Pour l’élévation de l’âme de ‘Hananiah ben Yaacov
Mon père était un Juif simple, mais un Juif. Il a grandi dans une famille du Maroc, à Marrakech. Une famille simple, mais une famille Juive. Dans les années 80, il se trouvait pour quelques jours de vacances au Canada, et il fut évident pour lui de se rendre chez le Rabbi de Loubavitch, au 770, dans le quartier de Crown Heights, à Brooklynn.
Il m’a raconté des dizaines de fois cette histoire, mais à chaque fois, il mettait l’accent sur un détail particulier. La dernière fois qu’il me l’a racontée, peu de temps avant qu’il ne quitte ce monde, il insista sur le fait que le Rabbi le laissa tenir sa sainte main, un long instant. L’histoire est la suivante.
Mon père se tenait à côté de l’escalier de la maison du Rabbi, et lorsque le Rabbi descendit l’escalier, il s’approcha du Rabbi et saisit sa sainte main pour l’embrasser. Le Rabbi le laissa faire, et quand mon père se redressa le Rabbi fixa mon père dans les yeux pendant ce qui fut pour mon père une éternité. Mon père qui regardait le Rabbi dans les yeux se mit alors à pleurer. Ses larmes coulaient de ses yeux quand le Rabbi le regarda.
Pendant les quelques 40 années qui ont suivies ce moment, mon père ma raconté donc de très nombreuses fois ce moment précieux de sa vie, mais chaque fois qu’il me le racontait j’avais l’impression d’entendre cette histoire pour la première fois.
De fait, j’ai puisé dans cette histoire de nombreux enseignements. Celui qui me vient en premier à l’esprit est que le Rabbi dévoile l’essence de l’âme de chaque Juif. Ces larmes qui jaillissent de la profondeur du cœur de mon père lorsqu’il s’est trouvé dans les 4 coudées du Rabbi sont en effet comparables à celles d’un Juif qui sonne du Choffar en appelant son Père qui est dans le ciel, le jour de Roch Hachana.
Le Rav, le ‘Hassid, le Rav Shimon Yacobovitch, qu’Hachem élève son âme, m’a dit lors d’un Farbrenguen, que la limite entre les larmes de joie et les larmes d’amertume est très sensible. Il m’a parlé des larmes ce jour-la parce que je lui avais dit être très impressionné du fait qu’il lisait les 10 Commandements le jour de Chavouoth (et quand nous les lisons lors de la lecture de la Paracha Yitro) sans pouvoir retenir de chaudes larmes.
Les larmes viennent de la profondeur du cœur, car la force de l’essence de l’âme se révèle précisément dans la profondeur du cœur : ‘Oumka de Liba’.
Parmi les Maamarim du Rabbi, il y a évidemment celui de ‘Vé Ata Tetsaveh’, ‘Et tu ordonneras aux enfants d’Israël’. Dans ce discours ‘Hassidique, le Rabbi parle de l’importance de dévoiler la force de l’Essence de l’âme Juive. Il y a aussi cette histoire du Rabbi Rachab qui voulut embrasser son fils le Rabbi Rayats, et qui décida au lieu de cela de lui écrire un discours ‘Hassidique. Le Rabbi nous explique que le discours qu’il écrivit pour son fils fut appelé : ‘un baiser hassidique’.
Un baiser ‘hassidique vient de l’essence de l’âme, il est comme ces larmes qui viennent de la profondeur du cœur. La Torah elle-même est un baiser ‘hassidique, car elle vient de l’Essence de D.ieu. La Torah est l’expression de l’amour que l’Eternel ressent pour Ses enfants.
Les larmes de mon père qui coulèrent de ses yeux lorsque le Rabbi le regarda, se sont répandue à l’extérieur. Elles font naître en celui qui médite à son histoire, le désir de faire tout ce qui est en son pouvoir, pour provoquer le dévoilement du Machia’h, car D.ieu attend le cœur de l’homme, comme la déclaré un jour l’Admour Hazaken. Ainsi, de la même façon, lorsque mon père me racontait son histoire avec le Rabbi, c’est un baiser ‘hassidique qu’il me donnait, à chaque fois….
J’ai était avec Tonton pendant ce voyage à New York.
Merci Serge
Merci Papa merci Yaakov merci le Rabbi
Hachem Mashiah