Qui choisirait la guerre plutôt que la paix ? Alors qu’Israël et les États-Unis cherchent à intégrer l’Arabie Saoudite dans les Accords d’Abraham, l’histoire nous offre des leçons essentielles de prudence.

 

Le Rabbi rappelle les appels passés à céder le Golan pour la paix avec la Syrie. Si ces propositions avaient abouti, quelle serait aujourd’hui la situation sécuritaire d’Israël face aux rebelles syriens ? La chute d’Assad n’était pas une anomalie historique mais parfaitement prévisible.

Le Rabbi avait 15 ans en 1917 quand il fut témoin de l’effondrement de la dynastie Romanov en quelques mois. Cette puissante monarchie russe, avec sa formidable armée de 12 millions d’hommes, s’écroula, suivie par la chute du Kaiser allemand, de l’Empire austro-hongrois et de l’Empire ottoman.

En 1979, lors de ce discours prononcé une semaine avant le traité de paix israélo-égyptien, le Shah d’Iran venait d’être renversé malgré le soutien américain. Les armes sophistiquées fournies dans ses derniers mois de règne tombèrent aux mains du nouveau régime radical.

À l’époque, les États-Unis tentaient d’obtenir de l’Arabie Saoudite la garantie d’approvisionner Israël en pétrole pour compenser la perte des puits du Sinaï. Le Rabbi mit en garde : même une telle promesse n’aurait pas justifié l’abandon d’actifs stratégiques face à un régime intrinsèquement instable.

Car ce qui s’est produit en Syrie peut survenir en Arabie Saoudite, en Égypte ou dans n’importe quel pays pétrolier de la région. Si établir des relations pacifiques avec Riyad est souhaitable, sa richesse et sa puissance actuelles ne garantissent pas sa stabilité.

La Torah fut donnée pour apporter la paix au monde. Mais une paix durable doit reposer sur des fondements solides : stabilité, intérêts communs et sécurité à long terme. Quatre principes doivent guider Israël :

  1. Les monarchies sont intrinsèquement instables. Un accord avec un dirigeant n’engage pas son peuple et les régimes autoritaires peuvent s’effondrer brutalement.
  2. Israël ne peut céder des positions stratégiques contre des promesses de paix. Abandonner des territoires ou des actifs tangibles conduit souvent à la guerre plutôt qu’à la paix.
  3. Fournir des armements avancés à un régime instable revient à jouer à la roulette russe : ces armes risquent un jour d’être retournées contre Israël.
  4. Israël doit définir clairement ses lignes rouges en matière de sécurité. Une paix durable ne peut dépendre des garanties d’autres nations mais doit préserver son autonomie stratégique.

Les promesses d’alliés, stables ou non, ne suffisent pas à garantir la sécurité d’Israël. Seule une approche réaliste, fondée sur les principes de la Torah, peut conduire à une paix véritable reconnue par le monde entier.