Source : Audio. Le Rav Chmouel Azimov raconte la rencontre du Maguid de Metzerich et du Baal Chem Tov. Hassidout.org-19 Iyyar 5779-24 Mai 2019. 

  

par le Rav Yaacov Abergel – Jérusalem

Dans cet audio le Rav Chmouel Azimov évoque la première rencontre du Maguid de Metzerich et du Baal Chem Tov. Dans cette histoire, il nous est rapporté que le Baal Chem Tov commenta un livre de Kabbale de façon surprenante. Le sujet traité par le ‘Ets ‘Haïm’ était celui des anges. Au départ, le Baal Chem Tov demanda au Maguid de commenter lui-même ce passage, mais à chaque fois que le Maguid donnait une explication le Baal Chem Tov se montrait insatisfait. Découragé, le Maguid tendit le livre sacré au Baal Chem Tov et lui demanda de le commenter lui-même à son tour. Le Baal Chem Tov acquiesça à sa demande, et commença à commenter l’ouvrage. Or, chaque fois que le Baal Chem Tov lisait le nom d’un ange, celui-ci apparaissait dans la pièce. Face à un tel miracle, le Maguid décida sur le champ de devenir un élève du Baal Chem Tov, et de demeurer près de lui. 

Le Rav Azimov se sert de cette histoire pour nous expliquer un principe fondamental de la ‘Hassidout.

Un homme peut être un Tsaddik, et posséder de très grandes connaissances de la Torah, sans savoir les transmettre. Ainsi, par exemple, quand nous écoutons cet homme parler des anges, nous restons sur terre et les anges restent au ciel.

A l’opposé, quand le Rabbi parle des anges, il les fait descendre dans l’endroit où nous nous trouvons, dans ce monde matériel, et nous pouvons alors nous rendre compte de ce qu’ils sont véritablement, car nous les voyons avec nos yeux de chair.

Le Rabbi rend présents, face à nos yeux, les sujets les plus abstraits et les moins accessibles. Dès-lors, ces sujets, qui viennent pourtant des mondes supérieurs, descendent dans ce monde et deviennent accessibles à nos sens. 

Nous pouvons donner ici aussi un autre exemple. Dans le ‘Likouteï Dibbourim’, le Rabbi Rayats raconte qu’un soir, dans la Synagogue des Parouchim, un homme érudit, une Guémara à la main, s’approcha de l’Admour Hazaken qui réchauffait ses mains à la chaleur d’un poële, dans un coin du Beït-ha-Midrache.

L’homme ignorait à qui il s’adressait, mais la sainteté qui se dégageait de l’Admour Hazaken l’avait attiré jusqu’à lui. Il lui dit que depuis plusieurs jours il étudiait un commentaire de Rachi sans parvenir à le comprendre. Il lui indiqua le passage en question en lui tendant son livre, mais l’Admour Hazaken sans même avoir besoin de relire le passage en question, se mit à dire par cœur le commentaire de Rachi.

Il se produisit alors un petit miracle, car seulement en écoutant l’Admour Hazaken redire le commentaire de Rachi, l’homme en comprit le sens.

Cette histoire peut paraître d’une certaine façon moins spectaculaire que l’histoire des anges qui apparaissaient quand le Baal Chem Tov prononçait leur noms, mais elle est aussi l’expression de la qualité du Rabbi, de rendre présents et accessibles les sujets divins les plus éloignés de nous-mêmes et de notre perception.

Enfin, nous pouvons aussi évoquer cette histoire de l’Admour Haemtsaeï, qui, alors qu’il était un enfant, avait l’habitude d’entendre la lecture de la Torah de la bouche de son père, l’Admour Hazaken. Un Chabbat, son père fut absent, et c’était précisément le jour où la Torah énumère les malédictions que l’Eternel afflige aux enfants d’Israël quand ‘ils n’écoutent pas Sa Voix’.

Lorsque L’Admour Haemtsaeï entendit les malédictions de la bouche du Baal Koré qui n’était pas son père, il s’évanouit.

La raison à cela est que lorsqu’un homme lit la Torah en ne révélant que son aspect extérieur, alors il y a de quoi s’évanouir, mais lorsque le Rabbi lit la Torah, alors il en dégage son aspect profond. Il fait descendre dans ce monde le sens caché des malédictions, et comme l’explique l’Admour Hazaken, chaque malédiction cache en réalité une Bénédiction, et dans ce cas il n’y a plus aucune raison de s’évanouir.

Le Rabbi est donc celui qui sait rendre présente la lumière divine qui se cache dans le monde, dans la Torah et dans nos âmes. Il est de ce fait l’intermédiaire entre le Saint béni soit-Il et l’Assemblée d’Israël, et c’est pour cette raison qu’il est dit que dans les temps messianiques ‘le Machia’h nous enseignera la Torah nouvelle par la vision’.

L’idée est qu’il nous donnera à voir ce que nous ne voyons pas avec nos propres yeux. C’est à cela que s’accorde l’enseignement du Rabbi (‘Iniana chel Torat Ha Hassidout’) selon lequel ‘la Hassidout nous insuffle une vitalité nouvelle’.

C’est de cette vision dont il s’agit, car le Rabbi nous donne à voir, à ressentir le divin caché. C’est aussi pour cela que la Torah du Machia’h est appelée ‘Torah Hadacha’, une ‘Torah nouvelle’, car la nouveauté réside dans le fait que le Rabbi fait apparaître devant nous les anges du ciel, il dévoile le sens qui se cache dans les mots de Rachi, il nous fait entendre la Voix de la Torah

Dans ce cas nous comprendrons la raison pour laquelle le Rabbi insiste toujours, inlassablement, sur le fait d’étudier les sujets du Machia’h et de la Guéoulah. Peut-être qu’en lisant le nom du Machia’h, si présent dans les Si’hot du Rabbi, nous finirons par le faire apparaître ‘dans la pièce’, à l’exemple du Baal Chem Tov qui faisait apparaître les anges du ciel simplement en lisant leurs noms.