Libération de 200 terroristes palestiniens en échange des quatre soldates israéliennes détenues à Gaza.

Alors que l’accord des otages patine et que le Hamas trompe Israël et viole l’accord quand des terroristes libérés « avec du sang sur les mains » jubilent et sont accueillis dans les bras, le Rav Dov Brod tente de clarifier l’aspect Torah-halakhique : en quoi cet accord diffère-t-il de l’accord Shalit et y a-t-il des aspects halakhiques qui permettent un tel accord ?

 

Proposition israélienne pour un accord avec le Hamas sur la libération des otages et l’établissement d’un cessez-le-feu, soumise le 27 mai 2024.

L’accord se divise en trois phases de 42 jours chacune :

Phase 1

  • Arrêt temporaire des combats
  • Retrait partiel des troupes israéliennes
  • Libération de 33 otages (femmes, enfants, personnes âgées) contre des prisonniers palestiniens
  • Retour des déplacés et entrée d’aide humanitaire (600 camions/jour)

Phase 2

  • Cessation définitive des hostilités
  • Libération des otages hommes restants
  • Retrait complet des forces israéliennes

Phase 3

  • Échange des dépouilles
  • Début de la reconstruction de Gaza (3-5 ans)
  • Ouverture des points de passage

Points clés :

  • Ratio d’échange : 30-50 prisonniers palestiniens pour 1 otage israélien
  • Garanties du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis
  • Reconstruction supervisée par l’ONU, le Qatar et l’Égypte
  • Non-réarrestation des prisonniers libérés pour les mêmes charges

 

Quelle est la position de la Torah sur l’accord ?

Par le Rav Dov Brod

Quelques questions pour clarifier le sujet d’un point de vue halakhique, du point de vue de la Torah :

1. La question de l’accord déjà en cours n’est pas seulement une question de retour d’otages contre libération de meurtriers comme question indépendante, comme par exemple dans l’accord Gilad Shalit et d’autres accords, mais il s’agit ici d’une guerre totale contre un ennemi qui nous combat et cherche à nous vaincre, à nous conquérir et à nous affaiblir.
Maintenant en pleine guerre nous arrêterons les combats, nous reculerons, et nous donnerons à nos ennemis encouragement, motivation, temps d’organisation et de rafraîchissement, temps pour piéger des lieux, creuser des tunnels, etc etc. Chose qui renforcera beaucoup l’ennemi contre nous au milieu d’une guerre.

Est-il juste et permis d’effectuer un tel accord ?

2. L’accord en question laisse actuellement une partie des otages aux mains de l’ennemi cruel, et le danger de mort présent concret-actuel-immédiat dans lequel ils se trouvent déjà augmentera énormément de façon incommensurable à cause et suite à l’accord. Est-ce que même malgré le danger de mort que l’accord crée dans le présent contre les otages qui restent entre leurs mains, il est permis d’effectuer l’accord ?

3. L’arrêt de la guerre suite à l’accord permet à l’ennemi non seulement de s’encourager et de se renforcer dans le sentiment, mais aussi d’effectuer des actions pour la poursuite des combats contre nous, chose qui mettra en danger nos soldats qui les combattent. Est-ce que même malgré le danger de mort que cela crée contre les combattants il est permis d’effectuer l’accord ? (Il faut noter que depuis la première phase de l’accord déjà un soldat a été tué et d’autres blessés)

4. Un tel accord a été effectué il y a quelques années, et nous avons tous vu dans le dernier massacre à Simhat Torah les résultats = 1400 morts que D.ieu venge leur sang (sans compter les morts pendant la décennie entre-temps) et 200 otages.

Et selon cela y a-t-il quelqu’un qui dira qu’il était juste du point de vue de la Torah et de la halakha d’effectuer l’accord Shalit pour les mêmes raisons, où il s’agissait alors de sauver sa vie dans le présent face à un danger potentiel dans le futur, ‘certain et incertain’. Et pourtant alors à l’époque on ne savait pas quel danger en découlerait, que seraient tués que D.ieu nous en préserve 1400 juifs que D.ieu venge leur sang, et maintenant nous savons déjà par l’expérience quel en est le résultat.

Y a-t-il encore quelqu’un qui statuera rétrospectivement qu’il était juste d’effectuer l’accord Shalit ? Et par conséquent aussi l’accord actuel ?

C’est-à-dire, la probabilité qu’un tel accord nous amène le meurtre de nombreux juifs, est une probabilité presque totalement certaine et sans équivoque, étant donné que nous libérons des centaines de terroristes avec du sang sur les mains qui ont assassiné des masses de juifs que D.ieu nous en préserve que D.ieu venge leur sang, et ils disent ouvertement « j’ai mangé et je mangerai encore » ils prévoient de rentrer chez eux et de continuer les meurtres que D.ieu nous en préserve que D.ieu nous protège !

Malgré cela l’accord est-il permis ?

5. En effectuant cet accord, nous expliquons en fait à l’ennemi que les enlèvements de juifs leur sont très très profitables dans la guerre contre nous !

C’est vraiment comme une déclaration de notre gouvernement au Hamas « cela vous est profitable de nous enlever, car alors vous recevrez de nous plein de prix cadeaux et choses de valeur qui vous aideront contre nous ».

Nous les encourageons vraiment à travers cet accord à enlever des juifs. On peut dire presque un encouragement actif que D.ieu nous en préserve à enlever des juifs… que D.ieu nous protège.

Et tout cela après que les enlèvements précédents les ont effectivement encouragés ! Et ils ont effectivement enlevé encore !

Est-ce permis d’un point de vue halakhique ?

6. Durant les 6 dernières décennies nous avons vu deux types de conduite des gouvernements d’Israël face aux otages et prisonniers :

Une, comme l’accord Shalit où nous avons libéré des centaines de terroristes qui par la suite nous ont amené le terrible dernier massacre et il va sans dire nous a affaiblis de façon effrayante, et d’autre part a remonté le moral de tous nos ennemis autour pour nous provoquer et nous tuer.

Deuxième, dans l’opération Entebbe où nous avons planifié une opération militaire selon la voie naturelle, et le Saint béni soit-Il par de grands miracles a aidé que nous délivrions les otages et dissuadions tous nos ennemis pendant une longue période.

Aussi dans l’événement terroriste de l’enlèvement et du meurtre des enfants de Maalot, Tsahal a agi pour les délivrer et n’a pas cédé au chantage des terroristes, pour ne pas entrer en négociation avec des organisations terroristes, et ne pas céder à leur demande satanique, pour que la chose ne se répète pas.

Laquelle des deux voies est préférable selon la Torah sainte, du point de vue des questions de préservation de la vie aussi dans le présent que dans le futur ? Aussi du point de vue de la nécessité de sauver urgemment les otages, que du point de vue de la nécessité de dissuader nos ennemis qu’ils n’osent pas nous combattre et même pas s’occuper de nous pour des « affaires de paille et de foin » ?

Il est clair que selon les questions ci-dessus il n’y a aucune place pour cet accord le plus dangereux, et il est interdit et totalement opposé à la halakha et à la position de la Torah sainte !

L’auteur dans la douleur,

Rav Dov Brod, émissaire Habad dans le quartier HaOtsar, Hadera