A sa sortie de prison, l’Admour Hazaken resta, pendant trois heures, dans la maison d’un opposant de la ‘Hassidout qui s’appelait Notkin et l’on dit que le Rabbi souffrit, pendant ces trois heures, beaucoup plus que pendant la totalité de son incarcération.

 

Par le Rav Haim Mellul

Le Rabbi expliqua, à ce propos, le 19 Kislev 5726-1965 :

« Pourquoi l’emprisonnement s’acheva-t-il dans la maison d’un opposant à la ‘Hassidout ? Tout est effet de la divine Providence et, lorsque l’accusation fut supprimée là-haut, la libération n’aurait-elle pas dû être immédiate et sans obstacle ? Il faut en conclure que ceci fut partie intégrante de sa délivrance.
La libération de l’Admour Hazaken fut conforme au verset « Il a libéré mon âme dans la paix ». Il y avait donc antagonisme entre deux éléments et
« ils furent nombreux avec moi ». En conséquence, il fallait que l’Admour Hazaken parvienne chez un opposant à la ‘Hassidout, qui lui marque de la déférence. Il est dit que « je le chasserai peu à peu » et un certain temps fut donc nécessaire à cet opposant pour intérioriser l’enseignement de l’Admour Hazaken.
Et, c’est alors, précisément, que la libération de l’Admour Hazaken s’exprima dans toute son essence. En effet, celle-ci n’était nullement comparable à la victoire que l’on obtient à l’issue d’une guerre, par exemple. Car, il s’agissait là d’un frère, selon le terme qu’emploie l’Admour Hazaken lui-même, dans Iguéret Ha Kodech.
Il résulte de tout cela un enseignement sur la manière dont les sources de la ‘Hassidout doivent être diffusées à l’extérieur. »

Le 19 Kislev 5738-1987, le Rabbi ajoute :

« Après avoir souffert dans la maison de l’opposant à la ‘Hassidout, l’Admour Hazaken déclara qu’il souhaitait rester encore chez lui pendant le temps nécessaire pour prendre un verre de thé, puisque son hôte l’avait préparé pour lui. De la sorte, il adopta un comportement qui était ‘bon pour les créatures’.
Les ‘créatures’ n’ont d’autre qualité que d’avoir été créées par D.ieu et l’Admour Hazaken s’employa à être bon envers elles. En l’occurrence, l’opposant à la ‘Hassidout fit souffrir le Rabbi, par toutes les manières possibles. Il voulut, de nouveau, susciter en lui l’état d’esprit qui était le sien avant sa délivrance. Une telle attitude défiait la raison.
Bien plus, cet homme était convaincu de bien agir et il prenait donc, à proprement parler, l’obscurité pour de la lumière. De ce fait, il pouvait être considéré comme une ‘créature’, faisant un usage négatif du libre arbitre qui lui était accordé. Malgré cela, l’Admour Hazaken fut ‘bon envers les créatures’. »

Après sa libération, l’Admour Hazaken apprit que son fils, l’Admour Haémtsahi venait d’avoir une fille. Il dit alors : « Désormais nos connaîtrons la tranquillité (Menou’ha) ». En conséquence, l’enfant fut appelée Menou’ha Ra’hel.

Dans le Likouteï Dibbourim, tome 1, page 84, le Rabbi Rayats relate :

« Le soir du 21 Kislev, deux hommes, des personnes simples, se présentèrent devant l’Admour Hazaken et lui demandèrent de prononcer un discours de ‘Hassidout. Le Rabbi dit alors un discours introduit par le verset ‘Comme le visage se reflète dans l’eau’. En guise d’introduction, il expliqua :
Il est dit : Chaque génération a ceux qui la recherchent, qui désirent ta face, Yaakov, pour l’éternité. Ainsi, ceux qui, dans la génération, recherchent, au même titre que Yaakov, réclament la dimension profonde de la Lumière infinie de D.ieu. »

Le Rabbi précisa, le 19 Kislev 5718-1957 :

« On peut déduire de cette affirmation l’enseignement suivant. Chacun doit rechercher sa propre dimension profonde et, de manière amicale, demander à son prochain qu’il en fasse de même, qu’il mette, à son tour, en éveil la profondeur de lui-même, la dimension cachée de son âme, qui est éternelle, étant liée à la puissance et à l’éternité de la Lumière infinie de D.ieu. »

Et, le Likouteï Si’hot, tome 20, page 469, conclut ce récit par la précision suivante :

« L’Admour Hazaken arriva dans la ville de Vitebsk, le mardi, troisième jour de ‘Hanoukka. Il y resta pendant tout le reste de cette fête. »