Pour la réussite matérielle et spirituelle de Ména’hem-Mendel ‘Haya-Mouchka Lévi-Itz’hak Shpitzer

 

Dans l’une des notes du ‘Dvar Mal’hout’ sur la Paracha Tétsavé, le Rabbi mentionne l’enseignement des Sages selon lequel ‘l’olive fit don de sa vie pour sanctifier le Nom divin’.
En effet, il est écrit dans la Torah (Paracha Noa’h, 8, 11) que la colombe rapporta à Noa’h une ‘feuille arrachée d’olivier dans son bec’. Les Sages ont expliqué que cette olive ‘fit don de sa propre vie pour sanctifier le Nom divin’ car au lieu de donner naissance à un arbre elle préféra ‘être arrachée’ car son sacrifice allait apporter une grande lumière dans le monde.

Au sujet de cet enseignement le Tsémach-Tsédek cite le verset ‘une terre d’olive d’huile et de miel’ en soulignant que ‘l’olive’ précède le ‘miel’ dans l’ordre des mots du verset. De fait, le goût doux et sucré du miel est une allusion au niveau d’amour d’Hachem appelé ‘Ahava-bé-taanougim’, ‘l’Amour des délices’ : le ravissement.
Par ailleurs, dans ce verset le nom de ‘l’olive’ est lui-même juxtaposé à celui de la ‘terre’ car l’olive incarne un niveau encore plus élevé que celui de ‘l’Amour des délices’. L’olive représente la force de Messirout-néfech, la capacité de faire don de soi-même jusqu’à être capable de donner sa Vie pour sanctifier le Nom divin.

L’olive que l’on presse pour extraire l’huile qu’elle contient est l’exemple souvent donné dans la ‘Hassidout pour exprimer le fait que les oppressions endurées par le Peuple Juif (imagées par une olive que l’on presse) ont pour effet de provoquer le dévoilement de l’Essence de l’âme du Peuple Juif. En effet, le fait d’empêcher un Juif de servir D.ieu comme il se doit de le faire éveille le lien de l’âme Juive à son Père qui est dans le ciel. C’est pour cela que l’Essence de l’âme est comparée ici à de l’huile, car de même que l’huile est cachée à l’intérieur de l’olive, le lien le plus profond qui unit l’âme d’un Juif à son Créateur vit au plus profond de lui-même et constitue son existence véritable car un Juif fait Un avec D.ieu.

Dans dans le ‘Or ha Torah’ le Tsémach Tsédek definit ‘Chémen ha-tov’ (‘la bonne huile’) comme étant la ‘Sagesse supérieure divine’ (‘Hohmah-ilaa’), et il nous enseigne que la racine spirituelle du miel est le plaisir ressenti dans le cœur et que l’huile (‘Ho’hmah-ilaa’) est plus élevée que le miel car elle représente l’Essence du plaisir (à la lumière de cet enseignement nous comprenons la raison pour laquelle le mois d’Adar est celui de la Sim’ha, car la plus grande Joie d’un Juif (telle qu’elle est définie par le Rabbi dans le Dvar Mal’hout) est celle d’être Juif et de savoir que quelque-soit l’épreuve que l’on traverse on demeure toujours lié à D.ieu).

La Paracha Tétsavé représente le dévoilement de l’Essence de l’âme Juive, et c’est la raison pour laquelle elle est l’unique endroit de la Torah, depuis la naissance de Moché, le berger d’Israël, où le nom de Moché n’est pas mentionné. La raison à cela est que la Paracha Tétsavé est le dévoilement de l’Essence de l’âme de Moché, laquelle est illimitée et ne peut pas s’habiller dans les lettres de son nom, car ‘le nom n’est qu’un reflet de l’Essence, et non pas l’Essence elle-même

Ainsi, dans notre Paracha D.ieu s’adresse à Moché, non pas en lui disant ‘Moché !’, mais simplement en lui disant ‘Atah !’, ‘Vé Atah tétsavé !’ (‘Et Tu ordonneras !’). ‘Atah’ désigne l’Essence de l’âme de Moshé qui fait Un avec D.ieu et ne peut se limiter à un nom.

Aussi, du fait que ‘Moshé fait Un avec les enfants d’Israël’ il va de soi que le contenu profond de la Paracha Tetsavé (qui est toujours proche de la date de la naissance de Moché qui est le 7 du mois d’Adar) est aussi celui de la naissance de l’Essence de l’âme de chaque Juif de l’Assemblée d’Israël. Le lien qui unit Moché avec les enfants d’Israël s’exprime tout particulièrement lorsque Moché demanda à L’Eternel d’être effacé de Son livre s’Il ne pardonnait pas aux enfants d’Israël (Ki Tissa, 32, 32) : ‘Et maintenant si Tu supportes leur faute, et sinon efface-moi de Ton livre que Tu as écrit’.

Dans ce verset, le lien qui unit Moché et les enfants d’Israël s’exprime avec une force redoutable, et il est intéressant de remarquer que les deux chiffres de référence de ce verset sont : 32, 32
Or, le chiffre 32 est la valeur numérique du mot ‘Lev’ :לב qui signifie ‘cœur’, et du fait qu’il est écrit ici deux fois, il est possible de dire qu’il y a ici une allusion au ‘cœur du cœur’ : ‘la profondeur du cœur’, ‘Oumka dé Liba’,
Moché ressent pour le peuple d’Israël un amour qui est ancré au plus profond de son âme et c’est du plus profond de cet amour qu’il s’adresse à L’Eternel en lui demandant de pardonner à Son peuple. Si L’Eternel n’est pas prêt à lui pardonner Moché demande alors à D.ieu qu’Il l’efface de Son Livre (la Torah). Cet amour que ressent Moche pour les enfants d’Israël est donc lie à la capacité de sacrifier sa propre vie que l’on appelle ‘messirout-néfech’.
Aussi, à la lumière de ce qu’il vient d’être dit, nul n’est besoin d’expliquer que c’est par l’attachement au Rabbi, qui est le Moché de notre génération, que l’on parvient au dévoilement de l’amour qui vient du ‘cœur du cœur’, c’est à dire le dévoilement de l’amour que chaque Juif ressent pour D.ieu, pour l’Assemblée d’Israël et pour la Torah, grâce auquel nous aurons le mérite d’être délivré, car ‘D.ieu Israël et la Torah ne font qu’Un’.

Lorsque l’âme du Rabbi Rayats quitta ce monde, le Rabbi ne lui succéda pas immédiatement. Les ‘Hassidim firent tout leur possible pour que le Rabbi accepte de poursuivre cette mission sacrée, mais l’histoire nous a montré que ce sont les paroles de la Rabbanite ‘Haya-Mouchka qui eurent pour effet de convaincre le Rabbi. La Rabbanite dit au Rabbi : ‘A quoi aura servi tout le travail accompli par mon père si tu ne poursuis pas sa Mission ? ‘

La Mission du Rabbi est de préparer ce monde au dévoilement de l’Essence divine : ‘Faire de ce monde matériel une demeure pour D.ieu’. Le Rabbi Rachab nous a enseigné que c’est par l’étroitesse que l’on peut atteindre la Lumière d’Or ein-sof. Ce propos s’accorde à celui du Rabbi dans son discours intitulé : ‘Vé atah Tetsavé’.
En effet, dans ce discours le Rabbi nous enseigne qu’un juif dévoile en lui-même la force de l’Essence de son âme (Maor) lorsqu’il a le cœur brisé (katit) du fait de l’absence du Machia’h. Sans le dévoilement du Machia’h notre existence n’est qu’étroitesse. Le fait de souffrir de l’exil de la Présence divine, le fait de ne plus supporter de s’abandonner à des plaisirs grossiers qui émanent de la soif du mauvais penchant et de l’âme animale a pour effet d’attirer le regard et la miséricorde du Saint béni soit-Il sur nous-même.
Le fait de ‘briser la terre’, les désirs matériels, nous permet de dévoiler notre lien le plus vrai et le plus profond avec D.ieu.
Un Juif cache en lui l’huile la plus pure (la force de l’Essence de l’âme) et la mission du Rabbi est de nous enseigner à creuser, à briser tout ce qui nous en sépare. Lorsque le Rabbi nous aide à atteindre la racine de notre âme, nous dévoilons la Volonté la plus profonde, la Volonté de toutes nos volontés qui n’est autre que le dévoilement de D.ieu.

Le Rabbi Rachab nous enseigne que pour dévoiler cette Volonté qui dépasse l’intellect et la raison il convient auparavant d’établir un bilan spirituel. ‘A partir de l’étroitesse on atteint le niveau de l’Essence’, car lorsque l’on établit un bilan spirituel et que l’on mesure notre éloignement vis-à-vis de D.ieu, lorsque l’on ressent ce manque et que notre cœur est brisé du fait de notre exil, alors on attire dans la Torah la Lumière d’Or ein-sof et l’on reçoit ensuite de la Torah (nous-même et ce monde matériel) cette lumière divine infinie.
‘Le monde a été créé pour Israël et pour la Torah’, car la Volonté d’un Juif (sa Volonté la plus profonde qui dépasse l’intellect et la raison) a pour effet d’attirer la Lumière d’Or ein sof (par l’intermédiaire de la Torah) en lui-même et dans ce monde.

A l’évidence la Rabbanite a elle-même établi le bilan moral de toute l’Assemblée d’Israël après qu’elle ait elle-même ressenti le manque et l’éloignement qu’a ressenti le Peuple d’Israël.
En effet, Israël est lié à Hachem d’un lien Atsmi : d’un lien qui procède de l’Essence divine. L’Essence de l’âme Juive est enracinée dans l’Essence divine et ce lien a besoin de se révéler, c’est à dire de s’exprimer dans les pensées les paroles et les actes du peuple Juif tout entier. L’absence de ce dévoilement a pour effet que chaque Juif ressent un manque qu’il a besoin de combler, et c’est précisément la Mission du Rabbi de mettre fin à cet éloignement du Divin. Chaque Juif qui se trouve dans les 4 coudées du Rabbi se place sous une colonne de lumière d’où il prend conscience de sa mission profonde. Il reçoit du Rabbi une vitalité nouvelle pour l’accomplir, et n’est plus animé par le seul désir d’assouvir ses besoins personnels, mais par le désir d’agir au-delà de l’intellect, pour consacrer son existence au dévoilement du Machia’h. La Rabbanite savait tout cela, elle savait que seul le Rabbi possédait les moyens d’unir de manière profonde les enfants d’Israël au Saint béni soit-Il.

Dans son discours intitulé ‘Vé Atah Tétsavé’, le Rabbi définit clairement le rôle du Berger d’Israël, du Moché qui se trouve dans chaque génération, ‘l’extension de Moché’ (tel qu’il est appelé dans le livre du Zohar).
Le terme Tétsavé est apparenté à Tsavta : Union, et ‘Vé Atah Tétsavé’ que l’on traduit littéralement par ‘Et tu ordonneras’, signifie de manière profonde : ‘Et tu uniras’. ‘Moché, tout comme le Rabbi lui-même ‘unissent les enfants d’Israël avec Or ein sof’.

En effet, il est écrit au début de notre Paracha (Tétsavéh, 27, 20) : ‘Et tu ordonneras aux enfants d’Israël qu’ils prennent pour toi de l’huile pure d’olives concassées pour (allumer) le luminaire, pour faire monter la lumière perpétuellement’.
Dans ce verset, L’Eternel s’adresse à Moché et lui ordonne ‘d’ordonner aux enfants d’Israël de lui apporter de l’huile pure’.
L’huile ‘pure’ représente la lumière qui provient de la partie la plus élevée de l’âme. De fait, Moché et le Rabbi donnent les moyens aux enfants d’Israël de dévoiler cette lumière.
La Rabbanite pour être la fille du Rabbi Rayats savait que le Rabbi possédait les moyens d’enseigner l’Essence de la Torah : la ‘Hassidout, et de permettre par cet enseignement essentiel à chaque Juif d’accomplir les Commandements divins en révélant leurs forces les plus profondes lesquelles découlent de l’Essence de l’âme.
Aussi, lorsqu’elle déclara à son époux : ‘A quoi aura servi tout le travail accompli par mon père si tu ne poursuis pas sa Mission ? ‘ et que ces paroles eurent pour effet de convaincre le Rabbi d’accepter la Mission qui lui incombait, elle réussit à unir le Rabbi aux ‘Hassidim. Ainsi, l’expression ‘Vé Atah Tétsavé’ : ‘Et tu uniras’ s’applique avant tout à la Rabbanite ‘Haya-Mouchka car c’est par son mérite que le Rabbi devint le Berger d’Israël et que de ce fait il peut lui-même unir les enfants d’Israël à la lumière infinie de D.ieu et nous conduire immédiatement à la Délivrance finale, avec l’aide d’Hachem.