La Rebbetzin Haya Mouchka a accordé à ma mère le privilège d’être reçue plusieurs fois au fil des années, jusqu’à son départ de ce monde. C’était quelque chose dont on ne parlait pas, un grand secret, car la Rebbetzin était une personne très réservée. Nous savions que ce mérite devait rester confidentiel.

Après le décès de la Rebbetzin, le Rabbi a beaucoup parlé pendant une année entière. Chaque Shabbat, il commentait le verset enseignant que lorsqu’une personne quitte ce monde, les vivants doivent en tirer des leçons. Le Rabbi insistait constamment sur ce message.

La question s’est alors posée : devions-nous partager certaines histoires que mes parents et nous-mêmes avions vécues avec la Rebbetzin ? Cette interrogation est restée longtemps sans réponse claire.

Récemment, un ami de la famille, Monsieur Yoseph ben David Benamou, nous a quittés. À la demande de sa famille, nous allons raconter quelques anecdotes sur la Rebbetzin, pour son mérite et l’élévation de son âme, ainsi que pour la bonne santé de toute la famille.

Mon grand-père, Rav Bentsion Chemtov, était un ‘hassid du précédent Rabbi. En 1922, il faisait partie d’un groupe de dix disciples qui avaient juré au précédent Rabbi de consacrer leur vie à préserver le judaïsme en Russie. Il a accompli cette mission, connaissant l’exil avant de revenir. Il a eu le mérite d’être un des ‘hassidim proches du précédent Rabbi.

Après que le Rabbi actuel a pris ses fonctions en 1950, lors de ses voyages à New York, mon grand-père avait l’occasion de rendre visite à la Rebbetzin et de lui raconter son travail à Londres. Après avoir perdu son épouse en 1963, alors que ma mère avait 16 ans, il s’est installé à New York deux ans plus tard. Cela a permis à ma mère d’avoir aussi le privilège de rendre visite à la Rebbetzin au fil des années.

Après le mariage de mes parents, ils sont restés très proches de la Rebbetzin, que ce soit par téléphone ou lors de leurs visites à New York, où elle les invitait toujours à venir la voir. Nous allons maintenant partager quelques-unes de ces anecdotes que ma mère nous a racontées.