.
.
(Pour l’élévation de l’âme de Yéoudah Gérard ben Suzanne et Roger et de Yéochoua ben Maïssa)
Le Rabbi poursuit dans le Dvar Mal’hout sur notre Paracha l’enseignement quil a introduit dans le Dvar Mal’hout du Chabbat précédent (A’hareï-Kédochim), et il nous donne des approfondissements sur la signification des mots Gola et Guéoulah.
Il est écrit au tout début de la Torah :
‘Au commencement D.ieu créa le ciel et la terre. Or la terre était informe et vide, et les ténèbres étaient sur la face de l’abîme, et l’esprit de D.ieu planait sur la surface des eaux. »
Sur la fin du verset :’l’esprit de D.ieu planait sur la surface des eaux’,le ‘Midrache Raba’ explique que ‘l’esprit de D.ieu’ désigne ici l’esprit du Machia’h.
Ainsi, il nous est donne ici à comprendre que ‘La terre était informe et vide et les ténèbres étaient sur la face de l’abîme’, car l’esprit du Machia’h, symbolisé par le Nom divin ‘Havayeh’, n’est pas révélé dans la Création, et ne fait que ‘planer sur la surface des eaux’. Ainsi, du fait que la lumière de l’Essence du Nom divin ‘Havayeh’ est imperceptible par la Création alors celle-ci est ‘informe et vide’, à l’image de cet exil symbolisé par le Nom divin ‘Elokim’, car ‘Elokim’ représente le voile qui nous cache la lumière de l’Essence divine.
Dès-lors, nous devons comprendre que c’est précisément par l’action de l’homme que le monde atteint sa perfection, qu’il n’est plus ‘informe et vide’. Notre mission consiste à faire pénétrer la lumière divine, symbolisée par la lettre ‘Aleph’, laquelle est la première lettre de ‘Aloupho chel olam’ : ‘le Maître du monde’, dans l’obscurité de l’exil, et cela s’exprime par le fait que si l’on ajoute la lettre ‘Aleph’ au mot ‘Gola’ (‘l’exil’, le Nom Elokim), on obtient le mot ‘Guéoulah’ (‘la Délivrance’ : le Nom Havayeh).
Dans le Dvar-Mal’hout du Chabbat précédent (A’hareï-Kédochim), le Rabbi explique que ‘le vrai sujet de l’exil est la Délivrance’. Cette déclaration du Rabbi s’accorde à l’expression selon laquelle : ‘Havayeh Hou Ha Elokim !’
De fait, L’Eternel Se cache dans un monde limité, mais c’est précisément à partir de ces limites que l’on peut dévoiler l’Essence divine. C’est précisément ce monde inférieur et limité qui deviendra le réceptacle de l’Essence de D.ieu. C’est pour cela que nous disons ‘Havayeh Hou Ha Elokim !’, pour exprimer le fait que les limites que nous impose l’exil ne contredisent pas la Délivrance, bien au contraire, ‘le vrai sujet de l’exil est la Délivrance’.
Ainsi, les mots ‘Guéoulah’, ‘la Délivrance’, et ‘Gola’, ‘l’Exil’, sont constitués par les mêmes lettres, à l’exception de la lettre ‘Aleph’ que possède le mot Guéoulah mais qui est absent du mot ‘Gola’. Aussi, le Rabbi nous enseigne que ‘de même que le mot Gola constitue une partie du mot Guéoulah, de même l’Exil constitue une partie de la Délivrance’.
De très nombreuses fois le Rabbi souligne que ‘la racine de l’obscurité est plus élevée que la lumière’. En d’autres termes, l’obscurité du monde dans lequel nous vivons peut devenir partie intégrante de la Délivrance (en d’autres termes ‘Elokim peut devenir Havayeh !’). Notre mission dans ce cas consiste simplement à lever le voile de l’obscurité de l’Exil, à révéler le divin qu’il cache à nos yeux, et cela dans tous les sujets de l’existence.
C’est là le sens du mot ‘Délivrance’, car ce mot désigne l’objectif de notre mission de ‘délivrer le divin qui se cache dans l’Exil’. C’est donc pour cela que le Rabbi nous enseigne que le mot ‘Gola’ fait partie du mot ‘Guéoulah’, car finalement l’obscurité de ce monde ne contredit, ni ne s’oppose, à la Délivrance finale, c’est à partir de l’obscurité que l’on parvient à la lumière véritable.
Le Rabbi nous explique donc que si l’on ajoute la lettre Aleph, la première lettre de ‘Aloupho chel Olam’, ‘le Maître du monde), au mot ‘Gola’ (‘l’exil’) on obtient le mot Guéoulah. La Délivrance et le dévoilement du niveau du Nom divin ‘Havayeh’, lequel représente l’Essence du Nom divin, la lumière divine qui est au-delà des limites de ce monde matériel, n’est possible que par l’action concrète de l’homme dans le monde. Par le fait de purifier le monde matériel, de le raffiner, l’homme fait de ce monde inférieur et limité un ‘kéli’, un ‘réceptacle’, capable de contenir et de révéler la lumière du niveau d’Havayeh.
Révéler le Nom ‘Havayeh’ dans le Nom ‘Elokim’ signifie donc que nous devons révéler le Divin, symbolisé par le Nom ‘Havayeh’, dans notre réalité, dans cet exil comparable à cette ‘terre informe et vide’, à ces ‘ténèbres qui sont sur la face de l’abîme’. De fait, l’exil est symbolisé par le Nom ‘Elokim’, car ce Nom divin désigne le ‘bouclier’ qui cache la lumière du soleil, la lumière d’Havayeh, la lumière de la Guéoulah, ainsi qu’il a été dit précédemment.
Ainsi, le Rabbi nous enseigne que le Nom divin ‘Havayeh’ n’est pas perçu par les êtres de la Création. Celle-ci ne perçoit que le Nom divin Elokim. Le travail d’un Juif consiste à introduire le Divin, symbolisé par la lettre Aleph, à dévoiler dans le monde le Nom Havayeh qui est au-delà de ce monde. C’est à dire, que dans la réalité du monde, tel qu’il fut créé par le Nom Elokim, se révèle le Nom Havayeh, et cela au point qu’il apparaît à l’évidence que ‘Havayeh Hou Ha Elokim’ (Dvar Mal’hout Noa’h, Chapitre 3).
(Un des exemples donnés par le Rabbi dans le Dvar Mal’hout, est celui du Compte de l’Omer, dont le but consiste à raffiner, à purifier, le corps et l’âme animale (l’Exil, ‘Gola’). Faire pénétrer la lumière du ‘Aleph’, le Divin, dans l’obscurité du corps, signifie que l’on agit afin de réparer, de rectifier, l’incitation de notre âme animale, qui nous pousse sans-cesse à assouvir des plaisirs grossiers et dénués de divin.
Le point essentiel de l’enseignement du Rabbi, est qu’il ne s’agit pas ‘d’éliminer’ l’âme animale. Il ne s’agit pas de supprimer sa force mais au contraire de l’utiliser, en la libérant de l’emprise du mal, c’est-à-dire de détourner sa force, du côté de l’impureté vers le côté de la sainteté, en se détournant des plaisirs grossiers, pour accéder à des plaisirs raffinés qui s’accordent à la Volonté de D.ieu d’avoir une demeure en nous-mêmes, et en ce monde, avec la venue de notre Juste Machia’h, très bientôt et de nos jours, avec l’aide de D.ieu).
Dans ce Dvar Mal’hout de la Paracha Emor le Rabbi nous enseigne trois niveaux de la lettre ‘Aleph’, trois étapes nécessaires dans notre service divin.
*Le premier niveau est celui du ‘Aleph’, première lettre de ‘Aloupho chel olam’ (‘le Maître du monde’).
Faire pénétrer le ‘Aleph’ dans le mot ‘Gola’ afin d’obtenir la Guéoulah, signifie dans ce cas que l’on a pour devoir de comprendre, de ressentir, et d’enseigner à l’exemple d’Avraham qui reconnaissait l’Eternel à travers tous les détails de la Création, ‘qu’il n’y a rien en dehors de Lui’. Il est le Saint béni soit-Il, Le Maître du monde, et de tout ce qu’il contient.
*Le second niveau est celui de l’étude de la Torah, car ‘Aleph’ s’apparente au mot ‘Oulpena’ qui désigne l’étude. De fait, ‘Aleph’ est également liée à l’expression ‘Aalphé’ha ‘Ho’hmah’ : ‘Je t’enseignerai la Sagesse’ (Livre de Job, 33, 33).
*Enfin le troisième niveau de la lettre ‘Aleph’ représente l’Essence divine. Les trois lettres du mot ‘Aleph’ (Aleph, Lamed, Pé) sont aussi celles du mot ‘Pélé’, ‘miraculeux’.
Ce troisième niveau est donc celui de la révélation de l’Essence divine dans ce monde.