Il s’agissait certes d’un “Secret de Polichinelle”, mais Israël a reconnu officiellement mercredi matin avoir été l’auteur de l’opération aérienne “Outside the Box” menée le 6 septembre 2007 contre un site nucléaire syrien. Cette opération audacieuse et périlleuse avait été décidée par le Premier ministre de l’époque, Ehoud Olmert et son ministre de la Défense Ehoud Barak après avoir obtenu des informations précises et fiables des services de renseignements, dont le Mossad. A l’époque comme aujourd’hui, le régime syrien n’avait pas réagi, ne voulant pas confirmer avoir voulu développer un armement nucléaire.

 

 

En autorisant cette confirmation, l’intention d’Israël est claire: lancer un message ferme à l’intention de l’Iran et du Hezbollah indiquant qu’Israël n’hésitera pas à agir hors de ses frontières pour assurer sa sécurité. Le ministre de la Défense Avigdor Lieberman a réagi à la publication de la nouvelle: “(…) Il s’est agi d’une décision historique et courageuse. Nous avons démontré qu’en matière de sécurité il ne faut jamais renoncer. Il faut toujours aller selon l’intérêt national, prendre les décisions et agir quand il le faut. Imaginez la situation aujourd’hui si Israël n’avait pas mené cette opération: nous serions face à une Syrie nucléaire! (…)La puissance de notre armée, de notre aviation et de nos capacités de renseignements s’est encore fortement renforcée par rapport à 2007. Et cette équation, chacun au Moyen-Orient a intérêt à en tenir compte”.

 

 

A l’époque, les Américains et le président George W. Bush n’avaient pas voulu s’impliquer dans cette opération et avaient laissé Israël prendre seul la décision d’attaquer ou non, en raison des implications que cela aurait pu avoir dans la région. Plus tard, les services américains ont cherché à recouper toutes les informations fournies par les services de renseignements israéliens, et en étaient arrivés à la conclusion suivante: le réacteur visé était du même type que celui construit par la Corée du Nord à Yongbyon et il n’était “pas vraiment configuré à des fins pacifiques”. Plus que cela encore, le réacteur aurait pu être opérationnel en quelques semaines.

 

 

Le programme nucléaire syrien avait démarré en 2004 dans le plus grand secret sous forme d’une innocente ferme, et dès 2006, les services de renseignements israéliens avaient estimé détenir des preuves substantielles de sa destination réelle.

 

 

Dans la classe politique, y compris à droite, les réactions sont nombreuses et élogieuses à l’encontre du Premier ministre de l’époque Ehoud Olmert ainsi que du  Mossad, dirigé alors par Meïr Dagan. Du Premier ministre Binyamin Netanyahou à l’ancien ministre de la Défense Amir Peretz en passant par Naftali Benett ou Israël Katz presque tous saluent une décision courageuse et cruciale à mettre au crédit d’Ehoud Olmert.

 

 

Tout comme après la destruction de la centrale d’Osirak sur ordre de Menehem Begin en 1981, la communauté internationale ne félicitera pas Israël pour la destruction du site nucléaire syrien en 2007, sans laquelle la face du conflit actuel aurait été bien différente pour toute la région. LPH