Ephéméride de l’année juive – Elyahou Ki Tov
Le mois de Iyar, c’est ainsi qu’on appelle le 2eme mois de l’année, selon le langage de la Michna et du Talmud ; dans les Écritures Saintes (I Rois, chap. 6), il est appelé « Ziv » à cause du rayonnement du soleil qui, à cette époque de l’année, prend tout son éclat, n’est pas brûlant comme pendant les mois de l’été ! En raison également des bourgeons tendres qui apparaissent à cette époque de l’année (« ZIV » est traduit par le Targoum Yonatan par « Nitzan » : bourgeon).
Symboliquement, on peut appliquer ce terme ZIV à la génération de la sortie d’Égypte, qui au cours de ce mois atteindra tout son rayonnement, sera guérie de ses imperfections et prête à recevoir la Tora ! Signe du zodiac : le boeuf qui broute l’herbe: ce mois est le dernier du printemps, suivi des mois d’été où l’herbe se raréfie dans les champs.
Roch ‘Hodech Iyar
Ce mois a toujours deux jours de Roch ‘Hodech, car Nissan qui le précède a toujours 30 jours. Le Roch ‘Hodech Iyar de l’année de la sortie d’Égypte tomba un Chabbat. Ce jour-là, le peuple d’Israël campa à Mara (Ex. 15, 23), station ainsi appelée parce que ses eaux étaient amères.
Or l’Éternel indiqua un bois que Moïse jeta dans l’eau, et celle-ci s’adoucit ! Ce miracle devait apprendre à nos ancêtres que tout dans ce monde se fait selon la Volonté du Créateur : Lui qui a ordonné à l’eau d’être douce peut aussi ordonner à ce qui est amer de devenir doux ! — « Là-bas, Il lui imposa un statut et une loi, et Il le mit à l’épreuve » (fin du verset suivant).
Rachi précise dans son commentaire : A Mara, Il a donné à Israël quelques-unes des prescriptions de la Tora, concernant le Chabbat, la Vache Rousse et les Tribunaux. Tout cela est une application de ce principe que leur avait appris l’adoucissement de l’eau de Mara par le morceau de bois amer que Moïse y avait jeté !
Ainsi : le Chabbat, tout travail est interdit, et pourtant il répand la bénédiction sur tous les jours de la semaine !
La Vache Rousse : toutes les personnes qui s’en occupent deviennent impures, et pour-tant les cendres de la Vache Rousse ont le pouvoir de purifier ! Les tribunaux, créés pour faire respecter les lois, ont essentiellement pouvoir de faire restituer pour autant, car n p les biens mal acquis : les délinquants ne s’en appauvrisse t pas ils ont ainsi la satisfaction morale de vivre en harmonie avec leur entourage.
Le premier lyar
Ce fut ce jour-là, la deuxième année de la sortie d’Égypte, Moïse et Aron entourés des douze princes des tribus, « selon leurs familles et leurs maisons paternelles » ! Pas un de ceux dont on fit le relevé, qui ne connût son origine, ses ascendants, en remontant jusqu’aux fils de Jacob ! (Nomb• I., 2).
Ce recensement commença ce jour-même et se prolongea pendant trois semaines environ ! Après quoi chaque chef de famille réunit autour de lui ses proches, pour former les campements des douze tribus d’Israël, répartis en 4 camps groupés autour du Sanctuaire, selon les instructions données par l’Éternel à Moïse et à Aron.
Les familles des Lévites elles aussi furent recensées, à partir de l’âge de 30 jours. Il en fut de même des premiers-nés des douze tribus âgés d’un mois ou plus : les deux totaux différaient très peu l’un de l’autre : 22 000 Lévites contre 22 273.
Nos Sages ont expliqué (Yalkout Bémidbar) : lorsque nos ancêtres reçurent la Tora, les nations du Monde ont protesté en demandant pourquoi ces juifs étaient plus près de l’Éternel qu’eux ! Le Saint béni soit-I1 leur répondit alors : apportez-moi votre arbre généalogique ainsi que mon peuple a fait ! Il est dit en effet (Ps. 96, 7) : « Portez à l’Éternel, les familles des nations » (traduction mot à mot, qui signifie ; que les familles des Nations portent à l’Éternel les preuves de leur origine…).
C’est pourquoi, au début du 4eme Livre, se trouve le recensement de ceux qui avaient reçu « les commandements que Dieu avait ordonnés aux enfants d’Israël au mont Sinaï » (fin du 3eme Livre) ! ils n’avaient reçu la Tora qu’en raison de leur origine !
Lors de ce recensement des choses qui dépassent l’intelligence humaine furent révélées, ce qui prouve par ailleurs quel haut degré de connaissance était celui de cette « génération du Désert » et avec quelle minutie elle se conformait aux ordres de l’Éternel !
Ainsi, avant le recensement du 1er Iyar de la 2′ année, il est question de deux autres dénombrements du peuple : le premier à leur départ de Ramsès, où il est dit (Ex. 12, 37) : « les enfants d’Israël partirent de Ramsès en direction de Souccot, environ 600 000 hommes faits, sans compter les enfants » ; la deuxième fois, la même année, le lendemain de Yom Kippour, e d lorsque Moïse leur donna l’ordre de construire le Tabernacle ; chaque homme devait en plus des dons volontaires, apporter le demi sicle d’argent, contribution égale pour chacun ; cet argent devait servir à fondre les socles en argent du Sanctuaire !
Le texte précisera quels furent les hommes ainsi recensés (Ex. 38, 26) : « …pour tous ceux qui faisaient partie du dénombrement, depuis l’âge de 20 ans et au-dessus, au nombre de six cent trois mille cinq cent cinquante ». Or aucun contrôle ne fut exercé cette première fois, quant à l’âge des hommes, à leur origine, et pourtant le chiffre du mois de Tichri coïncide à une unité près avec celui du mois d’Iyar suivant ! Il apparaît donc qu’au cours de sept mois, aucun des recensés âgés de 20 à 60 ans n’était décédé ! qu’ils étaient tous restés en bonne santé ; et qu’au premier recensement, malgré l’absence de contrôle, tous s’étaient présentés et avaient apporté leur demi-sicle !
En vérité ce fut : un « Dôr Déôt » (génération de science de Dieu), ainsi que nos Sages ont appelé ceux qui étaient sortis d’Égypte et qui étaient présents au Sinaï !
Autres évènements liés au premier Iyar
Le 1″ Iyar, dans la 4e année du règne de Salomon, furent posés les fondements de la «Maison de Dieu» (I, Rois, 6, 37). A cette même date, la 2e année de leur venue à Jérusalem, Zéroubabel, Yochoua et leurs frères revenus de captivité, se mirent à l’ouvre pour diriger les travaux de reconstruction du Temple (Erza III, 8). L’autel des sacrifices avait été construit dès le mois de Tichri précédent !
Peut-être l’habitude de célébrer des mariages le 1 er Iyar en pleine période de l’Omère, s’explique-t-elle ainsi.
Ta’anit Chéni ‘hamichi Chéni Comme après la néoménie de ‘Hechvan, il y a un minhag répandu en Israël de jeûner et de dire des Sélihot le 1er lundi après Roch ‘Hodech Iyar, ainsi que les jeudi et lundi suivants (v. fasc. II).