l’arrivée au pouvoir de l’ayatollah Khomeini en Iran en 1979 a marqué un tournant majeur dans les relations entre l’Arabie Saoudite et l’Iran. Le nouveau régime islamique de Téhéran avait pour ambition de répandre sa vision de l’islam révolutionnaire chiite à travers la région, et cela a suscité des craintes chez les dirigeants sunnites de l’Arabie Saoudite et des autres pays du Golfe. Cette rivalité a été exacerbée par des divergences politiques et religieuses, notamment la question de la primauté entre les branches sunnite et chiite de l’islam, ainsi que la question de la gouvernance et de l’influence régionale.
L’Iran a également soutenu des groupes militants chiites dans la région, notamment au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen, suscitant l’indignation des pays sunnites arabes, qui ont accusé l’Iran d’ingérence dans leurs affaires intérieures. De son côté, l’Arabie Saoudite a cherché à contenir l’influence iranienne en soutenant des groupes sunnites et en militant pour une politique étrangère plus agressive.
L’Arabie Saoudite sunnite et l’Iran chiite ont rompu leurs liens il y a plus de sept ans après l’attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants en Iran, à la suite de l’exécution par Ryad d’un célèbre religieux chiite. D’autres pays du Golfe, dont Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Koweït, ont également réduit leurs liens diplomatiques avec Téhéran pour soutenir Ryad.
Cependant, vendredi dernier, Téhéran et Ryad ont annoncé le rétablissement de leurs relations diplomatiques d’ici deux mois, à l’issue de pourparlers en Chine. L’Iran s’est également dit satisfait de l’ouverture avec les Saoudiens et estime que « les relations entre l’Iran et Bahreïn ne font pas exception à cette règle ». Par ailleurs, ces derniers mois, les Émirats arabes unis et le Koweït avaient également repris leurs relations diplomatiques avec l’Iran.
Nous présentons ici un extrait des paroles du Rabbi sur la situation instable en Arabie Saoudite. Le deuxième choc pétrolier, entre le milieu de l’année 1978 et 1981, était une crise mondiale des prix du pétrole ayant principalement trouvé sa source en Iran. Sous les effets conjugués de la révolution iranienne, de la guerre Iran-Irak et du redémarrage de la demande mondiale à la suite du premier choc pétrolier, le prix du pétrole est multiplié par 2,7 .
Farbrenguen de Chabbat Parachat Tetsavé, 1979 :
« Cela était vrai également pour le pétrole: les États-Unis avaient fait une promesse qu’ils apporteraient du pétrole d’Iran, et voici qu’ils n’ont même pas suffisamment de pétrole pour eux-mêmes! Et quand ils ont été confrontés à cela, ils ont promis d’importer du pétrole « de n’importe où » – que signifie « de n’importe où » ?! Le pétrole ne tombe pas du ciel mais vient de la terre, et sur terre, on sait où il se trouve! »
« Alors, ils ont répondu: « Il se trouve en Arabie Saoudite. » Ils ont envoyé des émissaires là-bas, et l’Arabie Saoudite a répondu: « Non », catégoriquement! Ils ne sont même pas d’accord avec l’accord. Et même s’ils promettaient de donner du pétrole, personne ne sait combien de temps cela durera, et on ne sait même pas combien de temps le régime au pouvoir durera ».
« On n’a pas besoin d’être un grand politicien ou un éminent spécialiste en politique et en guerre pour comprendre que la chose la plus anormale qui puisse exister en Arabie Saoudite est la suivante: Il y a là-bas trois personnes d’une même famille qui ont un revenu de dizaines de millions de dollars chaque année, et la seule chose qui les retient est qu’une partie de cet argent soit utilisée pour payer des soldats pour les protéger et leur versent une somme importante en échange de leur statut de « gardes du corps ». Ils protègent un petit nombre de personnes, pour lesquelles des dizaines de millions de dollars sont dépensés chaque année. »
« Une telle situation était possible il y a cent ans, lorsque le peuple qui y vivait était opprimé et n’avait pas suffisamment d’éducation pour comprendre cela, et personne ne leur a expliqué la vérité et leur a dit qu’ils pouvaient changer cela. Par conséquent, ils ont cru que cette situation pouvait continuer indéfiniment ». Mais l’histoire a montré qu’une telle situation ne peut durer. Au début, en Russie, toute personne un peu réaliste ne croyait pas qu’après trois cents ans, la famille des « tsars » serait délogée de son trône royal, et quand cela s’est effectivement produit, toutes les nations autour ont prétendu que la Russie était un pays « sauvage » avec des systèmes « sauvages », et que cela devait arriver. De là ont émergé des révolutions similaires qui ont déferlé sur toutes les pays voisins, et personne n’a appris la leçon qu’un pouvoir familial et restreint ne peut durer éternellement ».
« Aujourd’hui, la même chose se produit dans les petits pays autour de l’Arabie Saoudite, où un régime « sauvage » de quelques individus reçoit une immense richesse de la part du peuple, qui est censé être utilisée pour le « bien » de ses citoyens, alors que quelques individus reçoivent des millions, voire des milliards de dollars. La même chose est vraie pour l’Arabie Saoudite, où le régime dirigeant envoie de l’argent en Iran et dans d’autres pays, au lieu de le dépenser pour le bien-être de son propre peuple. Tout cela est intenable, et ces régimes ne peuvent pas durer éternellement ».
Le Rabbi ajoute : « le monde entier doit comprendre que la situation en Arabie Saoudite n’est pas normale et que le pouvoir doit changer avant que cela ne devienne incontrôlable. Les régimes qui continuent à s’accrocher au pouvoir en ne servant que leurs propres intérêts tout en ignorant les besoins de leur peuple, sont voués à l’échec, comme l’histoire l’a déjà montré ».