Chabbat Parchat Ekev 5751 qui bénit le mois d’Elloul

 

1ère Si’ha

1. Ce Chabbat apporte la bénédiction au mois d’Elloul, celui du bilan moral, portant sur toute l’année qui vient de s’écouler. On peut, de fait, y trouver tous les domaines du service de D.ieu. C’est la raison pour laquelle l’initiale d’Elloul est un Alef, première des lettres de l’alphabet.

Car l’effort de l’homme doit être progressif, commencer par l’Alef pour s’élever vers le Beth et aboutir au Guimel. C’est ainsi qu’il peut parvenir à la perfection qu’évoque la lettre Tav. Le nom d’Elloul est constitué des initiales du verset «je suis à mon Bien-Aimé et mon Bien-Aimé est à moi».

La première partie de ce verset souligne l’importance de l’effort, sans lequel toute Révélation divine ne serait que «le pain de la honte». Le chef de notre génération enseignait que «chez les ‘Hassidim, rien n’est automatique». Seul l’effort peut être couronné de succès. Même si D.ieu accorde Son aide, l’initiative de l’homme reste essentielle.

Le nom de notre Paracha, Ekev, signifie le talon et Rachi indique qu’il fait allusion aux «Mitsvot que l’homme foule du talon». En apparence, pourquoi ne donne-t-il pas à ce terme une autre signification, par exemple «parce que», comme dans le verset «Je multiplierai sa descendance… parce que (Ekev) Avraham a entendu Ma voix»?

C’est en fait l’importance de l’effort qui est soulignée ici. Celui-ci est particulièrement nécessaire pour «les Mitsvot que l’homme foule du talon».

2. Tout le mois d’Elloul est inclus dans le Roch ‘Hodech, qui, chaque année, dure deux jours. Ceci apparaît encore plus clairement cette fois-ci, puisque ces deux jours sont un Chabbat et un dimanche, qui évoquent les deux domaines du service de D.ieu, «je suis à mon Bien-Aimé» et «mon Bien-Aimé est à moi».

Il est cependant clair que le second jour de Roch ‘Hodech, le premier d’Elloul, est essentiel. C’est alors que l’on commence à sonner du Choffar. Néanmoins, on peut compter les jours de la semaine à partir du Chabbat ou du dimanche. Ainsi, nos Sages expliquent qu’un Chabbat précéda la création. Celui-ci fut, bien évidemment, la conséquence d’un Dévoilement divin.

Le dimanche, premier jour de la création, en revanche, fait allusion à l’effort de l’homme, à la transformation de la matière réalisée ici-bas. Car le Chabbat dévoile la plus grande élévation et la plus haute perfection. C’est la raison pour laquelle on y consomme de la viande grasse et du vin vieux, qui évoquent le festin du monde futur.

La Révélation divine peut ainsi être accessible à chacun. Elle doit ensuite être conservée pendant la semaine au cours de laquelle un Juif se pénètrera du Chabbat. En effet, tout objet avec lequel l’homme entre en contact, par un effet de la Divine Providence, doit être utilisé concrètement afin de bâtir pour D.ieu une demeure ici-bas.

Le dimanche, à l’opposé, fait allusion à l’effort de l’homme, réalisé dans le monde. La création fut alors effective et «le Saint béni soit-Il était Unique dans Son monde», de sorte que Le servir était aisé.

Certains Juifs ont l’étude de la Torah pour seule activité. Ils symbolisent le niveau du Chabbat. D’autres, ont une activité professionnelle et se distinguent plus particulièrement par leur accomplissement des Mitsvot. Néanmoins, les premiers doivent également accomplir de bonnes actions et les seconds étudier la Torah.

Chaque Juif possède, en effet, une âme divine, qui lui apporte la révélation céleste et peut donc introduire la Sainteté dans la matière du monde, en méditant au fait que, même ici-bas, il est lié à la Divinité par l’intermédiaire de son âme.

Par ailleurs, cette âme se vêtit, dans le monde, d’un corps physique. Grâce à l’effort qu’il permet d’accomplir, elle peut accéder à l’élévation. Chaque Juif peut ainsi assumer les deux formes du service de D.ieu, dévoilement et élévation de la matière.

L’enfant lui-même s’adresse à D.ieu, le matin, à son réveil, lorsqu’il Le remercie de lui avoir restitué son âme. Celle-ci est une parcelle de Divinité, introduite dans le monde, qui fut créé à partir du néant. Or, c’est précisément ici-bas que l’Essence de D.ieu apparaît à l’évidence.

L’effort est donc bien nécessaire et il confère l’élévation la plus considérable. Ces deux formes du service de D.ieu peuvent ensuite s’unir, au point de n’en former qu’une.

«Je suis à mon Bien-Aimé» et «mon Bien-Aimé est à moi» sont les deux formes du service de D.ieu d’Elloul, Dévoilement divin et élévation de la matière.

3. Les deux aspects qui viennent d’être évoqués figurent, bien évidemment, dans le mois d’Elloul, qui retrace le bilan final de l’année. Mais, l’effort des hommes y est avant tout nécessaire. A celui-ci, répond le Dévoilement divin. Puis, ces deux qualités s’unissent pour n’en former qu’une.

Tout ceci apparaît encore plus clairement cette année, puisque les deux jours de Roch ‘Hodech sont un Chabbat et un dimanche. Chacun peut alors mettre en évidence son âme divine et obtenir le dévoilement céleste le plus élevé. Celui-ci sera établi de manière immuable, transcendra le temps et l’espace.

A proximité du mois d’Elloul, chacun doit établir le bilan moral de ce qu’il a réalisé au cours de l’année qui vient de s’écouler. C’est de cette manière que l’on peut bâtir pour D.ieu une demeure ici-bas.

Ce bilan doit être sincère, dépasser même la ligne de la Loi. C’est ainsi que l’on se préparera au troisième Temple, une Maison triple qui inclura également en elle les deux premiers. Celui-ci est déjà prêt, là-haut et doit uniquement descendre dans le monde. On étudiera, en outre, les Lois qui le régissent et l’on sera ainsi considéré comme si on l’avait construit.

4. Nous avons lu, ce matin, la Parchat Ekev, qui, comme on l’a dit, fait allusion aux «Mitsvot que l’homme foule de son talon». Par ailleurs, ce terme signifie aussi fin, conclusion, et, en ce sens, fait allusion à la récompense accordée à chaque Juif, parvenu à l’issue de la mission qui lui est confiée, qu’il doit mener à bien par ses pensées, ses paroles et ses actions.

Ce qui vient d’être dit peut être lié à la délivrance véritable et complète, qui fera suite, de façon immédiate, à la présente période, celle du « talon du Machia’h ». Ainsi, en cette période la plus basse qui soit, il est possible de transformer la matière, afin que D.ieu y apparaisse à l’évidence. En effet, un monticule ne peut être soulevé dans sa totalité que dans la mesure où il est saisi à la base. Un Juif pourrait, en effet, se dire que son élévation est considérable. Pourquoi, dès lors, devrait-il se préoccuper des considérations les plus basses? On lui répondra que le monde entier fut créé pour lui, afin qu’il y bâtisse une demeure pour D.ieu.

Nous venons de vivre le 15 Av et, passé cette date, il convient d’intensifier son étude de la Torah. C’est ainsi que l’on peut «ajouter de la vie à sa vie», selon l’expression de nos Sages. Cette date fut un vendredi et deux Chabbats se sont, depuis lors, écoulés.

Chacun sera, en outre, inscrit et scellé pour une bonne et douce année. Il en sera ainsi pour toute la communauté d’Israël et pour chacun en particulier, de sorte que l’on puisse rassembler toutes les forces de son âme pour le service de D.ieu.

Chacun se pénètrera de tout cela, d’autant que ce Chabbat apporte la perfection à la Hilloula de mon père. Très bientôt, ce sera la délivrance véritable et complète. Les morts revivront et tous prendront part au grand festin qui sera donné à cette occasion. Mon beau-père, le Rabbi, et ceux qui appartenaient aux autres générations seront bien sûr présents.

La délivrance interviendra dès ce Chabbat Parchat Ekev de l’année des merveilles. Tout a d’ores et déjà été réalisé et le chef de notre génération porte témoignage que l’on a déjà fait Techouva. Les boutons de l’uniforme brillent et tous s’écrient: «jusqu’à quand durera cet exil?». De façon immédiate, les enfants d’Israël, sur les nuages du ciel, rentreront en Terre Sainte, à Yerouchalaïm, ville sainte, sur le Mont Sacré, dans le troisième Temple et dans le Saint des Saints. La réalisation du bilan moral d’Elloul saura hâter tout cela.

Nous nous installerons en Erets Israël, de façon immédiate et aucune conquête ne sera nécessaire. Chaque Juif en possède d’ores et déjà une part et celle-ci lui reviendra de droit, dans le monde futur. Ce sera la délivrance véritable et complète, de façon tout à fait immédiate.

Après le 15 Av, il convient d’intensifier son étude de la Torah et de souhaiter à chacun d’être inscrit et scellé pour une bonne et douce année.

 

 

2ème Si’ha

1. Un souci nous préoccupe sans cesse. Jusqu’à quand durera cet exil? Tout a d’ores et déjà été réalisé et la ‘Hassidout a été largement diffusée. Pour autant, le Machia’h n’est pas là. La partie profonde de la Torah a pourtant été répandue dans le monde entier. Cherchant à expliquer tout cela, je me suis dit que, même si cette diffusion avait été largement réalisée, il est encore une partie de « l’extérieur » qui n’a pas été touchée.

En effet, certaines personnes sont aveugles ou ne peuvent lire et étudier par elles-mêmes. Elles doivent avoir recours à un lecteur, qui n’est pas toujours disponible. C’est pour elles qu’a été conçu l’alphabet Braille, fait de signes en relief qu’elles peuvent lire au toucher. L’alphabet Braille est en usage dans les soixante dix langues.

J’ai pensé que les sources de la ‘Hassidout n’étaient pas encore parvenues à de telles personnes. Puis, ces jours-ci, un Tanya a été imprimé en Braille. Un exemplaire en est déjà parvenu dans cette synagogue, maison d’étude et maison de bonnes actions, où se trouvent les quatre coudées du Rabbi, chef de notre génération. La possibilité d’étudier la ‘Hassidout pour ceux qui ne voient pas existe donc désormais. Dès lors, la délivrance peut bien être immédiate.

Le Tanya est la Loi Ecrite de la ‘Hassidout. Bien plus, ses deux dernières parties, Igueret Hakodech et Kountrass A’haron, peuvent en être considérées comme la Loi Orale, puisqu’elles expliquent des idées précédemment exposées de manière concise. On peut donc les comparer au livre de Devarim, le cinquième de la Torah, que Moché introduisit de sa propre initiative.

2. Qu’elle soit provoquée par l’édition du Tanya en Braille ou non, la délivrance véritable et complète doit être immédiate. C’est alors que l’étude de la Torah sera parfaite. Bien plus, les aveugles seront alors guéris et pourront lire l’alphabet courant.

Plus encore, il ne sera nul besoin de lire, car on entendra l’enseignement de la Torah de la bouche de D.ieu. Le Machia’h lui-même l’exposera aux enfants d’Israël. La guérison sera parfaite. Six termes de bénédiction furent prononcés ce matin, à propos du mois d’Elloul et tous ont répondu Amen. La prière d’Achreï, qui fut récitée ensuite, fait allusion à la délivrance, à la perfection et à la fixité qui l’accompagneront. Nous recevrons alors le troisième Temple et pourrons nous y élever, d’une étape vers l’autre, de façon immuable. Nous possèderons aussi la «Torah nouvelle», en Terre Sainte, à Yerouchalaïm, ville sainte, sur le Mont Sacré, dans le Temple et dans le Saint des Saints.

 

3ème Si’ha

(Après le chant, le Rabbi Chlita s’adressa aux invités, venus de Miami:) Quelqu’un se chargera sans doute de leur faire dire Le’haïm.

De même, ceux qui ont transmis des bouteilles viendront les chercher et annonceront ce qu’ils organisent. Ainsi, leur exemple sera largement imité. Les bonnes décisions feront pencher la balance du côté du bien et la délivrance sera immédiate.

Nous vivons dans la période du talon du Machia’h, qui conduit l’exil à son terme. Chacun, par ses talons, courra vers D.ieu, avec le plus grand empressement.

Plus tard, nous lirons la Parchat Choftim, «tu fixeras des juges et des policiers dans toutes tes portes» et il en sera concrètement ainsi, lors de la délivrance véritable et complète.

Les juges font, en outre, allusion à l’intellect et les policiers à la volonté et au désir de chacun. Chacun pourra trouver en lui tout ce qui lui permettra de mettre en pratique la bonne décision qui a été prise. Ainsi, le Grand Sanhedrin siègera dans le Temple, de façon tout à fait immédiate.

 

(Le Rabbi Chlita répondit « Le’haïm » aux invités, distribua les bouteilles. Après la distribution et les annonces, il commença le chant de Sim’hat Torah de son père. Enfin, il rappela les bénédictions finales.)

 

Distribution des bouteilles.