec la vérité si évidente, qui pourra faire quelque chose de mal ?

Cependant, le bien contre le mal n’est pas la seule décision que nous prenons dans la vie. Il y a un autre type de libre arbitre qui s’appliquera même quand le Machia’h viendra : le bien contre le mieux.

Aujourd’hui, la question est souvent de savoir si nous accomplissons ou non une certaine bonne action. Quand le Machia’h viendra, ce sera de savoir dans quelle mesure nous accomplissons cette Mitzvah. Allons-nous nous pousser au maximum ou nous contenter d’un travail ordinaire ? Aujourd’hui, nous choisissons entre utiliser nos talents pour de bonnes choses ou de mauvaises choses. Quand le Machia’h viendra, nous choisirons entre développer davantage ces talents ou simplement les laisser tels quels.

Je pense que cela répond à votre deuxième question. Vous avez raison. Les obstacles nous donnent de l’enthousiasme. Ils nous fournissent une motivation pour la vie. Quand le Machia’h viendra, cette motivation sera toujours présente – mais sous une forme différente.

Pensez à un avion et à une fusée. Les deux ont besoin d’une forme de résistance pour voler. Dans l’avion, cette résistance est fournie par l’interaction avec un facteur externe : les différents degrés de pression d’air des deux côtés des ailes. Au-dessus d’une certaine altitude, ce n’est plus possible. Vous devez créer votre propre résistance qui pousse vers le bas. C’est la fusée.

Aujourd’hui, notre bataille est entre le bien et le mal. Avec le mal qui agit contre nous, nous prenons les bonnes décisions et nous nous propulsons en avant. Mais quand le Machia’h viendra, nous quitterons cette atmosphère. Le mal deviendra une évidence. Nous aurons besoin de nos propres fusées – le défi du bien contre le mieux. Et nous utiliserons notre libre arbitre pour décider jusqu’où nous voulons nous élever.

Comme nous dit le Talmud : « Les Tsadikim n’ont pas de repos, ni dans ce monde, ni dans le suivant. » Selon les mots du Prophète : « Ils vont de force en force. »