Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a effectué dimanche un voyage secret en Arabie Saoudite pour s’entretenir avec le prince héritier Mohammed bin Salmane

Ynet

 

Le premier ministre était accompagné du directeur du Mossad, Yossi Cohen, et le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a également assisté à la réunion.

Le burEmirats arabes unis du premier ministre a refusé de commenter, mais Topaz Luk, proche collaboratrice de Netanyahou, a semblé confirmer la rencontre par un message sur Twitter qui s’en est pris au ministre de la défense Benny Gantz pour s’être occupé de manœuvres politiques alors que le premier ministre était engagé dans des efforts de paix.
« Gantz fait de la politique pendant que Netanyahou fait la paix », a écrit Luk en hébreu.

Luk faisait apparemment référence à l’annonce faite dimanche par Gantz d’un comité gouvernemental chargé d’enquêter sur la corruption présumée dans l’achat de sous-marins à l’Allemagne.

Ni Gantz ni le ministre des affaires étrangères Gabi Ashkenazi n’ont été informés du voyage à l’avance, bien qu’ils aient rejoint Nétanyahou pour un service commémoratif en faveur de David Ben-Gourion plus tôt dans la journée.

Nétanyahou est resté sur le sol saoudien pendant au moins quatre heures. Lui et Cohen ont quitté l’aéroport international Ben-Gourion à 19h50 à bord d’un jet privé et ont atterri en Arabie Saoudite à 20h30, pour rentrer en Israël après minuit.

La visite au Néom, une ville côtière de l’État du Golfe, est survenue alors que l’administration sortante du président américain Donald Trump envisageait une attaque militaire contre l’Iran, l’ennemi de longue date de l’Arabie saoudite.

L’Iran aurait mis ses alliés de la région en état d’alerte en prévision d’une frappe américaine.

Le président américain élu Joe Biden a publiquement plaidé pour un retour à l’accord nucléaire iranien de 2015, dont Trump s’est retiré en 2018.

Selon des rapports en Arabie Saoudite, le prince héritier a exprimé son soutien à l’établissement de relations avec Israël mais son père, le roi Salman, s’oppose à une telle démarche.

Selon le Wall Street Journal, bin Salman connaissait à l’avance l’intention des Emirats arabes unis de signer leur récent accord de normalisation avec Israël, mais n’a pas informé son père de cette démarche de peur que le roi ne tente de l’arrêter.

Trump a déclaré publiquement qu’il pensait que les Saoudiens suivraient les Emirats arabes unis, le Bahreïn et le Soudan et établiraient des liens avec Israël.

Le ministre saoudien des affaires étrangères, Faisal bin Farhan Al-Saud, qui était probablement présent lors de la rencontre de Netanyahou avec bin Salman, a déclaré samedi que le royaume soutient une normalisation complète avec Israël, mais a réitéré la position de longue date de Riyadh selon laquelle un tel accord ne pourrait venir qu’après la création d’un État palestinien.