Cet article présente des anecdotes issues de la tradition hassidique mettant l’accent sur l’importance vitale de se rappeler constamment la présence de D.ieu. Des Maîtres éminents comme l’Alter Rebbe et le Maguid de Mezritch soulignent combien il est crucial de « tenir D.ieu devant soi à tout moment », car oublier Sa présence ne serait-ce qu’un instant est considéré comme une faute. À travers ces récits édifiants, nous sommes encouragés à cultiver cette conscience aiguisée afin de marcher toujours devant D.ieu.

« Il n’y a rien d’autre que D.ieu ! »

Le hassid Reb Mendel Gurary voyageait un jour en train vers Krementchug, sa ville natale. Le voyage durait des jours et il était désespéré de ne pas avoir de compagnie, alors il se mit à chercher dans les wagons un Hassid avec qui converser. Après un certain temps, il aperçut une silhouette emmitouflée dans une couverture. Sentant que c’était ce qu’il cherchait, Reb Mendel s’approcha de la silhouette et souleva la couverture. A l’intérieur se trouvait le grand Hassid Reb Gershon Ber Paharer HaGadol, le talmid de Reb Hillel Paritcher. Il était réveillé, mais profondément plongé dans ses pensées, méditant sur un concept de ‘Hassidout.

Reb Gershon ouvrit alors les yeux et s’exclama au hassid devant lui :
« Jeune homme, jeune homme ! Souviens-toi de dire à tes enfants que « Hu levado ve’ein zulato ! » – « Il n’y a rien d’autre que D.ieu ! »

D.ieu aussi joue à cache-cache

Enfant, Reb Avraham HaMalach, fils du Maggid de Mezritch, jouait un jour à cache-cache avec un ami. Après un certain temps, Reb Avraham vint se plaindre à son père qu’il s’était caché mais que son ami n’était pas venu le chercher du tout.
En entendant les paroles de son enfant, le Maggid pleura et dit : « D.ieu aussi se plaint qu’Il Se cache de Ses enfants, mais ils ne Le cherchent pas. Son intention réelle est qu’ils Le cherchent, et alors ils Le trouveront sûrement. Même quand ils commencent simplement à Le chercher, D.ieu les aide et facilite leur recherche. »

Toute la journée

Au début du Choulhan Aroukh, le Rama écrit : « Je tiens D.ieu devant moi à tout moment » est un principe majeur dans la Torah et parmi les vertus des justes qui marchent devant D.ieu. Car la façon dont une personne est assise, se déplace et traite les autres lorsqu’elle est seule à la maison n’est pas comme quand elle est devant un grand roi, et sa parole et son expression libre ne sont pas comme quand elle est avec les membres de son ménage, pas comme quand elle est dans une audience royale. D’autant plus quand on prend à cœur que le Grand Roi, Hakadoch Baroukh Hou, dont la gloire remplit la terre, se tient au-dessus de lui et observe ses actes, on acquerra immédiatement crainte et soumission dans la crainte révérencielle de D.ieu, et on aura honte de Lui constamment ».

Considéré comme une faute

Dans une lettre de directives détaillées pour le service divin, l’Alter Rebbe écrit : « Souviens-toi toujours du Créateur, comme il est écrit : « J’ai placé D.ieu devant moi constamment ». Oublier Sa présence, ne serait-ce qu’un bref instant, doit être considéré comme une faute. Ainsi, le Baal Shem Tov a interprété le verset des Psaumes : « Heureux l’homme qui n’impute pas l’égarement comme faute », pour signifier : « Heureux l’homme pour qui le fait de ne pas avoir la conscience de la présence de D.ieu à tout moment est considéré comme une faute. »

Reb Kopel « Chiviti »

Le père de Reb Menahem Mendel de Kosov était un disciple du Baal Shem Tov du nom de Reb Kopel « Chiviti ». Voici comment il a acquis son surnonnom intéressant.  Reb Kopel était un homme d’affaires extrêmement honnête. Avant de peser des marchandises, Reb Kopel disait « Chiviti Hachem.. J’ai placé D.ieu devant moi constamment », et il se rappelait de la présence de D.ieu. À la foire régionale, les marchands goyim lui faisaient une confiance aveugle pour peser leurs marchandises. Chaque fois qu’il ne se présentait pas, les marchands disaient : « Si Shiviti n’est pas là, la foire ne prospérera pas ».
De ces paroles, le Baal Shem Tov a tiré une leçon dans le service divin : « Lorsqu’une personne n’est pas suffisamment consciente de la présence de D.ieu (« Chiviti »), elle ne peut Le servir correctement dans sa vie quotidienne ».

Le décret du Tsar

Le tsar a un jour décrété que les chapeaux ronds sans rebord ne pouvaient pas être portés. L’Alter Rebbe a alors dit : « La Klipa essaie de bloquer l’obligation Se’u marom einei’hem – ‘Levez vos yeux vers les Cieux’, car on sait que regarder le ciel est une Ségoula pour la Crainte du Ciel. Il faut donc commencer un nouveau service – tourner le rebord du kazirak (chapeau de l’époque) sur le côté. »

Avoir l’aide de D.ieu

Le Baal Shem Tov enseignait qu’une personne qui est toujours consciente de D.ieu peut recevoir chaque jour des directives pratiques de ce qu’elle a appris le matin, car D.ieu la guide ainsi pour arriver aux bonnes conclusions. Cependant, si sa conscience de D.ieu est sporadique, elle ne mérite pas cette perspicacité spéciale. Faute de cette direction divine, il se peut qu’elle ne rencontre pas (par exemple) les aliments et les vêtements contenant les étincelles de sainteté destinées à être élevée.