(Pour la guérison complète de Raphaël ben Yamna et pour la santé et la réussite spirituelle et matérielle du Rav et Dayan David Berdugo)

Avraham envoya son serviteur Eliézer chercher un parti pour son fils Itz’hak. Rachi écrit qu’Avraham ‘avait écrit un acte de donation au profit d’Itz’hak qui incluait tout ce qu’il possédait, afin qu’ils s’empressent d’envoyer vers lui leur fille’. ‘Tous les biens de son Maître’ étaient dans la main d’Eliézer’, car d’après le sens simple Avraham voulut qu’à la vue de tout cet argent les parents de la fiancée n’hésiteraient pas à donner leur fille à Itz’hak.

Plus profondément, le Rabbi explique que ce mariage entre Itz’hak et Rivka est le premier mariage Juif après que fut ordonné par D.ieu la Mitsvah de la Mila. De ce mariage vient tout le peuple d’Israël, jusqu’à la fin de toutes les générations.

Le Rabbi met ici l’accent sur le fait qu’Avraham donna à son fils tout ce qu’il possédait. Avraham fit totalement don de lui-même et montra ‘qu’il est le Père de tous les enfants d’Israël, et c’est pour cela qu’il donna tout ce qu’il possédait pour la réussite de ce mariage’.

Chaque Juif est lui-même un Chalia’h qui doit mener à bien la mission qui lui a été donnée par le Rabbi de faire tout ce qui est en son pouvoir pour provoquer la Délivrance finale. Aussi, le Rabbi souligne que de même qu’Avraham a donné tout ce qu’il possédait à Eliezer pour la réussite du mariage de son fils, L’Eternel donne à chaque Juif tout ce qu’Il a pour qu’il réussisse sa mission.

Dans le Dvar Mal’hout le Rabbi nous enseigne que la qualité de notre Maître Moché est celle de Machpia. Moché enseigne la Sagesse de D.ieu exprimée dans la Torah aux enfants d’Israël. Il est donc à l’exemple du soleil dont la lumière éclaire la Terre. A l’opposé, Machia’h représente le Mékabel, ‘celui qui reçoit’, car il est totalement soumis à L’Eternel. C’est pourquoi la lumière du Machia’h est comparée à celle de la lune car toute la lumière de la lune provient du soleil.

Deux qualités essentielles d’un Chalia’h

Chaque Juif doit posséder ces deux qualités, Machpia et Mékabel, pour accomplir sa mission.
D’un côté il doit être totalement soumis à la volonté de celui qui l’envoie accomplir une mission. Tout comme la lune qui ne possède pas sa propre lumière, car toute sa lumière provient du soleil lui-même, le Chalia’h doit accomplir la mission qui lui a été donnée sans en changer le moindre détail. Il doit suivre à la lettre les instructions de son Maître et faire preuve d’une totale soumission vis-à-vis de lui, à l’exemple du Machia’h dont la qualité essentielle est celle de Mékabel.

D’un autre côté, chaque Juif doit aussi posséder la qualité de Machpia de Moché, c’est-à-dire qu’il doit savoir exploiter les forces qui lui ont été données par D.ieu. C’est à ce sujet que le Rabbi explique que la valeur numérique de ‘Chalia’h’ est 348, et en ajoutant la valeur de 10, laquelle correspond aux 10 forces de l’âme, on obtient 358 qui est la valeur numérique de Machia’h. De fait, chaque Juif doit penser et comprendre au moyen des forces de son intellect. Il doit toujours se demander de quelle manière influencer les personnes de son entourage et le monde qui l’entoure. Il doit être un Machpia, à l’exemple de Moché qui est comparé au soleil dont la lumière éclaire la Terre.

A la lumière de ce qu’il vient d’être dit il apparaît que Machpia et Mékabel sont deux qualités opposées, et c’est précisément ce qui caractérise un Chalia’h, du fait que le Chalia’h est celui qui possède la faculté d’unir les opposés. Il doit être capable de faire preuve de la plus grande soumission vis-à-vis de celui qui l’envoie et en même temps savoir exploiter son propre potentiel.

L’union de l’esprit avec la matière

Dans le Dvar Mal’hout le Rabbi nous enseigne que le mariage d’Itzhak et de Rivka exprime l’union entre deux choses opposées : l’esprit et la matière. Itz’hak symbolise l’esprit (l’âme) et Rivka symbolise la matière (le corps).
(Dans le langage de la partie profonde de la Torah l’union de l’esprit avec la matière correspond à l’union des Noms divins ‘Mah’ et ‘Ban’, ‘Mah’ représente la spiritualité et ‘Ban’ représente la matérialité).

Plus encore, Le Rabbi souligne que ce Mariage est profondément lié à l’Union entre le Saint béni soit-Il et l’Assemblée d’Israël qui allait se réaliser plus tard sur le Mont-Sinaï. La Torah est elle-même comparée au contrat de mariage, la Kétouba de cette Union. De manière profonde la Torah n’est pas non plus sans exprimer l’union entre l’esprit et la matière. Au sujet du verset ‘la voix est celle de Yaakov’ l’Admour Hazaken a expliqué que la Torah est appelée ‘la Voix’ car de même que la voix d’un homme unit le sentiment immatériel avec la parole qui est matérielle, la Torah unit l’Esprit divin, ‘immatériel’, avec les lettres matérielles de la Torah, écrites au moyen de l’encre sur du parchemin.

Le Rabbi unit Or ein-sof avec les enfants d’Israël

Dans le Séfer-ha-Si’hot (5752, ‘Hélek Alef, page 106), le Rabbi écrit que ‘le Machia’h représente l’union entre Ban et Mah car d’un côté il est un homme de chair et de sang (Ban) et d’un côté il est comme le Saint béni soit-Il (Mah) car il est l’envoyé du Saint-béni-soit-Il et ‘l’envoyé est vraiment considéré comme celui qui l’envoie ».

A l’évidence, l’exemple du Rabbi est l’expression du lien de l’esprit avec la matière. Il est celui qui enseigne la Torah ‘Hadacha, l’Essence de la Torah dont le pouvoir est d’apporter la plus grande chaleur à la froideur de l’intellect.
C’est grâce aux enseignements du Rabbi qu’un homme éveille sa perception du Divin et qu’il parvient à voir et à ressentir la spiritualité qui vit en lui-même et dans ce monde matériel.
Le Rabbi parvient à unir l’âme de la Torah au corps des enfants d’Israël car il est celui qui élève nos perceptions et nos sensations, vers la sensibilité du Divin.
A la lumière de ces enseignements du Rabbi, il est possible de dire que le lien qui unit le Rabbi à ses émissaires venus des quatre coins du monde au 770 pour le ‘Kinous-ha-Chlou’him’ est comparable à l’union entre Itz’hak et Rivkah. Le Rabbi est lui-même l’Essence de l’âme d’Israël. A l’image d’Itz’hak, il vit dans un endroit saint et il est lui-même saint. Les Chlou’him vivent en-dehors des quatre coudées du Rabbi, à l’image de Rivkah qui vit en-dehors de la Terre d’Israël, dans la maison de Bétouel et de Lavan, ‘telle une rose au milieu des épines’.

Le Rabbi s’unit à ses émissaires, en leur donnant une mission, et en leur donnant toutes les forces nécessaires pour l’accomplir. Aussi, le rassemblement du Rabbi et de ses émissaires est telle une union que l’on célèbre sous la ‘Houpa. Or, la chose est connue qu’au moment de la ‘Houpa, le ciel s’ouvre pour entendre les prières des nouveaux mariés, et de la même façon pendant le Kinous-ha- Chlou’him le ciel s’ouvre au-dessus du 770 pour entendre la prière du Rabbi et de ses ‘Hassidim, la prière d’un seul homme avec un seul coeur’ qui demande la venue de notre Juste Machia’h, dès-à-présent avec l’aide de D.ieu.

L’enseignement du Rabbi sur la Chli’hout

Lors du Farbrenguen inaugural du Rabbi le 10 Chevat 5711 (17 janvier 1951) le Rabbi adressa le message suivant :
Rabbi Yossef Itz’hak chargeait ses ‘Hassidim de divers types de missions destinées à renforcer le Judaïsme. On doit cependant garder à l’esprit les mots du Zohar : ‘une écorce couvre une autre écorce’. Il y a toujours une dimension plus profonde que ce que l’œil appréhende et le niveau plus profond a ses propres dimensions extérieures et intérieures. Aussi, quand il s’agit de la mission dont le Rabbi a chargé chacun, tout d’abord il y a l’instruction spécifique qu’il lui a donnée, de s’installer dans une certaine ville et de s’occuper d’un certain type de travail, que ce soit d’éducation Juive ou de renforcer le Judaïsme en général ou d’enseigner Aleph Beth aux enfants.
C’est l’instruction qu’il a reçue et c’est son devoir de la mener à bien, c’est sa mission. Mais il doit se demander : quand le Rabbi l’a envoyé, cette instruction était-elle le but ultime de sa mission ou seulement l’écorce extérieure sous laquelle il y a un but plus profond qu’il doit mener à bien à son poste ? Son ‘poste’ ne signifie pas un lieu éloigné. S’il a reçu une instruction du Rabbi dans son bureau, alors dès qu’il passait la porte du bureau du Rabbi, c’était déjà ‘un lieu éloigné’ car par rapport à cette pièce, où il a tenu des audiences privées et où il a étudié et prié, l’autre côté du seuil est déjà un ‘lieu éloigné’ car il manquait déjà de la pleine beauté qui était à l’intérieur.
En allant dans cette ville, l’obligation première est de mener à bien la mission spécifique du Rabbi mais il faut toujours se souvenir qu’il peut y avoir une intention plus profonde, et il y en a très probablement une car le but du Rabbi était de réaliser ce que l’Admour Hazaken voulait.
L’Admour Hazaken a dit que les enseignements du ‘Hassidisme ne sont pas pour un certain parti ou un groupe de Juifs mais ils sont pour tous les Juifs sans exception. Et c’est là l’intention profonde derrière toutes les initiatives du Rabbi. Réaliser le but de D.ieu dans la création en diffusant les sources du ‘Hassidisme à l’extérieur, ce qui est l’œuvre qu’il faut accomplir pour amener Machia’h.
Il y a ceux qui ont eu, et qui ont toujours, un lien avec le Rabbi par la mission qu’il leur a donnée, qui extérieurement, peut avoir été totalement profane. Mais le Rabbi les a élevés, les chargeant de transformer une tâche profane en une mission sainte.
En d’autres termes, le Rabbi a dit à certains de faire du commerce avec l’intention profonde qu’ils pourraient donner plus de charité. L’écorce, la mission elle-même paraît profane et, en mettant de côté un dixième, un cinquième pour la charité, il en fait quelque chose de saint.
Mais il y a ceux pour qui le Rabbi a choisi une part où non seulement la dimension intérieure de leur mission est sainteté mais même l’écorce extérieure, leur mission de diffuser les sources ‘Hassidiques, est entièrement sainte, intérieurement et extérieurement
Qu’il ait été envoyé pour travailler dans l’éducation juive ou pour renforcer le Judaïsme en général ou pour diffuser la Torah, chaque domaine de la vie devient saint. Et le Rabbi attend de lui qu’il transforme le Saint en Saint des Saints.
La Torah parle de 5 degrés de l’âme, du plus bas au plus haut : Néfech, Roua’h, Néchamah, ‘Haya, Yé’hida. Il y en a qui dans leur vie expriment le plus bas degré (Néfech) et ils sont donc vulnérables à la faute car la faute ne peut tenter qu’au plus bas niveau de l’âme. Puis il y a ceux pour qui chaque aspect du travail de leur vie est relié aux quatre degrés les plus hauts de l’âme. Mais même le plus haut niveau n’est pas l’aboutissement.
Dans les mots du Midrach ‘la Torah lui donne cinq noms’. Le ‘Hassidisme explique que d’abord il y a le ‘lui’ : l’Essence de l’âme, et à cette essence on donne cinq noms ; mais l’Essence elle-même est au-delà de tout nom. Ainsi ces cinq degrés ne sont qu’un moyen d’atteindre l’Essence, et atteindre l’Essence implique de diffuser les sources du ‘Hassidisme à l’extérieur.
Chacune des activités du Chalia’h aide à apporter la lumière du ‘Hassidisme afin que cette lumière atteigne chaque Juif.

Un autre exemple du Rabbi sur l’union de l’esprit avec la matière

Au sujet de l’union entre l’esprit et la matière il est bien de mentionner ici aussi l’enseignement du Rabbi sur la beauté de Sarah. En effet, le Rabbi explique que la beauté de Sarah venait du fait que ‘l’âme de Sarah puisait sa Lumière de la Lumière d’Or ein Sof (la Lumière infinie de D.ieu)’.
‘Sarah était belle à 7 ans comme à 20 ans comme à 100 ans’.
Ce verset de la Torah est au premier abord étonnant car toute personne est soumise à des changements. Le temps agit sur chacun et l’on voit bien que l’aspect du corps change au fil des années. Comment dans ce cas doit-on comprendre que Sarah était belle à tous les âges ? La réponse du Rabbi est que ‘l’âme de Sarah puisait sa Lumière dans la Lumière infinie de D.ieu’ et dans ce cas le temps ne pouvait avoir aucune emprise, ne pouvait exercer aucune influence sur la beauté de Sarah, et Sarah était donc belle, à 7 ans, comme à 20 ans, comme à 100 ans.

Le Rabbi nous enseigne par ailleurs la signification profonde des chiffres 7, 20, et 100 qui composent l’âge de la Vie de Sarah : 127.
Le chiffre 100 représente le monde spirituel de Kéter, la Couronne qui surplombe l’enchaînement des mondes.
Le Chiffre 20 représente ‘Ho’hmah et Binah : les deux premières Séfiroth du monde d’Atsilout.
Le chiffre 7 représente les six Midot du monde d’Atsilout : ‘Hessed, Gvurah, Tifféreth, Nétsah, Hod, Yessod, et la Séfira de Mal’hout.

Ainsi, 127 ans, les jours de la vie de Sarah évoquent la descente de la Lumière divine depuis la Séfira de Kéter jusqu’à celle de Mal’hout. En d’autres termes, 127 évoque le travail qui incombe à chaque Juif de faire de lui-même et de ce monde matériel une demeure pour l’Essence divine.

Résumé : la mission de chaque Juif consiste à faire de ce monde matériel une demeure pour l’Essence divine. Ainsi, réaliser l’union de l’esprit avec la matière consiste à relier l’étude de la partie révélée de la Torah avec sa partie profonde. De relier également les forces profondes de notre âme (l’Essence de l’âme Juive) avec les forces de l’âme qui s’habillent dans le corps (l’intellect, les sentiments, et l’action). La réussite de notre mission implique un attachement profond au Maitre de notre génération, le Rabbi.