Si un conflit entre Israël et le Hezbollah venait à éclater, il « très possible » que l’Iran s’implique aux côtés de son allié libanais et entraîne une guerre dans la région, a averti mardi un haut responsable des renseignements américains, David Cattler.
« Je m’inquiète de la perspective d’une véritable guerre entre Etats dans la région du Proche-Orient », a déclaré M. Cattler, directeur de la branche du Proche-Orient au bureau du directeur du renseignement national des Etats-Unis, lors d’une conférence devant le Washington Institute.
possible guerre au Levant
« Qu’arrivera-t-il si une guerre entre Israël et le Hezbollah libanais émerge et devient une guerre au nord qui implique d’autres acteurs au Levant ? », s’est interrogé le responsable américain.
« Et si l’Iran prenait part à cette guerre plus directement et ouvertement plutôt que clandestinement ou secrètement, cela deviendrait un conflit qui n’implique pas seulement Israël et potentiellement nous par extension, mais aussi beaucoup de nos autres alliés dans la région? », a-t-il développé.
« Il y a un vrai risque à cela », a-t-il poursuivi.

Capture d’écran – Washington Institute
Une « lutte contre les mêmes ennemis que nos adversaires »
Devant ce think tank dédié à la politique étrangère américaine au Proche-Orient, David Cattler a souligné que le combat contre le groupe terroriste Etat islamique tel qu’il est mené aujourd’hui, peut potentiellement avoir des conséquences néfastes sur le long terme.
« Mon intention n’est pas de nier quoi que ce soit à ce qui s’est avéré être une campagne militaire réussie (…) Mais la lutte contre l’EI n’est un conflit traditionnel et binaire », a-t-il lancé.
« Les Etats-Unis, l’Iran, le Hezbollah et la Russie combattent tous l’EI. Nous luttons contre les mêmes ennemis que nos adversaires. Et à ce titre, ils vont également récolter les bénéfices des « dividendes de la paix », a évoqué M. Cattler, abordant notamment l’influence grandissante de Téhéran dans des zones de conflit (Syrie, Irak, Yémen), et de son allié Hezbollah au Liban.
« Pour le Hezbollah, cela signifie se recentrer sur le Liban et – avec l’Iran – dépenser davantage de ressources et d’attention contre Israël, soit directement, soit en soutenant des groupes militants dans les territoires palestiniens. Le résultat? Instabilité accrue au Liban et guerre potentielle avec Israël », a conclu le responsable.
Depuis plusieurs années, Israël tente de mettre en garde la communauté internationale sur la formation d’un « croissant iranien » au Moyen-Orient compte tenu de l’influence de Téhéran en Syrie et de ses liens avec des groupes chiites dans la région.
En avril dernier, le directeur général du ministère du Renseignement israélien, Chagai Tzuriel avait alerté contre les « tensions » qui pourraient naître avec la majorité sunnite en Syrie et les pays sunnites si l’Iran s’installait durablement en Syrie.